(Minghui.org) Cinq personnes de la municipalité de Qingyuan, dans la province du Liaoning, ont été arrêtées le 10 mars 2021, alors qu’elles distribuaient des documents d’information sur le Falun Gong, une discipline méditative et spirituelle ancestrale persécutée par le régime communiste chinois depuis 1999. Ils ont ensuite été condamnés à des peines de six à neuf mois de prison.
L’une des pratiquantes, Mme Zhu Qinghua, se rappelle les détails de leur arrestation et de leur condamnation.
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Je m’appelle Zhu Qinghua, j’ai 56 ans et je suis retraitée de la mine de la montagne Hongtou.
Le soir du 10 mars 2021, M. Yang Bailiang m’a emmenée, ainsi que Mme Yang Xiaozhi, Mme Shi Hongxiang et Mme Lin Guiland, dans la ville voisine de Tieling pour distribuer des documents d’information sur le Falun Gong. Il est reparti après nous y avoir déposées. Des villageois nous ont dénoncées. Deux policiers sont rapidement arrivés. Ils nous ont donné des coups de pied et nous ont poussées dans leur voiture pour nous emmener au poste de police de Huangqizhai. Nous avons refusé de leur dire nos noms et d’où nous venions. Ils nous ont emmenées au Bureau de la sécurité intérieure de la ville de Kaiyuan pour la nuit.
Il était déjà 23 heures lorsque nous avons été emmenées toutes les quatre au Bureau de la sécurité intérieure. Wang Yi, le directeur du Bureau de la sécurité intérieure, était de service. Les pratiquants de Tieling lui avaient déjà parlé à plusieurs reprises et l’avaient exhorté à ne pas participer à la persécution, mais il avait refusé d’écouter.
Wang a chargé quatre policiers de nous interroger. J’étais menottée avec Mme Yang. Ils lui ont d’abord demandé son nom et son adresse. Comme elle gardait le silence, ils l’ont giflée et lui ont donné des coups de pied. Puis ils se sont tournés vers moi et je suis également restée silencieuse. Les policiers m’ont donné des coups de pied et m’ont menacée, disant qu’ils avaient les moyens de nous faire parler.
Quelques instants plus tard, la police a administré des décharges électriques à Mme Yang avec des matraques électriques. De nombreuses personnes ont entendu ses cris douloureux. Après cela, Mme Shi et Mme Lin ont été amenées pour être interrogées.
La police a ensuite trouvé les informations nous concernant dans sa base de données. Lorsque j’ai refusé de les laisser me photographier, Wang m’a enlevé de force mon chapeau, a détaché mes cheveux et m’a prise en photo.
Un policier a demandé à Wang s’ils devaient nous libérer. Wang a répondu qu’il ne pouvait pas nous laisser partir aussi facilement, sinon l’interrogatoire de la nuit n’aurait servi à rien. Le lendemain, il nous a fait emmener toutes les quatre au centre de détention de la ville de Tieling.
Le troisième jour, Mme Yang a fait de l’hypertension. Ses yeux étaient injectés de sang. Elle était si étourdie qu’elle n’osait pas bouger. Craignant qu’elle ne meure sur place, les gardes ont appelé sa famille pour venir la chercher. Pourtant, Wang n’a pas immédiatement approuvé sa libération, mais l’a interrogée pendant encore quelques heures sur les détails de notre voyage à Tieling et sur l’identité du chauffeur. Il n’a pas autorisé Mme Yang à rentrer chez elle avant 20 heures.
Après l’expiration de notre détention provisoire, Wang nous a emmenées au Département de police de la ville de Tieling pour une nouvelle série d’interrogatoires dans des pièces séparées. La police m’a de nouveau interrogée, voulant savoir qui avait organisé notre voyage, qui était le conducteur, la couleur de la voiture et la plaque d’immatriculation. J’ai gardé le silence.
Dans la soirée, un directeur de la police a essayé de me persuader d’écrire une déclaration de renoncement au Falun Gong en promettant « d’y aller doucement ». Il a également tenté de faire en sorte que ma famille « travaille » sur moi. Mais je n’étais pas ébranlée.
