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Un témoin oculaire révèle la politique de « tuer sans pitié » suite à l'interception du signal télévisé visant à dénoncer le coup monté des auto-immolations

20 février 2021 |   Écrit par Li Zhengkuan

(Minghui.org) « Vers 19 heures le 13 mars 2002, en passant par le deuxième étage pour rejoindre mon bureau au sixième, j'ai entendu des cris et les bruits de quelqu'un qu’on battait dans l'une des pièces. J'ai ouvert la porte et j'ai trouvé plusieurs policiers en train de torturer M. Liu Haibo. Il avait été déshabillé et il était enchaîné en position à genoux sur un banc du tigre. Sa tête était également attachée. Deux policiers l'électrocutaient en poussant de force une matraque électrique dans son anus. Sur le côté, il y avait plusieurs morceaux de bois cassés. Une grande partie du corps de Liu était déjà enflée et rougeâtre. »

Ce qui précède n'est pas tiré d'un film ou d'un livre. C’est le témoignage de Huo Jiefu, qui à l'époque (en 2002) était un superviseur du Bureau de protection interne du Département de police de Kuancheng dans la ville de Changchun, province du Jilin. Huo est né en 1970 et est sorti diplômé de l'École de police de Jilin en 1993. Il avait été le chef du poste de police de Nanguangchang avant de prendre un emploi au sein des services de police de Kuancheng.

Une semaine avant la torture de M. Liu, le 5 mars, les pratiquants de Falun Gong de Changchun avaient intercepté le signal télévisé et diffusé des informations sur le Falun Gong, une méthode de méditation basée sur le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance.

Les informations diffusées sur la télévision par câble comprenaient des faits sur le Falun Gong et sa répression par le Parti communiste chinois (PCC). En particulier, les programmes diffusés à la télévision révélaient que l'épisode des auto-immolations qui avait eu lieu à la veille du Nouvel An chinois, le 23 janvier 2001, avait été organisé par le PCC pour diaboliser le Falun Gong et ses pratiquants.

« Jiang Zemin [alors chef du PCC qui a lancé la persécution contre le Falun Gong en 1999] était furieux et il a critiqué Wang Yukun, le secrétaire du Parti de la province du Jilin, lui ordonnant de résoudre l'affaire le plus vite possible. Par conséquent, cette affaire est passée sous le contrôle direct du ministère de la Sécurité publique », s'est rappelé Huo.

« Tuer sans pitié »

À 19 heures le 6 mars 2002, Zhou Chunming, le chef de la police de Kuancheng, a tenu une réunion spéciale pour transmettre le message du Département de police de la ville, avec l'ordre de Jiang de « tuer sans pitié ». Zhou a plus spécifiquement déclaré : « Tout le monde doit être mobilisé afin de “rester fidèle à Jiang et au PCC” et accomplir cette tâche difficile avec un sens accru de la responsabilité politique », s'est rappelé Huo, « le Département de police de la ville a également promis de donner aux pratiquants de Falun Gong des punitions sévères et de vaincre le Falun Gong sans avoir à suivre les procédures légales. Plus de 6000 policiers ont été dépêchés pour enquêter sur l'affaire et pour empêcher qu'une même interception du signal télévisé se reproduise. »

Cela a conduit à l'arrestation de plus de 5000 pratiquants dans la ville de Changchun. Le 12 mars, des policiers de la deuxième brigade d'enquête criminelle du Département de police de Kuancheng ont arrêté M. Liu Haibo, un médecin, et son épouse, Mme Hou Yanjie, pour avoir fourni un abri à d'autres personnes impliquées dans l’interception du signal télévisé. Plusieurs policiers de la brigade d'enquête pénale ont battu M. Liu et Mme Hou pendant un long moment, jusqu'au lendemain, le 13 mars.

M. Huo a été témoin de la torture contre M. Liu comme décrit au début de cet article. « Wei Guoning de la Division des enquêtes économiques était également dans la pièce. Lui et moi avons demandé au capitaine Ai Limin pourquoi lui et son personnel torturaient si méchamment M. Liu. Le capitaine Ai a dit qu'ils devaient forcer Liu à dénoncer d'autres pratiquants, puisque c'était un ordre d’en haut. Il a ajouté que tout irait bien et nous a demandé de partir », a ajouté M. Huo.

