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Le chemin que j’ai parcouru (9e partie)

15 novembre 2021 |   Écrit par Li Li, une pratiquante de Falun Dafa en Chine (article posthume)

(Minghui.org) Mme Li Li était originaire de la province du Heilongjiang. Elle a eu une vie difficile, perdant sa mère d’une maladie inconnue en 1992, et son frère d’une tumeur au cerveau en 1994. Elle s’est mariée en 1981 et a été victime de violences domestiques pendant la majeure partie de son mariage. Son mari a eu des aventures extraconjugales, a fini par divorcer en 1996 et a rapidement épousé la veuve de son frère décédé.

Malgré les difficultés et les peines de cœur, Mme Li s’en tenait au principe du Falun Dafa Authenticité-Bienveillance-Tolérance, et même son ex-mari l’a protégée lorsque le Parti communiste chinois (PCC) a commencé à persécuter le Falun Dafa en 1999. Un de ses amis, un journaliste de télévision, avait l’intention de l’interviewer et de lui faire accuser le Falun Dafa d’avoir brisé son mariage avec Mme Li. Il a fermement refusé la demande d’interview de son ami. Pendant que Mme Li était détenue pour sa croyance, il a gardé ses livres de Falun Dafa dans un endroit sûr. Après qu’elle a été libérée, mais contrainte de vivre loin de chez elle pour éviter d’autres arrestations, il s’est bien occupé de leur fils.

Mme Li est ensuite décédée des suites de la persécution. Cette série en dix parties est le récit qu’elle a fait de son histoire.

***

Bien que j’aie connu la misère et le malheur, je suis restée joyeuse et j’ai été gentille avec ceux qui me maltraitaient.

(Suite de la 8e partie)

Les conseils du Maître : Ne pas lire, mais étudier le Fa

Je sentais que ma cultivation était bloquée, c’est-à-dire que j’avais laissé les difficultés devenir le centre de ma vie, jusqu’en avril 1995. À cette époque, un compagnon de cultivation de Changchun m’a apporté le livre Zhuan Falun. J’avais besoin de débloquer la situation, alors j’ai commencé à lire le livre attentivement. J’avais beaucoup de questions lorsque je l’ai lu la première fois. Après l’avoir lu une deuxième fois, j’ai senti que mes questions précédentes étaient trop naïves. En lisant le Zhuan Falun la deuxième fois, j’ai pris des notes sur ma cultivation pratique. Le Maître m’a fait comprendre que prendre des notes était une façon courante d’acquérir des connaissances, et que les pratiquants ne devaient pas étudier le Fa de cette façon. J’ai donc cessé de le faire. Plus tard, le Maître a publié l’article « Apprendre le Fa », qui parlait des problèmes rencontrés par les intellectuels lorsqu’ils étudiaient le Fa.

L’étude du Zhuan Falun m’a beaucoup aidée à comprendre, et j’ai senti que mon mauvais état de cultivation était dû à une étude insuffisante du Fa. Après avoir fait le tri de mes problèmes pendant quelques mois, j’ai réalisé que j’avais beaucoup d’attachements, et j’étais déterminée à m’en débarrasser. Je me suis rapidement adaptée avec l’aide d’un pratiquant expérimenté qui vivait en face de chez moi. Nous avons étudié le Fa ensemble, fait les exercices et partagé nos expériences de cultivation. Nous avons également coopéré pour faire le travail de Dafa.

Affronter le divorce avec sérénité

Lu et la femme se voyaient toujours. Lu mentionnait souvent le divorce, et après avoir vu que mon état de cultivation était revenu à la normale, il a fait mention du divorce encore plus souvent. Ce problème était particulièrement difficile pour moi. J’étais déjà une ancienne pratiquante de Dafa. Si je pratiquais depuis si longtemps et que je divorçais quand même, que penseraient les gens de moi ? Les gens me demanderaient : avez-vous divorcé parce que vous pratiquez le Falun Gong ? Les pratiquants penseraient aussi : les pratiquants de Falun Gong vont de mieux en mieux, et leurs familles devraient être de plus en plus harmonieuses. Alors comment se fait-il qu’ils divorcent encore ? Je ne pouvais pas supporter l’idée de porter atteinte au Fa et j’ai versé beaucoup de larmes à ce sujet. Donc je n’ai jamais accepté sa demande de divorce. Je me suis dit : « Vas-y, garde ce souhait en tête, je peux survivre à ce genre d’épreuve. »

Traiter l’autre femme comme le ferait une pratiquante

Parce que j’étais une pratiquante, je savais que je devais être une bonne personne. Je voulais empêcher mon mari de prétendre que je n’étais pas bonne. Je m’occupais de toutes les tâches ménagères. Lorsque ses amis venaient chez moi, je cuisinais comme un chef dans un restaurant, et je préparais 8 à 10 plats. En outre, j’étais silencieuse lorsqu’il perdait son sang-froid, et lorsqu’il me lançait des insultes, je restais très calme. Je ne gardais aucun ressentiment ni aucune haine dans mon cœur. Une fois, il m’a insultée, et je n’ai pas pu retenir un rire. Quand il m’a vu sourire, il était encore plus furieux et a crié encore plus. Je ne l’ai pas fait intentionnellement. Cependant, je savais qu’il valait mieux ne pas le faire à nouveau, sinon, il penserait que j’ai délibérément essayé de l’agacer et de le mettre en colère. En fait, je n’étais pas vraiment en colère. Un jour, il m’a dit que la femme avait dit qu’elle viendrait quelques jours plus tard. Il m’a demandé de bien me comporter. Je me suis dit : peu importe ce qui se passe, laisse faire.

