(Minghui.org) Un couple marié de la ville de Xingning, dans la province du Guangdong, a été arrêté le 19 avril 2024 pour leur croyance commune dans le Falun Gong, une discipline méditative et spirituelle ancestrale que le régime communiste chinois persécute depuis 1999.
L’état de santé de M. Li Zhuozhong s’est gravement détérioré et il est actuellement détenu en isolement dans un hôpital. Il est contraint de prendre des médicaments contre la tuberculose et le diabète trois fois par jour. Son épouse, Mme Liao Yuanqun, est actuellement détenue au centre de détention de la ville de Meizhou et n’a pas été autorisée à recevoir des visites de sa famille ou des communications.
Les arrestations du couple
Le 19 avril 2024, peu après 8 h du matin, huit agents en civil, dont Xing Zhengquan (chef adjoint de la Division de la sécurité intérieure de la ville de Xingning) et Li (chef du poste de police de la ville de Heshui), ont frappé à la porte du couple, exigeant de parler à M. Li. Comme ils n’ont pas présenté les documents nécessaires, M. Li a refusé d’ouvrir la porte. Les agents ont forcé la serrure et sont entrés par effraction. Ils ont procédé à une perquisition, sans fournir de liste des objets confisqués.
Selon la famille du couple, la police a scié une porte latérale et remplacé la serrure d’origine. La porte d’entrée a été scellée. Pendant longtemps après leur arrestation, la police n’a cessé de revenir pour fouiller les lieux. Les frères et sœurs du couple, qui sont également partiellement propriétaires de l’appartement, ont protesté auprès de la police. Ce n’est qu’à ce moment-là que la police a accepté de ne pas revenir et de permettre à la famille de changer la serrure.
Après que la famille du couple a confirmé leur lieu de détention, elle a tenté de leur livrer des vêtements, mais a été refoulée par la police qui a également refusé toute demande de visite. La police a trompé la famille du couple en lui faisant croire qu’il faudrait une longue procédure d’approbation pour qu’elle puisse engager des avocats pour le couple. En conséquence, la famille n’a pas engagé d’avocat immédiatement.
Le couple n’a qu’une fille qui venait de décrocher un emploi après avoir obtenu son diplôme universitaire. Au cours des vingt-cinq dernières années, elle a assisté à de nombreuses arrestations de ses parents et a grandi dans la peur. Elle a dû rester chez des proches lorsque ses deux parents ont été arrêtés. Après la dernière arrestation du couple, la police n’a cessé d’insister auprès des membres de la famille pour obtenir le numéro de téléphone de la jeune femme. Ils l’ont ensuite appelée et lui ont demandé si ses parents avaient des contacts avec d’autres pratiquants ou même si elle avait un petit ami. Terrifiée, elle a rapidement perdu du poids.
Visites de l’avocat au mari
La famille a ensuite engagé des avocats pour M. Li et Mme Liao. L’avocat de M. Li lui a rendu visite le 7 juin et le 12 juillet. M. Li a déclaré qu’après son arrestation le 19 avril, la police l’a emmené au Département de la police et l’a interrogé à deux reprises. Ils l’ont ensuite emmené à l’hôpital de la ville de Xingning. Comme il souffrait de tuberculose, le Centre de détention local a refusé de l’admettre. La police l’a détenu au centre de traitement des addictions de la ville de Meizhou, également connu sous le nom de Troisième hôpital populaire de la ville de Meizhou. Il a été enfermé dans une chambre au sixième étage et était la seule personne de tout l’étage.
Cela fait maintenant plus de trois mois que M. Li est détenu à l’hôpital. Il continue à faire les exercices de Falun Gong tous les jours. La police l’a interrogé à trois reprises au cours de cette période.
L’avocat a demandé la libération sous caution de M. Li. Il a déclaré que la police n’avait aucune base légale pour détenir M. Li à l’hôpital et qu’elle devait le libérer immédiatement.
L’avocat a cité les articles suivants de la loi de procédure pénale :
- L’article 85 stipule : « Après avoir été placé en détention, le détenu est immédiatement envoyé dans un centre de détention pour une durée maximale de 24 heures. »
- L’article 74 stipule : « Les tribunaux, les parquets et les organes de sécurité publique peuvent placer sous surveillance résidentielle les suspects et les accusés qui souffrent d’une maladie grave et ne sont pas en mesure de s’occuper d’eux-mêmes. »
- L’article 66 stipule : « Les tribunaux, les parquets et les organes de sécurité publique peuvent, selon les circonstances de l’affaire, convoquer, libérer sous caution ou placer sous surveillance résidentielle les suspects et les prévenus. »
La police a rejeté sa demande.
La famille de M. Li et l’avocat se sont ensuite rendus au Département de police de la ville de Xinginng. Ils ont expliqué à Luo Dong, chef de la Division de la sécurité intérieure de la ville de Xingning, que la mère de M. Li avait été hospitalisée le 10 juillet en raison de complications liées au diabète. Le médecin lui a délivré un avis d’état critique et l’a transférée à l’unité de soins intensifs. La famille a demandé à la police de libérer M. Li pour qu’il puisse rendre visite à sa mère. La police a de nouveau refusé la demande.
