(Minghui.org) M. Guan Chenglin, 70 ans, du district de Faku, province du Liaoning, a été jugé le 30 juillet 2024 pour sa pratique du Falun Gong, une discipline spirituelle que le Parti communiste chinois persécute depuis juillet 1999. Le procureur a recommandé que M. Guan soit condamné à une peine de prison de sept à huit ans.
M. Guan a été arrêté le 29 août 2023, et mis ensuite sous résidence surveillée un mois plus tard. Le 10 juillet 2024, il a été remis en détention et se trouve depuis au centre de détention de la ville de Xinmin.
Arrêté pour avoir reposté des vidéos sur les médias sociaux
L’arrestation de M. Guan a été déclenchée par une enquête visant Song Hongman (sexe inconnu), un autre pratiquant de Falun Gong de la région, accusé d’avoir publié des vidéos sur le Falun Gong sur Douyin (version chinoise de TikTok) et Kuaishou (version chinoise de Kwai), deux plateformes de médias sociaux qui hébergent des vidéos de courte durée. Les services de police des villes de Shenyang (province du Liaoning), Zhengzhou (province du Henan) et Xianyang (province du Shaanxi) ont participé à l’enquête.
La police a découvert les informations relatives à M. Guan sur le compte de Song et a remarqué qu’il avait reposté des vidéos sur son compte Kuaishou. Le Département de police de la ville de Shenyang a fait part de ses conclusions au Département de police du district de Faku, qui a alors demandé au poste de police de Xiushuihe d’arrêter M. Guan le 29 août 2023. Il a été placé en détention criminelle au centre de détention du district de Faku.
Le 28 septembre 2023, le parquet du district de Liaozhong, dans la ville de Shenyang, a annoncé qu’il ne délivrerait pas de mandat d’arrêt officiel à l’encontre de M. Guan. Ce dernier a été libéré le jour même tout en étant assigné à résidence.
Les policiers Ma Tianlong et Guo Xiaoliang du poste de police de Xiushuihe ont rendu visite à M. Guan séparément, le 25 décembre 2023 et le 26 février 2024, lui demandant de coopérer avec eux en vérifiant les deux téléphones portables qu’il possédait et le compte Kuaishou qu’il utilisait pour mettre en ligne des vidéos.
Le 27 mars 2024, le Département de police du district de Faku a soumis l’affaire au parquet de la ville de Xinmin. Le procureur Wang Hao l’a inculpé le 3 juin 2024, l’accusant d’avoir mis en ligne des vidéos sur le Falun Gong entre 2022 et 2023. Wang a recommandé une peine de sept à huit ans de prison et une amende.
M. Guan a été remis en détention le 10 juillet 2024 et envoyé au centre de détention de la ville de Xinmin. Il a été jugé par le tribunal de la ville de Xinmin le 30 juillet 2024.
Détails du procès
Deux défenseurs non-juristes de M. Guan ont plaidé non coupable en son nom. Au début du procès, ils ont demandé la récusation de la juge Lin Shujing (+86-24-27509727 ; +86-13478132100) et du procureur Wang (+86-24-81590025), tous deux athées et membres du Parti communiste chinois, jugés inaptes à poursuivre quelqu’un pour sa croyance spirituelle.
Lin et Wang ont consulté leurs superviseurs respectifs (le président du tribunal de la ville de Xinmin et le procureur en chef du parquet de la ville de Xinmin). Les deux superviseurs ont répondu que la demande de récusation ne répondait pas aux exigences légales, mais n’ont donné aucune explication.
Ensuite, Lin a signifié la poursuite du procès. Le procureur Wang a accusé M. Guan d’avoir « utilisé une organisation sectaire pour saper l’application de la loi », le prétexte habituel utilisé pour accuser les pratiquants de Falun Gong.
Tant M. Wang que ses défenseurs ont souligné qu’aucune loi en Chine ne criminalise le Falun Gong ou ne le qualifie de secte. Les défenseurs ont en outre présenté deux éléments de preuve attestant de ce fait. La première est une liste de quatorze sectes publiée conjointement en 2000 par le Bureau de la sécurité publique, le Bureau général du Comité central du PCC et le Bureau général du Conseil d’État. Le Falun Gong ne figure pas sur cette liste. La seconde est l’Annonce 50 publiée le 1er mars 2011 par l’Administration générale de la presse et des publications, qui abroge une précédente interdiction des publications sur le Falun Gong.
La juge Lin n’a cessé d’interrompre les défenseurs pendant qu’ils discutaient des deux éléments de preuve. Elle a dit que tout ce qui était contraire au pays, au PCC ou à la société ne devait pas être présenté au tribunal, et à chaque fois que les défenseurs et M. Wang mentionnaient le Falun Gong, elle les interrompait.
Le procureur Wang n’a présenté que des photos du compte Kuaishou de M. Guan et un tableau montrant le nombre de vidéos qu’il a repostées sur Kuaishou ainsi que le nombre de vues pour chaque vidéo.
M. Guan et ses défenseurs ont demandé à M. Wang de diffuser les vidéos au tribunal afin de déterminer si elles portaient effectivement atteinte à l’application de la loi ou si elles causaient du tort à quelqu’un. Wang et Lin ont tous deux rejeté cette demande.
M. Guan a exprimé ses doutes quant au nombre exact de vidéos qu’il aurait repostées, car la police a confisqué son téléphone et il n’y a pas eu de vérification de la quantité de preuves à charge contre lui.
Il a ajouté qu’il ignorait la façon de créer et d’éditer des vidéos. Toutes les vidéos qu’il a mises en ligne étaient recommandées par Kuaishou. La plupart des vidéos n’avaient rien à voir avec le Falun Gong, mais concernaient des prophéties, des histoires de réincarnation, des légendes et des poèmes qui conseillaient aux gens d’être bons. Même les quelques vidéos sur le Falun Gong qu’il a repostées étaient tout à fait légales, là encore parce qu’aucune loi ne criminalise le Falun Gong.
Ensuite, Wang a présenté un rapport d’authentification émis par le Département de police de la ville de Shenyang. M. Guan a rétorqué que le Département de police n’avait aucune autorité légale pour authentifier les preuves de l’accusation, car seule une agence indépendante et tierce est autorisée à vérifier de telles preuves. Par conséquent, le rapport d’authentification fourni par la police ne devrait pas être admissible.
La juge Lin a ignoré les demandes répétées de M. Guan et de ses défenseurs de procéder à un contre-interrogatoire et de vérifier les preuves de l’accusation devant le tribunal. De plus, elle a demandé au greffier, tout au long de l’audience, de ne pas enregistrer tout ce que les défenseurs et M. Wang ont dit, comme l’exige la loi. Elle a levé la séance au bout d’une heure et demie environ.
Le fils de M. Wang a écrit une lettre ouverte en août 2024 dans laquelle il réitère les principales déclarations de la défense et demande aux personnes de bonne volonté de l’aider à obtenir justice pour son père.
Traduit de l’anglais