Quelques jours plus tard, cette femme est venue. Elle a amené deux filles avec elle, sa fille et sa nièce. Elle nous a dit qu’elle était venue à Pékin pour faire du tourisme. Mais, je savais bien qu’elle était venue pour voir Lu. Ils marchaient ensemble devant moi, parlant aimablement, et je suivais derrière eux. On aurait dit qu’ils étaient le couple et que j’étais la nounou. Quel rôle inversé !

Je les ai reçus chaleureusement à la maison et leur ai préparé de nombreux plats délicieux. Quand elle a pris froid, je lui ai apporté un verre d’eau et un médicament, et je l’ai traitée comme une vieille amie. Je me suis comportée comme si leur liaison ne me regardait pas. Face à une situation aussi difficile, tout ce qui me venait à l’esprit était le Fa – j’étais une pratiquante de Falun Dafa, et il n’y avait rien que je ne puisse surmonter. D’autres considèrent ce genre de choses comme très importantes, je voyais les choses différemment, je ressentais même de la pitié pour eux.

Ma gentillesse et mon comportement doux ont surpris cette femme. Elle a demandé à Lu : « Li Li sait-elle quelque chose sur nous ? » « Elle sait tout », a répondu Lu. « Vraiment ? Comment se fait-il qu’elle nous traite toujours aussi bien ? » a-t-elle dit.

Elle était touchée par mon attitude, et sa conscience a eu raison d’elle. Elle n’a pas voulu rester plus longtemps et a décidé de partir. Après leur avoir dit au revoir, je suis retournée dans ma chambre et me suis assise. Assise sur le canapé, je sentais mon corps devenir de plus en plus grand et j’avais un sentiment de sainteté que je n’avais jamais ressenti auparavant. L’état dans lequel je me trouvais était indescriptibledans cette affaire, j’ai fait ce que le Fa demandait et j’ai finalement complètement vaincu un autre démon majeur de la sentimentalité qui me contrôlait.

Cette épreuve m’a appris de nombreuses vérités sur le Fa

Cette épreuve m’a appris tellement de choses sur la cultivation – être capable d’atteindre le critère de la tolérance, abandonner la jalousie et la sentimentalité, faire preuve de gentillesse pour traiter les gens et gérer les situations. Cette épreuve a aussi testé tous les aspects de mon xinxing et ma capacité à m’élever sur la base du Fa.

Lu était particulièrement satisfait de ma performance cette fois-ci, et a vu que je ne faisais pas semblant. Il m’a félicité et m’a dit : « Tu as très bien réussi dans le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance. » Je savais que c’était le Maître qui m’encourageait par la bouche de quelqu’un d’autre, et qui me reconnaissait pour avoir bien passé cette épreuve. La femme a écrit à Lu peu de temps après son retour à la maison, disant : « Ne divorce pas de Li Li. Elle est une bonne personne. Tu le regretteras si tu divorces. » Elle a également dit qu’elle n’interviendrait plus jamais dans nos vies à partir de ce moment-là.

Exiger un accord pour la procédure de divorce

Lu a continué à parler de divorce. C’était si souvent que je ne lui prêtais plus attention et que j’agissais comme si cela ne me regardait pas. Mais cette fois-ci, c’était inhabituel, il avait une nouvelle idée et me l’a exposée calmement :

« J’ai pensé à divorcer et j’ai trouvé une façon de le faire. Je veux toujours être près de toi. Et bien sûr, je dois encore me remarier. Je dois trouver quelqu’un qui accepte notre relation. Peux-tu deviner qui ce pourrait être ? »

« Je ne sais pas. Si tu veux vraiment divorcer, sache que je ne veux plus te fréquenter par la suite », ai-je dit.

« Oh, non ! Tu devras toujours rester en lien avec moi, que cela te plaise ou non. Je veux épouser ta belle-sœur », a-t-il dit.

« Comment puis-je discuter de ton futur projet ? De plus, ton idée est trop absurde et non conventionnelle. Non, tu ne peux pas faire ça. »

Lu était un homme qui, une fois qu’il avait décidé de faire quelque chose, le faisait. Il ne se souciait pas de ce que je pensais de son idée.

