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Bons et mauvais présages

10 juillet 2023 |   Écrit par Qihui

(Minghui.org) Il était une fois un jeune homme qui, au cours d’un de ses voyages, rencontra un chaton noir. Le chaton s’attacha à lui et le suivit partout, et le jeune homme s’attacha lui aussi au chaton. Il pensait que le chaton était un cadeau de Dieu, il le ramena donc chez lui et en prit grand soin. Par la suite, ce jeune homme fut béni de bien des façons.

Une autre histoire de chat, également contemporaine, s’est déroulée dans l’autre sens. Un chat noir traversa la route en courant devant un directeur commercial qui s’apprêtait à discuter avec un client. Il pensa que c’était un mauvais présage et annula le rendez-vous. Le client pensa que le directeur n’était pas fiable et le directeur commercial perdit une très bonne affaire.

Dans toutes les cultures, il existe de bons et de mauvais présages. Les Asiatiques estiment que les nuages exceptionnellement beaux, les étoiles filantes ou les hirondelles qui nichent autour de leur maison sont de bons présages, tandis que les chiens qui hurlent ou les énormes nuées d’insectes sont des signes avant-coureurs de quelque chose de mauvais.

Les Occidentaux pensent que les trèfles à quatre feuilles et les arcs-en-ciel portent chance, tandis que rencontrer des pies bruyantes ou briser un miroir sont considérés comme de mauvais présages. Les gens ont tendance à se sentir bien et à s’attendre à ce que quelque chose de bien se produise lorsqu’ils rencontrent un bon présage, alors qu’ils peuvent ressentir de la peur ou de l’anxiété lorsqu’ils voient un mauvais présage.

Comment les Chinois de l’Antiquité voyaient-ils les bons et les mauvais présages ?

« Les démons ne peuvent pas nuire aux gens vertueux »

Les anciens croyaient que les présages étaient des indications bonnes ou mauvaises données par le Ciel, et ils essayaient de les traiter de manière positive, qu’ils soient annonciateurs de quelque chose de bon ou de mauvais.

Selon les Entretiens familiers de Confucius - Yin Benji et Kongzi Jiayu (un livre de dictons de Confucius et de ses disciples), sous le règne de l’empereur Yong, la dynastie des Shang avait commencé à décliner. Les États vassaux commencèrent à ignorer le monarque et cessèrent de rendre hommage au gouvernement central.

Après la mort de l’empereur Yong, son frère cadet Tai Wu monta sur le trône en tant que neuvième roi de la dynastie Shang. Après que le nouveau roi eut nommé Yizhi Premier ministre, une chose très étrange se produisit : un mûrier et un mûrier à papier poussèrent dans le hall du palais pendant la nuit. Tai Wu fut terrifié, pensant qu’il s’agissait d’un mauvais présage. Il demanda à Yizhi ce que cela signifiait.

« J’ai entendu dire que les démons ne peuvent pas nuire aux personnes vertueuses », répondit Yizhi. « Votre Majesté voudra peut-être vérifier s’il n’y a pas un endroit où vous n’avez pas été à la hauteur. J’espère que vous continuerez à cultiver votre vertu. »

Tai Wu suivit le conseil de Yizhi et cultiva soigneusement sa vertu. Il étudia la façon dont les monarques précédents gouvernaient et chercha des mesures pour améliorer le bien-être du peuple. Les arbres étranges se desséchèrent peu à peu et disparurent.

Trois ans après le début de son règne, seize États lointains envoyèrent des émissaires pour rendre hommage à Shang, par respect pour ses valeurs morales. La dynastie des Shang prospéra à nouveau et les États vassaux se soumirent à nouveau à la cour des Shang. Parce qu’il avait fait renaître la dynastie Shang, Tai Wu fut honoré du titre de « Zhongzong » (signifiant « Ancêtre du milieu ») après sa mort.

Nominations et titres officiels obtenus par la vertu et le mérite

Wu Ding était le 22e roi de la dynastie Shang. Selon les Entretiens familiers de Confucius - Yin Benji, le jour où Wu Ding procédait à des rites sacrificiels en l’honneur de son ancêtre Cheng Tang, un faisan se posa sur l’un des récipients de cérémonie et se mit à chanter. Wu Ding fut horrifié, car il y vit un mauvais présage.

