(Minghui.org) Le 30 octobre 2023, le tribunal de la ville de Pengzhou, dans la province du Sichuan, a condamné trois habitants pour leur croyance dans le Falun Gong, une discipline de l’esprit et du corps basée sur le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance, que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.
M. Liu Jia, habitant de la ville de Chengdu (capitale de la province du Sichuan), M. Nie Zongguo (habitant de la ville de Pengzhou) et Mme Gong Yubin (on ne sait pas si elle vit à Chengdu ou à Pengzhou) ont été condamnés à une peine de cinq ans de prison chacun.
M. Liu, âgé d'environ 54 ans, a été arrêté le matin du 6 janvier 2022, alors qu'il se rendait en voiture à Pengzhou (à environ 32 kilomètres de Chengdu) pour faire des courses. Les agents du poste de police de Junyue à Pengzhou ont saisi sa voiture sur place et ont perquisitionné son domicile à Chengdu vers 14 heures. Ce jour-là, ils ont confisqué sept ordinateurs, trois téléphones portables, une imprimante, un serveur Bluetooth, une série de livres de Falun Gong et 2000 yuans.
Des agents du poste de police de Junyue et du Bureau de la sécurité intérieure de la ville de Chengdu ont également arrêté Mme Gong à peu près à la même heure. On ignore quel service de police a arrêté M. Nie et quel jour, et pourquoi les affaires des trois pratiquants ont ensuite été regroupées en une seule.
Une sœur s’évanouit en voyant son frère emmené au loin
M. Liu, M. Nie et Mme Gong ont été menottés et conduits par deux agents de police dans la salle d’audience lors de leur procès au tribunal de la ville de Pengzhou le 30 octobre 2023.
M. Liu s’est défendu lui-même, tandis que M. Nie et Mme Gong ont demandé à leurs avocats respectifs de plaider non coupables pour eux. Le président du tribunal, Zhang Huawen, a annoncé les verdicts de culpabilité à l’encontre des trois personnes à la fin de l’audience.
Lorsque M. Liu a été conduit hors de la salle d’audience, il a tourné la tête pour regarder sa mère, âgée de 80 ans et sa jeune sœur, qui assistaient à son procès. Les agents de police ont dit qu’il marchait trop lentement et l’ont traîné hors de la salle d’audience.
La sœur de M. Liu a critiqué les policiers pour avoir traité son frère de cette façon : « Comment avez-vous pu faire cela à mon frère ! » Elle s’est effondrée sur le sol et a perdu connaissance. Sa mère s’est mise à pleurer.
Le tribunal a appelé une ambulance et l'équipe médicale d’urgence a constaté que la pression artérielle de la sœur de M. Liu était très élevée (elle n’avait pas d’antécédents d’hypertension). Après avoir reçu des soins d’urgence pendant trente minutes, son état s’est stabilisé.
Persécution passée de M. Liu
Ce n’est pas la première fois que M. Liu est pris pour cible en raison de sa croyance. Alors qu’il vivait à Shanghai, il a été condamné à une peine de deux ans de travaux forcés en 2001 pour s’être rendu à Pékin afin de lancer un appel en faveur du Falun Gong. Ensuite il a déménagé à Chengdu, dans la province du Sichuan, où il a travaillé comme directeur commercial principal à la succursale d’assurance-vie de Chengdu de la compagnie d’assurance chinoise Ping An. Il a été arrêté à nouveau en 2007 et condamné à une peine de cinq ans et demi de prison. Il a subi des tortures brutales pendant son séjour en camp de travail et sa première incarcération.
Deux années de travaux forcés (1er janvier 2001 ‒ 31 décembre 2002)
Alors qu’il travaillait à Shanghai, M. Liu s’est rendu à Pékin pour lancer un appel en faveur du Falun Gong le 1er janvier 2001. Il a été arrêté et interrogé sous la torture au poste de police du district de Haidian à Pékin pendant près d’une heure. Les policiers lui ont administré des décharges électriques avec des matraques et l’ont frappé à coups de pied et à coups de poing.
Il a ensuite été condamné à deux ans de travaux forcés et emmené au camp de travail de la ville de Shanghai (alors situé dans le district de Dafeng, dans la ville de Yancheng, dans la province du Jiangsu). De mars à juillet 2001, un chef d’équipe nommé Hong a demandé au gardien Xia de faire en sorte que quatre détenus surveillent M. Liu vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les détenus lui ont fait subir un entraînement militaire pendant plus de dix heures par jour, comprenant des courses sur de longues distances, des positions militaires, des pompes, des accroupissements, des courses avec les jambes levées et des positions assises sur un banc bas.
