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Une femme du Hunan meurt après avoir enduré cinq ans d’incarcération et de suspension de sa pension pour sa croyance

7 février 2023 |   Écrit par un correspondant de Minghui dans la province du Hunan, Chine

(Minghui.org)

Nom : Zhao Qunlan

Nom chinois : 赵群兰

Sexe : Féminin

Âge : 58 ans

Ville : Yueyang

Province : Hunan

Profession : Inconnue

Date du décès : 16 décembre 2022

Date de la dernière arrestation : Mai 2009

Lieu de détention le plus récent : Prison pour femmes de la province du Hunan

Mme Zhao Qunlan souffrait de graves problèmes cardiaques et d’hypertension, après avoir subi cinq années de torture et d’administration forcée de substances inconnues en prison en raison de sa croyance dans le Falun Gong.

Sa santé continuant de se détériorer, Mme Zhao a reçu un nouveau coup dur lorsque les autorités ont suspendu sa pension en 2020. Les persécutions mentales, physiques et financières ont eu raison de sa santé. Cette habitante de la ville de Yueyang, dans la province du Hunan, est décédée le 16 décembre 2022. Elle avait 58 ans. La veille de son décès, le comité résidentiel la harcelait encore.

Le Falun Gong, aussi connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline méditative et spirituelle ancestrale que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.

Plusieurs arrestations pour avoir défendu le Falun Gong

Mme Zhao souffrait de migraines et de douleurs dans le bas du dos. Elle avait aussi constamment des rhumes et d’autres affections mineures. Bien qu’elle mesurait 1,60 m, elle ne pesait que 45 kilos. Après avoir commencé à pratiquer le Falun Gong en janvier 1997, elle a rapidement recouvré la santé.

En raison de l’immense popularité du Falun Gong, le régime communiste chinois a ordonné la persécution de cette discipline dans tout le pays en juillet 1999. Trompée par la propagande diabolique, la famille de Mme Zhao s’est opposée à ce qu’elle poursuive la pratique. Ils l’ont battue et ils ont aussi brûlé ses livres de Falun Gong. Elle avait l’impression que le monde s’écroulait.

Le 2 mars 2000, pour avoir fait des exercices de Falun Gong avec plusieurs autres pratiquants, Mme Zhao a été arrêtée et détenue au centre de détention de Hubin pendant plus de quarante jours.

En mai 2000, peu après sa libération, elle s’est rendue à Pékin pour faire appel au droit de pratiquer le Falun Gong, mais elle a été arrêtée par des policiers en civil. Elle a été détenue dans une cage métallique dans un centre de détention de Pékin. Quelques heures plus tard, elle a été transférée à Yueyang et détenue au centre de détention de Yunxi pendant un mois. Sa famille a été contrainte de payer ses frais de subsistance en détention.

Mme Zhao a de nouveau été arrêtée en novembre 2000 pour avoir distribué des documents d’information sur le Falun Gong. La police lui a attaché les mains et l’a suspendue par les poignets. Ils l’ont poussée dans tous les sens, lui causant des douleurs atroces aux poignets. Elle transpirait abondamment et s’est évanouie. Lorsqu’on l’a décrochée, elle avait perdu toute sensation dans ses mains. Son corps était aussi meurtri et très enflé, la rendant incapable de prendre soin d’elle-même.

Lorsqu’elle a ensuite été transférée au centre de détention n° 1 de Yueyang, les détenues se sont moquées d’elle et ont déclaré qu’elle était tellement enflée qu’elle ressemblait à un panda. Après quarante jours de détention supplémentaires, elle a fait une grève de la faim en signe de protestation. La police l’a libérée après avoir extorqué 3000 yuans à sa famille.

Au cours de ses différentes détentions, son mari s’est vu extorquer un total de 20 000 yuans. Bien qu’il ait payé ses frais de subsistance en détention, la nourriture qu’elle recevait était encore pire que de la bouillie pour les porcs.

Torture et injection de drogues toxiques pendant un an et demi au camp de travail

Mme Zhao a de nouveau été arrêtée en janvier 2001 à son domicile. Elle a été détenue dans une pièce sombre pendant la nuit et transférée au centre de détention n° 1 de Yueyang le lendemain. Lorsqu’elle a fait une grève de la faim en signe de protestation, plusieurs gardiennes lui ont compressé les jambes, les mains et la tête, avant de lui ouvrir la bouche avec un tournevis en métal et d’insérer un tube de bambou aiguisé dans sa gorge. Sa gorge a été gravement blessée et elle a toussé pendant quelques mois par la suite.

Cinq jours plus tard, la police l’a condamnée à un an et demi de détention dans le camp de travaux forcés de Baimalong, sans aucune procédure régulière.

C’est seulement quelques jours avant le Nouvel An chinois qu’elle a été emmenée au camp de travail. Elle y a vu de nombreux autres pratiquants qui y avaient été envoyés après avoir été arrêtés chez eux. Certains portaient encore des pyjamas et des pantoufles, car ils n’avaient pas eu la possibilité de se changer pendant l’arrestation.