Son fils aîné Zu Ji, prince héritier à l’époque, rassura son père : « Votre Majesté n’a pas à s’inquiéter. Il suffit de gérer correctement les affaires de l’État et tout ira bien. »

« Lorsque les dieux inspectent les êtres humains sur terre, ils s’attachent à vérifier s’ils respectent ou non les critères de moralité. Notre durée de vie, qui nous est accordée par le Ciel, peut être longue ou courte. Les morts prématurées ne sont pas provoquées par le Ciel – certaines personnes ruinent leur propre vie par leur mauvaise conduite », expliqua Zu Ji. « Les personnes qui défient les critères moraux et refusent d’admettre leurs péchés sont punies par le Ciel comme moyen de rectifier leur conduite. »

Il rappela également à son père : « Votre Majesté a hérité du trône, mais veuillez respecter le peuple, car ce sont tous des gens du Ciel. Votre Majesté doit également offrir des sacrifices fréquemment, mais s’abstenir d’accomplir des rituels excessifs. »

Wu Ding suivit les conseils de Zu Ji et s’efforça d’améliorer les politiques et de promouvoir une gouvernance bienveillante. Il réforma également le système de nomination et établit une politique selon laquelle les postes officiels ne devaient pas être offerts en dessous de table, mais devaient être attribués sur la base du talent et de la capacité, et que les titres ne devaient pas être attribués à ceux qui faisaient de mauvaises actions, mais à ceux qui étaient vertueux et capables.

Cette politique permit de supprimer les privilèges de l’ancienne noblesse et de mettre un terme à l’intrusion des tribus ethniques nomades du nord, telles que Tu Fang, She Fang, Bao Fang, Gui Fang et Qiang Fang. Tous les habitants du royaume vivaient et travaillaient dans la paix et la satisfaction.

La dynastie Shang s’épanouit à nouveau au cours d’une période connue dans l’histoire sous le nom de la « période prospère de Wu Ding ».

Le destin d’une personne dépend de sa propre conduite

Selon le Kongzi Jiayu (Paroles de Confucius et de ses disciples), le duc Ai de Lu demanda un jour à Confucius : « Je crois que le destin d’un État est déterminé par le Ciel et non par les hommes. Ai-je raison ? »

Confucius répondit : « Le destin d’une personne dépend d’elle-même. Les catastrophes naturelles ne sont pas les plus importantes. »

Il donna alors un exemple : « Autrefois, à l’époque du roi Zhou de Yin, un petit moineau donna naissance à un grand oiseau sur la tour de la ville. Un devin dit qu’un tel phénomène était l’assurance que l’État serait sûrement prospère. Croyant à ce « bon présage », le roi Zhou ignora les affaires de l’État et devint extrêmement cruel et irrationnel, ce qui conduisit finalement à la destruction de Shang. »

« Cela montre que, parce qu’il a agi à l’encontre de la voie du Ciel, ce qui aurait pu être une bénédiction extraordinaire s’est transformé en catastrophe », poursuivit Confucius.

« Pendant le règne de Tai Wu, un mauvais présage se produisit [comme mentionné ci-dessus] et il fut terrifié. Cependant, parce qu’il a cultivé sa vertu et mené une gouvernance bienveillante, les malheurs se sont transformés en bénédictions. Par conséquent, les catastrophes naturelles ne sont que des avertissements du Ciel aux détenteurs du pouvoir. Elles ne peuvent pas mettre en échec la gouvernance bienveillante et ne sont pas à la hauteur des bonnes actions. »

Épilogue

Nous pensons souvent que les anciens étaient superstitieux, mais, en fait, leur vision de l’inconnu était empreinte de crainte et de prudence réfléchie. Ils pensaient qu’en cultivant la vertu et en accomplissant de bonnes actions face à un avenir inconnu, les malheurs pouvaient se transformer en bénédictions.

Ces dernières années, des catastrophes naturelles ou causées par l’homme se sont produites dans le monde entier. Pour le seul mois de janvier 2023, la Chine a connu des blizzards et des avalanches déclenchés par des températures très basses, 10 tremblements de terre d’une magnitude égale ou supérieure à 4 et 24 feux de brousse, qui ont fait des morts, des blessés et des dégâts aux cultures.

Les catastrophes naturelles servent d’avertissement face à des forces qui échappent à notre contrôle. Il est prudent que les détenteurs du pouvoir s’inspirent des anciens et adoptent une attitude plus respectueuse et plus humble à l’égard des catastrophes naturelles. Ils devraient pratiquer la vertu et traiter les gens avec bienveillance au lieu de leur faire du mal et de les laisser souffrir.

Traduit de l’anglais