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Une femme du Yunnan se plaint d'une arrestation arbitraire et d'une condamnation injustifiée en raison de sa croyance

27 décembre 2020 |   Écrit par un correspondant de Minghui dans la province du Yunnan, Chine

(Minghui.org) Mme Tai Hui, une habitante du district de Mengla, dans la province du Yunnan, a été arrêtée le 4 septembre 2019, et condamnée à un an de prison le 22 juillet 2020 pour avoir refusé d'abandonner sa croyance dans le Falun Gong, une discipline spirituelle persécutée par le régime communiste chinois depuis 1999.

Elle raconte ci-dessous les persécutions qu'elle a subies au cours de l'année écoulée.

***

Arrestation et mise à sac du domicile

J'étais à la maison avec ma mère et deux autres pratiquants de Falun Gong le 4 septembre 2019, lorsque la police a soudain frappé à la porte vers midi. Dès que j'ai ouvert la porte, quatre agents se sont précipités à l'intérieur.

Un policier d'âge mûr qui ressemblait à un directeur m'a demandé : « Avez-vous fermé votre magasin de chaussures ? »

J'ai répondu : « L'état mental de ma mère n'est pas très stable. Elle se perdait souvent lorsqu'elle sortait. Il faut qu'il y ait quelqu'un pour s'occuper d'elle. J'ai donc fermé mon magasin. »

J'avais bien un magasin dans le quartier. Mais cela faisait un an que je l'avais vendu. Je ne savais pas comment ils avaient su pour mon magasin.

Pendant que nous parlions, un agent se promenait et prenait des photos de mon domicile. J'ai essayé de l'arrêter, mais ce directeur m'a dit : « Nous sommes du poste de police de Juhua. Nous avons le mandat de perquisition. Voulez-vous le signer ? »

Avant même que je lui réponde, il a murmuré : « Je savais que vous ne le feriez pas. »

Cinq autres policiers sont venus et ont fouillé ma maison. Quand j'ai essayé de les empêcher d'entrer dans ma chambre, un policier m'a poussée de côté. Je suis alors allée prendre mon sac à main, car mon téléphone portable était dedans, mais le directeur m'a arraché le sac des mains et ne m'a pas autorisée à passer des appels.

Aucun de ces agents ne portait d'uniforme de police et n'a montré ses papiers d'identité. Ma mère était terrifiée et ne savait pas quoi faire. Je les ai avertis : « Vous ne pouvez pas faire peur à ma mère. »

Le directeur m'a dit : « Si vous ne voulez pas qu'on fasse du mal à votre mère, vous feriez mieux de rester là et de ne pas bouger. »

Je me suis assise sur le canapé à côté de ma mère. Ils ont pris des photos de moi.

Ils ont fait une descente chez moi pendant plus d'une heure et ne m'ont pas montré la liste des objets confisqués. Ils ont emporté mes deux ordinateurs portables et le lecteur multimédia de ma mère.

Les deux pratiquants qui se trouvaient chez moi ont également été arrêtés et détenus pendant une journée. Lorsque la police a essayé de m'emmener, ma mère m'a suivie jusqu'à la porte. Cela m'a brisé le cœur de voir ses yeux, qui semblaient si seuls et sans défense. Je n'ai pas osé la regarder à nouveau, sinon je n'aurais pas pu contrôler mes émotions. J'ai dit à la police : « Je vous poursuivrai en justice si quelque chose arrive à ma mère. »

Après la mort de mon père en août 2013, à cause de la persécution, ma mère a fait une dépression nerveuse. Depuis lors, elle vit avec moi et compte sur moi pour prendre soin d'elle. Mon arrestation et mon emprisonnement lui ont porté un autre coup.

Alors que nous descendions, j'ai demandé d'une voix forte à ce directeur pourquoi ils m'arrêtaient. Il m'a dit : « Pouvez-vous baisser le ton ? »

« De quoi avez-vous peur ? Pourquoi dois-je baisser la voix ? » lui ai-je demandé.

Il n'a pas poursuivi la conversation, mais m'a dit qu'il me parlerait au poste de police.

