(Minghui.org)

Deux pratiquants de Falun Gong, qui étaient séparés par plus de 2000 km et ne se connaissaient pas, ont accompli les mêmes actions il y a onze ans. Ils ont exprimé leur opinion à différents niveaux du gouvernement communiste chinois et ont intercédé pour la libération des pratiquants innocents arrêtés. La plus âgée de ces pratiquants, Mme Liu Jinghang, était chercheuse associée à l'Académie des Sciences de Beijing. Le plus jeune, M. Yeh, venait d'être diplômé et travaillait dans à Zhuhai, Guangdong, pour une entreprise située à Taïwan.



Mme Liu Jinghang pratique le 5ème exercice du Falun Gong. Elle réside aujourd'hui en Australie.


Ces deux pratiquants vivent encore plus éloignés l'un de l'autre aujourd'hui, séparés par l'Océan Pacifique. Cette dame âgée de près de 70 ans réside aujourd'hui en Australie et ce jeune homme énergique, proche de la cinquantaine, vit au Canada. Mais tous deux continuent d'accomplir les mêmes choses : parler aux gens des faits de Dafa et de la persécution ; Ils espèrent que cette persécution vicieuse contre Authenticité Bienveillance Patience s'arrêtera bientôt.


Revenons à cette inoubliable journée de juillet 1999 dans la vie de Mme Liu et M. Yeh.


3 h du matin le 21 juillet à Beijing : Mme Liu


Mme Liu Jinghang était seule chez elle à Beijing, son mari était en visite chez leur fille aux États-Unis. Elle a été réveillée par la sonnerie du téléphone vers 3 h du matin. Un pratiquant de Falun Gong l'appelait pour l'informer que tous les coordinateurs de l'Association Falun Dafa de Beijing avaient été arrêtés. Elle s'est de suite éveillée après avoir entendu ces sinistres nouvelles et son intuition lui a dit que la persécution venait réellement de commencer.


Les scènes fugaces de policiers faisant apparition autour de son site de pratique en groupe ces trois derniers mois sont apparues en flash dans son esprit. Les policiers avaient paru sur le site depuis le 25 avril lorsque plus de 10 000 pratiquants de Falun Gong avaient pacifiquement fait appel au Conseil d'État de Beijing à Zhongnanhai. Un jour, plus de dix voitures et quelques vingt policiers et agents secrets avaient complètement encerclé le site et deux hommes avaient pris des photos. La route menant au site était bloquée et personne n'était autorisé à passer. Quelques policiers armés et des voitures avaient été placés en surveillance dans les bois environnants, en attente de tendre une embuscade au site. Toute la zone paraissait ainsi terrifiante.


Lorsque les compagnons de pratique lui ont demandé ce qu'ils devraient faire, sa première réponse a été de faire passer les informations à tous les pratiquants et de dire au gouvernement qu'il était injuste de faire ces choses. Elle pensait que le gouvernement avait été trompé. Elle a senti qu'une fois que le gouvernement recevrait des explications d'un plus grand nombre de pratiquants, ils comprendraient que Falun Gong ne cause pas de mal mais apporte des bienfaits à toute la société en guidant les gens et en les rendant meilleurs.


Mme Liu a immédiatement appelé tous les pratiquants qu'elle connaissait, bien que le soleil ne se soit pas encore levé. Elle a plus tard appris que le PCC avait arrêté toutes les personnes considérées comme « membres clés du Falun Gong » dans tout le pays le 20 juillet, deux jours avant que la nouvelle ne soit diffusée par les médias que le Falun Gong était interdit.


5 h du matin le 20 juillet à Zhuhai, province du Guangdong : M. Yeh


M. Yeh a commencé à pratiquer Falun Gong alors qu'il était étudiant à l'Université Jiaotong de Shanghai. Il avait travaillé à Zhuhai pendant près d'un an. Il pratiquait sur le site d'exercices à 5 h du matin avant de se rendre au travail.


5 h du matin le 21 juillet à Beijing : Mme Liu


Alors que M. Yeh commençait à pratiquer les exercices à Zhuhai, Mme Liu se rendait déjà en vélo vers le Conseil d'État de Beijing pour un appel pacifique. C'était avant l'aube et aucun bus public n'était encore en service. Elle avait emporté quelques cassettes de Falun Gong afin de pouvoir écouter les conférences du Maître durant son temps libre. En tant que professionnelle et épouse, elle étudiait la Loi et pratiquait les exercices pendant son temps libre entre le travail et les affaires familiales. Faire usage du temps avec sagesse est l'une des exigences du Maître pour un pratiquant. Un pratiquant devrait être bon au travail et à la maison.