Il pensait contacter un autre capitaine, Sun Lidong, pour arrêter ça, mais M. Wei a dit que ce n'était pas leur affaire. Après avoir échoué à trouver le capitaine Sun, M. Huo est retourné à son bureau, mais il en est ressorti environ 10 minutes plus tard. Il a dit : « Je suis allé au troisième étage pour chercher à nouveau le capitaine Sun. Dans les escaliers, je l'ai entendu crier en bas : “Arrêtez les coups !” Une autre personne est sortie pour demander ce qui se passait, et le capitaine Sun a dit : “Une personne est morte ici !” »

« Après être entré dans la pièce, j'ai vu que M. Liu avait déjà été retiré du banc du tigre et qu'il était étendu mort sur le sol. Plusieurs policiers se dépêchaient de lui enfiler ses vêtements, mais ce n'était pas facile. M. Wei est également entré et a vu cela. Tout en nous demandant de partir et au capitaine Ai de garder le silence là-dessus, le capitaine Sun est allé rapporter l'incident au chef Zhou », s’est rappelé Huo.

Propagande de haine

Mais pourquoi Jiang et les fonctionnaires du PCC avaient-ils si peur que les faits soient diffusés à la télévision afin que les gens les voient ? C'est parce que les programmes montrés démystifiaient les mensonges créés par la machine de propagande du PCC pour calomnier et attaquer le Falun Gong.

Après que M. Li Hongzhi a présenté le Falun Gong au public à Changchun en 1992, la pratique a rapidement attiré de nombreux élèves avec son principe profond, Authenticité-Bienveillance-Tolérance, et ses cinq séries d'exercices doux. En 1999, il y avait environ 100 millions de pratiquants appréciant la pratique. Les énormes bénéfices pour la santé et l'amélioration morale attribués à la pratique étaient un sujet populaire dans les familles, les communautés et dans tous les milieux. Le Yangcheng Evenig News et certains autres médias d'information rapportaient également comment la pratique avait positivement changé la vie des gens.

De nombreux universitaires et hauts fonctionnaires étaient également intéressés par le Falun Gong, certains d'entre eux devenant eux-mêmes des pratiquants. Qiao Shi, ancien président du Comité permanent du Congrès national du peuple, a dirigé un groupe de fonctionnaires et mené une enquête approfondie en 1998. Il est parvenu à la conclusion que « le Falun Gong peut apporter d'innombrables bienfaits à la société sans causer aucun tort ». Après que ce rapport a été soumis au Politburo à la fin de 1998, Jiang a eu peur de la popularité du Falun Gong et était encore plus résolu à réprimer la pratique pour consolider son pouvoir et l'idéologie du communisme.

Déjà au début de 1996, Jiang avait envoyé des agents pour enquêter secrètement sur le Falun Gong, en essayant de trouver des choses contre cette méthode. Toutefois, l'enquête à long terme a non seulement échoué à trouver des preuves contre le Falun Gong, mais a aussi permis à des policiers de faire connaissance avec le Falun Gong et de devenir des pratiquants.

Bien que la majorité des membres du Politburo fussent en désaccord avec la répression, Jiang l'a néanmoins fait passer et a ouvertement lancé la persécution du Falun Gong le 20 juillet 1999. Cependant, de nombreux fonctionnaires – aussi bien des membres du Politburo que des fonctionnaires locaux – n’étaient pas intéressés à nuire à des pratiquants innocents, rendant difficile de poursuivre la politique de persécution.

C'est dans ces circonstances que Jiang et ses complices ont organisé les auto-immolations le 23 janvier 2001, veille du Nouvel An chinois. Tandis que de nombreuses familles chinoises se rassemblaient devant la télévision pour regarder le gala annuel du Nouvel An ce soir-là, des scènes terrifiantes de cinq personnes s'immolant sur la place Tiananmen sont soudain apparues sur l'écran. On rapportait que ceux qui s'étaient immolés étaient des pratiquants de Falun Gong qui avaient suivi les enseignements de la méthode en s’immolant afin d'atteindre la plénitude parfaite. Le feu, les policiers avec des extincteurs et une petite fille qui était brûlée au point d'être méconnaissable ont attisé la haine et la peur des gens à l'encontre du Falun Gong.

Les médias d'information ont suivi de près l'affaire. Dans les quatre jours qui ont suivi le 31 janvier 2001, l'agence Xinhua et le service de presse chinois ont publié 164 articles diabolisant le Falun Gong, tandis que des citoyens « ordinaires » de 14 provinces se sont « volontairement » opposés à la pratique. En un mois, plus de 2000 journaux, plus de 1000 magazines et des centaines de chaînes de télévision et de stations de radio ont lancé une campagne diffamatoire massive. La société tout entière a été détournée du Falun Gong et de son principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance. Beaucoup ont totalement oublié les histoires qu'ils avaient entendues jusque-là sur le miraculeux pouvoir de guérison du Falun Gong et de ses effets manifestes permettant aux pratiquants de devenir de meilleurs citoyens.

