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Une société en liaison avec les prisons chinoises révèle les traitements cruels infligés aux pratiquants de Falun Gong

24 juillet 2022 |   Écrit par un correspondant de Minghui

(Minghui.org) Les prisons chinoises sont fortement impliquées dans le travail forcé. Lorsqu’elles travaillent avec des entreprises, elles ont souvent besoin d’un agent de liaison de ces dernières pour leur fournir un soutien technique et de gestion. Ces agents de liaison interagissent étroitement avec les responsables des prisons et les prisonniers, bien qu’ils ne fassent pas partie intégrante du système pénitentiaire.

L’un d’entre eux, Hua (un pseudonyme), possède de bonnes compétences techniques et une expérience de la gestion. Il a donc travaillé comme agent de liaison pour plusieurs prisons différentes au cours des dix dernières années. Au fil du temps, il a partagé quelques histoires sur la vie dans les prisons. Après le début de la pandémie, il a fourni des informations plus approfondies et surprenantes sur la façon dont les pratiquants de Falun Gong sont maltraités dans les prisons.

Cruel et secret

Le journaliste : Dans le passé, vous avez toujours parlé des détenus ordinaires et n’avez jamais mentionné les pratiquants de Falun Gong dans les prisons. Pourquoi voulez-vous aborder le sujet du Falun Gong maintenant ?

Hua : Je dois utiliser mon jugement le meilleur pour décider ce qu’il faut dire et ce qu’il ne faut pas dire. Je pense que la raison principale est la pandémie. Pour être honnête, sans les conseils d’un pratiquant de Falun Gong détenu, je serais mort l’année dernière lors de la pandémie. Nous n’aurons pas le temps d’en parler maintenant. Mais je veux résumer mes observations sur la persécution de ces pratiquants dans les prisons.

Le journaliste : Je sais que vous avez travaillé en tant qu’agent de liaison dans plusieurs prisons pendant plus de dix ans. Vous devez en avoir vu des choses.

Hua : Oui. Et il me semble que cela peut être divisé en deux phases : entre 2000 et 2010, les mauvais traitements du Parti communiste chinois (PCC) infligés aux pratiquants du Falun Gong étaient flagrants. Par la suite, et surtout depuis 2012, les mauvais traitements continuent, mais ils se déroulent maintenant de façon cachée, en secret.

Le journaliste : Après avoir été libéré de prison, un pratiquant a fourni des images illustrant à quel point les pratiquants sont maltraités en prison. Mais le Focus Report de CCTV a prétendu que ces images étaient fausses. Certaines personnes ont cependant cru ces images, sachant fort bien que le PCC et la CCTV mentent toujours.

Hua : Les gens ne réalisent peut-être pas à quel point le PCC est vicieux et rusé. Lorsqu’il a ouvertement réprimé les pratiquants au début, il a parlé de « dictature du prolétariat » tout en prétendant qu’il le faisait simplement pour avertir les gens. Les photos mentionnées dans Focus Report racontaient des histoires vraies, et le PCC les a rapportées pour intimider le grand public – pour lui rappeler que c’est ce qui arrive quand on n’écoute pas le Parti. Si les lecteurs remettaient en question les photos, le PCC atteignait son objectif de désinformation, et si les lecteurs croyaient les photos, le PCC réussissait à les intimider.

Le journaliste : Je suis d’accord qu’à l’époque, les gens à l’intérieur et à l’extérieur de la prison ont appris ce qui se passait. Qu’en est-il maintenant ?

Hua : La persécution est toujours impitoyable, mais elle est devenue plus secrète. En voici un exemple. Il y a environ cinq ans, le pratiquant Lei (pseudonyme) a été torturé par près de dix détenus, qui l’ont obligé à rester assis pendant quinze jours et quinze nuits sans fermer les yeux. C’était terrible, mais Lei n’a pas cédé. Les détenus qui ont torturé Lei me connaissaient bien et comptaient sur moi pour leur procurer des choses de l’extérieur, comme des cigarettes, du vin, de l’argent, des téléphones portables, etc. Ils m’en ont donc parlé. Pendant ces quinze jours, Lei a été gardé dans l’entrepôt de l’atelier de mécanique, de sorte que les détenus ordinaires ne se rendaient pas compte de ce qui se passait, car ils auraient pu penser qu’il s’agissait d’une détention en unité renforcée. La nuit, ils le mettaient dans la salle de télévision. Après avoir fait sortir les autres détenus, ils obligeaient Lei à s’asseoir le dos bien droit et à ne pas bouger ni fermer les yeux pendant toute la nuit.

Le journaliste : Il n’a pas pu fermer les yeux pendant quinze jours ?

