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La bienveillance et la droiture d’un grand empereur

1 février 2019 |   Écrit par un pratiquant de Falun Dafa en Chine

(Minghui.org) Comme le dit un vieux dicton : « C’est dans le besoin que l’on reconnaît ses amis ». C'est au cours de la turbulente Période des Trois Royaumes (une division tripartite de la Chine entre les États de Wei, Shu et Wu, 220–280 Av. J-C.) que le sens profond de la bienveillance et de la droiture (Renyi en Chinois) a été révélé.

La manifestation du Renyi a été spécialement visible en la personne de Liu Bei, un seigneur de la guerre de la fin de la dynastie Han de l’Est, qui a été le fondateur et le premier à régner sur l’État de Shu.

Tandis que les seigneurs de guerre se battaient pour des territoires, l’un d’entre eux, Tao Qian de Xuzhou, a offert à trois reprises ses terres à Liu qui l’a éconduit à chaque fois. Quand Tao est tombé gravement malade, avant qu’il ne meure il a montré son cœur réaffirmant sa détermination à voir Liu accepter ses terres. Après l’enterrement de Tao, ses soldats sont allés rendre visite à Liu pour lui faire part de la volonté de Tao, mais celui-ci a persisté à refuser. Ce n’est que lorsque les citoyens de Xuzhou sont allés le lendemain rendre visite à Liu, sanglotant et le suppliant, que Liu a finalement accepté de prendre la responsabilité de les diriger.

Quand le plus puissant des seigneurs de guerre, Cao Cao, envahit les terres de Liu, à Fancheng, avec d’innombrables soldats, la vie de Liu était en danger immédiat. Son conseiller militaire, Zhuge Kongming, lui suggéra de rapidement quitter Fancheng, d’aller dans le sud et de rester temporairement à Xiangyang.

Liu ne pouvait supporter l’idée d’abandonner ses gens. « Il y a si longtemps qu’ils me suivent », a-t-il déclaré. Zhuge lui suggéra d’annoncer son plan de fuite ainsi, « ceux qui veulent vous suivre pourront partir avec vous, ceux qui ne veulent pas pourront rester ». Quand le choix fût donné à ses gens, il n’y a pas eu à y réfléchir à deux fois, car tous choisirent de suivre Liu « même si cela signifiait la mort ».

Hommes et femmes, vieux et jeunes, suivirent Liu et son armée dans le sud. Alors qu’ils étaient en train de traverser le fleuve Hanshui, les gens pleuraient, ne sachant si eux-mêmes ou leurs êtres chers réussiraient à traverser le fleuve à temps avant l’arrivée de l’armée de Cao.

En voyant leur détresse, Liu fondit en larmes : « Mes gens ont beaucoup souffert à cause de moi. Je n’ai plus de raison de vivre ! » Ses hommes durent le retenir avec une force extrême pour l’empêcher de mettre fin à sa propre vie. Quand il arriva de l’autre côté du fleuve, il ordonna à son général de rapidement utiliser un bateau pour faire traverser tout le monde. Liu refusa de remonter sur son cheval avant de s’être assuré que tous avaient traversé et étaient en sécurité.

C’est un tabou d’entraîner familles et civils quand on déplace une armée, sans parler du cas où il y a derrière soi un ennemi redoutable. Pour la plupart des personnes faisant face à une situation si périlleuse, c’est « chacun pour soi ». Peu possèdent le grand Renyi et le cœur de Liu, qui ne pensait qu’à ses gens.

Quand Liu et ses gens arrivèrent finalement aux portes de Xiangyang, son neveu refusa de leur ouvrir et ordonna d'attaquer Liu. Un homme du nom de Wei Yan, qui était à l’intérieur, tua le gardien des portes et les ouvrit pour Liu. Wei voulait que Liu et ses soldats entrent dans Xiangyang afin qu’ils puissent l’aider à « tuer le traître » (le neveu de Liu).

Alors que Zhang Fei, le général de Liu, était sur le point de lancer son attaque sur la ville, Liu l’arrêta et lui dit : « ne terrorise pas le peuple ». Quand Liu vit que les soldats dans la ville avaient engagé une bataille, il le regretta profondément. « J’avais l’intention de les épargner, mais en fait je les ai mis en difficulté. J’aurais mieux fait de ne pas entrer dans Xiangyang ! » Il se dirigea ensuite plus au sud avec ses gens.

Avec l’armée de Cao sur ses talons, Liu abandonna le refuge sûr pour la sécurité des gens à l’intérieur. Seule une personne dotée de Renyi pouvait prendre une telle décision. Et ce fût précisément grâce à la capacité à lâcher prise de Liu que Cao s’empara de Xiangyang sans qu’une seule goutte de sang ne soit versée.

Les 100 000 soldats de Liu, accompagnant les civils avec des charrettes transportant de nombreux biens, ne pouvaient pas avancer davantage chaque jour. Voyant que l’armée de Cao approchait rapidement, les généraux de Liu suggérèrent : « Mieux vaudrait partir sans les civils pour l’instant ». En larmes, Liu refusa : « Celui qui peut accomplir de grandes choses doit prendre soin de ses gens de tout son cœur. Ils ont choisi de me suivre dans le danger, comment puis-je les abandonner ? »

L’armée de Cao rattrapa finalement celle de Liu et un massacre sanglant commença. Mi, l’épouse de Liu se donna la mort afin que Zhao Yun, un brave général qui avait combattu à lui seul les centaines de milliers de soldats de Cao, puisse efficacement sauver son fils. Zhao et un autre général, Zhang Fei, se battirent avec leur dernière once de force pour sauver la famille de Liu. Quelles loyauté et droiture !

Le Renyi de Liu s’est également manifesté dans sa confiance absolue en ses frères d’armes. Après la bataille avec Cao, Liu, Guan Yu et Zhang Fei furent séparés. Liu s’enfuit à Qingzhou et resta sous l’aile de Yuan Shao. Guan fut capturé par Cao. Plus tard Cao combattit Yuan. Quand Liu vit Guan dans l’armée de Cao, il remercia le ciel : « Remercie le Seigneur mon frère, tu es bien ici ! » Il n’y avait, dans l’esprit de Liu, pas le moindre doute que Guan ait pu le trahir. Combien d’hommes n'auraient aucun doute dans une pareille situation ?

Quand Liu invita le sage Zhuge à être son conseiller militaire, il ne réussit pas à obtenir d'audience avec lui lors de ses deux premières visites au cottage de ce dernier. Liu était dans une situation difficile, mais il n’émit aucune plainte. Il attendit le printemps suivant et choisit un jour favorable pour de nouveau rendre visite à Zhuge. Avant le jour choisi, il jeûna pendant trois jours, prit un bain et changea de vêtements avant de se rendre au cottage de Zhuge pour la troisième fois. Sa sincérité et son respect d'un sage émurent Zhuge, qui accepta de devenir son conseiller.

Traduit de l'anglais en Europe