Bien qu'elle ait parlé des arrestations à de nombreux pratiquants, elle ne savait pas combien rejoindraient l'appel pacifique. Elle s'y est rendue seule. Elle pensait fermement que chaque pratiquant suivrait les principes Authenticité Bienveillance Patience pour déterminer ce qu'il avait lieu de faire. Un véritable pratiquant de Falun Gong n'a recours qu'à des moyens pacifiques, peu importe ce qui se passe ou qui est visé.


Même la fraîche brise du petit matin ne pouvait soulager l'inquiétude dans son cœur. Alors qu'elle descendait la rue paisible, l'enseignante de 58 ans, proche de la retraite, pensait toujours que c'était le droit légal de tout citoyen de faire appel au gouvernement pour corriger les incompréhensions. Elle n'avait jamais imaginé recevoir une condamnation illégale de trois ans par le PCC, un an plus tard. Elle ne s'était pas non plus jamais attendue à subir un lavage de cerveau, ni être torturée mentalement et physiquement en prison par des moyens tels que le gavage, l'injection de drogues inconnues, la privation de sommeil et des heures interminables de travaux forcés. Elle a également été forcée à passer un examen médical complet ainsi que des tests sanguins, ce qui, comme elle l'apprendra plus tard, est généralement la première étape du prélèvement d'organes des pratiquants de Falun Gong de leur vivant, orchestré par le PCC. Sa pension de retraite a également été suspendue.


7 h du matin le 21 juillet à Zhuhai, province du Guangdong : M. Yeh


Un compagnon de pratique a soudain perturbé le site d'exercices paisible en annonçant que quelques coordinateurs de Falun Gong de Guangzhou et d'autres régions du Guangdong avaient été arrêtés. Les pratiquants ont arrêté la pratique et ont commencé à échanger sur ce problème.


M. Yeh a immédiatement pensé à un incident qui s'était produit le 25 avril. Les pratiquants de Tianjin avaient été arrêtés et ensuite libérés après un appel pacifique des pratiquants à Beijing. Après cela, les pratiquants impliqués ont été suivis et surveillés par des policiers en civil. Pour lui, ces arrestations ne constituaient pas un événement surprenant. Il a senti, et de nombreux pratiquants ont été de son avis, que ce nouvel incident pourrait également être résolu par un appel pacifique. Ils ont donc quitté le site rapidement pour préparer un appel aux agents provinciaux de Guangzhou.


Vers 7 h du matin le 21 juillet à Beijing : Mme Liu


Le nettoyage des rues est traditionnellement effectué par les dames âgées. Mme Liu a remarqué que la plupart des nettoyeurs de rue étaient des hommes jeunes et costauds. Ils semblaient porter une attention particulière aux piétons. Elle s'est demandée si, ces jeunes hommes forts étaient véritablement des nettoyeurs ou plutôt des policiers infiltrés.


Mme Liu a garé son vélo dans une petite allée près du bâtiment du Conseil d'État sur le Boulevard Xianmen. De nombreux pratiquants attendaient déjà sur le bord de la route. Quelques voitures de police étaient parquées là également. Un agent l'a arrêtée et a ouvert son sac sans montrer aucune pièce d'identité. Elle s'est débattue avec le policier lorsque celui-ci a essayé d'emporter son lecteur et ses cassettes de Falun Dafa. Elle s'est fait pincer et tordre les bras. Elle a ensuite été emmenée de force vers un commissariat tout proche. En quelques minutes, cette enseignante âgée et respectée a été emmenée au commissariat et traitée comme une criminelle juste pour avoir ces cassettes sur elle.


Mme Liu a vu des dizaines de pratiquants de Falun Gong emprisonnées à l'intérieur du commissariat. Ils ont été emmenés ensemble en bus au gymnase de Shijingshan dans une banlieue isolée.


Entre 9 h et 10 h du matin le 21 juillet à Beijing : Mme Liu


L'été à Beijing est torride et la température ce jour-là avait atteint jusque 40 C°. Les policiers ont soigneusement fermé toutes les portes et fenêtres du gymnase après que le bus soit arrivé. Cela a fait monter la température à l'intérieur du gymnase à un niveau insupportable.


