(Minghui.org) De toute évidence, la prison de Yinchuan semble bien entretenue : les routes sont balayées et les cellules impeccables, avec la literie et les effets personnels des détenus soigneusement rangés. L'ensemble de l'installation est impeccable et toujours prêt à accueillir les inspecteurs du gouvernement.
Cependant, derrière l'apparence soignée, se cache la même brutalité perpétrée à travers tout le système pénitentiaire en Chine : les criminels les plus violents, comprenant des meurtriers et des violeurs, sont incités à agresser physiquement et sexuellement un groupe de prisonniers d'opinion - les pratiquants de Falun Gong - dont le seul « crime » est de révéler la persécution de la paisible discipline de raffinement de soi par le régime communiste.
Bien que la prison ait réussi à amener leurs pires délinquants à commettre d’horribles crimes contre les pratiquants, elle a échoué à démanteler les normes morales de ces derniers. Ma Zhiwu, un homme de 42 ans emprisonné pendant trois ans et demi est un exemple des convictions inébranlables des pratiquants de Falun Gong.
Avant sa dernière arrestation en septembre 2010, qui l’a conduit dans la prison de Yinchuan, M. Ma avait déjà passé huit ans, de fin de 1999 à , période pendant laquelle sa fille est née et a dû être élevée tout du long par son épouse.
Pour affaiblir la volonté de M. Ma, les gardes de la prison de Yinchuan ont essayé tout ce qu'ils pouvaient imaginer pour le faire souffrir :
« Deux mois après mon transfert dans l'unité de réforme intensifiée, le détenu Yan Wei a commencé à m’agresser sexuellement. Il attrapait souvent mon pénis et le tordait méchamment. La douleur aiguë me faisait suer. Zhu Weiliang et deux autres assassins avaient tous des perversions sexuelles. Chaque jour, ils me maltraitaient verbalement et physiquement par les moyens les plus humiliants.
« J’ai aussi été forcé à rester assis sur un petit tabouret pendant des périodes de temps prolongées, en étant constamment battu et privé de sommeil. J’ai développé des plaies sur mes fesses, qui se sont mises à suinter du sang et du pus. Je sentais pouvoir trépasser et mourir à tout moment. »
Voilà ce dont M. Ma se souvient avoir vécu dans la prison. Il a réussi à survivre à la violence en gardant intacte ses convictions dans le Falun Gong et il partage certaines de ses épreuves ci-dessous. Il veut que chacun puisse voir comment le Parti communiste chinois s’efforce, bien qu’en pure perte, de transformer de bonnes personnes comme les pratiquants de Falun Gong en mauvaises personnes.
Arrestation et interrogatoire sous la torture
La police a arrêté M. Ma le 12 septembre 2010, alors qu’il se rendait en voiture avec quatre autres pratiquants dans le canton de Yanchi. Les policiers ont saisi le véhicule et l'ont emmené au poste de police de Huamachi, où ils l'ont torturé sur le banc de tigre dans une tentative de lui soutirer des informations sur la provenance des documents de Falun Gong dans sa voiture, ainsi que sur les quatre pratiquants qui s’étaient échappés.
Des policiers au niveau du canton sont arrivés le lendemain et se sont relayés pour le maltraiter et le priver de sommeil : chaque fois que M. Ma fermait les yeux, ils l'arrosaient d'eau froide, en lui hurlant après et en le frappant.
Illustration de torture : Le banc de tigre
En dépit de quatre jours de torture, M. Ma n'a révélé aucune information. « Les policiers ont discuté entre eux et ont mentionné ma libération, car ils n’avaient aucune preuve. Mais le Bureau 610 de Ningxia, qui avait reçu des informations de la police locale, a refusée », a écrit M. Ma.
« Liu Zhongbin, directeur de la Division de la sécurité intérieure du canton, m'a emmené au centre de détention de Yanchi le 15 septembre. Lui et un policier du Bureau 610 de Ningxia sont venus me voir. »
« Si vous me dites d’où provenaient les documents et me fournissez des informations sur les quatre autres pratiquants, vous serez libre », a déclaré le policier du Bureau 610.Voyant que M. Ma n’était pas disposé à parler, Liu a menacé de le torturer avec un fer à souder.