Des pionniers pour surmonter le blocus de l'information

Pour aider le public à savoir ce qui s'était réellement passé avec la mise en scène des auto-immolations, les pratiquants de Falun Gong de Changchun ont intercepté les signaux de télévision et diffusé des vidéos sur huit chaînes câblées pour dénoncer la mise en scène des auto-immolations.

Le programme a commencé à 19 h 19 le 5 mars 2002. Toute la ville de Changchun a été choquée en regardant la vidéo de 50 minutes, qui expliquait que les auto-immolations avaient été manigancées par le régime du PCC.

Les gens ont appris que la mise en scène comportait trop de failles. Wang Jindong, l'un des auto-immolateurs, paraissait entièrement brûlé alors que ses cheveux et la bouteille en plastique remplie d'essence entre ses jambes étaient intacts. Liu Chunling, une autre auto-immolatrice présumée, a été en fait frappée à mort par un objet lourd, tandis que sa fille gravement brûlée pouvait chanter une chanson lors d'une interview, tout jusque quelques jours après une opération de la trachée.

Le Weekly Standard a publié un article sur l’événement le 6 décembre 2010. Il était intitulé « Into Thin Airwaves : How a Handful of Unknown Chinese Martyrs Aided the Cause of Freedom Around the World » (en français : Sur les ondes : Comment une poignée de martyrs chinois inconnus a aidé la cause de la liberté dans le monde »). « L'émission sur le Falun Gong a été diffusée sur huit chaînes pendant 50 minutes, attirant une audience de plus d'un million de personnes, l'audience augmentant au fur et à mesure que le mot se répandait, les gens s'appelant, disant qu'ils devaient allumer leur télévision immédiatement. Dans certains quartiers, les responsables locaux du Parti, désespérés, ont coupé le courant, plongeant les rues dans l'obscurité », pouvait-on lire. L'article mentionnait aussi les pratiquants ayant intercepté les signaux de télévision, Liang Zhenxing, Liu Chengjun, Liu Haibo, Zhou Runjun, Hou Mingkai et Lei Ming.

En raison de l'impact de l'interception du signal télévisé, Jiang a été féroce et a donné l'ordre de « tuer sans pitié ». Des milliers de pratiquants ont été arrêtés en quelques jours et certains ont été torturés à mort.

Le 16 mars 2002, trois jours après que M. Liu a été battu à mort, Zhou Chunming, le chef de la police de Kuancheng, a déclaré lors d'une réunion que M. Liu était mort d'une crise cardiaque et que chaque bureau enverrait quelqu'un pour garder la morgue afin d'empêcher la famille et les amis de M. Liu de retrouver son corps. Des femmes ont également été envoyées pour garder l'épouse de M. Liu, Mme Hou, qui était alors hospitalisée.

M. Huo, qui avait vu comment M. Liu avait été torturé, a refusé de coopérer. À cause de cela et de ses remarques sur le manque de légitimité de la persécution, il a été expulsé de la réunion. Il a ensuite fui la Chine en juin 2002. Le 7 janvier 2004, il a fourni le témoignage susmentionné à Minghui.

Condamné à de longues peines pour un acte courageux

L’interception du signal télévisé a eu lieu en 2002, environ un an après la mise en scène des auto-immolations, et dix-neuf ans se sont écoulés depuis.

De nombreux pratiquants ont énormément souffert pour leur exploit courageux visant à révéler les mensonges du PCC à l'encontre du Falun Gong. La cour intermédiaire de Changchun a condamné 15 pratiquants à la prison le 18 septembre 2002 : Mme Zhou Runjun (20 ans), M. Liu Weiming (20 ans), M. Liu Chengjun (19 ans), M. Liang Zhenxing (19 ans), M. Zhang Wen (18 ans), M. Lei Ming (17 ans), M. Sun Changjun (17 ans), M. Li Dehai (17 ans), Mme Zhao Jian (15 ans), M. Yun Qingbin (14 ans), M. Liu Dong (14 ans), M. Wei Xiushan (12 ans), M. Zhuang Xiankun (11 ans), Mme Chen Yanmei (11 ans) et Mlle Li Xiaojie (4 ans).

De plus, plusieurs pratiquants dont Liu Chengjun, Lei Ming, Liang Zhenxing et Hou Mingkai sont morts sous la persécution.

Les auteurs subissent les conséquences

En raison des mesures excessives et de la cruauté envers les pratiquants de Falun Gong, plusieurs policiers de Changchun ont dû faire face aux conséquences au fil des ans. En voici quelques exemples :

Sun Lidong, né en novembre 1952, était capitaine au Département de police de Kuancheng lorsque l'interception du signal télévisé a eu lieu. C'est l'un des principaux responsables de la mort de M. Liu. Il avait également dirigé d'autres policiers et arrêté près de 100 pratiquants au total. Il est tout à coup tombé mort dans son bureau au début de l'année 2004, et ses subordonnés ont déclaré que c'était une punition pour sa persécution du Falun Gong. Suite à cela, certains policiers ont cessé de maltraiter les pratiquants, même si les autorités ont décerné au capitaine Sun le titre posthume de « Dix personnes les plus dignes d’intérêt ».

