(Minghui.org) Des professionnels du droit et de la santé ont partagé leurs conclusions concernant les prélèvements d'organes sur des prisonniers de conscience en Chine lors du forum « Transplantation et Droits de l'Homme » à Berne, en Suisse, le 16 avril.

Les participants au forum se sont engagés à aider à mettre fin à ce crime en continuant à augmenter la pression internationale sur le régime chinois et en utilisant des moyens juridiques à l'extérieur de la Chine pour dissuader les fonctionnaires chinois de participer à cette atrocité.

Selon l'organisateur, IGFM (Internationale Gesellschaft für Menschenrechte - Société Internationale pour les Droits de l'Homme), l'objectif du forum était de sensibiliser le public et d'offrir une plate-forme mondiale pour les experts afin de discuter, d'identifier et de trouver des solutions pour mettre fin à ce crime contre l'humanité.

David Kilgour, ancien diplomate canadien, et David Matas, avocat des droits de l'homme, ont présenté leur enquête et ont conclu que de 2000 à 2005, au moins 41 500 organes ont été prélevés sur des pratiquants de Falun Gong – un groupe spirituel pacifique qui est brutalement persécuté en Chine depuis seize ans.

M. Kilgour et M. Matas ont commencé leur enquête en 2006, dès que l'information de prélèvements d'organes sur des personnes vivantes a éclaté. À cette époque, l'épouse d'un chirurgien impliqué dans le prélèvement d'organes sur des pratiquants de Falun Gong s'était présentée et avait dénoncé publiquement le crime à Washington, DC.

Forum « Transplantation et Droits de l'Homme » à Berne, capitale de la Suisse, le 17 avril 2015

(Photo avec l'aimable autorisation du Chapitre suisse de IGFM)

M. David Kilgour prend la parole lors du forum « Transplantation et Droits de l'Homme » à Berne, Suisse.

(Photo avec l'aimable autorisation du Chapitre suisse de IGFM)

M. Kilgour a présenté l'état des efforts au niveau mondial visant à mettre un terme aux prélèvements forcés d'organes en Chine, y compris la résolution de l'UE de 2013, la motion 2014 du Parlement canadien et la pétition avec plus de deux millions de signatures recueillies au cours des trois dernières années, pétition au niveau mondial appelant à une enquête menée par l'Organisation des Nations Unies.

En se basant sur ses neuf ans de travail sur le sujet, M. Kilgour a dit que les efforts pour faire cesser le crime approchent d'un point critique, où les résultats exponentiels pourraient y mettre complètement fin à tout moment.

Un chirurgien en transplantation suisse : Nous devons mettre fin à ce « désastre humain »

Franz Immer, chirurgien cardiovasculaire, président directeur général (PDG) de Swisstransplant, la Fondation nationale suisse pour le don d'organes et la transplantation

(Photo avec l'aimable autorisation du Chapitre suisse de IGFM)

Appelant le crime des prélèvements d'organes en Chine comme un « désastre humain », M. Franz Immer, chirurgien cardiovasculaire et PDG de Swisstransplant, la Fondation nationale suisse pour le don d'organes et la transplantation, a déclaré que la fondation a travaillé avec le Parlement européen et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au cours des six dernières années pour arrêter cela.

« Lors de ma visite à Pékin en 2007, un hôpital nous a invités à regarder une opération de transplantation cardiaque. L'organisateur nous a demandé si nous préférions avoir l'opération le matin ou l'après-midi », a expliqué M. Immer.

« Cela signifie que le donneur devait mourir ou être tué, à un moment donné, à la convenance des visiteurs. J'ai refusé d'y participer », a-t-il ajouté.

Une pratiquante de Falun Gong : Des examens physiques suspects

La pratiquante de Falun Gong Mme Liu Wei

(Photo avec l'aimable autorisation du Chapitre suisse de IGFM)

L'expérience de Mme Liu Wei, pratiquante de Falun Gong, au camp de travail pour femmes de Pékin est en corrélation avec les découvertes de MM. Matas et Kilgour. Au cours de l'année et demi de son incarcération là-bas, elle a été soumise à cinq examens physiques, comprenant des analyses de sang, une échographie des organes et des questions sur les maladies génétiques dans sa famille.