Entre 10 h et 11 h du matin le 21 juillet à Zhuhai, province du Guangdong : M. Yeh


M. Yeh et quelques compagnons de pratique de son âge ont échangé sur la meilleure façon de se rendre de Zhuhai à Guangzhou. Après avoir consulté les horaires de bus, ils ont décidé de louer une voiture. Un passe interzone spéciale est généralement demandée pour entrer à Zhuahi et aucune inspection n'a lieu à la sortie. En ce jour particulier cependant, pour la première fois, des policiers inspectaient chaque passager quittant la ville.


Ils ont été arrêtés à un point de contrôle à la sortie. Les agents savaient déjà qu'ils étaient des pratiquants de Falun Gong. M. Yeh n'avait aucun doute que la liste de noms avait été fournie par de nouveaux pratiquants qui avaient commencé à pratiquer après le 25 avril pour servir d'informateurs à la police. Un cas similaire s'était produit dans une autre ville quelques années auparavant. Quelques-uns de ces informateurs étaient devenus de vrais pratiquants après avoir mesuré la bonté du Falun Gong.


Les pratiquants ont été emmenés dans une salle pendant un moment. Le directeur du Bureau de sécurité publique leur a dit qu'il ne se souciait pas des pratiquants de Falun Gong tant qu'ils ne causaient pas de problèmes en dehors de Zhuhai. Il a adressé ses paroles principalement vers M. Yeh. Ils ont ensuite été libérés.


Après-midi 21 juillet à Zhuhai, province du Guangdong : M. Yeh


M. Yeh et les autres pratiquants ne sont pas rentrés chez eux après le contrôle. Ils ont décidé de continuer parce qu'ils pensaient que des citoyens avaient le droit de se déplacer librement et de faire appel. Ils voulaient défendre le Falun Gong. Une pensée a traversé l'esprit de M. Yeh. Arrêter les pratiquants est un problème majeur et les gens doivent faire quelque chose. Ils étaient calmes et sans peur parce qu'ils avaient encore de l'espoir dans le gouvernement.


Ils ont loué une autre voiture et ont pris un chemin différent pour quitter Zhuhai. Heureusement, ils ont réussi à se rendre directement à Guangzhou sans être arrêtés.


Entre midi et 17 h le 21 juillet à Beijing : Mme Liu


De plus en plus de pratiquants de Falun Gong arrivaient et ils étaient continuellement envoyés au Gymnase de Shijinggshan. Mme Liu a estimé que plus de 3000 pratiquants, dont des élèves et des dames âgées, étaient incarcérés à l'intérieur du bâtiment et des dizaines de milliers étaient retenus à l'extérieur. Il y avait des policiers sur toute la zone. Mme Liu s'est emportée : « Pourquoi sommes-nous enfermés dans le gymnase ? Nous voulions simplement exprimer notre point de vue et nos inquiétudes. Nous voulons être libérés. Nous voulons faire appel. » Elle s'est ensuite levée et a marché vers la sortie, suivie de nombreux pratiquants, mais ils ont été arrêtés par des policiers.


À l'intérieur du gymnase, les pratiquants ont récité ensemble des articles de Dafa et des poèmes de Hong Yin et leurs voix ont résonné dans tout le stade. La police a envoyé des gens avec des appareils prendre des photos qui seraient utilisées après l'évènement contre les pratiquants.


Vers 16 h le 21 juillet à Zhuhai, province du Guangdong : M. Yeh


M. Yeh et les autres pratiquants sont finalement arrivés à Guangzhou. Contrairement à leurs attentes, ils n'ont vu aucun pratiquant de Falun Gong dans l'enceinte du gouvernement... personne hormis la police omniprésente. Ils ont appris que de nombreux pratiquants locaux étaient venus faire appel plus tôt et avaient été dispersés de force par des policiers armés.


Ils ont alors rencontré quelques pratiquants qui discutaient de l'incident dans un petit parc. Bien sûr, chacun avait des opinions différentes. Ceux qui ne croyaient pas au gouvernement sont rentrés chez eux. Certains, dont M. Yeh, ont refusé de laisser cet incident empirer et ont insisté pour poursuivre l'appel au gouvernement central à Beijing. Ils pensaient que le gouvernement se rendrait compte qu'il avait fait une erreur en arrêtant ces bonnes personnes qui cultivaient Authenticité Bienveillance Patience. M. Yeh a prolongé son séjour et a pris le train pour Beijing avec les autres.


Entre 17 h et 19 h, le 21 juillet à Beijing : Mme Liu


Un agent de Beijing est venu au gymnase avec des panneaux qui ont séparé les pratiquants en différents groupes selon leur adresse. À l'aide d'un mégaphone, l'agent a ordonné aux pratiquants de s'aligner selon la zone assignée. Les pratiquants ont refusé de bouger car ils savaient que c'était une combine pour les séparer.