Les détenus ont également fixé un bouchon de thermos au mur et ont demandé à (M. Liu) de se tenir face au mur, à une distance d’environ 50 centimètres. Ils l’ont ensuite forcé à se courber de manière à ce que sa tête se trouve juste sous le bouchon du thermos. Il devait rester debout pendant des heures, la tête appuyée contre le bouchon.
Une autre torture consistait à suspendre chaque matin un pot de chambre autour du cou de M. Liu, tout en le forçant à s’asseoir sur deux bouchons de thermos placés à quelques centimètres l’un de l’autre sur un banc bas. Pour accroître ses souffrances, les détenus versaient également de l’eau dans le pot de chambre s’il n’était pas déjà plein.
M. Liu est resté fidèle à sa croyance malgré la brutalité de la torture. Le gardien Xia s’est ensuite entretenu séparément avec les quatre détenus qui le surveillaient et les a menacés de leur retirer le droit d’accumuler des points de réduction de peine s’ils ne parvenaient pas à faire renoncer M. Liu à sa croyance. Les détenus ont ensuite intensifié la torture.
M. Liu est resté inébranlable. Le 29 octobre 2001, les gardiens l’ont transféré dans une autre équipe pour l’empêcher d’encourager d’autres pratiquants de Falun Gong à rester fidèles à leur croyance.
La nouvelle équipe étant principalement composée de non-pratiquants, M. Liu a été contraint d’effectuer des travaux forcés sans rémunération sept jours sur sept, de 7 heures du matin à environ 19 heures chaque jour. Ceux qui ne terminaient pas leur quota de travail quotidien recevaient une fessée le soir après avoir regagné leur cellule.
Les gardiens faisaient sortir les détenus « peu performants » de leur cellule, leur ordonnaient d’enlever leur pantalon et utilisaient un bâton de bois d’un pouce de large et d’un demi-pouce d’épaisseur pour leur donner une fessée sur les fesses nues. Le nombre de fessées dépend de la quantité de travail restant à accomplir. Une balle de moins dans un sac au cours de la journée signifiait cinq coups de bâton. Le bruit des coups et les gémissements douloureux terrifiaient ceux qui avaient terminé leur quota, mais craignaient d’être les prochains s’ils ne le faisaient pas le lendemain.
Il n’était pas rare d’entendre que certains détenus se suicidaient ou s’automutilaient pour éviter les travaux forcés et les punitions.
Vers juin 2002, le camp de travail a été déplacé dans une banlieue de Shanghai. M. Liu s’est vu confier une nouvelle tâche, celle de laver les lampes à économie d’énergie.
Après avoir été libéré le 31 décembre 2002, M. Liu s’est rendu au poste de police de Gaoqiao, dans le district de Pudongxin, à Shanghai, qui était responsable de son quartier, pour renouveler sa carte d’identité. La police a refusé de traiter sa demande au motif qu’il avait quitté Shanghai au cours des deux dernières années. Sans nouvelle pièce d’identité, il avait du mal à mener une vie normale.
Privé de sommeil pendant quinze jours d’affilée peu après son arrestation en août 2007
M. Liu a ensuite quitté Shanghai pour s’installer à Chengdu, dans la province du Sichuan. Il a été arrêté à son domicile le 1er août 2007 par des agents du Bureau de la sécurité intérieure de la ville de Chengdu et du Bureau de la sécurité intérieure du district de Wuhou. Ils l’ont emmené au centre d’éducation juridique du district de Wuhou, situé dans la ville de Jinhua, à Chengdu. L’établissement ressemblait de l’extérieur à un centre de villégiature alors qu’il s’agissait en fait d’un centre de lavage de cerveau.
Le centre comptait environ 25 policiers et agents de sécurité. Il y avait également deux grands chiens-loups. Liu Xiaokang, ancien directeur du bureau de la rue Jiangxi du bureau judiciaire du district de Wuhou, dirigeait le centre de lavage de cerveau.
Le 3 août 2007, la police a transféré, M. Liu à l’hôtel Yuanyuan, où il a été privé de sommeil pendant quinze jours consécutifs.
