(Minghui.org) Ma mère a commencé à pratiquer le Falun Dafa (également appelé Falun Gong) en 1998 et me l’a fait connaître. N’étant alors qu’une petite enfant, j’étudiais le Fa et faisais les exercices avec diligence. Mais dès l’été de l’année suivante, cette discipline a été interdite dans toute la Chine et le régime communiste a lancé une persécution à l’échelle nationale.
Ma mère a été détenue à plusieurs reprises et condamnée à deux ans de travaux forcés pour sa croyance. Mon père, qui nous soutenait auparavant, s’opposait désormais à ce que ma mère et moi pratiquions. Bien que je n’aie pas complètement abandonné la pratique de Dafa, je me suis petit à petit relâchée. Immergée dans la grande cuve de teinture des gens ordinaires, je suis devenue de plus en plus comme l’un d’entre eux.
Après avoir obtenu ma licence à l’université, j’ai été acceptée dans un programme d’études supérieures à l’étranger et j’ai quitté la Chine. Pouvant pratiquer librement ma croyance, j’ai choisi de rester après avoir obtenu mon diplôme. Je me suis dit que c’était le chemin que le Maître avait arrangé pour moi.
La dernière arrestation de ma mère
J’ai appelé ma mère en décembre 2019, mais je ne suis pas arrivée à la joindre. J’ai attendu le lendemain matin pour appeler mon père. Il avait l’air abattu et m’a dit que ma mère avait disparu depuis qu’il était rentré du travail la veille. Il avait trouvé la porte de leur appartement déverrouillée et les lumières allumées. Il était évident que quelqu’un avait fouillé leur chambre à coucher. Les livres de Dafa, les téléphones portables, l’ordinateur et l’imprimante de ma mère avaient disparu, et ma mère n’était pas rentrée à la maison. Mon cœur s’est effondré — je savais qu’elle avait à nouveau été arrêtée.
Ce n’était pas la première fois que cela arrivait. La dernière fois que ma mère avait été emmenée, des policiers avaient enfoncé la porte au milieu de la nuit et saccagé notre maison sans mandat de perquisition. Ils avaient emmené ma mère et confisqué des objets personnels.
Un ami avait suggéré à mon père de demander sa libération, mais il avait hésité. Il s’était tout de même rendu une fois au poste de police. Un agent lui avait dit que ma mère allait être libérée quelques jours plus tard. Mon père l’avait cru et avait cessé de chercher à la faire libérer. Il avait attendu et attendu, mais au bout du compte, ma mère avait été condamnée à deux ans de travaux forcés.
Je n’étais qu’une adolescente à l’époque et je ne comprenais pas bien ce qui se passait, et je ne pouvais pas vraiment faire quoi que ce soit. Cette fois-ci, j’ai décidé de ne pas laisser la même chose se produire — j’allais faire tout ce qu’il faut pour obtenir la libération de ma mère !
Élaborer une stratégie
Je n’avais jamais fait appel à un organisme gouvernemental chinois de sorte que je ne savais pas du tout par où commencer. J’ai contacté quelques pratiquants dans ma région et j’ai informé l’association de Falun Dafa locale. J’ai demandé au coordinateur de transmettre la nouvelle à notre liste d’adresses électroniques locales, en espérant que les pratiquants pourraient émettre la pensée droite pour ma mère et me faire des suggestions.
J’ai reçu un nombre impressionnant de réponses après l’envoi du courriel. De nombreux pratiquants ont exprimé leur soutien. Plusieurs pratiquants m’ont contactée et m’ont fait part de leur expérience concernant les demandes visant à obtenir la libération de pratiquants ou leur libération à la suite d’un tel effort. J’ai commencé à formuler quelques idées et une stratégie provisoire pour demander la libération de ma mère.
Une pratiquante m’a donné d’excellents conseils. Elle avait été sauvée grâce à des compagnons de cultivation en Chine qui avaient demandé sa libération aux autorités chargées de l’application de la loi. Elle m’a suggéré de soumettre dès que possible les détails de l’arrestation de ma mère au site web Minghui et à The Epoch Times, y compris les coordonnées des responsables de cette persécution. De cette manière, les pratiquants de la plateforme mondiale RTC pouvaient commencer à téléphoner aux personnes impliquées dans l’affaire concernant ma mère afin de leur clarifier la vérité.