Le mandat d'arrestation de M. Ma a été approuvé un mois plus tard. Pour protester contre l’arrestation et la détention illégales, Ma a fait une grève de la faim pendant plus de 40 jours. Les gardes ont enchaîné ses pieds et l’ont gavé. « Quatre ou cinq personnes me maintenaient sur un lit ou une chaise avec les mains menottées et les pieds enchaînés. C’était très douloureux. Ils m’ont gavé ainsi tous les jours. »
Reconstitution de torture : Gavage
Les fonctionnaires qui ont interrogé M. Ma lui ont dit une fois qu'il pourrait être libéré faute de preuves suffisantes. « Mais le Bureau 610 de la province de Ningxia ne voulait pas abandonner. Ils ont insisté pour me condamner à la prison », a écrit M. Ma.
Une peine prédéterminée prononcée après plusieurs procès secrets
Le tribunal du canton de Yanchi a tenu un procès secret en février 2011 sans en avertir la famille de M. Ma. Le procureur a passé plusieurs DVD liés au Falun Gong. Un avocat nommé par le tribunal pour représenter M. Ma a affirmé qu'il n'y avait aucune preuve que ces DVD appartenaient à M. Ma. Le tribunal a rejeté les accusations.
« Mais le Bureau 610 de la province de Ningxia a continué à faire pression sur la cour de Yanchi et un autre procès a été prévu pour le début du mois de mars. M. Ma les a surpris disant qu'il serait condamné indépendamment des preuves, parce que l'ordre venait du Comité des affaires politiques et juridiques - un organe qui supervise le Bureau 610. « J’ai aussi entendu que la peine de prison avait été déjà prédéterminée à 3 ans et demi. »
Le deuxième procès a eu lieu le 1er mars avec les mêmes policiers et procureur de la cour, de nouveau sans observateurs. M. Ma a protesté du secret du procès et refusé de répondre aux questions. Son avocat a de nouveau souligné l'absence de preuves.
Le procès a été très court et M. Ma a refusé de signer la déposition de la cour. Un huissier a signé le registre à sa place et un jugement écrit est arrivé au centre de détention quelques jours plus tard. Ma a été condamné à 3 ans et demi de prison, exactement comme ce qu’il avait entendu avant le procès.
M. Ma a fait appel auprès de la cour intermédiaire de la ville de Wuzhong, qui a tenu un autre procès secret. « Mon épouse a rempli les papiers pour ma défense. Mais le personnel du tribunal lui a demandé de venir plusieurs jours avant le procès et ils ont pris les papiers sans qu'elle s’en aperçoive, ce qui l'a empêchée d’engager un avocat pour me défendre. »
La condamnation a été maintenue,et M. Ma a été envoyé dans la prison de Yinchuan le 28 juin 2011. Déplorant le système judiciaire corrompu, M. Ma a écrit : « Le Bureau 610 a joué un rôle de premier plan dans la persécution des pratiquants par l'entremise de la police, des centres de détention, et du système judiciaire. »
Les détenus récompensés pour avoir maltraité des pratiquants
M. Ma a été transféré dans une « unité de transformation intensive » dans la prison, où des détenus ont été assignés à sa surveillance 24 h sur 24 et à l'empêcher d'interagir avec quiconque. Même pendant qu'il dormait, des détenus étaient désignés pour rester assis à côté de lui et le surveiller deux heures par service. Ils le suivaient partout où il allait, y compris aux toilettes.
« La propagande du Parti communiste a diabolisé les pratiquants de Falun Gong et tout le monde s’est habitué à nous traiter de cette façon », a écrit M. Ma.
Cette unité intensive a été créée spécifiquement pour cibler les pratiquants par ordre du Bureau 610. « Les policiers Lu Wei et Zhao Li y ont transféré les détenus les plus violents et dépravés pour maltraiter les pratiquants. Des meurtriers, des toxicomanes, des trafiquants de drogue et des violeurs.
« En lavant le cerveau d'autres prisonniers et en attisant leur haine envers les pratiquants, les policiers les poussaient à traiter les pratiquants aussi mal que possible.Toute personne suivant de près les ordres se voyait réduire de trois mois sa peine de prison. »
Confiné sur un « petit tabouret » et privé de sommeil
Des gardes armés ont placé M. Ma en isolement dans la sixième cellule le 23 septembre 2011. « Trois plafonniers étaient allumés 24 heures sur 24, les stores des fenêtre étaient toujours baissés et deux caméras de sécurité couvraient l'ensemble de la cellule », s’est rappelé M. Ma.