Pendant ces quinze jours, M. Liu a également eu les mains menottées à une chaise en bois, soit devant, soit derrière le dos. Six personnes se sont relayées pour le surveiller et l’empêcher de s’endormir. Deux grosses lampes de bureau de 100 watts ont été placées à environ 20 centimètres de lui, éclairant directement ses yeux jour et nuit. Les moniteurs n’arrêtaient pas de parler et diffusaient le son de la télévision à plein volume. Chaque fois qu’ils remarquaient que M. Liu était sur le point de s’assoupir, ils le secouaient pour le réveiller et l’enduisaient d’huile et de moutarde autour des yeux, sur les tempes et autour des narines. Ils lui ont également mis de la moutarde dans la bouche, lui ont versé de l’eau froide sur la tête et l’ont frappé.
Alors qu’il était torturé tous les jours, il ne recevait que quelques gorgées d’eau et 2 ou 3 bols de nouilles.
Le dixième jour, le 13 août 2007, un agent musclé en civil, nommé Zhang, est venu torturer M. Liu. Il a frappé, donné des coups de pied et pincé M. Liu à l’intérieur des cuisses gauche et droite pendant plus d’une demi-heure.
M. Liu s’est évanoui à deux reprises sous l’effet de la douleur pendant la séance de torture. Sa cuisse droite, en particulier, a perdu toute sensibilité et est devenue enflée et noire. Il a dû être soutenu par deux agents de sécurité avant de pouvoir bouger. Il s’est effondré en essayant d’aller aux toilettes.
La police a interrogé M. Liu à deux reprises, lorsqu’il a perdu connaissance à cause des tortures infligées par M. Zhang. Ils ont poussé sa tête de haut en bas pour qu’il « acquiesce » à leurs questions et ont apposé ses empreintes digitales sur les procès-verbaux d’interrogatoire.
M. Liu a fait l’objet d’un mandat d’arrêt officiel le 13 novembre 2007 et a été transféré au centre de détention de la ville de Chengdu. On ne lui a jamais montré ni fourni une copie des documents pertinents, tels que le mandat d’arrêt et l’avis de détention.
Condamné à une peine de cinq ans et demi en octobre 2008 et transféré en prison en mars 2009
Le 10 octobre 2008, le tribunal du district de Wuhou a condamné M. Liu à une peine de cinq ans et demi d’emprisonnement. Les détails de son inculpation, de son procès et de sa condamnation restent inconnus.
Le 3 mars 2009, M. Liu a été admis à la prison de la ville de Deyang, dans la province du Sichuan. Il a été affecté à la division quatre deux semaines plus tard et y est resté jusqu’en mai 2011, date à laquelle il a été transféré à la division un. Il a ensuite été transféré dans une autre division le 1er septembre 2011. Il a été brutalement torturé partout où il a été détenu dans la prison.
Le lendemain de son admission à la prison, M. Liu a été brutalisé lorsqu’il a refusé de réciter les règles de la prison comme on le lui avait ordonné. Les gardiens ont incité les détenus à le gifler et à le battre. Un détenu lui a donné un coup de pied dans la poitrine si fort qu’il a immédiatement vomi du sang.
Deux semaines plus tard, M. Liu avait encore du sang dans ses crachats. Il a demandé du papier et un stylo pour rédiger une plainte contre le détenu qui l’avait frappé, avant d’être transféré à la division 4 pour y effectuer des travaux forcés sans salaire et continuer à être torturé.
Sévices subis dans la Division 4 (mars 2009 ‒ mai 2011)
M. Liu a été soumis aux sévices suivants dans la division quatre :
- « Entraînement militaire »
M. Liu et d’autres pratiquants de Falun Gong emprisonnés ont été contraints de suivre un « entraînement militaire » intensif pendant de longues périodes. Le moindre écart par rapport aux postures standard ou le moindre mécontentement à l’égard des gardiens entraînait une punition. Lorsqu’il ordonnait aux pratiquants d’effectuer des mouvements de marche militaire, l’instructeur prononçait intentionnellement chaque mot en l’étirant. Par exemple, au lieu de dire rapidement « se tenir sur un pied », l’entraîneur a dit très lentement « se teeenir suuur unnn pieeed ». Les pratiquants luttaient pour garder leur équilibre en se tenant sur un pied, mais dès qu’ils posaient l’autre pied, l’entraîneur les frappait à coups de poing et de pied parce qu’ils n’avaient pas suivi son ordre.