Mme Liu était perplexe. Elle a observé : « Il est évident que les gardiens du camp de travail n'étaient pas tant préoccupés par notre santé puisque nous devions faire plus de 16 heures de travaux forcés chaque jour. »

Après s'être échappée en Allemagne, Mme Liu a pris connaissance des prélèvements d'organes sur des pratiquants de Falun Gong, qui constituent la majorité des prisonniers de conscience en Chine. Elle a dit qu'elle savait maintenant que le but de tous ces examens physiques devait être à des fins de transplantation d'organes.

David Matas : Les mensonges du régime chinois tournent en rond

M. David Matas prononce un discours lors du forum.

(Photo avec l'aimable autorisation du Chapitre suisse de IGFM)

M. Matas a déclaré que les explications du régime chinois sur les sources d'organes pour les transplantations ont changé plusieurs fois au cours de la dernière décennie. Bien que l'écart entre le total des greffes et les dons volontaires a toujours été énorme, Huang Jiefu, ancien ministre chinois de la Santé, au nom du Parti communiste chinois (PCC), a autrefois nié l'utilisation des organes des condamnés à mort.

Huang a reconnu plus tard qu'ils ont prélevé des organes sur des prisonniers exécutés et ont déclaré que 90% des sources d'organes sont des condamnés à mort. Le ratio a ensuite été réduit à 65%, puis à moins de 20% dans sa déclaration de 2014. Maintenant Huang affirme qu'aucun organe n'a été prélevé de force sur des prisonniers condamnés à mort et que tous les organes des prisonniers ont été donnés volontairement.

Pourtant, l'écart entre le nombre de prisonniers condamnés à mort et le nombre total de greffes est encore inexpliqué. En se basant sur neuf ans d'enquêtes en cours, MM. Matas et Kilgour concluent que la grande majorité ne peut être que des prisonniers de conscience du Falun Gong. La hausse rapide des greffes est en corrélation avec la persécution du Falun Gong, alors que des centaines de milliers de pratiquants ont été arrêtés et jetés dans les centres de détention, des prisons et des camps de travaux forcés.

M. Matas a souligné que les statistiques chinoises de transplantation du foie ont cessé d'être rendues publiques après que lui et M. Kilgour les ont citées dans leurs rapports. Les statistiques ne sont désormais disponibles qu'après un mot de passe pour se connecter.

Neuf hôpitaux de niveau national et onze hôpitaux militaires de niveau provincial sont accrédités pour la majorité de toutes les transplantations d'organes récentes. Le rôle majeur des hôpitaux militaires dans les prélèvements d'organes est un autre fait essentiel que le Parti a depuis lors essayé de cacher, selon M. Matas.

Un professeur de droit : Porter des accusations criminelles contre les responsables du Parti impliqués

Le professeur de droit Gerhard Dannecker, directeur de l'Institut pour le droit criminel allemand, européen et international et du Code de procédure pénale à l'Université de Heidelberg

(Photo avec l'aimable autorisation du Chapitre suisse de IGFM)

Professeur Gerhard Dannecker, directeur de l'Institut pour le droit criminel allemand, européen et international et du Code de procédure pénale à l'Université de Heidelberg, a présenté la juridiction et l'application des lois pénales contre le commerce illicite d'organes.

Il a dit que si un fonctionnaire du Parti communiste chinois impliqué dans le prélèvement d'organes entre en Allemagne et si une victime de crimes liés aux prélèvements d'organes est un citoyen allemand, des accusations criminelles peuvent être portées contre le fonctionnaire. Même si le fonctionnaire réclame l'immunité diplomatique, le procès aurait un effet dissuasif pour ceux qui participent encore à ces crimes.

Margrit Kessler, membre du Parlement suisse, présidente de l'Association des patients suisses, a déclaré que les prélèvements forcés d'organes étaient un « désastre absolu. » Elle a dit qu'elle allait continuer à soulever la question parmi les politiciens.

En plus de ce forum, IGFM prévoit également de créer un comité d'experts pour sensibiliser davantage sur la question.

Traduit de l'anglais au Canada