(Minghui.org) En avril 2023, une femme de 62 ans de la ville de Nanchang, dans la province du Jiangsu, a fini de purger une peine de cinq ans pour apprendre qu’elle devait rembourser toutes les prestations de retraite qui lui avaient été accordées pendant ses trois périodes d’emprisonnement, soit onze ans et dix mois au total. Comme Mme Yan Jinghua n’avait pas d’argent pour rembourser la « dette de pension », le Bureau local de la sécurité sociale a suspendu ses prestations de retraite.
Mme Yan Jinghua
Mme Yan a été prise pour cible à maintes reprises pour avoir maintenu sa croyance dans le Falun Gong, une discipline méditative et spirituelle ancestrale que le Parti communiste chinois persécute depuis juillet 1999. Elle a été condamnée à trois ans de prison après son arrestation le 23 juin 2005, à trois ans et dix mois après son arrestation le 19 avril 2011, et à cinq ans après son arrestation le 3 avril 2018. Elle a purgé ces trois peines dans la prison pour femmes de la province du Jiangxi et a subi des tortures brutales à chaque fois.
Alors qu’elle était encore en prison en octobre 2022, le tribunal du district de Xihu qui l’avait condamnée a prélevé 20 000 yuans sur son compte bancaire pour payer son amende. Sa famille n’a jamais été informée du retrait de fonds et ne l’a découvert que lorsqu’elle s’est rendue à la banque pour effectuer des transactions. Elle s’est également aperçue plus tard que son assurance maladie avait également été interrompue.
Mme Yan était émaciée lorsqu’elle a été libérée en avril 2023. Lorsque sa famille l’a accompagnée au Bureau des assurances sociales de la ville de Nanchang pour s’enquérir de sa pension, on lui a dit qu’une politique interne exigeait que les bureaux des assurances sociales du district récupèrent toutes les prestations de pension accordées aux personnes condamnées à une peine d’emprisonnement après 1995. Comme les trois peines d’emprisonnement de Mme Yan ont été prononcées après 1995, elle devrait, selon cette politique interne, rembourser les prestations de retraite qui lui ont été versées pendant ses onze ans et dix mois d’emprisonnement. [Mme Yan n’avait que 44 ans en 2005 lorsqu’elle a été arrêtée pour la première fois, elle a donc dû prendre une retraite anticipée.]
Le Bureau d’assurance sociale a affirmé que Mme Yan lui « devait » un total de 137 397,14 yuans. Comme elle n’était pas en mesure de payer cette somme, le Bureau d’assurance sociale a suspendu sa pension et a déclaré qu’il la lui reverserait lorsque la « dette » serait entièrement payée. Étant donné que sa pension mensuelle s’élève à 2395 yuans, il lui faudrait plus de cinquante-sept mois (= 137 397,14/2395) pour rembourser la « dette ». En d’autres termes, Mme Yan n’aurait aucun revenu de pension au cours des 4,78 prochaines années (=57/12).
Adopter le Falun Gong
Mme Yan a eu un terrible accident au début de son adolescence. Elle s’est retrouvée coincée sous la locomotive d’un train. Son sternum et les os de ses jambes ont été écrasés et elle a failli devenir aveugle des deux yeux. Elle a survécu, mais ne s’est jamais remise. Après avoir grandi et s’être mariée, elle a souvent souffert de maux de tête, d’oppression thoracique et de graves insomnies, surtout après avoir donné naissance à son fils. À un moment donné, elle n’avait plus que la peau sur les os. Comme si cela ne suffisait pas, elle et son mari ont divorcé en 1993. Elle était complètement perdue quant au sens et au but de la vie.
Son destin a changé en 1998 lorsqu’elle a commencé à pratiquer le Falun Gong. En peu de temps, sa santé s’est considérablement améliorée. Elle marchait rapidement comme si elle marchait dans l’air et elle a également expérimenté certaines des choses extraordinaires mentionnées dans les enseignements du Falun Gong. Grâce à ses expériences positives avec le Falun Gong, sa croyance n’a jamais faibli après le début de la persécution en 1999.