- Des heures debout
Les gardiens ont souvent forcé M. Liu à rester debout sans bouger pendant des heures, parfois même plusieurs jours d’affilée, jusqu’à ce que ses jambes soient extrêmement enflées et qu’il ne puisse plus rester debout. Parfois, ils le laissaient debout toute la nuit, mais lui ordonnaient tout de même d’effectuer des travaux forcés le lendemain, avant de le forcer à nouveau à rester debout une fois qu’il était rentré dans sa cellule le soir.
Pendant la torture en position debout, M. Liu était surveillé par plusieurs détenus, dont la tâche consistait à s’assurer qu’il ne s’appuyait sur rien et qu’il ne fermait pas les yeux. Ils ne lui permettaient pas non plus de boire, de manger, de se brosser les dents, de se doucher ou d’aller aux toilettes.
Pour intensifier ses souffrances, les gardiens plaçaient parfois un objet sur sa tête ou l’appuyaient contre le mur ou un angle aigu. D’autres fois, ils l’obligeaient à rester dehors, sous un soleil brûlant ou dans un froid glacial. La moindre désobéissance était sanctionnée par des coups.
- Travail forcé et lavage de cerveau
Début février 2011, le directeur de la prison, Liu Yuanhang, a ordonné à toutes les divisions de signer un engagement à établir des plans sur la manière de transformer les pratiquants de Falun Gong emprisonnés. Chaque division a été invitée à mettre en place une « classe d’étude » (une prison noire au sein de la prison) et à y détenir les pratiquants de Falun Gong inébranlables.
Wu Yueshan, chef du Département de l’éducation de la prison, a dit un jour aux pratiquants emprisonnés : « Tant que nous ne vous torturons pas à mort, tout ce que nous vous faisons est considéré comme « vous aidant à étudier [les documents anti-Falun Gong et à vous aligner idéologiquement sur le régime communiste] » Il a incité les gardiens et les détenus à utiliser tout ce qu’il fallait pour que les pratiquants renoncent à leur croyance.
En général, les gardiens ne frappaient pas directement les pratiquants. En revanche, ils incitaient les détenus à torturer les pratiquants. De février à mai 2011, M. Liu a été contraint à des travaux forcés pendant la journée et emmené dans un coin en plein air après le journal télévisé du soir. Il a reçu l’ordre de s’asseoir sur un banc pour étudier des documents anti-Falun Gong jusqu’à 10 ou 11 heures du soir.
Abus subis dans la première division (mai 2011 ‒ 31 août 2011)
En mai 2011, M. Liu a été réaffecté à la Division 1, où le chef de division Luo Guanglun l’a placé à l’isolement et l’a fait surveiller vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
La cellule d’isolement avait une superficie d’environ 1,5 mètre carré, et toutes les fenêtres étaient recouvertes d’un papier épais. Deux détenus surveillaient M. Liu de 7 heures à 22 heures, et huit détenus le surveillaient de 22 heures à 7 heures le lendemain matin. M. Liu n’était pas autorisé à parler à qui que ce soit. Même les détenus qui le surveillaient ne pouvaient échanger que quelques mots avec lui. Luo a ordonné aux détenus d’enregistrer le comportement, les expressions faciales et les paroles de M. Liu toutes les heures.
M. Liu ne recevait que très peu de nourriture. Luo a également ordonné aux détenus de rincer les assaisonnements ou l’huile des légumes déjà cuits afin de rendre la nourriture aussi fade que possible. Lorsque la nourriture contenait de la viande, Luo demandait aux détenus de l’enlever.
M. Liu a reçu l’ordre d’utiliser un pot de chambre lorsqu’il devait uriner. Il n’était autorisé à sortir de la pièce que pour déféquer ou lorsqu’il était emmené ailleurs pour être torturé.
Au cours de son séjour de trois mois dans la Division 1, M. Liu n’a été autorisé à se doucher que trois fois. La première fois, c’était lorsque les supérieurs étaient sur le point d’inspecter la prison, la deuxième fois, lorsque M. Liu est tombé malade à cause des mauvais traitements et a dû être envoyé à l’hôpital, et la dernière fois, lorsque le vice-chef de division n’a pas pu supporter plus longtemps de le voir souffrir. Luo a ensuite réprimandé le chef adjoint pour avoir fait échouer son plan visant à faire souffrir M. Liu autant que possible.