Une campagne de lavage de cerveau a commencé après les vacances du Nouvel An chinois. Les gardiennes ont utilisé toutes sortes de méthodes de torture sur chaque pratiquante dans le but de les forcer à renoncer au Falun Gong.

Mme Zhao était souvent menottée à la clôture métallique. Elle était aussi obligée de rester debout à l’extérieur dans l’hiver glacial et l’été torride. D’autres méthodes de torture consistaient à l’asseoir sur un petit tabouret sans bouger pendant des heures et à la gaver. Les détenues la suivaient et la surveillaient 24 h sur 24 , y compris lorsqu’elle dormait, allait aux toilettes ou prenait une douche. Son corps était couvert d’une gale extrêmement irritante et suppurante.

Lorsque la peine de Mme Zhao s’est terminée en juillet 2002, les gardiennes ont refusé de la libérer. De nombreuses autres pratiquantes ont aussi vu leur peine prolongée. Elles ont organisé une grève de la faim un mois plus tard en guise de protestation. Les gardiennes ont riposté en leur injectant des substances toxiques. Mme Zhao est ensuite tombée dans un état de délire et de somnolence.

Reconstitution de torture : Être suspendue

Plus tard, Mme Zhao a été emmenée dans l’« équipe de transformation », une division chargée de persécuter les pratiquantes de Falun Gong. Trois détenues ont été chargées de la torturer. Elles ont accroché ses bras à la traverse supérieure d’un lit superposé, ses pieds touchant à peine le sol. Les détenues ont aussi placé un tabouret dans son dos, ce qui l’empêchait de relever son dos droit. Elle a aussi été privée de sommeil. Chaque fois qu’elle fermait les yeux, les détenues lui mettaient de l’huile essentielle de menthe dans le nez ou les yeux. Parfois, elles la battaient et la pinçaient. Très vite, ses bras sont devenus très enflés et les menottes lui ont profondément entaillé les poignets.

À partir d’octobre 2002, les gardiennes ont commencé à obliger les pratiquantes à travailler sans être payées. Mme Zhao n’a été libérée qu’en mars 2003, alors qu’elle avait dépassé de huit mois la fin de sa peine. En raison des substances qu’on lui avait administrées, elle souffrait de graves pertes de mémoire et elle ne pouvait plus se souvenir des noms de sa famille et de ses amis. Elle est restée dans un état de délire, elle avait des difficultés à parler et elle n’avait plus qu’une vision floue. Ces symptômes ont mis des années à disparaître.

Divorce forcé

Pendant le séjour de Mme Zhao dans un camp de travail, son mari, qui avait été licencié il y a plusieurs années, s’est efforcé de trouver un emploi pour subvenir aux besoins de leur fils adolescent et de leur famille. Incapable de supporter la pression, il a demandé le divorce.

Pendant ce temps, leur fils est passé d’un garçon joyeux à quelqu’un de taciturne. Il a quitté le lycée après un an d’études et a quitté la ville à l’âge de 17 ans avec son père pour aller travailler.

Mme Zhao est restée chez ses parents après sa libération, mais la police et les policiers du Bureau 610 ont continué à venir la harceler, notamment en fouillant la chambre de ses parents à la recherche de livres de Falun Gong. Pour éviter que sa famille ne vive dans la peur, elle a été contrainte de se déplacer en 2004.

Arrêtée une fois de plus

Mme Zhao a été arrêtée une nouvelle fois le 12 mai 2006 avec deux autres pratiquantes, Mme Peng Xiaohui et Mme Leng Xuefei, qui partageaient un appartement loué. Toutes les trois ont été interrogées. On leur a confisqué 20 000 yuans en espèces, un ordinateur et d’autres appareils d’une valeur de 50 000 yuans, ainsi que 1000 yuans en espèces que Mme Zhao avait sur elle. Aucune liste des objets confisqués ne leur a été remise.

Les trois pratiquantes ont été emmenées au centre de détention n° 1 de Yueyang quelques jours plus tard. Les gardiennes les ont déshabillées et ont versé de l’eau froide sur elles. Les détenues ont aussi agressé sexuellement Mme Zhao, elles l’ont battue et elles l’ont agressée verbalement. Lorsque son frère l’a ramenée chez elle deux mois plus tard, son corps était couvert d’ecchymoses.

Condamnée à trois ans de prison

La dernière arrestation de Mme Zhao remonte à mai 2009, alors qu’elle marchait dans la rue. Quatre policiers l’ont attrapée par-derrière et l’ont traînée dans leur voiture. Après l’avoir emmenée au centre de détention n° 1 de Yueyang, le policier Cai Dechun lui a attrapé les cheveux et lui a frappé la tête contre le sol. Une poignée de ses cheveux est tombée et une grosse bosse est apparue sur sa tête. Durant cette période, les gardiennes du centre de détention ont obligé Mme Zhao à travailler sans être payée. Elles l’ont menottée deux fois dans le dos lorsqu’elle a protesté.