Elle a ajouté que lancer une pétition et recueillir des signatures en ligne est également un moyen efficace de révéler la persécution à des personnes en dehors de la Chine et de sensibiliser l’opinion publique. Je pouvais également écrire à l’ambassade de Chine de mon pays, à des représentants du gouvernement, à l’ambassadeur en poste en Chine et à Amnesty International pour demander de l’aide. Elle a déclaré que l’engagement d’Amnesty International dans son cas avait joué un rôle essentiel dans sa libération. Son expérience et ses conseils m’ont permis non seulement de savoir par où commencer, mais aussi d’être très motivée et pleine d’espoir.
Les réactions négatives de mon père
Bien sûr, lorsque j’ai commencé à mettre en œuvre mes grands projets, les tribulations ont suivi immédiatement. Le plus gros obstacle auquel j’ai été confrontée dès le départ était que mon père, qui n’est pas pratiquant, n’était pas disposé à m’aider. N’étant pas physiquement sur place, je devais compter sur ma famille en Chine pour faire avancer les choses.
Mon père sait que Dafa est bon et qu’il apprend aux gens à être honnêtes et gentils. Pourtant, après avoir vécu les multiples arrestations de ma mère et sa condamnation aux travaux forcés, mon père, naturellement prudent, s’opposait maintenant à ce que nous pratiquions Dafa. Son ressentiment avait été renforcé par la dernière arrestation de ma mère.
Après ma demande, mon père s’est rendu plusieurs fois au poste de police pour savoir où ma mère était détenue. Mais après plusieurs déplacements infructueux, il m’a dit qu’il ne voulait plus y retourner. Il m’a dit que la police lui avait expliqué que les protocoles relatifs aux affaires du Falun Gong étaient beaucoup plus complexes et difficiles que pour les affaires criminelles classiques — la police n’était même pas sûre de la durée de la peine qui serait infligée à ma mère.
Mon père n’a pas été autorisé à rendre visite à ma mère et a été renvoyé à chaque fois. La seule chose qu’on lui a dite, c’était d’attendre un avis officiel. Se sentant frustré, mon père m’a demandé pourquoi ma mère et moi devions adhérer à une méthode ciblée par le régime communiste. Il m’a dit qu’il avait abandonné le gouvernement depuis longtemps.
J’ai pris les plaintes et les paroles décourageantes de mon père comme une interférence et un test pour moi — les forces anciennes essayaient de me décourager de poursuivre mes efforts. J’ai vu clair dans leur tactique et j’ai émis une forte pensée droite pour éliminer tous les arrangements des forces anciennes, ne leur laissant aucune faille à exploiter. En même temps, j’ai éliminé tous les éléments maléfiques qui contrôlaient mon père — ils n’ont pas le droit d’utiliser les membres des familles des pratiquants de Dafa pour interférer avec les pratiquants et les persécuter.
Face à des situations aussi difficiles, une personne ordinaire peut nourrir des sentiments négatifs, mais, en tant que pratiquants de Dafa de la période de la rectification de Fa, nous devons maintenir une pensée droite et rester non affectés par la négativité des autres. De plus, nous devons aider les gens ordinaires à voir la vérité et inspirer leurs pensées droites avec notre compassion et notre gentillesse. J’ai promis au Maître que je ne laisserais pas les forces anciennes s’imposer — aucune forme d’interférence ne changera mon cœur !
Aider mon père à voir la vérité
Je me suis dit que les réactions négatives de mon père étaient peut-être le résultat d’une expérience désagréable au poste de police. Je l’ai réconforté et lui ai demandé ce qui s’était passé. Il m’a dit qu’en effet, les policiers avaient utilisé toutes sortes d’excuses pour le faire partir. Soit ils l’ignoraient complètement et le laissaient en plan, soit ils faisaient des commentaires moqueurs pendant qu’il se tenait là, bêtement debout. Il a dit qu’il ne voyait pas l’intérêt d’aller au poste de police et qu’il considérait que c’était une perte de temps totale.