Comme il ne pouvait pas se doucher pendant l’été chaud, M. Liu puait et avait des poux. Même les détenus qui le surveillaient devaient se pincer le nez lorsqu’ils étaient près de lui.
Outre les sévices susmentionnés, M. Liu a également été soumis aux méthodes de torture suivantes :
- Torture en « costume moulant » (juillet-août 2011)
Un jour, au début du mois de juillet 2011, Luo a convoqué M. Liu dans un bureau pour avoir une « discussion ». L’objectif était de le forcer à écrire des déclarations pour renoncer et dénoncer le Falun Gong. M. Liu a refusé d’obtempérer et Luo lui a demandé s’il pratiquait toujours le Falun Gong. Il a répondu par l’affirmative. Luo lui a demandé de faire face à la caméra de surveillance et de répéter ses paroles. Il a de nouveau répondu par l’affirmative et Luo a immédiatement sorti un costume moulant et a ordonné à des détenus de le lui mettre.
La combinaison a été fabriquée en lin par des détenus de la Division 4 et ressemble à une combinaison spatiale. Cependant, la combinaison était munie d’une sangle attachée au bord de chaque manche. Après avoir forcé M. Liu à la porter, les détenus lui ont passé les mains dans le dos et ont attaché les deux sangles ensemble. En ajustant le serrage des sangles, les détenus pouvaient contrôler l’amplitude des mouvements des bras de M. Liu, provoquant ainsi différents degrés de douleur à leur guise.
Les rotules de la combinaison étaient reliées par des sangles de 5 pouces de long, ce qui faisait vaciller M. Liu comme un pingouin lorsqu’il marchait et le faisait tomber chaque fois qu’on lui ordonnait de s’accroupir.
M. Liu a été contraint de porter cette combinaison serrée pendant la journée, tous les jours, jusqu’au 31 août 2011. (Pour accroître ses souffrances, les gardiens ont inséré un coussin entre ses mains et la combinaison moulante, de sorte que celle-ci appuie fortement sur son corps. La combinaison a été rapidement trempée de sueur et a mis des heures à sécher à l’air libre, la nuit, lorsqu’il a été enfin autorisé à l’enlever. Chaque jour, on lui donnait une demi-bassine d’eau pour se laver et il n’avait que quelques minutes pour le faire.
Lorsqu’il portait cette combinaison moulante, M. Liu n’avait droit qu’à deux heures de sommeil par nuit (de 2 heures à 4 heures du matin). Le reste de la journée, il était contraint de se tenir debout face au mur ou de s’accroupir. Il ne pouvait s’asseoir sur un petit tabouret en plastique que pendant dix minutes à l’heure des repas.
Quelques jours seulement après avoir porté le costume moulant, M. Liu a visiblement maigri et ses yeux sont devenus rouges. Ses jambes ont également enflé.
- Chapeau en coton épais de spationaute
Les gardiens ont ensuite forcé M. Liu à porter un chapeau en coton épais avec des rabats d’oreilles pour couvrir son visage pendant qu’il endurait la torture de la combinaison étriquée. Le bonnet était en coton spatial et pesait plusieurs kilogrammes. Après l’avoir porté pendant une longue période, M. Liu a été pris de vertiges.
Lorsque la torture de la combinaison moulante et du chapeau épais a finalement été arrêtée le 31 août 2011, les mains et les épaules de M. Liu avaient été gravement blessées. Depuis, il souffre de douleurs chroniques. Même si le chapeau a été enlevé, sa tête est restée lourde et il a été étourdi comme s’il portait toujours un chapeau d’air invisible.
- Alimentation par voie nasale
Pendant le séjour de M. Liu dans la Division 1, le chef Luo l’emmenait parfois dans une salle de lecture (également connue sous le nom de salle de bibliothèque, car elle contenait des livres) pour le torturer, pendant que les détenus allaient travailler ou dormir.
M. Liu a été soumis à trois reprises à la torture de l’alimentation nasale. Luo et quelques détenus ont poussé deux tables l’une à côté de l’autre dans la salle de lecture et y ont maintenu M. Liu.
Ils lui ont fermé la bouche avec du ruban adhésif et ont inséré un tube souple dans l’une de ses narines jusqu’à sa gorge. Le tube était relié à une perfusion intraveineuse. Il ne pouvait respirer que par l’autre narine.