Il a invité ma belle-sœur et ma nièce à passer les vacances du Nouvel An avec nous en 1995. Il a mis son projet à exécution juste après les vacances. Je n’ai eu aucune réaction émotionnelle, qu’il divorce ou non après tant d’années à me tourmenter. J’ai découvert que mon attachement à la sentimentalité avait disparu. La formalité du divorce n’avait pas de sens. Quoi qu’il arrive, rien ne pouvait plus m’affecter.

Après avoir travaillé à l’université pendant un certain temps, Lu trouvait cela ennuyeux. Il a donné quelques cours et était plein d’énergie. Il a commencé les démarches pour obtenir une mutation. Il voulait aller à l’Université des sciences politiques et du droit. Il a accompli toutes les formalités, et a même demandé ma mutation. L’université n’était pas d’accord, mais il n’a pas abandonné et a réussi à les persuader d’accepter son projet, mais ils n’ont consenti qu’à contrecœur. L’Université des sciences politiques et du droit a accepté de nous prendre tous deux. C’est seulement à ce moment-là que toute l’université où nous étions employés a eu connaissance de nos transferts.

Le divorce était toujours en cours. Lu m’a dit à plusieurs reprises : « Après le divorce, je veux que l’opinion publique de l’université se concentre sur toi, pour qu’ils t’accusent tous. » Il voulait que je sois préparée. Je ne prêtais plus attention à ses paroles, mais le Maître laissait entendre que j’aurais à faire face à d’autres épreuves à l’avenir.

En effet, au début du mois d’avril 1996, une camarade de classe de Lu à l’université de Wuhan est venue à Pékin. Elle était une avocate spécialisée dans les cas de divorce. Lu l’a rencontrée et a parlé de nos problèmes conjugaux. Il lui a confié le soin de nous aider pour le divorce. Elle a accepté et est venue chez nous le lendemain. Son intention était de nous aider dans la procédure de divorce.

Lu lui avait déjà dit que la raison de notre divorce était ma pratique du Falun Gong. Après son arrivée à mon appartement le lendemain matin, Lu est sorti pour faire quelque chose. Je me suis dit que puisqu’il avait tout arrangé, j’allais me contenter de suivre le mouvement – pourquoi devrais-je m’accrocher à lui ? Mais je me suis rendu compte d’un grave problème : je n’étais pas d’accord que la raison du divorce était due au Falun Gong. Ce n’était pas vrai, et je ne pouvais pas le laisser me mener par le bout du nez.

J’ai profité du fait que Lu n’était pas à la maison pour parler avec l’avocate toute la journée. La raison de notre rupture a commencé il y a longtemps. Elle a été principalement causée par l’incompatibilité des intérêts personnels, des passe-temps, du tempérament et des dispositions. Cela n’avait rien à voir avec le Falun Gong. S’il y avait un lien, c’était parce qu’en pratiquant le Falun Gong, j’avais maintenu la famille unie pendant si longtemps. La seule fois où j’ai demandé le divorce, c’était en 1991, avant de pratiquer le Falun Gong, mais nous n’avons pas réussi à nous entendre. Après m’avoir écouté, elle a trouvé que cela avait du sens. Elle a écouté mes conseils et a rédigé la procédure à partir de zéro, comme je l’avais demandé. Mon fils Lu Lu vivrait avec moi après le divorce et mon fils a accepté.

Après le retour de Lu, tout était fait, et il n’a rien dit. L’avocate a dû retourner à Wuhan. Elle se demandait pourquoi elle était venue à Pékin. Dans son esprit, elle était venue pour terminer nos papiers de divorce.

Lu et moi nous préparions à demander un divorce par consentement mutuel dans les deux prochains jours. Ma belle-sœur est également venue. Lu a dit : « je vais te donner une dernière chance. Veux-tu cette maison ou le Falun Gong ? »

« Je veux les deux », ai-je répondu.

« Très bien alors, tu dois tuer un poisson pour moi. » J’ai répondu : « Tu sais que je ne prendrai pas de vie. Dis-moi ce que je n’ai pas bien fait. Je peux changer », ai-je dit. Il a dit : « Non, tu ne peux choisir qu’une chose, cette maison ou le Falun Gong », a-t-il insisté. « Puisque tu ne m’as donné que deux options, je vais choisir le Falun Gong », ai-je répondu.

Sur le chemin du palais de justice, j’ai eu un sentiment étrange : la vie est si imprévisible, on ne sait jamais ce que l’on va rencontrer. Ma belle-sœur nous a accompagnés au tribunal ce jour-là. On nous a posé quelques questions, et puis c’était fini. Notre mariage était terminé.

Après avoir quitté le tribunal, Lu, comme s’il n’avait pas encore conscience que nous étions divorcés, a dit qu’il voulait que je rentre à la maison avec lui. À la maison ? Où était-ce ? Comment pouvait-il encore me donner des ordres ? Je me suis dit : je suis divorcée, je vais prendre ma propre décision à partir de maintenant. J’ai appelé un taxi et suis allée directement à l’université où j’enseignais.

(À suivre)

Traduit de l’anglais