Il était environ 14 heures quand nous sommes arrivés au poste de police. Quatre policiers ont pris de force mes empreintes digitales. Ils ne m'ont pas fourni de nourriture jusqu'à ce que je sois envoyée au centre de détention de la ville de Kunming à 16 heures le lendemain.

Une peine injustifiée

J'ai été détenue au centre de détention de la ville de Kunming pendant plus de dix mois. En raison de la pandémie de coronavirus, le tribunal du district de Wuhua a reporté mon audience au mois de juillet 2020. J'ai assisté à l'audience au centre de détention par le biais d'une vidéoconférence. Le volume de l'appareil audio était très faible et je n'ai rien entendu de tout ce que le juge et le procureur ont dit. Je me suis plainte deux fois à ce sujet, mais en vain. Le juge a rapidement ajourné l'audience au bout de dix minutes, sans même donner à mon avocat une chance de me défendre.

J'ai écrit une lettre de plainte après l'audience et j'ai demandé à la gardienne Xiao de la poster pour moi. Xiao m'a dit que le juge avait seulement ajourné l'audience et qu'il pourrait y en avoir une autre de prévue. Xiao m'a avertie que cela ne me ferait peut-être rien de bien si je présentais ma lettre de plainte maintenant. Je l'ai écoutée et j'ai renoncé à déposer la plainte.

Mais quelques jours plus tard, j'ai reçu une lettre du tribunal qui m'indiquait qu'ils ne tiendraient plus d'audience et que le juge annoncerait mon verdict dans les quelques jours.

Pendant ma détention d'un an, la police est venue à plusieurs reprises pour m'interroger. Chaque fois qu'ils venaient, je leur disais simplement que le Falun Gong est bon et qu'il est mal pour eux de persécuter ma croyance. Je n'ai jamais signé le procès-verbal d'interrogatoire.

Le jour où j'ai été libérée, les gardiens m'ont demandé de signer l'avis de libération. J'ai également refusé et je leur ai dit : « Je n'ai jamais violé la moindre loi. »

Les gardiens ont essayé de me faire peur en me disant qu'ils ne me libéreraient pas si je ne signais pas le document. Comme ma sœur était venue me ramener à la maison, un garde lui a demandé de signer l'avis à ma place. Après cela, j'ai été libérée.

De retour chez moi, ma sœur aînée m'a dit que la santé de notre mère avait rapidement décliné au cours de l'année écoulée. Avant, elle était encore capable de réaliser les activités quotidiennes de base par elle-même, mais maintenant, elle était complètement invalide et ne pouvait plus manger toute seule. Ma deuxième sœur a dû prendre une retraite anticipée pour s'occuper de notre mère.

Le jour de ma libération, je me suis également rendue au poste de police de Juhua et j'ai demandé à la police de me rendre mon ordinateur et mon imprimante. J'ai été dirigée vers le Bureau de la sécurité intérieure du district de Guandu. Quand j'y suis allée, j'ai vu la personne qui m'avait arrêtée. Le jour de mon arrestation je lui avait demandé son nom et il m'avait répondu : « Vous n'avez pas à le savoir. » Cette fois-ci, il a encore refusé de me dire son nom. Après m'être renseignée, j'ai découvert qu'il s'appelait Jiang Yinguang.

Lorsque je lui ai demandé de me rendre mes effets personnels, il a menacé de me harceler et de résilier le bail de mon appartement appartenant au gouvernement.

J'ai présenté une motion de réexamen de mon affaire à la cour intermédiaire de la ville de Kunming. J'ai également déposé une plainte auprès du Bureau d'appel local, mais on m'a informée qu'il ne servait à rien que je dépose une plainte auprès de ce bureau. Ils m'ont dit que la police n'avait pas à me rendre mes effets personnels et que le tribunal n'avait pas non plus son mot à dire. Ma plainte n'est donc allée nulle part.

J'ai écrit une autre lettre de plainte contre la police et je l'ai soumise au parquet de la ville de Kunming. Ils ont refusé de l'accepter parce que je suis une pratiquante de Falun Gong.

Voir aussi :

Beaucoup de pratiquants ont été arrêtés dans le Comté de Mengla

Mme Tai Hui de la province du Yunnan secrètement condamnée à une peine de quatre ans

(Un article connexe est disponible dans la version anglaise.)

Traduit de l'anglais