Lorsque l’eau salée lui était administrée, M. Liu ne pouvait avaler qu’une ou deux gorgées. Mais la plupart du temps, il n’était pas assez rapide pour avaler le liquide (car les détenus pouvaient accélérer le débit de l’eau saline en ajustant les paramètres de l’équipement IV). Il a rapidement eu du mal à respirer et son visage s’est enflammé. Son cerveau s’est émoussé en raison du manque progressif d’oxygène et il est devenu hébété.
Luo a remarqué que M. Liu était en danger et a ordonné aux détenus d’arrêter l’alimentation nasale et d’enlever le ruban adhésif qui couvrait sa bouche.
M. Liu a instinctivement cherché de l’air et a craché l’eau contenue dans ses poumons. Luo lui a demandé s’il continuerait à pratiquer le Falun Gong et il a répondu par l’affirmative. Luo lui a refermé la bouche avec du ruban adhésif et a repris la torture de l’alimentation par voie nasale.
M. Liu s’est efforcé de respirer à nouveau et les détenus ont commencé à lui comprimer la poitrine. Il avait l’impression d’être ivre. Pendant quelques brefs instants, il a perdu conscience de son environnement et n’a pu reconnaître ni Luo ni les détenus.
Luo a arrêté l’alimentation après avoir constaté que M. Liu avait complètement perdu connaissance. Ils l’ont déplacé dans une autre pièce et l’ont laissé dormir.
Après une ou deux semaines, Luo a de nouveau soumis M. Liu aux mêmes tortures. Il a été soumis à la torture de l’alimentation nasale à trois reprises, mais il est resté fidèle à sa croyance.
Luo est devenu tellement frustré qu’il a personnellement battu M. Liu sauvagement. Les détenus l’ont également battu et lui ont parfois tapé les globes oculaires avec leurs doigts.
Sévices subis dans une autre division (septembre 2011 ‒ mai 2013)
M. Liu a été transféré dans une autre division le 1er septembre 2011 pour y purger le reste de sa peine. Il a de nouveau été soumis à différents types d’abus et a été privé de ses droits fondamentaux.
M. Liu n’a jamais été autorisé à manger avec d’autres détenus, même pendant les vacances du Nouvel An chinois. Il ne pouvait manger qu’avec les détenus chargés de le surveiller.
Lorsque M. Liu n’était pas à l’isolement, on lui ordonnait de dormir sur la couchette inférieure d’un lit superposé, et non sur la couchette supérieure. Les gardiens agissaient ainsi pour qu’il soit plus facile de le surveiller et qu’il ne puisse pas cacher des documents sur le Falun Gong dans son lit.
M. Liu n’a pas été autorisé à conserver des livres, des stylos, des cahiers, du papier, des lettres de sa famille et de ses amis, ou des photos de ses proches.
M. Liu n’a pas été autorisé à emprunter des livres dans la salle de lecture ou à échanger des livres avec d’autres détenus.
M. Liu n’était pas autorisé à se déplacer seul. Il était toujours suivi par au moins deux détenus. Il ne pouvait pas parler aux autres pratiquants, ni même échanger un sourire. Ceux qui sympathisaient avec lui étaient considérés comme à risque et soumis à des sanctions.
M. Liu a reçu l’ordre de rédiger un rapport de réflexion une fois par semaine. Ses surveillants doivent rédiger des rapports hebdomadaires sur ses activités quotidiennes.
M. Liu s’est souvent vu refuser les visites de sa famille, alors que les détenus avaient droit à deux visites familiales en personne par mois. Sa femme s’est rendue à la prison, mais elle a été renvoyée. Un gardien a prétendu qu’elle devait produire une preuve de son employeur et de son comité de rue local qu’elle ne pratiquait pas le Falun Gong. Lorsqu’elle a finalement été autorisée à le voir, la visite a été étroitement surveillée par les gardiens.
Chaque fois que M. Liu a été soumis à une gestion stricte visant à le torturer et à le forcer à renoncer au Falun Gong, sa consommation d’eau, ses pauses, l’argent qu’il était autorisé à dépenser pour acheter des produits de première nécessité et l’utilisation des toilettes ont été limités. Il n’a pas été autorisé à téléphoner à sa femme. Les gardiens ont également retenu toutes les lettres qui lui étaient adressées.
Voir aussi :
Traduit de l’anglais