(Minghui.org)
Nom chinois : 彭学萍
Nom anglais : Peng Xueping
Sexe : Féminin
Âge : 46 ans
Ville : Kunming
Province : Yunnan
Emploi : Non connu
Date du décès : 11 juillet 2023
Date de la dernière arrestation : 20 décembre 2012
Dernier lieu de détention : Deuxième prison pour femmes de la province du Yunnan
Mme Peng Xueping
Une femme de 46 ans de la ville de Kunming, dans la province du Yunnan, est décédée le 11 juillet 2023, environ quatre ans après avoir purgé près de sept ans d’une peine de prison pour sa croyance dans le Falun Gong, une discipline pour l’esprit et le corps que le Parti communiste chinois persécute depuis juillet 1999.
Mme Peng Xueping a commencé à pratiquer le Falun Gong en 2003 et est rapidement tombée enceinte après avoir eu des problèmes d’infertilité pendant des années. Elle a également appris à être une bonne personne en suivant le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance du Falun Gong. Elle a déclaré un jour qu’elle se sentait très chanceuse d’avoir découvert le Falun Gong, dans une société chaotique où la moralité décline rapidement. Ainsi, elle s’est efforcée de sensibiliser les gens sur la persécution et sur les bienfaits du Falun Gong.
Mme Peng a été arrêtée le 20 décembre 2012, puis condamnée à huit ans de détention dans la Deuxième prison pour femmes de la province du Yunnan, où elle a été brutalement torturée et contrainte à des travaux forcés sans rémunération.
Mme Peng a été libérée plus tôt que prévu, en août 2019. Une fois rentrée chez elle, elle a été victime de harcèlement et d’intimidation constants de la part des autorités. La pression croissante a eu des répercussions sur sa santé. Elle est tombée gravement malade et est décédée quatre ans plus tard.
Voici le récit personnel de Mme Peng sur la persécution qu’elle a subie.
Arrêtée et interrogée
Le 20 décembre 2012, trois pratiquantes et moi-même sommes allées distribuer des documents d’information sur le Falun Gong dans des villages du district de Lufeng de la préfecture autonome de Chuxiong Yi dans la province du Yunnan. Le matériel principal était un DVD du gala mondial du Nouvel An chinois avec des spectacles de danse et de musique basés sur la culture traditionnelle chinoise. Il soulignait également comment le régime communiste persécute le Falun Gong et comment les pratiquants résistent à la tyrannie avec une forte conviction. Malheureusement, nous avons été signalées à la police et arrêtées par des policiers du poste de police de Tuo’anxiang.
Les agents nous ont saisi les cheveux, à moi et à la pratiquante Ran Xiaoman, nous ont mis de force les mains dans le dos, nous ont fait monter dans ma voiture et nous ont conduites au poste de police. Ils ont continué à nous tirer les cheveux après être sortis de la voiture.
J’ai été surprise d’y voir ma belle-mère, Liu Cuixian, qui avait également été arrêtée pour avoir distribué des DVD. Elle a essayé d’empêcher les policiers de me frapper, mais elle a été elle-même giflée et jetée à terre. Les policiers nous ont forcées à nous accroupir sur le sol.
La police nous a ensuite emmenées chacune dans une pièce séparée pour nous interroger. J’avais tellement peur que j’ai menti en disant que j’avais été payée pour raccompagner mes compagnons de cultivation. Bientôt, plusieurs agents du Bureau de la sécurité intérieure du district de Lufeng sont arrivés et nous ont fouillées. Ils ont confisqué le reste des DVD trouvés dans ma voiture et nous ont forcées à apposer nos empreintes digitales sur la liste de confiscation. Nous n’avons pas été autorisées à manger ni à aller aux toilettes jusqu’à minuit.
Raid et détention à domicile
Le lendemain, l’interrogatoire a repris vers 6 h du matin. Nous avons refusé de leur donner nos noms et nos adresses. La police a pris des photos de nous et les a remises aux fonctionnaires des villages voisins, qui ont ensuite fait du porte-à-porte pour demander aux villageois s’ils avaient reçu des documents d’information, et pour identifier qui les leur avait donnés.
