BRISBANE, le 23 Mars AAP - Beaucoup d’Australiens voient la Chine de deux façons.

La première image est celle d’une puissance économique globale émergeante, se développant rapidement sur le dos d’une population laborieuse colossale.

L’autre est celle d’un peuple demandant de plus en plus une plus grande liberté politique après un demi siècle sous un régime autoritaire étouffant.

Mais qu’est devenue la culture traditionnelle riche et profonde de la Chine?

Influencée par la croyance Taoïste, Bouddhiste et Confucéenne, l’histoire de la Chine a été consignée ces 5 000 dernières années mais elle semble être bien plus ancienne.

Dirigée par une civilisation avancée, la culture traditionnelle Chinoise est centrée sur la moralité, la loyauté la spiritualité et la religion et a vu une pléiade de dynasties célébrer l’art, la musique, la danse et l’architecture.

En détruisant d’innombrables vestiges historiques et en interdisant tout ce qu’il considérait comme superstitieux ou ridicule, le Parti Communiste a essayé d’exterminer la culture traditionnelle pendant la décennie de la Révolution Culturelle qui commença à la fin des années 60.

Pourtant, une histoire couvrant une aussi longue période ne pouvait pas être complètement anéantie

Déterminé à faire renaître la culture traditionnelle, un spectacle fort de plus de 50 danseurs est actuellement en tournée dans 30 villes à travers le monde entier pour présenter le Spectacle du Nouvel An Chinois de la Télévision New Tang Dynasty.

Le spectacle, en ramenant à la vie l’histoire de la Chine à travers la danse et la musique, des costumes historiques authentiques et de majestueux décors, fête l’Année du Cochon , qui dans l’ancien calendrier lunaire chinois est considérée comme une année de richesse et de prospérité.

On estime à près de 20 000 ceux qui ont assisté aux représentations australiennes du groupe sur la Côte d’or, Brisbane, Canberra, Melbourne et Sydney avant qu’il ne continue en Nouvel Zélande, Taïwan et en Corée.

Vina Lee, une chorégraphe basée à Sydney et la danseuse principale du spectacle, dit que la plus grande partie de la troupe est basée à New York hors d’atteinte du Parti Communiste en Chine, ce qui permet une liberté d’expression totale.

Le but du spectacle, dit Lee, est de captiver les spectateurs pour qu’ils comprennent la culture de la Chine et « rafraîchissent leurs esprits ».

Elle insiste sur le fait que cela peut en fin de compte aider à construire des ponts entre différents peuples et différentes croyances.

« Depuis la Révolution Culturelle, les gens ne la comprenne simplement pas, ils ne comprennent simplement pas la vraie culture chinoise » dit-elle.

« Il y a une histoire tellement longue, avec de telles valeurs humaines, et cela appartient au monde entier.
Nous avons besoin de chérir les bonnes choses. »

Elle dit que le spectacle est séquencé en courtes interprétations comprenant du violon Chinois « ehru », du luth « pipi » et des solistes de harpes « zither », de même que des danseurs classiques chinois et des tambours qui ont beaucoup à dire loin du tape à l’œil et du glamour de la scène.

Il y a aussi une utilisation remarquable d’un large éventail de couleurs.

« On considère que la couleur rouge a toujours été utilisée dans la culture Chinoise mais ce n’est pas vrai. C’est devenu la couleur typique avec les communistes » dit Lee, qui a commencé un entraînement de danse à temps plein quand elle avait 12 ans et qui est diplômée de l’académie de danse de Beijing, la plus haute école de danse de Chine

« Avec les groupes de danseurs, toutes les couleurs différentes s’assemblent, pas seulement le rouge, et cela remonte simplement aux origines. »

Les séquences se concentrent sur les anciennes mythologies [...]

L’une des interprétations illustre la répression des pratiquants de Falun Gong, une forme de méditation spirituelle.


Une autre parle de Mulan (le sujet d’un dessin animé de Disney), que Lee décrit comme une « fille pure et innocente » qui part se battre dans une guerre ancienne pour son père. « Elle ne cherche aucun pouvoir, elle part pour son père parce qu’il avait fait le serment d’y aller et qu’il ne pouvait pas; tout tourne autour du respect des aînés et du service à son pays » dit-elle.

Lee, 44 ans, qui est née en Chine et est devenu citoyenne Australienne il y a environ 15 ans, a passé des années à essayer d’estomper les frontières interculturelles.

Pendant six ans jusqu’en 2005, elle enseigna aux enfants indigènes la danse classique au Théâtre de Danse Aborigène de Sydney. « Ils m’ont montrée la danse aborigène et m’ont raconté des histoires spirituelles aborigènes; certaines sont très proches de la culture chinoise, en fait elles sont très proches » dit-elle.

Lors du mois de l’histoire des femmes en 2006, l’assemblée de l’état de New York lui a décerné le titre de Première Femme exceptionnelle en reconnaissance de ses qualités de direction et de son engagement pour l’humanité.

Et alors que le Spectacle du Nouvel An Chinois ne se produira probablement pas en Chine dans un futur immédiat, Lee a une vision.

« Le spectacle finira par s’y produire; je crois que les chinois l’aimeront beaucoup » dit-elle.