Hua : Non. S’il le faisait, ils le giflaient ou le frappaient à la tête. Il y a aussi d’autres types de torture. En tant que personne extérieure, je me sentais mal à l’aise. Je me promenais parfois dans l’atelier d’usinage en regardant les détenus qui y travaillaient, pensant qu’ils seraient des témoins à l’avenir. Une fois, j’en ai parlé avec Bai, un bon ami de Lei.

« Vous savez, ce que Lei a enduré était comme être en enfer », ai-je murmuré à son oreille lorsqu’il avait une courte pause avec le ronronnement des machines en arrière-plan. Je pensais que Bai serait d’accord pour dire à quel point le PCC est terrible. Mais à ma grande surprise, il m’a regardé d’un air absent et m’a demandé : « Que s’est-il passé ? »

J’ai été choqué et j’ai répondu : « Lei n’a pas été autorisé à dormir pendant quinze jours. Vous ne savez pas qu’il est presque devenu fou ? »

« Non, je ne savais pas », a répondu Bai honnêtement. « Personne ne m’en a parlé. Chaque soir, après avoir regardé la télévision et fait l’appel, j’allais me coucher. Chaque matin, nous nous rassemblions dans l’atelier d’usinage pour nous dépêcher de terminer notre quota. Je ne sais vraiment rien de tout cela. »

Le journaliste : Je vois. Les pratiquants détenus dans la même cellule savaient-ils ce qui se passait ?

Hua : Plus maintenant. Au début, les pratiquants étaient gardés ensemble et ils étaient bien informés. Plus tard, les responsables de la prison ont reçu beaucoup de lettres et d’appels téléphoniques (y compris de pratiquants à l’étranger), alors ils essaient de séparer les pratiquants autant que possible – pas de pratiquant détenu dans la même cellule – et ils leur interdisent de se parler.

Le journaliste : Il n’est pas étonnant que les gens soient à peine conscients de la façon dont les pratiquants sont encore maltraités.

Hua : C’est vrai. Le PCC fait en sorte que cela reste discret. C’est pourquoi je recommande aux pratiquants d’en parler et de le faire savoir aux gens. Sinon, personne ne remarquera quoi que ce soit. Il ne s’agit pas d’une question politique. Les gens, tant en Chine que dans le reste du monde, ont le droit de savoir ce qui se passe.

Une prison dans la prison

Le journaliste : Vous avez dit que les pratiquants sont séparés et isolés autant que possible. Est-ce seulement dans une seule prison ?

Hua : Non, toutes les prisons où je suis allé le font.

Le journaliste : Cela doit coûter plus cher que de les garder ensemble.

Hua : Exact, parce que le PCC se concentre davantage sur la réalisation de son objectif que sur économiser de l’argent. Ayant été témoin de cela pendant près de vingt ans, j’ai découvert que le but du PCC n’est pas nécessairement de détruire physiquement les pratiquants de Falun Gong. Il a plutôt l’intention de ruiner leur esprit – à n’importe quel prix. Si vous y réfléchissez, outre les prisons, il existe de nombreuses infrastructures dans toute la Chine où les pratiquants sont détenus. Combien d’argent a été dépensé pour cette persécution au cours des vingt dernières années ? Si ces chiffres étaient rendus publics, cela ouvrirait les yeux. Et elle se poursuit encore aujourd’hui !

Le journaliste : La propagande du PCC dit que les prisonniers sont bien traités, ils peuvent lire et s’adonner à des loisirs pendant leur temps libre. Est-ce vrai ?

Hua : Pas du tout. Si c’était le cas, on l’appellerait une maison de charité, pas une prison. La réalité est que pour les détenus ordinaires, « lire » signifie être forcés de lire la propagande du PCC, tandis qu’avoir des « loisirs » signifie du travail forcé. Pour les pratiquants, « lire » signifie un lavage de cerveau. Mais un simple lavage de cerveau est voué à l’échec – les pratiquants ont été arrêtés pour la pratique du Falun Gong. Comment pouvez-vous les détenir tout en leur disant d’abandonner leur croyance ? De plus, les pratiquants détenus sont en général plus instruits que les agents de la prison.

Le journaliste : Alors comment les fonctionnaires gèrent-ils cela ?

Hua : C’est là qu’intervient la « prison dans la prison ». Les détenus qui se battent ou consomment de la drogue sont mis à l’isolement, parfois pendant deux semaines, parfois pendant des mois. Mais lorsque les pratiquants sont maltraités, la mesure est souvent appliquée le jour même et dure au moins un mois. Il n’y a aucune raison légitime de maintenir les pratiquants en isolement. De plus, le nombre de pratiquants détenus est supérieur aux places disponibles en isolement. Par conséquent, les prisons ont mis en place cette règle tacite d’une « prison dans la prison ».

Le journaliste : Comment ça marche ? Est-ce que c’est une petite pièce comme une cellule d’isolement ?

