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La décision de la Cour constitutionnelle serbe, une petite victoire qui amènera de plus grands changements

14 août 2021 |   Écrit par un correspondant de Minghui en Serbie

(Minghui.org) Lorsque la Chine a lancé sa Nouvelle route de la soie en 2013, de nombreux pays d'Europe de l'Est étaient plutôt enthousiastes. Construire des routes, des ports et des chemins de fer est une excellente chose, n'est-ce pas ? Mais seulement un an plus tard, il est devenu clair qu'il ne s'agissait pas seulement d'une initiative d'investissement, car l'argent chinois arrivait de pair avec le contrôle chinois.

Des manifestants détenus illégalement lors du sommet 2014 de la Nouvelle route de la soie

À la veille d'un sommet à Belgrade, en Serbie, entre des dirigeants chinois et seize premiers ministres de pays d'Europe de l'Est, des militants des droits de l'homme de toute l'Europe voulaient profiter de l'occasion pour sensibiliser l'opinion à la persécution du Falun Gong en Chine.

La Serbie est un pays démocratique, et sa constitution garantit la liberté de rassemblement. Cette fois, cependant, la police a interdit les rassemblements dans un délai très court et sans explication appropriée, ce qui est contraire à la loi.

La plupart des militants ont annulé leur voyage en Serbie lorsqu'ils ont appris l'interdiction de se réunir, mais onze personnes de Bulgarie, de Slovaquie et de Finlande sont venues. Elles ont disparu dès qu'elles sont entrées dans leur hôtel, emmenées par des policiers en civil. Outre le droit de se réunir, elles ont été privées de leurs droits fondamentaux - le droit de passer un appel téléphonique, le droit à un avocat et le droit d'avoir un traducteur.

Au lendemain du sommet, après avoir été expulsées comme des criminelles, certaines des personnes arrêtées ont intenté un procès à la police serbe. Leurs plaintes ont été rejetées par le ministère de l'Intérieur et la Haute Cour de Belgrade. Elles ont finalement déposé un dossier auprès de la Cour constitutionnelle. En mai dernier, après sept ans, la Cour a jugé qu'ils avaient été détenus illégalement et qu'ils devaient être indemnisés.

La décision stipule : « Le recours constitutionnel de (nom) a été accepté et il a été établi que la décision de la Haute Cour de Belgrade, le Département des procédures préliminaires Kppr n° 3/15 du 15 janvier 2015 et la décision du ministère de l'Intérieur de la République de Serbie - la Direction de la police - l'Administration de la police pour la ville de Belgrade - l'Administration des étrangers numéro 133/14 du 15 décembre 2014 ont violé le droit à la liberté et à la sécurité de l'appelant en vertu de l'article 27, paragraphe 1, de la Constitution de la République de Serbie... »

Cette décision est finale.

Le cas de Martin Angelov prêt à être déposé auprès de la Cour constitutionnelle.

La liste noire

Nous avons demandé à Dejan Markovic, l'un des participants à la manifestation prévue, ce qu'il pensait de cette décision de justice. Il a répondu : « C'est une bonne chose pour la Serbie, en effet. C'est comme si le gouvernement reconnaissait avoir fait une erreur en détenant ces onze personnes. Le seul problème est que la justice a sept ans de retard. »

Dejan Markovic et sa famille sont des cinéastes. Quelques années après le sommet de 2014, ils ont couvert l'événement dans un long documentaire, The Blacklisted. Le film a été présenté en première à Belgrade le 9 mai 2019, lors d'un festival de films documentaires.

« C'est assez symbolique que le 9 mai, jour de la victoire sur le fascisme, l'ambassade de Chine ait tout fait pour empêcher le film en faisant pression sur le gouvernement serbe, qui à son tour a fait pression sur le festival. Mais ils n'ont finalement pas réussi. »

Le film peut désormais être visionné dans 76 pays sur les grandes plateformes de diffusion.

The Blacklisted : Des manifestants devant l'ambassade de Chine à Belgrade.

M. Markovic a ajouté : « Récemment, certains d'entre nous pratiquaient [les exercices de Falun Gong] dans un parc. Un passant m'a reconnu : Oh, c'est ce type qui a été harcelé par la police pour avoir pratiqué le Falun Gong. Je l'ai vu dans un film !” »

« Au final, nous avons touché de nombreuses personnes et elles ont appris la vérité sur ce qui se passe en Chine - ce qui était notre objectif initial lors du sommet. »

La diplomatie du piège de la dette

L'initiative chinoise de la Nouvelle route de la soie est loin d'être aussi populaire aujourd'hui qu'elle ne l'était au début. Le chemin de fer entre Belgrade et Budapest, convenu lors du sommet, n'a jamais été construit. Pendant cette même période, d'autres projets ont été lancés, mais ils n'ont pas permis d'atteindre le scénario gagnant-gagnant dépeint par le régime chinois.

Au Monténégro voisin, la Chine construit une autoroute coûteuse au-dessus des montagnes, ce qui a conduit le pays à ne pas rembourser ses prêts à la Chine. La partie chinoise a refusé de renégocier ; si le gouvernement monténégrin n'est pas en mesure de rembourser le prêt, la Chine aura accès à ses terres et à ses actifs comme garantie. Cela s'est déjà produit dans certains pays, comme le Sri Lanka et l'Équateur. Les experts internationaux appellent cela la « diplomatie du piège de la dette ».

Le totalitarisme à notre porte

Un autre participant à la manifestation prévue en 2014, Martin Angelov, a commenté sa détention : « Cet événement montre que la Chine n'est pas si loin. Et le totalitarisme est à notre porte, il arrive à nos frontières. »

C'est pourquoi, en Serbie aujourd'hui, on n'obtiendrait pas d'autorisation pour manifester contre le régime chinois. La police invoquerait des « problèmes de sécurité », même si elle sait que les pratiquants de Falun Gong sont pacifiques. Le véritable problème est que le parti communiste chinois ne tolère pas les voix critiques, surtout lorsque les relations entre deux gouvernements sont en hausse.

Mais les petites victoires, comme la décision de la Cour constitutionnelle, mènent aux grandes. Les choses devront changer au bout du compte.

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Traduit de l'anglais