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Histoires de Zigong, l’élève de Confucius (2e partie)

10 novembre 2023 |   Écrit par Shutong

(Minghui.org) (Suite de la 1re partie)

Pendant la période des Printemps et des Automnes, les gens considéraient la recherche du Tao comme le thème principal de leur vie. Les gens ordinaires comme les bureaucrates érudits considéraient la découverte de la vérité comme le but ultime de la vie. Ceux qui adhéraient au Tao étaient tenus en haute estime, tandis que ceux qui s’écartaient du Tao étaient considérés comme s’étant égarés.

La compréhension à partir de deux conversations avec Confucius

Un jour, Confucius emmena Zigong visiter un temple ancestral dans l’État de Lu. Il demanda à Zigong de verser de l’eau dans un récipient appelé 宥卮 (yòu zhī), également connu sous le nom de 欹器 (qíqì) ‒ une invention de l’État de Lu pour l’irrigation. Lorsque ce récipient était plein, il s’inclinait pour laisser l’eau se déverser.

Zigong y versa de l’eau. Lorsque le récipient était vide, il était légèrement incliné, mais il se redressait dès qu’il contenait une certaine quantité d’eau. Confucius dit à Zigong de continuer à verser de l’eau au-delà de ce point. Soudain, lorsque l’eau atteignit le bord du récipient, celui-ci se renversa.

Zigong, perplexe, demanda à Confucius pourquoi le récipient était tombé.

« Tout dans le monde décline lorsqu’il a atteint son extrême prospérité », expliqua Confucius. « La félicité naît de la profondeur du malheur ; le crépuscule arrive après le coucher du soleil, et la lune décroît après avoir été ronde. C’est pourquoi le sage doit apprendre à être un peu bête, et le talentueux doit apprendre à être humble. Ceux qui sont forts et courageux devraient apprendre à être en admiration devant les autres, tandis que les riches et les nobles devraient comprendre les principes de la simplicité et de la sobriété. »

Les propos de Confucius trouvèrent un écho chez Zigong, qui apprécia profondément l’arrangement de son vénérable professeur.

Confucius raconta également à Zigong que, lorsqu’il était jeune, il avait demandé à Lao-Tseu ce que signifiait le terme « bienséance ». Lao-Tseu répondit que ce n’est que lorsque les gens font preuve de retenue dans les bons moments qu’ils peuvent vivre longtemps. Ces mots sont simples, mais leur signification est très profonde.

Un proverbe dit que « ni la pauvreté ni une condition inférieure ne peuvent faire dévier des principes », parce que l’on peut rester fidèle à ses principes moraux en serrant les dents à travers les épreuves. Un autre proverbe dit que « ni les richesses ni les honneurs ne peuvent corrompre », ce qui signifie qu’il faut prendre les désirs et le pouvoir avec légèreté. Une personne doit être bienveillante et économe même lorsqu’elle est riche et aisée, tout en restant calme et humble. Telles sont les différentes manifestations de la retenue qui rendront les gens heureux sur le long terme.

Zigong était extrêmement intelligent et désireux d’apprendre. Après son retour, il commença à réfléchir à ce que Confucius lui avait dit. Quelque temps plus tard, il alla de nouveau demander conseil à son professeur.

Il demanda à Confucius : « Que dites-vous d’un homme qui, bien que pauvre, ne flatte pas, et d’un homme qui, bien que riche, n’est pas arrogant ? »

« Ça va aller, mais ils ne sont pas égaux à un homme qui, bien que pauvre, est satisfait, et à un homme qui, bien que riche, adhère aux règles de la bienséance », répondit Confucius.

Zigong fut très heureux d’entendre la réponse de Confucius, car il avait l’impression de s’être rapproché de la vérité.

« Comme le dit le Livre des poèmes : “Comme on coupe, puis on lime, comme on sculpte, puis on polit” », dit Zigong à son professeur, faisant référence à la nécessité de se raffiner constamment dans la cultivation de soi.

Confucius fut satisfait de la compréhension de Zigong et dit : « Avec quelqu’un comme Ci (Zigong), je peux commencer à parler des odes. Je lui ai parlé d’un point, et il en connaît l’ordre. »

Promouvoir le bien, dénoncer le mal

Toute sa vie, Confucius a recherché la retenue et le retour à la bienséance, convaincu que le monde redeviendrait aimable une fois que les gens observeraient la retenue et la bienséance et que l’on ne pouvait s’établir dans la société sans apprendre la norme de la bienséance.