Condamnée à trois ans de prison suite à son arrestation en 2005
Dans la soirée du 23 juin 2005, Li Tao, capitaine du Bureau de la sécurité intérieure du district de Xihu, et quelques-uns de ses agents ont bondi hors de leur véhicule dès que Mme Yan est rentrée chez elle. Ils s’étaient postés devant son domicile pendant des heures. Ils lui ont arraché sa clé et se sont introduits chez elle. Ils ont confisqué un ordinateur de bureau, une imprimante laser, une imprimante à jet d’encre, plus de dix boîtes de papier d’impression, plusieurs livres sur le Falun Gong et 1000 yuans en liquide.
Lors de son interrogatoire au Département de police du district de Xihu, Mme Yan a refusé de répondre aux questions et a été torturée. Quatre agents lui ont passé les menottes dans le dos et l’ont plaquée au sol, avant de la frapper simultanément avec deux matraques électriques à haute tension. Elle a entendu des craquements provenant des matraques et a vu des étincelles bleues. On lui a infligé des décharges électriques dans le cou, sur le dos et les jambes au point que les différentes parties de son corps étaient enflées et que la peau s’est fissurée, avec un écoulement de liquide.
La police l’a ensuite transférée dans un centre de détention, où même un garde en service a été stupéfait des brûlures qu’elle avait subies à la suite des décharges électriques. Chaque fois que Mme Yan devait se déshabiller pour prendre une douche, c’était une véritable torture, car la peau et la chair sur et autour de ses blessures, qui étaient restées collées à ses vêtements, étaient arrachées, ce qui provoquait de nouvelles hémorragies. Il lui a fallu plusieurs mois pour guérir.
Lorsqu’un procureur est venu au centre de détention pour l’interroger, elle a témoigné contre la police qui l’avait torturée pendant l’interrogatoire. Le procureur a promis de transmettre ses plaintes aux autorités supérieures, puis a renvoyé l’affaire à la police à deux reprises en invoquant l’insuffisance des preuves. La police a toutefois soumis à nouveau l’affaire et a obtenu du procureur qu’il l’inculpe.
Le tribunal du district de Xihu l’a ensuite condamnée à trois ans de prison et son appel a été rejeté par le tribunal intermédiaire de la ville de Nanchang.
Mme Yan a été admise à la prison pour femmes de la province du Jiangxi en juin 2006. Les gardiennes Luo Fuying, Ren Shuzhen et Wang Juan ont incité la détenue Ren Guifang à surveiller et à torturer Mme Yan.
Ren Guifang ne laissait pas dormir Mme Yan et ne lui donnait pas suffisamment à manger. À une occasion, elle l’a également forcée à courir par intermittence de 6 heures du matin à 2 heures du matin. Une autre fois, Ren a forcé Mme Yan à rester debout pendant plusieurs jours d’affilée. Ses jambes sont devenues extrêmement enflées. Afin de la maintenir éveillée, Ren lui appliquait de l’huile minérale sur les yeux et la forçait à regarder des documents anti-Falun Gong.
Mme Yan n’a pas été autorisée à se brosser les dents, à se laver le visage ou à aller aux toilettes pendant de longues périodes. Une fois, elle a perdu connaissance et s’est effondrée sur le sol.
Condamnée à trois ans et dix mois suite à son arrestation en 2011
Mme Yan a été arrêtée le 19 avril 2011 par un groupe d’agents du Bureau de la sécurité intérieure de la ville de Nanchang et du Bureau de la sécurité intérieure du district de Xinjian qui lui est subordonné.
Mme Yan a refusé d’être emmenée et, au cours de la lutte, les policiers lui ont arraché tous les boutons de son manteau. Ils l’ont pincée si fort qu’elle en a porté des marques sur tout le corps. Ils ont fini par la maîtriser et l’ont fait monter dans leur voiture de patrouille.
Après l’avoir emmenée au poste de police de Beijiao, les policiers lui ont confisqué son sac à main, qui contenait de l’argent liquide et des documents sur le Falun Gong. Son domicile a été perquisitionné peu après, et son imprimante, ses livres de Falun Gong et de nombreux autres objets liés au Falun Gong ont été confisqués.