Liu Yuanjun, 54 ans, était secrétaire du Parti à la Commission des affaires politiques et juridiques de Changchun (PLAC). Il était responsable de la persécution à Changchun après le début de la persécution en 1999. Il a également dirigé l'arrestation d'environ 5000 pratiquants après l'épisode d'interception télévisée. Il est tombé malade à la mi-avril 2006 et est décédé d'un cancer du foie le 4 mai 2006.

Zhang Hui, 46 ans, juge à la cour intermédiaire de Changchun, a présidé des procès contre des pratiquants arrêtés pour leur implication dans l'interception du signal télévisé. Il est mort d'une soudaine hémorragie cérébrale le 2 mars 2006.

Sun Wansheng, ancien président de la cour intermédiaire de Changchun, était un des principaux auteurs responsables du procès contre les pratiquants arrêtés pour l’interception du signal télévisé. Il a approuvé toutes les condamnations contre les pratiquants de Changchun. Il a plus tard fait l'objet d'une enquête pour corruption.

Tian Zhonglin, 66 ans, était l'ancien maire adjoint de Changchun et chef de la police. Il a directement donné des ordres pour torturer les pratiquants arrêtés pour l’interception du signal télévisé. Après avoir été arrêté en 2011, il a été condamné à onze ans de prison.

Song Lifei était secrétaire adjoint du Parti à la cour intermédiaire de Changchun, il a condamné les pratiquants pour avoir intercepté le signal télévisé. Il a fait l'objet d'une enquête en juin 2018 pour activités illégales.

Liu Peizhu, chef adjoint du Département de police de Changchun à l'époque, a activement mis en œuvre l'ordre de « tuer sans pitié » de Jiang à l'encontre des pratiquants. Il a été relevé de ses fonctions en janvier 2020 et démis de son poste.

Les personnes travaillant dans les médias ont également fait face à leur sort en raison de leurs mauvaises actions. Chen Meng, directeur adjoint du Département des revues de presse de la télévision centrale de Chine, a reçu un diagnostic de cancer gastrique et hépatique en 2008. Il est décédé à 47 ans environ neuf mois plus tard. Luo Jing, présentateur à CCTV qui a diffusé de fausses nouvelles sur le massacre de Tiananmen en 1989 et à nouveau pour les auto-immolations mises en scène en 2001, a reçu un diagnostic de lymphome en 2009. Avant sa mort à 48 ans, sa bouche et sa langue avaient des ulcères et il ne pouvait plus parler. Fang Jing, présentatrice à l'époque, est décédée à 44 ans en 2015.

De l’Antiquité à nos jours, il y a la croyance que « le bien est récompensé par le bien et que le mal rencontre le mal ». Lorsqu’on choisit de suivre le PCC pour commettre de mauvaises actions et nuire à des innocents pour leur croyance, les conséquences peuvent être graves.

Remarques finales

Le 23 janvier 2020, jour du 19e anniversaire des auto-immolations, Wuhan a été bouclée pour limiter la propagation du coronavirus. Est-ce pure coïncidence que le confinement et les auto-immolations aient eu lieu le même jour ? Les pratiquants de Falun Gong pensent que le PCC a utilisé les mêmes tactiques trompeuses dans la manipulation du virus que dans sa persécution du Falun Gong.

Certains des pionniers qui ont intercepté le signal télévisé pour révéler la mise en scène des auto-immolations par le PCC sont morts, mais de nombreux autres pratiquants ont infatigablement continué à informer le public de l’imposture et de la violence du PCC, y compris sa dissimulation du virus. Ils conseillent aux gens de rompre les liens avec le PCC, afin de ne pas être tenus pour responsables au moment venu de la justice contre le PCC. Ils partagent également nombre d’histoires de guérisons miraculeuses de personnes infectées par le virus, après avoir récité la phrase « Falun Dafa est bon et Authenticité-Bienveillance-Tolérance est bon ». Beaucoup de ceux qui ont suivi leurs conseils ont également connu le même rétablissement miraculeux.

Au cours des dernières décennies, le PCC a également accru sa brutalité et ses mensonges à l'échelle mondiale, faisant presque perdre à la société occidentale sa liberté et son intégrité. Rejeter le PCC nous aidera à rester sur la bonne voie et nous apportera des bénédictions.

Voir aussi :

Témoignage d'un ancien policier : Les deux derniers jours du Dr Liu Haibo

Traduit de l'anglais