Connaissant l’incapacité de mon père à gérer le stress, je peux imaginer l’angoisse et l’anxiété que cette situation lui a causées. Je savais que je devais me mettre à sa place et être plus attentive à ce qu’il ressentait. En me mettant à sa place, j’ai pu mieux comprendre ce qu’il vivait. La frustration de mon père provenait du fait qu’il n’arrivait pas à voir de l’espoir et un but dans ce qu’il faisait.
Pour en venir au cœur du problème, j’ai clarifié la vérité en profondeur à mon père et j’ai essayé de l’aider à comprendre pourquoi nous faisons appel aux autorités chargées de l’application de la loi. Cultiver le Falun Dafa et posséder des livres de Dafa ne sont pas contraire à la loi en Chine — aucun article de loi spécifique ne les considère comme illégaux. Sans base légale, il est illégal pour la police d’arrêter et de détenir arbitrairement ma mère. Adresser une pétition à la police, c’est dénoncer un tel comportement illégal, et c’est exactement la raison pour laquelle ils ne voulaient pas que mon père le fasse.
Malheureusement, mon père n’était pas convaincu. « En Chine, tout est entre les mains du Parti communiste chinois (PCC). Nous ne pouvons rien faire. » Je lui ai dit : « Pour commencer, nous pouvons dire aux policiers de repenser à leur rôle dans cette persécution sans fondement. Informe-les que le PCC vient de mettre en place une nouvelle loi qui tient chaque agent des forces de l’ordre responsable de toutes les condamnations injustifiées auxquelles il a participé, même après son départ à la retraite. Ainsi, le fait de participer à la persécution d’innocents pratiquants de Falun Dafa leur vaudra certainement des conséquences néfastes à l’avenir. »
« S’ils continuent dans cette voie, nous dénoncerons leurs crimes sur Internet. Les organisations internationales de défense des droits de l’homme sont bien conscientes de l’oppression que subissent les pratiquants en Chine et compatissent à leur situation. Elles nous ont apporté une aide et un soutien considérables. Le Congrès américain a adopté une loi qui sanctionne les agents chinois chargés de l’application de la loi et impliqués dans la persécution du Falun Dafa. Leurs comptes bancaires dans les institutions financières américaines seront gelés. Eux-mêmes, leurs conjoint(e)s et leurs enfants ne seront pas autorisés à entrer aux États-Unis et dans ses territoires. »
« Ces fonctionnaires corrompus ont reçu des centaines de milliers de yuans de pots-de-vin. Leur objectif n’est-il pas de se créer une bonne vie pour eux-mêmes et leur famille dans un pays libre ? Mais s’ils participent à la persécution, ils peuvent oublier leur rêve d’une retraite paisible aux États-Unis. Même s’ils ont de l’argent, ils n’obtiendront pas de visa. Je suis sûre qu’ils sont également inquiets de ce qu’ils ont fait. Qui sait quand le PCC les abandonnera et les jettera comme boucs émissaires. Cela ne se terminera pas bien, c’est certain. »
Mon père s’est calmé en écoutant. Quand j’ai eu fini, il m’a demandé : « Est-ce que tout cela est vrai ? » Je l’ai rassuré : « Oui, tout est vrai. Une organisation internationale enquête actuellement sur la persécution du Falun Dafa. Ils ont créé une base de données avec une longue liste de fonctionnaires chinois et d’agents des forces de l’ordre, avec leurs numéros de téléphone, leurs adresses, les membres de leur famille, etc. Si une personne figure dans cette base de données, elle n’aura nulle part où se cacher. » Après avoir appris tout cela, la confiance de mon père s’est accrue de façon exponentielle. Il avait bon espoir de faire libérer ma mère et m’a dit qu’il continuerait à aider.