L’interrogatoire s’est terminé à 19 h et nous avons été emmenées à l’hôpital du district pour des examens médicaux. Nous avons été emmenées au centre de détention du district de Lufeng vers 23 h.
Pendant notre détention, la police a saccagé mon domicile et celui de ma belle-mère.
Interdiction de rencontrer un avocat et condamnation injustifiée
Ma famille a engagé un avocat des droits de l’homme de Pékin pour me défendre, mais les autorités ont empêché l’avocat de me rendre visite pendant les dix voyages qu’il a effectués au centre de détention. L’avocat n’a pas non plus été autorisé à examiner les documents relatifs à mon dossier.
Lorsque le tribunal du district de Lufeng a tenu la première audience de notre affaire fin avril 2013, nous avons vu des policiers armés se tenir des deux côtés de la route étroite lorsque nous y avons été conduites. Lorsque je suis arrivée dans la salle d’audience, j’ai vu mon avocat être poussé hors de la salle par les huissiers qui prétendaient qu’il avait violé la procédure légale.
Nous avons demandé au juge de reporter l’audience, mais en vain. Sans représentation légale, nous n’avons pas eu d’autre choix que de plaider non coupable pour nous-mêmes.
Quelques jours avant la deuxième audience du 31 mai 2013, le juge Li Liangsheng, et les juges Yang Yueming et Zhu Yan, sont venus au centre de détention et nous ont dit que les avocats que nous avions engagés ne pouvaient plus nous défendre, mais que les juges pouvaient désigner des avocats pour nous représenter gratuitement. Je leur ai demandé : « L’avocat que vous avez désigné plaidera-t-il non coupable pour moi ? » Ils m’ont répondu que non. J’ai refusé l’avocat.
Lors de la deuxième audience, j’ai demandé à ce que les témoins comparaissent devant le tribunal pour être soumis à un contre-interrogatoire, mais personne ne s’est présenté. J’ai également demandé au tribunal de visionner le DVD que nous avions distribué, mais ma demande a également été rejetée.
À la fin de l’audience, le président du tribunal m’a condamnée à huit ans de prison pour « organisation et utilisation d’une secte pour saper l’application de la loi », le prétexte habituel utilisé pour criminaliser les pratiquants de Falun Gong. Ma voiture a également été confisquée.
J’ai fait appel auprès de la cour intermédiaire de la préfecture autonome de Chuxiong Yi en juin 2013, mais celui-ci a décidé de maintenir ma peine initiale le 10 octobre. J’ai été transférée à la prison pour femmes n° 2 de la province du Yunnan le 1er novembre 2013.
Torturée à la prison pour femmes
Cette prison est la seule du Yunnan à incarcérer des pratiquantes de Falun Gong. Au fil des ans, elle a mis en place un système de torture pour forcer les pratiquantes à renoncer à leur croyance. J’ai été placée dans la neuvième division, spécialement aménagée pour les pratiquantes de Falun Gong.
Au début, toutes les pratiquantes affectées à la neuvième division ont été forcées de s’asseoir sur un petit tabouret pendant plus de dix heures en ligne. La surface du tabouret était irrégulière et piquetée. Nous devions nous asseoir droit et ne pouvions pas nous appuyer sur quoi que ce soit, ni de baisser la tête ou de fermer les yeux. Nous n’avions le droit de boire qu’une tasse d’eau par jour et de nous laver une fois par semaine avec une bassine d’eau. Nous devions écrire une demande aux gardiens de prison en indiquant le crime que nous avions commis si nous voulions acheter des produits de première nécessité. Même si la demande était approuvée, nous ne pouvions acheter que quelques articles, d’une valeur maximale de 50 yuans au total. Nous étions également privées du droit de voir, d’appeler ou d’écrire à nos familles.
