(Minghui.org) Une femme de 70 ans de Tianjin a été détenue au secret à la suite de son arrestation à son domicile le 23 avril 2019. Il a fallu deux mois à sa famille pour découvrir qu'elle était en traitement d'urgence à l'hôpital, mais les autorités leur ont quand même refusé la permission d'aller la voir.
Mme Yao Shilan a été plus tard condamnée en secret à cinq ans de prison et a été emmenée directement à la prison pour femmes de Tianjin. Quand sa famille a enfin pu lui rendre visite à la prison en septembre 2019, elle pouvait à peine marcher seule et parlait d'une voix faible.
Depuis que la persécution du Falun Gong, une discipline méditative et spirituelle ancestrale, a commencé en juillet 1999, Mme Yao a été soumise à la détention, le travail forcé, l'emprisonnement et le harcèlement. Elle a aussi été battue, nourrie de force, on lui a injecté des substances inconnues et elle a été maintenue à l'isolement.
Bénéficier du Falun Gong
Mme Yao vit dans un village dans le bourg de Dajianchang, district de Wuqing à Tianjin. Elle a commencé à pratiquer le Falun Gong en 1997. Toutes ses maladies ont disparu peu après. Mme Yao, une personne menue qui ne pesait que 40 kg (90 livres) a atteint un poids normal de 54.5 kg (120 livres) un mois plus tard. La néphrite de son fils s'est aussi améliorée et il s'est marié. Sa famille de trois générations vivait une vie heureuse.
Mme Yao suivait le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance et elle a fait de nombreuses bonnes actions dans les environs de son village, en pellant la neige dans les endroits publics, travaillant à réparer les routes avec son propre argent et en s'occupant des personnes âgées qui vivaient seules.
Détenue régulièrement
Juste après le début de la persécution du Falun Gong en juillet 1999, Mme Yao s'est rendue à Pékin demander justice pour le Falun Gong, mais elle a été interceptée à mi-chemin. Des agents du poste de police de Dajianchange l'ont ramenée et l'ont détenue pendant quinze jours dans le centre de détention de Wuqing où elle a été battue. Elle a eu des ecchymoses au visage.
Après sa libération, Sha Zhaoying, le chef du poste de police de Dajianchange, a forcé sa famille à l'envoyer au poste de police tous les jours pour faire du ménage pendant près de deux semaines.
Fin 1999, elle a été de nouveau arrêtée pour avoir apporté des documents d'information sur le Falun Gong au secrétaire du Parti du village voisin qui l'avait harcelée auparavant. Elle a été détenue et gavée pendant quinze jours.
Mme Yao est retournée faire appel à Pékin en 2000 et a été arrêtée et détenue pendant deux mois. Puis la police l'a emmenée au camp de travaux forcés de Banqiao à Tianjin. Elle a été privée de sommeil durant ses premiers mois là-bas et alors qu'elle faisait une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements qu'elle subissait, elle a été gavée et contrainte de poursuivre son travail.
Huit mois plus tard, elle a été transférée au camp de travaux forcés de Jianxin pour deux autres mois de détention.
La police a arrêté Mme Yao en 2003 alors qu'elle parlait du Falun Gong et de la persécution aux gens. Elle a fait la grève de la faim en détention et a été renvoyée chez elle environ dix jours plus tard quand elle était au seuil de la mort.
Après sa libération, les autorités du bourg sont allées chaque jour chez Mme Yao pour la surveiller. Comme elle avait recouvré la santé grâce aux exercices du Falun Gong, la police l'a ramenée en détention puis l'a emmenée au camp de travaux forcés pour femmes de Banqiao pour qu'elle y purge une peine de deux ans.
Deux ans de travaux forcés
Dans le camp de travaux forcés, Mme Yao a subi la torture de rester assise sur un petit tabouret face à un mur de 5 h à 14 h durant plus de 100 jours en tout. On l'a parfois empêchée de dormir. En conséquence, la chair de ses fesses était déchirée.
Elle a fait des grèves de la faim pendant plus de 110 jours pour protester contre la détention arbitraire. Les gardes ont ordonné aux détenues de la gaver de nombreuses fois. Les détenues ont essayé d'utiliser un tournevis de 30 cm de long pour lui ouvrir la bouche. Elles ont toujours échoué, mais ce forçage lui a cassé les dents et lui a fait saigner les gencives. Elle a ensuite été envoyée dans l'hôpital du camp de travaux forcés pour y être nourrie de force.
On forçait Mme Yao à travailler tous les jours, même pendant certains jours de sa grève de la faim. Le travail consistait à porter des sacs de haricots, à trier les haricots et à coudre des vêtements. Si elle refusait, on l'a mettait à l'isolement où elle était obligée de s'asseoir toute la journée sur un petit tabouret. Elle a été confinée là pendant plus de deux mois.
Pendant un certain temps, les gardes ont aussi ordonné aux détenues de la torturer chaque nuit après le dîner, car elle refusait de renoncer au Falun Gong. On la forçait à se pencher entièrement jusqu'à ce qu'elle soit trop fatiguée et qu'elle s'effondre sur le sol.
Comme Mme Yao était toujours ferme dans sa croyance à la fin de sa peine de deux ans, celle-ci a été prolongée de dix mois.