Le respect de Zigong pour la morale confucéenne et la recherche d’un caractère parfait lui ont donné un caractère noble avec une essence spirituelle. Il a toujours encouragé ce qui était bon chez les gens et n’a jamais caché ce qui était moralement mauvais.

Zigong formula de nombreuses propositions politiques sur la « bienséance », et beaucoup d’entre elles sont devenues la norme de l’étiquette entre les personnes et même entre les États à travers les âges. Certains de ces axiomes sont encore bien connus aujourd’hui, comme « Le connaisseur connaît les gens, le bienveillant aime les gens » et « Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu’on te fasse à toi-même ».

Zigong a également déclaré : « La bienséance est une question de vie ou de mort. » Il considérait la bienséance comme quelque chose d’intimement lié à la gestion d’une société.

Après la mort de Confucius, le duc Ai de Lu est allé présenter ses condoléances, mais Zigong refusa : « Du vivant de mon professeur, vous ne l’avez pas nommé à un poste important. Maintenant qu’il est parti, pourquoi venez-vous ici ? N’êtes-vous pas hypocrite ? Est-ce conforme aux convenances ? »

En effet, Zigong était un homme d’État franc, qui respectait les convenances même lorsqu’il s’entretenait avec un monarque qui ne les respectait pas.

Zigong s’opposait également au traitement sévère du peuple par les dirigeants. Il a fait l’éloge de la gouvernance bienveillante de Zichan dans l’État de Zheng, qui conquit le cœur du peuple. Zichan fut ministre en chef pendant de nombreuses années et lorsqu’il mourut de maladie, « les fonctionnaires pleurèrent à la cour, les marchands pleurèrent dans leurs magasins et les paysans pleurèrent dans les champs ».

Il pensait que si les personnes au pouvoir punissaient aveuglément les gens sans les éduquer avec bienséance, il s’agirait d’un acte cruel, comme l’a dit son professeur Confucius : « Punir les gens sans les éduquer au préalable est un acte de bandits. »

Confucius a également dit un jour : « Un bon gouvernement doit disposer de réserves alimentaires suffisantes, d’un armement suffisant et de la confiance du peuple. »

« Si vous devez vous séparer de l’un des trois, lequel doit être laissé de côté en premier ? », demanda Zigong.

« Laissez les armements de côté », répondit Confucius.

« Si l’on doit encore en retirer un, lequel doit-on laisser tomber ? », demanda encore Zigong.

« Lâchez les réserves de nourriture. Depuis les temps anciens, tous les hommes finissent par mourir, mais sans la confiance du peuple, le gouvernement ne pourra pas tenir », lui répondit son professeur.

On dit que Zigong méprisait trois types de personnes : premièrement, ceux qui copient les autres mais se croient intelligents ; deuxièmement, ceux qui ne sont pas humbles mais se croient courageux ; et troisièmement, ceux qui attaquent les autres et se croient honnêtes. Cependant, on pourrait dire que l’un des défauts de Zigong fut son manque d’empathie. Selon les Analectes, Confucius lui rappela à trois reprises d’être plus « indulgent ».

Épilogue

Zigong pratiquait la bienveillance dans le confucianisme, non seulement pour se cultiver, mais aussi pour le bien de la société. Il connaissait bien la politique et les affaires, combinant la bienveillance et la sagesse, le mérite et le bien social, les débats éloquents et le rétablissement de la paix.

Il a fait des affaires entre les États de Cao et de Lu, voyageant dans divers États entre les deux et aidant un grand nombre de personnes. Il devint également un politicien et un homme d’affaires remarquable, connu pour ses qualités de bonté, de fiabilité et de sagesse.

En l’an 27 de Kaiyuan (739 après J.-C.) de la dynastie Tang, Zigong fut nommé à titre posthume marquis de Li. Sous la dynastie Song, en 1009 après J.-C., il reçut les titres de duc de Liyang et de duc de Li, qui furent transformés en « Sage Duanmu Zi » en la neuvième année de Jiajing sous la dynastie Ming.

(Fin)

Traduit de l’anglais