(Minghui.org)

(David Kilgour est un ancien secrétaire d'état pour l’Asie-Pacifique. David Harris est un membre de la Coalition canadienne pour les démocraties/ Canadian Coalition for Democracies.)

Ottawa recevra cette semaine le ministre du commerce chinois Bo Xilai. Pourquoi laisserions-nous cet homme entrer dans notre pays ?

Bo a été un responsable régional du parti communiste quand le parti a déclaré la guerre à la communauté du Falun Gong en 1999. Deux ans plus tard, il était gouverneur de la province du Liaoning, où se sont produits la torture et le massacre particulièrement brutaux des pratiquants du Falun Gong. Le rapport Matas - Kilgour (organharvestinvestigation.net) cite une femme dont le mari, un chirurgien, a prélevé 2000 cornées des yeux de pratiquants dans un hôpital de la province quand Bo en était le gouverneur. Tous les « donateurs » dans ce commerce de prélèvement d’organes ont été assassinés. D'autres preuves de torture et de crimes contre l'humanité pendant cette période ont été a l'origine de procès contre Bo dans 10 pays. Un procès connexe a été intenté à la Cour supérieure de l’Ontario en 2005.

Quelques jours seulement avant la dernière tentative de Bo pour entrer au Canada, deux Canadiens, à l'origine de la province de Liaoning, ont raconté à une conférence de presse à Ottawa ce qui était arrivé aux membres de leurs propres familles qui pratiquaient le Falun Gong dans le Liaoning quand Bo y gouvernait. Intimidation. Torture. Meurtre.

Et les journalistes ont appris que Bo est sur la liste de fonctionnaires chinois sous surveillance émise par la GRC/RCMP, qu’il est parmi 45 auteurs de crimes allégués contre l'humanité reconnus dans notre Programme canadien fédéral sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre, et qu'il sera confronté à un procès civil si les groupes des droits de l'homme peuvent lui transmettre une citation à comparaître lors d’une visite au Canada.

Stephen Harper a été un puissant partisan des droits de l'homme en Chine. Des fonctionnaires se sont exprimés contre l'espionnage chinois et le traitement du terroriste accusé Huseyin Celil et ont promis aux Canadiens que le commerce ne passera pas devant les droits de l'homme, ou -- dans le cas de Celil -- justifiera la torture. Les Canadiens veulent que les droits de l'homme et le commerce soient traités de façon responsable dans notre relation avec la Chine.

En sachant tout cela, pourquoi a-t-on invité Bo alors ? Pour apaiser le lobbying du commerce de la Chine? Est-ce que les bureaucrates à Ottawa ont outrepassé la promesse de M. Harper de ne pas sacrifier les droits de l'homme pour le commerce ? D’une façon ou d’une autre, une décision au sujet de Bo exigera toutes les qualités de leadership et de clarté morale du premier ministre. Les mécanismes sont en place pour refuser l'entrée à Bo. Les Canadiens -- et beaucoup de Chinois qui souffrent – sont en train de regarder.


Traduit de l’anglais au Canada le 31 mai 2007