Après des examens physiques à l’hôpital, nous avons été emmenées au centre de détention de Diaobingshan à 23 h 30. Les gardes ont refusé de m’accepter en raison de ma tension dangereusement élevée et de mon rythme cardiaque rapide. La police a passé une demi-heure à essayer d’acheter des médicaments pour faire baisser ma tension artérielle. Mais comme il était très tard, toutes les pharmacies étaient fermées. Ils l’ont signalé à Wang, qui a ensuite appelé le centre de détention et fait pression sur les gardes pour qu’ils m’acceptent.
Ma tension artérielle est restée très élevée au centre de détention et j’ai également commencé à faire un arrêt cardiaque. Sept jours plus tard, Mme Shi, Mme Lin et moi-même avons été transférées au centre de détention de la ville de Tieling. Comme je n’avais rien mangé depuis mon transfert au centre de détention de Diaobingshan, j’ai commencé à avoir du sang dans les urines. Pourtant, le médecin du centre de détention a refusé de me soigner lorsqu’un détenu lui a signalé mon état.
Le 24 mars, nous avons été transférées au centre de détention de la ville de Tieling, où nous avons été contraintes à nous asseoir sur de petits tabourets sans bouger pendant de longues heures chaque jour. J’ai appris que deux mois avant notre arrivée, une autre pratiquante de Falun Gong, Mme Li Yuhua, avait été suspendue et battue parce qu’elle faisait les exercices de Falun Gong dans sa cellule. Les gardes l’ont également enchaînée à un anneau fixé au sol. Elle a développé une hypertension artérielle et du diabète et était incapable de marcher. Peu de temps après, elle a été condamnée à quatre ans de prison. La prison de Dabei a d’abord refusé de l’accepter en raison de son état de santé et l’a renvoyée au centre de détention. Mais le centre de détention a forcé les gardes à l’admettre deux mois plus tard.
Mme Shi, Mme Lin et moi-même avons été transférées au centre de détention de Diaobingshan le 15 avril.
Après nos arrestations, la police s’est rendue dans la municipalité de Qingyuan pour examiner les vidéos de surveillance et découvrir l’itinéraire que nous avions emprunté pour nous y rendre et les endroits où nous avions distribué des documents. Un agent a déclaré qu’ils se rendaient presque quotidiennement là-bas, et s’est vanté d’avoir essayé presque tous les restaurants du coin.
Après avoir recueilli suffisamment d’informations sur notre chauffeur, M. Yang, la police s’est rendue à son domicile pour l’arrêter. Il se trouve qu’il n’était pas chez lui quand ils sont arrivés. Ils ont mis sa voiture sous surveillance et ont arrêté son neveu, qui avait emprunté sa voiture pour faire une course. La police a également mis à la fourrière la voiture de M. Yang. Ils ont menacé de garder son neveu en détention si M. Yang ne se rendait pas. Le 30 mars, M. Yang a été arrêté lorsqu’il s’est rendu au poste de police pour demander la restitution de sa voiture. Wang et deux autres officiers l’ont interrogé, puis l’ont emmené au centre de détention de la ville de Kaiyuan.
Le tribunal du district de Changtu a organisé le procès de Mme Yang, Mme Shi, Mme Lin, M. Yang et moi-même le 3 octobre 2021. Mme Shi, M. Yang et moi-même avons été condamnés à huit mois de prison, Mme Lin à neuf mois et Mme Yang à six mois. Chacun de nous a également été condamné à une amende de 2000 yuans. M. Yang a purgé sa peine au centre de détention de la ville de Kaiyuan. Mme Lin, Mme Shi et moi-même avons été incarcérées au centre de détention de Tieling. Bien que Mme Yang ait d’abord été autorisée à purger sa peine chez elle en raison de son état de santé, la police l’a ensuite ramenée au centre de détention de Tieling pour qu’elle y purge sa peine de six mois.
Mme Shi et moi-même avons été libérées le 9 novembre 2021. M. Yang et Mme Lin sont rentrés chez eux le 30 novembre et le 9 décembre, respectivement.
Lorsque je suis allée à ma banque pour faire un retrait durant l’été 2022, j’ai constaté qu’il manquait 2000 yuans sur mon compte. Le guichetier qui m’a aidée m’a dit que le tribunal du district de Changtu avait retiré de force 2000 yuans au titre de mon amende judiciaire. La police a également refusé de me rendre mon iPhone qui avait été confisqué lors d’une descente à mon domicile.
Voir aussi :
Cinq habitants du Liaoning condamnés à la prison pour leur croyance
Traduit de l’anglais