Mon père va voir un avocat
Alors que ma mère se voyait refuser le droit de visite de la famille, elle pouvait être autorisée à rencontrer un avocat. Un pratiquant nous a suggéré de trouver un avocat disposé à la représenter. De cette façon, l’avocat pourrait la rencontrer et voir comment elle allait. J’ai contacté quelques avocats dont The Epoch Times avaient dit qu’ils étaient disposés à représenter des pratiquants de Falun Gong. J’ai rencontré une série d’obstacles pour entrer en contact avec le premier avocat, mais j’ai réussi à obtenir un rendez-vous avec le second.
Mon père est allé rencontrer l’avocat. L’homme a écouté attentivement, a soupiré et a secoué la tête lorsque mon père lui a raconté l’arrestation et la détention de ma mère. Il a exprimé sa grande admiration et son respect pour le Falun Gong et a déclaré que les pratiquants étaient incroyables. Il était profondément déçu par le gouvernement chinois, car il n’y a tout simplement aucun endroit où l’on puisse se tourner pour obtenir justice.
L’avocat voulait aider et aurait même renoncé à ses frais de justice. Toutefois, il avait été lourdement sanctionné pour avoir représenté des pratiquants dans le passé et n’était pas prêt à s’occuper d’une autre affaire. Il a expliqué que le Bureau de la justice avait imposé une nouvelle règle selon laquelle les avocats ne pouvaient plus plaider « non coupable » pour les pratiquants de Falun Gong devant le tribunal. Il a dit à mon père : « Mais les pratiquants sont innocents. Comment puis-je aller à l’encontre de ma conscience et plaider “coupable” pour eux ? »
Bien que nous n’ayons pas réussi à engager un avocat pour ma mère, ce rendez-vous a confirmé ce que j’avais dit à mon père et a renforcé sa confiance. Mon père comprend désormais beaucoup mieux ce qu’est Dafa et a davantage de respect pour les pratiquants.
J’ai réalisé qu’il était absolument crucial de clarifier la vérité en profondeur à nos familles. Ce n’est qu’en aidant nos proches à corriger leurs idées fausses sur Dafa et à dissiper leur crainte de représailles de la part du régime communiste qu’ils auront le courage de se tenir fermement à nos côtés pour résister à la persécution.
Mon attachement au temps
Après s’être renseigné, mon père a pu reconstituer ce qui s’était passé la nuit de l’arrestation de ma mère et en a identifié les auteurs. On m’a donné accès à une base de données que les pratiquants de la plateforme RTC ont compilée au fil des ans. Il s’agissait d’une liste exhaustive de noms et de coordonnées d’organismes d’application de la loi, de fonctionnaires et de responsables chinois dans différentes régions et à différents niveaux, y compris des postes de police, des départements de police, des bureaux 610 et des bureaux de la sécurité publique.
J’ai trouvé des informations sur les fonctionnaires impliqués dans l’affaire de ma mère et je les ai transmises à Minghui.org et à The Epoch Times. J’ai également soumis un article en anglais détaillant l’arrestation et la détention de ma mère, révélant le non-respect de la loi.
Mon père a appris que les agents de police chargés d’une affaire particulière continuaient généralement à soutenir la procédure d’enregistrement après l’arrestation. Ils avaient environ un mois pour rassembler les preuves avant de soumettre l’affaire au parquet, qui décidait alors de la suite à donner. Un pratiquant m’a dit que le premier mois après l’arrestation est crucial — il est beaucoup plus facile de faire libérer ma mère avant que son dossier ne parvienne au parquet. Une fois que le parquet a pris une décision sur une affaire, il est généralement beaucoup trop difficile de faire libérer quelqu’un, et ma mère serait probablement condamnée à une peine d’emprisonnement. Cette pratiquante avait elle-même subi cette procédure en Chine et avait fini par être condamnée au travail forcé.
Après avoir entendu l’histoire de cette pratiquante, sans même réfléchir, je me suis fixé un délai d’un mois pour me battre pour la libération de ma mère. J’ai développé un fort attachement au temps et j’étais de plus en plus anxieuse chaque jour. J’avais constamment l’impression de courir contre le temps pour faire les choses, sinon ma mère serait condamnée. Plus j’étais attachée à aller de l’avant et à faire des progrès, plus j’avais l’impression que tout était freiné par une force invisible.