Torturée en prison
Les agents du poste de police de Dajianchang et de la division de la sécurité intérieure ont fait une descente à son domicile le 15 mars 2006. Ils sont entrés en forçant la fenêtre, ont saccagé l'endroit et l'ont emmenée au centre de détention de Wuqing.
Mme Yao a été gavée pendant 45 jours lors de sa grève de la faim. Par conséquent, elle s'est évanouie de nombreuses fois et a souffert de saignements gastriques et d'une perte de sensation du bas du corps. Elle était émaciée et ne pesait plus que 36 kg (80 livres). Elle a été libérée sous caution pour raisons médicales.
Les mêmes policiers l'ont harcelée à deux autres reprises le 18 août et le 4 septembre 2006. Ils sont revenus l'arrêter le 4 avril 2007 et l'ont placée dans le centre de détention de Wuqing. Le tribunal du district de Wuqing l'a condamnée ensuite à trois ans et demi de prison.
Dans la prison pour femmes de Tianjin, Mme Yao a fait une grève de la faim pendant sept mois environ. Pour la faire renoncer à sa croyance, les gardes l'ont confinée dans une petite pièce sombre avec quatre détenues qui la surveillaient 24 heures sur 24. Pendant qu'elle faisait la grève de la faim, les gardes et les détenues l'ont menottée et attachée sur un lit. Elles lui ont ouvert la bouche de force et l'ont gavée avec de l'eau fortement salée.
Plus tard, elles lui ont inséré un tube dans le nez pour la gaver avec un sauté de farine et de lait en poudre. Quelques fois, elles la gavaient huit fois par jour. Après quelques jours, Mme Yao a commencé à avoir des crampes et à perdre connaissance. Le gavage a duré dix jours et elle est restée attachée au lit en permanence.
Elle a été emmenée plus tard à l'hôpital où elle a reçu des injections intraveineuses pendant plus de dix jours. Peu après, Mme Yao a eu de la fièvre et est tombée dans le coma. Les médecins l'ont gavée et mise sous oxygène pendant deux jours.
À la suite des tortures, Mme Yao ne pouvait plus parler et perdait souvent connaissance. Une fois qu'elle était comateuse, les gardes ont posé ses empreintes digitales sur un document préparé stipulant qu'elle renonçait à sa croyance et dégageant la prison de toute responsabilité si elle venait à mourir.
Le 23 novembre 2007, la police l'a renvoyée chez elle pour raisons médicales sur un brancard avec sa perfusion intraveineuse. Son fils n'a pas pu s'empêcher de pleurer quand il l'a vue. Elle ne pouvait pas s'occuper d'elle-même et dépendait des soins que sa fille lui a prodigués pendant quelque temps.
Peu de temps après, le 16 juillet 2008, la police a arrêté une nouvelle fois Mme Yao dans l'appartement qu'elle louait et a confisqué ses livres de Falun Gong. Elle a été libérée peu après.
Elle a été signalée à la police le 12 août 2009 alors qu'elle parlait du Falun Gong et de la persécution aux gens. Elle a été détenue dans le centre de détention de Wuqing où on l'a battue, gavée et laissée dans une pièce glacée avec un climatiseur réglé à très basse température pour la congeler.
Elle a été ramenée à la prison pour femmes de la ville de Tianjin le 4 septembre 2009 et emprisonnée pendant un an pour finir de purger sa précédente peine de prison.
Détenue et harcelée à maintes reprises
Après sa libération, Mme Yao a continué à parler de la persécution du Falun Gong, mais la police locale ne l'a pas laissée tranquille.
Ils se sont rendus chez elle pour confisquer ses documents concernant le Falun Gong. Certaines fois, lorsqu'elle rencontrait la police dans la rue, ils lui prenaient son vélo, son téléphone portable et ses documents de Falun Gong. Une fois, ils l'ont poursuivie et l'ont forcée à se replier dans un fossé profond.
Le 13 mai 2014, les agents du poste de police de Houxiang dans le faubourg de Cuihuangkou se sont rendus chez Mme Yao dans plusieurs voitures. Ils l'ont arrêtée et ont mis son domicile sens dessus dessous. Ils ont confisqué ses documents liés au Falun Gong et son vélo électrique.
Mme Yao a été détenue dans le centre de détention de Wuqing pendant quarante-trois jours. Elle a été gavée et a eu des injections pendant plusieurs jours. Lorsque Mme Yao a eu sa dernière injection la veille de sa libération, elle s'est sentie terriblement différente par rapport aux injections précédentes. Juste après l'injection, son cœur lui brûlait tant qu'elle n'arrêtait pas de se rouler dans son lit.
Après être rentrée chez elle, son esprit réagissait lentement, sa mémoire était faible et elle était facilement confuse. Elle a dû payer 200 yuans pour récupérer son vélo électrique.
La famille de Mme Yao a été de nouveau harcelée peu après sa libération. Elle a été forcée de quitter son domicile pendant deux mois pour éviter la persécution.
Sa famille a été harcelée deux fois en 2015, le 13 mai et le 9 juin, par un procureur, la police locale et les autorités du village.
Voir aussi :
Mme Yao Shilan de la ville de Tianjin a été torturée jusqu’à infirmité, à la prison pour femmes de Tianjin
Traduit de l'anglais