Un capitaine de police a interrogé Mme Yan au poste de police. Elle a entendu quelques agents dire entre eux qu’il n’était vraiment pas nécessaire de torturer ainsi une femme âgée et désarmée.
Le tribunal du district de Xinjian a ensuite condamné Mme Yan à quatre ans et demi de prison. Elle a fait appel et le tribunal intermédiaire de la ville de Nanchang a réduit la peine à trois ans et dix mois. Elle a de nouveau été condamnée à purger sa peine à la prison pour femmes de la province du Jiangxi.
Condamnée à une peine de cinq ans à la suite d’une arrestation en 2018
Mme Yan et deux autres pratiquants étaient en train d’installer des bannières du Falun Gong dans la nuit du 3 avril 2018, lorsqu’un groupe d’agents qui les suivait les a encerclés.
Mme Yan s’est échappée, mais a été arrêtée dix jours plus tard, quand elle est retournée chez elle. La police a confisqué ses livres de Falun Gong, son lecteur de musique, ses cartes mémoire et d’autres effets personnels.
La police l’a emmenée au poste de police du district de Qingshanhu. Elle a refusé de répondre à leurs questions et le capitaine Zhao l’a avertie qu’elle allait devoir en subir les conséquences. Le soir même, elle a été transférée au premier centre de détention de la ville de Nanchang.
Mme Yan a été jugée par le tribunal du district de Xihu le 16 août 2019 et a été condamnée à une peine de cinq ans et à une amende de 20 000 yuans le 19 septembre de la même année. Le tribunal a déclaré que cette lourde peine était en partie due au fait qu’elle était une « récidiviste » (qui avait déjà été condamnée au cours des cinq dernières années).
Le 2 décembre 2019, le tribunal intermédiaire de la ville de Nanchang a confirmé le verdict prononcé à l’encontre de Mme Yan. Le 13 janvier 2020, elle a été admise dans l’équipe 3 de la division 6 de la prison pour femmes de la province du Jiangxi, après avoir passé vingt et un mois dans le centre de détention.
L’instructrice Luo Yao de la division 6 et sa subordonnée, l’instructrice Yue Ju de l’équipe 3, ont ordonné à la criminelle Duan Jun de surveiller Mme Yan vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Duan déterminait la quantité de nourriture à lui donner en fonction de ses « performances ». Duan donnait parfois délibérément très peu de nourriture à Mme Yan, au motif qu’elle tenait fermement à sa croyance.
On a forcé Mme Yan à regarder des documents anti-Falun Gong tous les jours et on lui a ordonné d’écrire des rapports de pensée et des déclarations de renoncement au Falun Gong. La nuit, elle était obligée de rester debout jusqu’à minuit. Elle n’avait pas le droit de se brosser les dents et devait même demander la permission pour boire de l’eau.
Les gardiennes ont ensuite forcé Mme Yan à effectuer des travaux forcés sans rémunération. La détenue Duan la réprimandait constamment : « Dépêche-toi ! Travaille plus vite ! Pourquoi es-tu si lente ? » La nuit, Mme Yan était contrainte d’étudier à nouveau des documents anti-Falun Gong et de rédiger des rapports de réflexion. Elle n’avait pas le droit de parler aux autres, sous peine d’être agressée verbalement.
Mme Chen Yulian et Mme Chen Wen, deux autres pratiquantes de Nanchang, ont également été emprisonnées dans l’équipe 3. Mme Chen Yulian est tombée malade quand sa nourriture a été contaminée par des substances inconnues. Mme Chen Wen n’avait pas l’autorisation de se laver ou d’utiliser du papier hygiénique lorsqu’elle se rendait aux toilettes. Une fois, au cours de l’hiver 2021, elle a été forcée de rester dehors avec seulement une fine couche de vêtements. Elle a ensuite été transférée dans une autre équipe, où elle était surveillée 24 heures sur 24 par des détenues. Elle devait effectuer des travaux forcés pendant la journée et étudier des documents anti-Falun Gong le soir jusqu’à 23 heures. Elle n’avait pas non plus le droit d’acheter des objets de première nécessité.
Voir aussi :
Deux habitantes du Jiangxi condamnées pour avoir sensibilisé les gens à propos de leur croyance
Traduit de l’anglais