Se heurter à de nombreux obstacles
La liste des responsables de la persécution que j’ai transmise au site web Minghui n’a pas été publiée tout de suite. J’ai très mal géré cette situation en raison de ma conception égoïste : plus vite la liste serait publiée, plus tôt les pratiquants de la plateforme RTC pourraient commencer à téléphoner aux agents impliqués dans l’affaire de ma mère pour leur clarifier la vérité. Cela aurait un impact considérable et accélérerait potentiellement le processus de sauvetage. J’ai envoyé plusieurs fois le même courriel à Minghui et j’ai même demandé à d’autres pratiquants d’aider à envoyer le même courriel à partir de leurs comptes. La liste a finalement été publiée, mais en raison de mon attachement et de mon impatience, j’ai créé un double travail pour les pratiquants de Minghui. Je tiens à m’excuser sincèrement pour mon ignorance.
J’ai toujours pensé que le moment de l’arrestation de ma mère n’était pas une période favorable. Le mois de décembre est celui où les pratiquants locaux commencent à s’impliquer fortement dans la promotion de Shen Yun. J’ai demandé à quelques pratiquants de la plateforme RTC de passer des appels téléphoniques pour le cas de ma mère. Même s’ils voulaient m’aider, ils n’avaient tout simplement pas le temps.
Dans le même temps, mes efforts pour contacter les représentants des gouvernements locaux et des organisations internationales n’aboutissaient à rien. Les mandats de nombreux membres du Congrès fédéral arrivaient à leur terme et ils étaient occupés à faire campagne avant les élections générales. Les bureaux étaient vides et je n’arrivais à joindre aucun fonctionnaire.
Mes courriels à Amnesty International, à l’ambassade locale et aux ambassadeurs en poste en Chine sont également restés sans réponse. Le mois de décembre était plus qu’à moitié écoulé, et je devenais de plus en plus anxieuse, car je savais que les chances d’obtenir une réponse pendant les vacances étaient minimes. Mon délai d’« un mois » approchait à grands pas.
Le gouvernement de mon pays de résidence fonctionne à un rythme beaucoup plus lent que celui de la Chine. Craignant de passer pour une personne trop pressante, je me suis abstenue de donner suite à mes courriels dans l’immédiat. Au moment où mes efforts sur tous les fronts semblaient s’arrêter, un pratiquant occidental m’a suggéré de ne pas placer de grands espoirs dans une implication de la part du ministère des Affaires étrangères. Son raisonnement était le suivant : les violations des droits de l’homme sont tellement répandues en Chine qu’il est impossible pour le ministère d’aider tout le monde, d’autant plus que je n’étais même pas citoyenne de ce pays. Mon collègue non pratiquant tenait des propos similaires, soulignant que les gouvernements du monde entier souhaitaient davantage entretenir des relations commerciales avec la Chine que se mêler de la répression de ses propres citoyens par le PCC.
Il ne fait aucun doute que leurs opinions honnêtes ont anéanti mes espoirs. Comme une pratiquante locale avait été sauvée avec succès par Amnesty International, j’avais bon espoir que les gouvernements étrangers et les organisations internationales de défense des droits de l’homme feraient effectivement pression sur le PCC. Alors que je n’avais toujours reçu aucune réponse plusieurs semaines après avoir envoyé les courriels, et que des personnes me rappelaient que les chances étaient minces, je n’étais plus optimiste.
Un rappel à l’ordre
J’ai appelé la pratiquante qui avait été sauvée par Amnesty International, espérant obtenir d’elle un peu de réconfort et de soutien. Mais elle m’a repoussée : « Je n’ai pas dit qu’Amnesty International allait effectivement aider à faire libérer ta mère. » Abasourdie, je me suis exclamée : « Alors pourquoi leur ai-je écrit pour leur demander de l’aide ? S’ils ne peuvent pas faire libérer ma mère, pourquoi ai-je perdu mon temps à faire tout cela ? »
La pratiquante a répondu d’un ton sévère : « Tu as écrit ces courriels pour leur clarifier la vérité. Tout ce que nous faisons a pour but de clarifier la vérité et de sauver les êtres. Si tout ce que tu veux, c’est faire libérer ta mère, alors tu es encore en train de cultiver à un niveau très bas. » Ses paroles ont porté un coup terrible à mon ego et m’ont blessée. Mais je savais qu’elle avait raison ‒ c’était exactement mon problème. Voyant que je ne parvenais pas à comprendre par moi-même, le Maître avait dû mettre en place ce rappel à l’ordre.
