San Francisco Chronicle: Rapport de Washington foudroie la Chine sur la question des droits

Zachary Coile, Bureau de Washington du ‘ Chronicle’

Vendredi, le 4 octobre 2002

Washington – Juste avant la mise en marche de la visite de Zemin  au ranch du Président Bush, au Texas, une commission de législateurs des États-unis et de fonctionnaires d'administration ont publié un rapport cinglant accusant le gouvernement chinois "de violations persistantes" des droits de l'homme, envers son peuple.

Le rapport de  78-pages, émis ce mercredi, critique les fonctionnaires chinois d’empêcher l'expression religieuse, d’emprisonner les dissidents politiques défenseurs des droits d'ouvriers, et d’avoir mis en place des contrôles  serrés sur la liberté de la presse et à  l'accès des citoyens chinois à l'Internet.

[... ]

Le rapport est la première révision annuelle du rapport des droits de l'homme de la Chine par le Chef du Congrès de la commission sur la Chine, un groupe de neuf sénateurs, neuf membres de la Chambre et cinq fonctionnaires d'administration. Le Congrès a créé cette Commission en 2000 après qu’on ait donné à la Chine, en permanence, le droit à des relations de commerce normales, mettant fin au débat contentieux annuel  par les législateurs quant au renouvellement du statut  de marchand à la nation la plus convoitée, la Chine

[...]

Le rapport exhorte la Maison Blanche et le Congrès de travailler avec les autorités chinoises  pour soutenir le système légal du pays -- une approche qui a tiré l'éloge de Dianne Feinstein, sénateur  démocratique de la Californie et  un membre de la Commission.

[...]

Mais le Rep. Frank Wolf, R-Va., un des cinq membres de la Commission qui a refusé  de signer le rapport, en argumentant que les États-Unis devraient prendre un ton plus sévère envers le gouvernement chinois.

"La racine du problème en Chine n'est pas simplement un système légal défectueux, mais un régime régnant corrompu, totalitaire, accablant, communiste,"  dit Wolfe.

Parmi les conclusions de la Commission:

·         Malgré  que la Chine identifie officiellement cinq religions – Bouddhisme, Taoïsme, Islamique, Catholicisme et Protestantisme -- les fonctionnaires de gouvernement font répression sur les pratiquants religieux des églises non sanctionnées par l'état. En étiquetant les groupes externes tel que le  Falun Gong, comme  "cultes", les fonctionnaires  ont arrêté des milliers de pratiquants et ont condamné quelques chefs religieux à la mort.

·         à plusieurs reprises, les autorités chinoises ont mis  fin aux démonstrations  d’ ouvriers demandant de meilleures conditions, proscrit les syndicats et emprisonné ceux qui  essayaient  d'organiser les ouvriers.

·         le gouvernement bloque toute  critique du Parti communiste et rétrograde ou fait des mises à pied  de  journalistes qui rapportent de telles matières sensibles. Les autorités bloquent régulièrement l'accès aux sites Internet sur les nouvelles mondiales et la loi chinoise impose des amendes et des peines d’emprisonnement  à quiconque signale de l'information sur l'Internet qui, selon le point de  vue du gouvernement "nuit à la stabilité sociale."

·         la police et les procureurs chinois emploient régulièrement la torture pour extraire des confessions des suspects, bien que cette pratique soit officiellement interdite. Les autorités souvent détiennent les suspects criminels et les dissidents politiques pendant de longues périodes sans procès et leur refusent l'accès à un avocat.

Le Président Bush rencontrera le président chinois, ce 25 octobre, à son  ranch à Crawford, au  Texas. Les fonctionnaires de la Maison Blanche ont déclaré que les principaux sujets de la discussion seront la guerre, le terrorisme et la non-prolifération, mais le président est susceptible également d'évoquer la question de droits de l'homme.

Les défenseurs des droits de l’homme ont en général félicité le rapport, mais ils ont critiqué la Commission pour ne pas avoir obligé de façon plus sévère les fonctionnaires U.S. à exiger la libération des dissidents chinois emprisonnés

John Kamm, Président de la Fondation Dui Hua, chapitre  San Francisco, qui a passé des années à essayer de libérer les détenus politiques chinois emprisonnés, a dit: "Après des années à effectuer ce travail, je suis venu à la conclusion que la chose la plus importante que nous puissions faire pour soutenir le changement systémique et la réforme en Chine est d’aider à faire sortir les gens de  prison qui eux-mêmes, en tant que Chinois, essayent de provoquer la réforme et le changement. C’est aussi simple que ça!."

http://www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?f=/chronicle/a/2002/10/04/MN92086.DTL