J’ai passé environ quatre mois dans la neuvième division et j’ai ressenti chaque jour comme une année. Inquiète pour mes enfants et incapable de supporter la persécution plus longtemps, j’ai écrit une déclaration pour renoncer au Falun Gong contre ma volonté. Je le regrette tellement et je déclare par la présente que toutes les paroles et actions que j’ai faites sous la persécution dans la prison sont nulles et non avenues.
J’ai été transférée à la cinquième division et affectée à la confection de vêtements. Les détenues me surveillaient en permanence. Elles notaient tout ce que je faisais et le rapportaient quotidiennement aux gardiens de prison. Chaque fois que je parlais à une autre pratiquante, elles le signalaient aux gardiens. Le gardien Zhang Yingxin m’a un jour ordonné d’écrire un rapport de pensée, mais j’ai refusé. Zhang a alors demandé à la détenue Baowang de l’écrire en mon nom et je n’ai pas pu savoir ce qu’elle avait écrit.
Lors de la confection des vêtements, nous devions faire preuve d’une grande concentration, car à la moindre inattention l’aiguille de la machine pouvait nous transpercer les ongles. Nous devions parfois travailler plus de dix heures par jour. Certaines détenues plaçaient une coquille de graine de tournesol entre leurs paupières pour éviter de s’endormir. Presque toutes les membres du groupe se sont fait piquer les doigts par les aiguilles. Mais la plupart cachaient leur blessure pour éviter d’être agressées verbalement par les gardiens ou de perdre leurs points de réduction de peine. L’atelier était tellement poussiéreux que j’ai également développé une rhinite grave.
Bien que j’aie été autorisée à voir ma famille dans la cinquième division, nos entrevues ont été surveillées et enregistrées sur vidéo pendant toute leur durée. Pour protester contre la persécution, j’ai refusé plusieurs fois de voir ma famille, avant que les gardes ne cessent enfin de nous enregistrer.
Harcèlement après la libération
J’ai été libérée en août 2019. Un gardien a pris des photos de moi à la porte de la prison. Des agents du poste de police de Zongshuying, dans la ville de Kunming, m’ont conduite au poste de police. Ils ont pris mes empreintes digitales et un échantillon de sang. Ils m’ont également suivie jusqu’au salon de coiffure et m’ont prélevé une mèche de cheveux. Ils sont entrés chez moi avant moi et ont pris des photos de tout. Ma sœur, qui était chez moi, a été témoin de ce qu’ils ont fait.
Le lendemain, des policiers du poste de Hongshan (responsable de ma résidence) sont venus me voir. L’un d’eux a dit qu’il pourrait venir me chercher à tout moment. Quelques jours plus tard, ils ont appelé mon mari et m’ont dit de me rendre au poste de police. Comme je n’avais rien fait de mal, j’ai décidé de leur faire face ouvertement et franchement. Lorsqu’ils ont voulu me prendre en photo et me faire signer une déclaration, j’ai refusé.
Au début de l’année 2020, je suis allée avec ma belle-mère, mon mari et mon fils rendre visite à ma mère dans le district de Lufeng. Je ne l’avais pas vue depuis ma détention. Cependant, sur le chemin du retour, à la gare, nous avons été entourés par un groupe de policiers qui ont affirmé avoir reçu des instructions d’en haut et devoir nous fouiller. Ils n’ont rien trouvé et nous ont laissés partir.
Le lendemain de mon retour à la maison, deux policiers du poste de police de Hongshan sont revenus. J’ai protesté contre le harcèlement et je leur ai dit que ce qu’ils faisaient était illégal.
Voir aussi :
Entre six et dix ans d’emprisonnement pour quatre femmes ayant distribué des DVD de Shen Yun
Des responsables poursuivis pour avoir interféré avec les rencontres entre avocats et leurs clients
Une parodie de procès de 10 minutes pour quatre pratiquantes, à la Cour de Lufeng
(Un autre article connexe est disponible dans la version anglaise.)
Traduit de l’anglais