Trouver mes attachements
J’ai regardé à l’intérieur de manière approfondie. Tout d’abord, j’avais un fort attachement à la sentimentalité et j’étais égocentrique. Tout ce que je faisais, c’était pour faire libérer ma mère. Je courais partout pour chercher de l’aide, je me sentais inquiète et angoissée. Pourtant, avec des conceptions humaines et des attachements aussi forts, mes efforts ne pouvaient pas être reconnus par les êtres droits de l’univers ; le Maître ne pouvait pas non plus m’aider. La pratiquante avait vu juste en disant que je cultivais « à un bas niveau ».
Deuxièmement, j’étais très attachée à ce que les choses se fassent. Lorsque d’autres pratiquants partageaient des exemples et des expériences de sauvetages réussis dans le passé, ils m’avaient inspirée et donné de l’espoir. Mais j’avais aussi développé l’idée fausse selon laquelle si je suivais toutes ces étapes et faisais toutes ces choses, je pourrais compter les jours jusqu’à la libération de ma mère. J’avais abordé le problème de toutes les manières possibles, sous différents angles et en couvrant de nombreux fronts. Je m’étais dit qu’au moins une de ces choses allait fonctionner. J’avais travaillé frénétiquement et je m’étais éparpillée, prenant cela pour de la cultivation.
De plus, j’étais attachée aux résultats. J’étais tellement anxieuse à l’idée de faire avancer les choses et d’obtenir des résultats que j’avais perdu de vue ma véritable mission — m’élever, clarifier la vérité et sauver les êtres. Je n’avais pas considéré la situation du point de vue d’une pratiquante et je n’avais pas réalisé mon rôle dans tout cela. Cette faille avait été exploitée par les forces anciennes — elles avaient créé l’illusion qu’aucune de mes stratégies ne fonctionnait.
Enfin, je comptais trop sur les personnes ordinaires. Je pensais que les organisations internationales et les gouvernements étrangers avaient beaucoup d’influence et de pouvoir sur le régime communiste chinois. « S’ils interviennent et font pression sur le PCC, ma mère sera certainement libérée. » Mais n’avais-je pas mis des personnes ordinaires à une position trop élevée ? Les pratiquants de Dafa ne sont-ils pas censés être ceux qui aident le Maître à rectifier le Fa et à sauver les êtres ? Comment pouvais-je attendre que des personnes ordinaires nous sauvent ?
Les articles de Minghui inspirent ma pensée droite
Après notre conversation téléphonique, la pratiquante m’a transmis quelques articles de Minghui qui m’ont été immensément utiles. J’ai lu des articles sur des pratiquants qui, alors qu’ils étaient détenus et persécutés en Chine en raison de leur croyance, n’avaient aucune crainte et conservaient une forte pensée droite. Peu importe où ils se trouvaient, que ce soit en garde à vue, dans un camp de travaux forcés ou en prison, ils considéraient qu’il s’agissait simplement d’un autre environnement dans lequel ils clarifiaient la vérité. Car, en vérité, nous avons toujours le choix de bien faire les trois choses, quels que soient notre lieu ou nos circonstances.
Avec d’amples pensées droites, ces pratiquants avaient créé plus d’occasions pour clarifier la vérité. Même s’ils traversaient de grandes tribulations, ils avaient une croyance totale dans le Maître et le Fa, savaient fermement que le Maître contrôlait tout, et s’en remettaient à Ses arrangements.
Comparativement à ces pratiquants, j’étais très en retard en matière de cultivation. Leurs histoires m’ont rappelé que ma mère et moi sommes toutes deux des disciples du Maître, et que nous devrions avoir une confiance totale dans les desseins du Maître. Je n’ai pas besoin de m’inquiéter pour ma mère ou pour ce qu’elle traverse. Où qu’elle soit, le Maître veille sur elle et la protège. Le Maître a arrangé des chemins de cultivation parfaits pour ma mère et pour moi.