Le 4 août 2009, le tribunal du district de Junshan a entendu la cause de Mme Zhao. Ses deux avocats ont plaidé non coupable en son nom. Ils ont fait valoir qu’aucune loi n’a jamais criminalisé le Falun Gong en Chine et qu’il était courageux et héroïque pour les pratiquants de Falun Gong de s’opposer à la tyrannie du régime communiste. Le juge l’a ensuite condamnée à trois ans de détention dans la prison pour femmes de la province du Hunan.

Pendant plus de deux ans, Mme Zhao a été détenue dans la cellule n° 4 du sixième quartier de la prison. Il y avait six lits superposés dans cette pièce de vingt mètres carrés, ce qui ne laissait pratiquement aucun espace supplémentaire. Pourtant, Mme Zhao et les autres détenues avaient l’ordre de rester dans la cellule en permanence, y compris pour manger, dormir et aller aux toilettes. Elles effectuaient aussi des travaux forcés au même endroit, de 6 h à tard dans la nuit. La pièce était toujours remplie d’une odeur nauséabonde provenant des toilettes et de l’odeur des nattes de bambou qu’elles fabriquaient.

Les détenues surveillaient étroitement Mme Zhao et les autres pratiquantes de Falun Gong dans la cellule, les empêchant de se parler ou de faire des exercices de Falun Gong. Mme Zhao ne pouvait même pas s’asseoir sur le lit les yeux fermés ni étirer ses bras. Tout ce qu’elle faisait était signalé aux gardiennes.

En raison d’une incarcération de longue durée et des travaux forcés, Mme Zhao a souffert d’un gonflement systémique et d’une baisse de la vue. À compter d’octobre 2011, elle a commencé à avoir des douleurs thoraciques, des palpitations et des difficultés à respirer. Après un bilan de santé, le médecin a constaté que son cœur était insuffisamment irrigué. Elle avait aussi développé de l’hypertension en raison de la malnutrition. La prison a refusé de lui fournir un traitement et l’a toujours obligée à travailler sans rémunération.

Le 20 mars 2012, après la libération de Mme Zhao, son état de santé a continué à se détériorer, avec des douleurs thoraciques persistantes et des difficultés à respirer. Elle était essoufflée lorsqu’elle montait les escaliers et elle était incapable de faire le moindre travail.

Suspension de sa pension

Après que Mme Zhao a atteint l’âge de la retraite de 55 ans en 2019, son jeune frère a emprunté 80 000 yuans pour payer sa cotisation de retraite en retard, afin qu’elle puisse commencer à recevoir un paiement mensuel suffisant pour pouvoir vivre.

À partir de septembre 2020, le Bureau de la sécurité sociale (BSS) du district de Junshan a suspendu sa pension sans fournir aucune explication. Elle s’est rendue une douzaine de fois au BSS pour demander justice après avoir appris la suspension, mais en vain.

Mme Zhao s’est de nouveau rendue au BSS à la fin du mois de décembre 2020. Les deux directeurs, Han Menglian et Xiao, ont insisté pour que ses services au travail avant 1996 et pendant sa peine de prison de trois ans entre 2009 et 2012, soit un total de quinze ans, soient tous effacés du calcul de sa pension, alors qu’elle avait travaillé pendant plus de trente ans avant de prendre sa retraite.

Le BSS a affirmé que pour qu’elle puisse recommencer à percevoir sa pension, elle devait restituer la totalité de la pension qu’elle avait reçue depuis son départ à la retraite, soit 134 000 yuans, et verser une cotisation supplémentaire pour compenser les quinze années de service supprimées.

Son frère et d’autres membres de sa famille l’ont aidée à payer les 134 000 yuans. Le BSS a alors remis à zéro l’horloge de sa retraite et recalculé son versement mensuel à 1300 yuans, soit environ la moitié seulement de ses prestations initiales.

Le 15 novembre 2022, cinq fonctionnaires, dont Cai Zhongwen, le secrétaire du comité résidentiel local, Kuang Zimu, le nouveau directeur de la sécurité et Yan Dingji, le directeur de la sécurité qui venait de prendre sa retraite, ainsi que deux fonctionnaires du gouvernement provincial, sont venus harceler à nouveau Mme Zhao.

Un fonctionnaire du gouvernement provincial, nommé Yu, a déclaré qu’il faisait partie de l’équipe de lutte contre la pauvreté et qu’il était venu l’aider. Mme Zhao leur a raconté comment elle avait recouvré la santé en pratiquant le Falun Gong, mais qu’elle avait ensuite commencé à souffrir de problèmes de santé à cause de la torture et de l’administration de substances inconnues en prison. Elle était censée recevoir plus de 3000 yuans par mois après sa retraite, mais les autorités en ont retenu plus de la moitié, ce qui lui a causé d’énormes difficultés financières.

Avant qu’elle ne termine, Yu l’a interrompue et a calomnié le Falun Gong. Mme Zhao a essayé de clarifier les faits, mais a été arrêtée par le secrétaire Cai.

Au cours des semaines suivantes, les responsables du comité résidentiel ont harcelé Mme Zhao à quelques reprises, notamment le 15 décembre, la veille de son décès.

Voir aussi :

Ville de Yueyang, province du Hunan : Les années de service des pratiquants de Falun Gong sont effacées et leur pension est suspendue

Traduit de l’anglais