« J’ai été forcé à rester assis sur un tabouret en plastique de 15 cm de haut pendant 20 h par jour. Six détenus se relayaient pour me surveiller, deux par service. Chaque fois que je faisais le moindre mouvement, clignais des yeux ou demandais à avoir de l'eau ou à aller aux toilettes, ils me battaient et m’insultaient. Même pendant les trois ou quatre heures de sommeil que l’on m’autorisait, les détenus donnaient régulièrement des coups de pied dans le lit pour me réveiller ».
Malgré son nom anodin, ce « petit tabouret » est utilisé comme instrument de torture et amène souvent la chair sur les fesses de la victime à s’infecter après une utilisation prolongée.
Après plusieurs jours, M. Ma ne pouvait plus rester éveillé davantage. Pour l'empêcher de fermer les yeux, les détenus lui donnaient des coups de poing et des coups de pied, l'arrosaient d'eau froide (y compris les jours d'hiver), le piquaient avec des aiguilles (précédemment utilisées pour piquer des malades du SIDA, ont affirmé des détenus), le brûlaient avec des cigarettes, frottaient des produits irritants sur ses yeux, frappaient son visage et ses yeux avec des tapettes à mouches sales et le pinçaient partout.
En l'espace d'un mois, il était souvent en transe, à peine capable d'uriner et avait des douleurs dans les jambes, la taille, et le dos.
Lavage de cerveau intensifié, mauvais traitements et agressions sexuelles
Voyant la réticence de Ma à céder, les détenus ont intensifié les mauvais traitements. Ils l'ont forcé à lire et à regarder des vidéos de propagande diabolisant le Falun Gong toute la journée sans interruption. Quand il a protesté contre la diffamation, les détenus l'ont battu à nouveau.
« Un détenu, Ma Zhixing , me frappait également sur la tête, le visage, les mains et les pieds tous les jours pendant une longue période de temps avec un marteau en caoutchouc. Mes doigts et mes mains étaient couverts d'ecchymoses. Les jours d'hiver, les détenus ouvraient la porte et les fenêtres pendant la nuit pour que je gèle. Très vite, tout mon corps est devenu engourdi.
« Après plusieurs mois, des bosses de la taille d’une noix ont commencé à apparaître dans mon dos, suivies de pus et de sang. J’étais très faible et j’avais une pression artérielle élevée, un rythme cardiaque irrégulier et des étourdissements. Je me sentais sur le point de m'évanouir dès que je bougeais même un peu. Malgré les difficultés, je me suis souvenu que le suicide est à l'encontre des principes du Falun Gong, alors j’ai survécu. »
Les mauvais traitements de M. Ma sont même allés plus loin. « Par exemple, les détenus ajoutaient de grandes quantités de sel à ma nourriture, je ne pouvais pas l’avaler. Lorsqu'il arrivait qu'il y ait de la viande , des détenus prenaient la viande dans mon bol et la mettait dans les toilettes devant moi. Quand je leur demandais pourquoi ou leur disais d'arrêter, ils me battaient et m’insultaient. » M. Ma a dit qu'il a également été agressé sexuellement par les détenus.
Des gardes surveillaient et cachaient les sévices
Ces abus physiques et mentaux ont duré plus d'un an mais étaient rarement connus à l'extérieur, parce que seuls les six détenus et gardes directement désignés étaient autorisés à entrer dans la sixième cellule où Ma était en isolement.
Quiconque disait aux autres ce qui se passait dans la sixième cellule était déplacé dans d'autres divisions et puni - par des prolongations de peine pour les détenus et des déductions de bonus pour les responsables pénitentiaires.
La violence était supervisée et surveillée par le personnel pénitentiaire. « Chaque fois que je bougeais même un peu lorsque j’étais assis sur le tabouret, une voix dans le haut-parleur disait : « Asseyez-vous ! » Les détenus me fonçaient alors dessus, me battaient et m’ordonnaient de m’asseoir immobile.