Huang Yuping, procureur de la ville de Xingning, a ensuite approuvé l’arrestation de M. Li. L’avocat de M. Li a de nouveau envoyé des lettres à Huang et Luo, leur demandant de libérer M. Li sous caution. Il a également déposé une plainte contre la police pour avoir pénétré illégalement dans la propriété privée de son client et l’avoir fouillée.
L’avocat a ensuite confirmé que la police recueillait actuellement des preuves contre M. Li et qu’elle soumettrait son cas au parquet de la ville de Meizhou pour la suite de la procédure.
Visites de l’avocat à l’épouse
L’avocat de Mme Liao Yuanqun lui a rendu visite les 6 et 24 juin. Elle lui a dit qu’elle avait été emmenée au Département de police de la ville de Xingning après son arrestation. Elle y a été détenue pendant deux jours et interrogée à deux reprises. Elle a ensuite été transférée au centre de détention de la ville de Meizhou, où elle a été interrogée à trois reprises. Elle a déclaré qu’elle n’avait répondu à aucune des questions de la police et qu’elle avait continué à faire les exercices de Falun Gong tous les jours pendant sa détention.
Comme Mme Liao n’a pas été autorisée à contacter sa famille, celle-ci n’a pas pu effectuer de dépôts pour lui permettre d’acheter des produits de première nécessité dans le centre de détention. Elle s’est appuyée sur l’aide d’autres pratiquants de Falun Gong également détenus dans ce centre.
Persécution antérieure du couple
M. Li Zhuozhong est un ancien professeur de collège et Mme Liao Yuanqun enseignait dans un jardin d’enfants. Parce qu’ils sont restés fermes dans leur croyance depuis le début de la persécution, ils ont été persécutés à plusieurs reprises au cours des vingt-cinq dernières années.
Ils ont tous deux été arrêtés le 9 mai 2003 et condamnés à un an de travaux forcés pour possession de documents de Falun Gong à leur domicile. La peine de M. Li a été prolongée d’un mois et il a été libéré le 8 juin 2004.
M. Li a été de nouveau arrêté début décembre 2006 alors qu’il donnait un cours. Il a été condamné à deux ans de détention dans le camp de travail de Sanshui.
Parce que les gardiens ont trouvé des conférences de Falun Gong dans sa cellule le 25 janvier 2008, ils l’ont placé à l’isolement. Lorsqu’il a commencé à pleuvoir quelques jours plus tard, le 31 janvier 2007, les gardiens l’ont forcé à se déshabiller et à rester debout sous la pluie. Ils lui ont également versé de l’eau froide sur le cou et l’ont frappé avec des bottes en cuir.
Plus tard dans la journée, ils ont emmené M. Li dans la salle de torture et l’ont attaché à un banc du tigre. Le lendemain, alors qu’il était toujours attaché sur le banc du tigre, les gardiens lui ont administré des chocs avec des matraques électriques sur la tête, les mamelons, l’abdomen et l’intérieur des cuisses. La torture a duré trois jours. Ses mains et ses pieds présentaient de multiples blessures. Son corps était endolori et couvert d’ecchymoses qui n’ont pas disparu avant plus de deux mois. Les gardiens ont tenté de prolonger l’isolement de trois jours, mais ils ont cédé en raison de l’approche du Nouvel An chinois (7 février) et l’ont ramené dans une cellule ordinaire le 4 février.
Illustration de torture : Banc du tigre
La torture de M. Li s’est intensifiée en mars 2007. Il n’a pas été autorisé à prendre de douche ou à se coucher avant 2 h 30 du matin. Les gardiens ont menacé de le priver complètement de sommeil s’il ne renonçait pas au Falun Gong. Il a entamé une grève de la faim pour protester. Les gardiens lui ont promis de ne plus retarder l’heure du coucher et il a recommencé à manger. Cependant, il n’a toujours pas été autorisé à se doucher avant 4 h du matin.
En juillet, les gardiens ont retiré à M. Li sa moustiquaire, ne l’ont pas autorisé à se coucher avant minuit et lui ont interdit d’acheter des produits de première nécessité ou de la nourriture supplémentaire. Il a été placé à l’isolement et surveillé par les détenus 24 heures sur 24. Cette gestion stricte a duré jusqu’au 22 décembre 2007.
Les gardiens ont ensuite prolongé la peine de M. Li de deux mois en prétextant qu’il avait en sa possession des conférences de Falun Gong, mais sans le lui dire. Ce n’est que le 20 décembre 2008, deux semaines après la date prévue de sa libération, qu’ils lui ont montré l’avis de prolongation après qu’il a demandé avec insistance ce qui se passait. M. Li a finalement été libéré le 24 janvier 2009, après avoir purgé quarante-huit jours supplémentaires.
Voir aussi :
Ville de Meizhou, province du Guangdong : Arrestation de 14 pratiquants de Falun Gong en trois jours
Traduit de l’anglais