Dans la cultivation de Dafa, personne ne peut cultiver pour une autre personne. Je dois simplement dire aux gens ce qui est arrivé à ma mère et leur clarifier la vérité. En même temps, je dois également travailler à me débarrasser de mes attachements et à m’améliorer.
Se débarrasser de ma sentimentalité en étudiant le Fa
J’ai identifié mes attachements et j’ai décidé de faire mieux, mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Ma sentimentalité à l’égard de ma mère n’était pas quelque chose dont je pouvais me débarrasser tout de suite, juste parce que je le voulais. Elle me manquait et je m’inquiétais pour elle. Je me suis rendu compte que j’étais préoccupée par elle et que je n’arrêtais pas de penser à elle. Cela me causait beaucoup d’angoisse et me tourmentait. Je fondais souvent en larmes et sanglotais de manière incontrôlable, jusqu’à en perdre le souffle. Chaque matin, dès que j’ouvrais les yeux, je sentais un poids énorme sur ma poitrine et je n’arrivais pas à respirer. Cela perdurait jour après jour.
Tout ce que je pouvais faire pour renforcer ma pensée droite était d’étudier le Fa. Lorsque j’ai lu « La transformation du karma » dans la quatrième leçon du Zhuan Falun, je me suis demandé : « Est-ce que je ne souffre pas beaucoup en ce moment ? Cela signifie que mon karma se transforme en vertu. Plus j’endure, plus la transformation est grande. Si je peux me débarrasser de ma sentimentalité et de la substance du qing, je m’améliorerai et monterai de niveau. Alors, mon gong n’augmentera-t-il pas lui aussi ? C’est formidable, je pourrais en bénéficier de tant de façons. » J’ai compris que je pouvais me libérer de la douleur de ma sentimentalité. Je savais que je pouvais y arriver !
J’ai conservé une forte pensée droite et j’ai renforcé mon étude du Fa. Un matin, je me suis réveillée et ma sentimentalité pour ma mère avait disparu, avec tous mes soucis. Ces substances avaient quitté mon corps et ne m’affectaient plus. Je me suis sentie calme et détendue pour la première fois depuis l’arrestation de ma mère. J’étais si reconnaissante — le Maître avait sûrement éliminé la substance du qing de mon corps. Le Maître m’a aidée et m’a poussée en avant parce qu’il a vu que je voulais vraiment m’améliorer.
Le lendemain matin, cependant, je suis retombée dans l’inquiétude et la tristesse. Mais l’intensité était moindre. Alors que je continuais à renforcer mon étude du Fa, tout a disparu à nouveau. Après quelques hauts et bas, la douleur a diminué de plus en plus. En fin de compte, la substance n’était tout simplement pas suffisante pour m’affecter ou interférer avec ma pensée droite.
Tout en m’efforçant de me défaire de ma sentimentalité et de mon attachement aux résultats, j’ai continué à faire avancer la pétition. J’ai envoyé des informations supplémentaires à Amnesty International et à plusieurs agences gouvernementales étrangères. Bien que seule Amnesty International ait répondu positivement, je savais que mes efforts ne seraient pas vains. Lorsque j’écris à des gouvernements étrangers et à leurs agences, ne suis-je pas en train de leur clarifier la vérité ?
Ils apprendront que les pratiquants de Falun Dafa en Chine sont persécutés sans relâche depuis plus de vingt ans. Aujourd’hui, avec une nouvelle affaire sous les yeux, vont-ils défendre les droits de l’homme et la liberté ? Ou choisiront-ils de ne pas provoquer le PCC et de continuer à fermer les yeux ? Si l’on a le choix entre ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, entre le bien et le mal, choisir de ne rien faire, c’est aussi aller dans le sens de la perversité. Lorsque j’écris à ces agences gouvernementales et internationales, ne suis-je pas en train de leur donner la possibilité de choisir leur avenir ?
(À suivre)
Traduit de l’anglais