Un grand nombre de policiers armés sont soudain arrivés au gymnase pour emmener de force les pratiquants. Mme Liu a pressé tout le monde de rester ensemble en se tenant les coudes. Les policiers armés ont commencé à frapper brutalement les pratiquants, même les femmes, les personnes âgées et les enfants. Tout le gymnase était chaotique. Deux policiers armés ont même pincé les bras de Mme Liu, tiré ses jambes et l'ont traînée dehors. Elle a senti un grand coup comme si elle avait été poignardée dans le cœur. Elle et quelques pratiquants ont ensuite été poussés dans un grand bus et conduits au Stade des travailleurs de Chaoyang.


Les pratiquants ont été sommés d'apposer leur nom et leur adresse. Mme Liu a pensé que le gouvernement allait admettre qu'il était injuste d'arrêter les pratiquants de Falun Gong et les libérer si ils entendaient cela d'un grand nombre de gens. Elle a donc signé son nom.


Le soir du 21 juillet à Guangzhou : M. Yeh


M. Yeh et quelques pratiquants ont pris le train le soir. Quelques agents du Bureau de sécurité de Guangzhou ont commencé à contrôler les pièces d'identité des passagers après que le train soit parti. À leur grande surprise, les fonctionnaires de Guangzhou connaissaient déjà le nom des pratiquants de Zhuhai. Il existait visiblement un réseau de coordination inter-provincial. Lorsqu'il sont arrivés sur la plateforme, M. Yeh a vu que plus de 30 pratiquants de Zhuhai avaient déjà été rassemblés là.


Minuit le 21 juillet à Beijing : Mme Liu


Après avoir signé leurs noms, les pratiquants ont été libérés du stade. Il était passé minuit lorsque Mme Liu a été libérée et est rentrée chez elle. Elle était épuisée des longues heures sans nourriture, ni eau, dans une atmosphère de fournaise toute la journée.


Minuit à Shaoguan : M. Yeh.


Le train s'est arrêté à Shaoguan avant d'arriver à Beijing. Tous les pratiquants ont été sortis du train et surveillés dans la station pendant un long moment avant d'être emmenés dans un grand bus dans la pénombre. M. Yeh et les autres pratiquants ont été renvoyés au Bureau de sécurité publique de Zhuhai. C'était une journée d'été très chaude. Les pratiquants étaient physiquement épuisés, mais personne ne montrait aucun signe de problèmes de santé.


Les policiers ne comprenaient pas la raison pour laquelle les pratiquants devaient faire appel à Beijing. Ils ont admonesté les pratiquants. Malgré tout, les pratiquants leur ont gentiment clarifié la vérité sur Falun Gong. Ils leur ont expliqué que les pratiquants de Falun Gong n'avaient pas « attaqué » Zhongnanhai. Au contraire, ils avaient rationnellement et légalement fait appel de leur cause à Beijing.


Tôt le matin du 22 juillet à Zhuhai, province du Guangdong : M. Yeh


Vers 3 h du matin, M. Yeh et d'autres pratiquants de Zhuhai ont été emmenés dans une salle immense dans le bâtiment du Bureau de sécurité où ils ont été interrogés un par un par des policiers. M. Yeh ne savait pas pourquoi l'interrogatoire individuel devait avoir lieu au petit matin mais cela importait peu aux pratiquants. Ils ont simplement clarifié la vérité sur Falun Gong.


M. Yeh a dit aux policiers que les pratiquants de Falun Gong étaient innocents et que de fausses informations avaient été injustement répandues. Les policiers ont posé quelques questions concernant Falun Gong et ont écouté la clarification de M. Ye. Les policiers ont aussi utilisé la violation de la « Politique nationale » comme excuse pour défendre les arrestations. M. Yeh a remarqué que le gouvernement avait l'obligation de corriger ses politiques erronées. Finalement, sa pièce d'identité a été confisquée. Cela a été une longue nuit sans sommeil.


Tôt le matin du 22 juillet à Beijing : Mme Liu


Mme Liu ne s'est pas endormie avant 3 h du matin. Elle s'est levée tôt le lendemain matin malgré la fatigue des 16 longues heures de tourment de la veille. Elle était toujours mécontente de n'avoir pas eu d'occasion d'exprimer son opinion à la personne responsable. Elle voulait toujours clarifier la vérité sur Falun Gong. De plus, son vélo était toujours dans l'allée. Elle a alors repris un bus tôt le matin.


(À suivre)


Traduit de l'anglais en France