Hua : Il y a toutes sortes de configurations. Cela pourrait être une partie d’une cellule, où une section de la pièce est isolée par un rideau. Les gens sauraient que cette zone a été aménagée pour maltraiter les pratiquants de Falun Gong. Pendant la journée, il peut s’agir d’un coin de l’atelier d’usinage ou d’une section de l’entrepôt.

De temps en temps, les responsables choisissent un endroit vacant à l’extérieur de l’atelier d’usinage et ordonnent aux détenus d’empiler des cartons autour d’une zone d’environ deux mètres carrés pour enfermer un pratiquant. Un ou plusieurs détenus sont chargés de surveiller le pratiquant pendant tout ce temps et de noter chacun de ses mouvements. Cela peut durer aussi peu qu’un mois ou aussi longtemps qu’un an. Lorsque la séance est terminée et que les cartons sont enlevées, on ne voit plus rien.

Le journaliste : Je me souviens que les intellectuels étaient parfois gardés dans des étables pendant la Révolution culturelle. Cela semble être similaire.

Hua : Je confirme. Certains détenus sont également conscients de cela. Le moment venu, ils se manifesteront probablement et témoigneront.

Un réseau hiérarchisé

Le journaliste : Ces types de torture, comme « la prison dans la prison », sont-ils gérés par des détenus ordinaires ?

Hua : Ils sont exécutés par des détenus ordinaires, mais ce sont les responsables qui donnent les ordres.

Le journaliste : Des primes sont-elles offertes aux détenus ?

Hua : Principalement des réductions de leurs peines de prison. Un détenu « administratif » a été condamné à dix ans de prison. En aidant à la persécution du Falun Gong, ce détenu a vu sa peine réduite de quatre ans.

Le journaliste : J’ai déjà entendu parler des détenus « administratifs ». Est-ce qu’ils gèrent les autres prisonniers ?

Hua : Oui. Les détenus doivent donner des pots-de-vin pour obtenir ces postes. Dans le passé, l’achat de ces postes était tout à fait flagrant. Plus tard, c’est devenu plus secret. Par exemple, lorsqu’un responsable de quartier est seul dans son bureau, un détenu peut lui demander s’il peut transmettre une lettre pour lui, puis lui remettre une enveloppe contenant de l’argent. En raison des récentes campagnes de lutte contre la corruption, il est désormais risqué de le faire. Un détenu peut également demander le numéro de téléphone d’un responsable de quartier afin que sa famille puisse le corrompre en dehors du travail. Mais si le détenu ne connaît pas bien le responsable de quartier, il doit passer par un intermédiaire, qui doit bien sûr lui aussi être soudoyé pour y parvenir.

Le journaliste : Seuls les responsables de quartier sont soudoyés ?

Hua : Non, tous les fonctionnaires et les gardes sont ouverts aux pots-de-vin en échange de faveurs. C’est un secret de polichinelle. Il est inimaginable que ces fonctionnaires corrompus puissent « éduquer » les pratiquants de Falun Gong qui suivent le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance, comme le prétend le PCC. En fait, le PCC sait cela. Ainsi, l’exercice sur papier du lavage de cerveau est généralement très court avant d’être remplacé par la « gestion délicate » de la torture.

Le journaliste : Qu’est-ce que c’est ?

Hua : Les mauvais traitements infligés aux pratiquants de Falun Gong en prison s’étendent sur quatre niveaux : l’équipe, le quartier, le bureau de l’éducation et le directeur de la prison. En revanche, les mauvais traitements infligés aux détenus ordinaires commencent et se terminent avec l’équipe et ne dépassent jamais le niveau du quartier.

Pourquoi quatre niveaux hiérarchiques sont-ils nécessaires pour traiter les pratiquants de Falun Gong détenus ? Chaque niveau a une autorité et un pouvoir différents, mais leur objectif est le même – pousser les pratiquants à renoncer à leur foi en échange de primes plus élevées et de gains politiques. C’est notamment le cas du directeur et des membres du personnel du bureau de l’éducation – assis dans des bureaux calmes et décents, mais dirigeant des actes infâmes qui plongent les victimes en enfer.

Le journaliste : Combien de postes de détenu administratif y a-t-il ?

Hua : Normalement, il y en a huit par quartier, dont le surveillant de la chaîne de production, le gardien des matières premières, l’inspecteur de la qualité, le propagandiste (chargé du matériel « d’apprentissage »/de lavage de cerveau), le fournisseur des soins de santé (pour les questions médicales), le coordinateur anti-émeute, le concierge et le gardien (qui surveille qui entre et sort de l’entrée du dortoir).

Tous ces détenus administratifs participent aussi activement à la persécution des pratiquants de Falun Gong. Avec les détenus, les gardiens et les agents de tous niveaux, ils forment un réseau infâme qui révèle le pire de l’humanité contre les pratiquants innocents dans la Chine d’aujourd’hui.

Traduit de l’anglais