« Bien que la cellule était sous vidéo surveillance en permanence et l'enregistrement conservé pendant trois ans, personne ne prêtait attention à ce qui m’arrivait. »
Les détenus maltraitaient les pratiquants impitoyablement, en partie parce que le Bureau 610 avait donné les ordres directs de le faire. En outre, « non seulement les détenus mentaient à propos de la torture, mais les responsables de la prison et les administrateurs essayaient également de la cacher », a écrit M. Ma.
Au seuil de la mort
En avril 2012, M. Ma avait été placé en cellule d'isolement pendant six mois.
« Parce que je n’ai pas cédé, Lu Wei et d'autres responsables m’ont torturé encore plus brutalement. Les détenus me donnaient parfois des coups de poing ou des coups de pied dans le bas de du dos et des jambes. Plusieurs mois plus tard, le bas de mon dos et mes reins étaient blessés. Je ne pouvais plus me lever et il y avait du sang dans mes urines. Mes côtes étaient douloureuses, mes jambes enflées et sérieusement meurtries.
« Après toutes sortes de tortures dans l'unité intensive, j’étais à l'article de la mort en février 2013. Chaque jour, je devais rester assis sur un petit tabouret, battu et privé de sommeil. Avec une alimentation, hydratation et utilisation des toilettes restreintes, le manque de sommeil à long terme me causait des étourdissements et des maux de tête. J'avais l'impression de pouvoir m'évanouir et de mourir à tout moment. Parce que j'étais resté assis sur le tabouret si longtemps, j’avais des plaies sur les fesses avec du sang et du pus... »
Le pouls de M. Ma dépassait souvent 110 par minute. Un « médecin détenu » (un prisonnier qui avait des connaissances médicales) l'a examiné et trouvé de nombreuses autres anomalies.
Lorsque M. Ma a demandé à être soigné dans un hôpital, un responsable de la prison a refusé et a ajouté : « Seuls les prisonniers morts sont envoyés à l'hôpital, pas une seule personne n'en revient en vie. » M. Ma a réalisé qu'ils envoyaient un prisonnier à l'hôpital seulement quand ils avaient besoin d'un certificat de décès à montrer à la famille.
Finalement Ma est retourné chez lui vivant une fois sa peine de prison expirée. Le Bureau 610 de Ningxia avait prévu de le persécuter davantage lorsqu'il a quitté la prison, mais s'en est abstenu après avoir vu que sa vie était en danger.
« Transformer les Pratiquants »
Lu Wei, responsable de l'unité intensive, a « transformé » de nombreux pratiquants – les forcer à abjurer leurs croyances – par l'entremise du lavage de cerveau et de la brutalité. La prison de Yinchuan a même invité trois anciens responsables de la prison de Pékin pour former son personnel aux techniques de lavage de cerveau.
« Lu me parlait souvent, disant que tel et tel pratiquant avait cessé de pratiquer le Falun Gong et me demandait pourquoi je continuais. Je lui ai dit que le Falun Gong enseignait à devenir de meilleures personnes et qu’il avait tort de maltraiter les pratiquants. Mais il n'a pas écouté et a continué à nous torturer. »
Les voyous qui ont infligé les pires sévices à M. Ma étaient des toxicomanes et des violeurs. « Au début, ils attendaient l'ordre de Lu pour me torturer. En devenant plus familiers avec ses attentes, ils me battaient plus souvent et plus fort en échange d'avantages dans la prison ou de réductions de peine ».
Choisir de ne pas rendre les coups
M. Ma mesure 1.80 m, il a pratiqué les arts martiaux depuis l'enfance et a suivi des années d’entraînement militaire avant de commencer à pratiquer le Falun Gong en mai 1998. Il aurait pu facilement vaincre plusieurs personnes au combat.
Toutefois, il a choisi de ne pas rendre les coups malgré les violences subies. Il expliquait aux autres détenus incapables de le comprendre :« c'est parce que je suis un pratiquant de Falun Gong qui respecte le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance ».
Après réflexion, M. Ma a ajouté : « D'après ce que j’ai vu, entendu et souffert, ils veulent transformer les bonnes personnes en mauvaises et rendre les mauvaises personnes encore pires. »
Traduit de l'anglais en Europe