(Minghui.org) Une femme de 70 ans de la ville de Yushu, dans la province du Jilin, a vu sa pension suspendue après avoir purgé une peine de quatre ans, parce qu'elle refuse de renoncer à sa croyance dans le Falun Gong, une discipline spirituelle persécutée par le régime communiste chinois depuis juillet 1999.
À la suite d'une nouvelle politique de persécution selon laquelle les pratiquants de Falun Gong ne sont pas autorisés à recevoir de pension pendant leur incarcération, le bureau local de sécurité sociale de Mme Wang Xuchun retient sa pension pour rembourser les versements qu'elle avait reçus pendant qu'elle était détenue en prison.
Mme Wang, qui dépend uniquement de sa pension pour survivre, a rendu visite au bureau de la sécurité sociale et à diverses agences gouvernementales pour demander ses droits à pension, mais en vain.
Condamnée à la prison dans les vingt jours suivants son arrestation
Mme Wang, une ancienne employée de la coopérative d'approvisionnement et de commercialisation du canton de Yuming, dormait chez elle le 29 décembre 2015, lorsque la police locale a coupé l'électricité et l'a arrêtée.
Elle a été interrogée et envoyée à l'hôpital pour un examen physique. Elle a ensuite été envoyée au centre de détention local bien que sa tension artérielle ait été supérieure à 200 mmHg. Pour résister à la persécution, Mme Wang a entamé une grève de la faim et a été gavée de force. Vingt jours plus tard, elle a été secrètement condamnée à quatre ans de prison. Sa famille n'a appris sa sentence que près de deux semaines plus tard.
Torturée en prison
Il faisait moins 30 degrés Celsius le 19 janvier 2016, lorsque Mme Wang, qui ne portait qu'une seule couche de vêtements, a été sortie du centre de détention le matin et envoyée à la prison pour femmes du Jilin. Avec seulement un pull et un pantalon, Mme Wang était gelée et a dû être roulée jusqu'au quartier no 8 avant d'être envoyée plus tard à l'hôpital de la prison. Elle a été renvoyée dans le service le lendemain, après sa convalescence.
Lorsque Mme Wang a été enfermée dans le quartier no 8, elle a été forcée de s'asseoir sur un petit tabouret pendant plus de quinze heures par jour. Cette torture a eu pour conséquence de causer des blessures sur ces fesses qui se sont infectées pendant l'été. Comme elle a refusé de renoncer au Falun Gong, elle a été forcée de rester debout quinze heures par jour, pendant vingt-sept jours. Une fois, c'était déjà l'heure du coucher, pourtant les détenues ont refusé de la laisser dormir et l'ont forcée à continuer à se tenir debout. La punition ne s'est arrêtée qu'après qu'elle s'est évanouie.
Les longues heures passées debout, associées au fait d'être contrainte de se tenir debout dans une position fixe, ont fait que les jambes et les pieds de Mme Wang sont devenus extrêmement enflés – elle ne pouvait plus mettre ses chaussures. En plus d'être punie en restant debout, Mme Wang n'a pas été autorisée à se laver ni à se brosser les dents pendant un mois.
Parce qu'elle a été obligée de s'asseoir sur un petit tabouret pendant longtemps, Mme Wang a développé une bosse dans la région abdominale. Cette bosse mesurait 36 mm par 42 lors d'un examen physique en avril 2016, et continuait de grossir. Mme Wang ressentait de fortes douleurs lorsqu'elle était assise sur le petit tabouret. Malgré cela, les détenues l'accusaient de simuler sa maladie et l'injuriaient lorsqu'elle ne s'asseyait pas dans la bonne position.
Le 21 décembre 2017, Mme Wang souffrait beaucoup et a dû s'appuyer contre le lit. Cependant, la détenue Cheng Xiujin a déclaré que sa position n'était pas correcte. Cheng a attrapé Mme Wang par le col de son vêtement et l'a jetée contre le sol. En conséquence, Mme Wang a eu une bosse de la taille d'un poing sur la tête.
Lorsque Mme Wang a été emmenée à l'hôpital, le médecin lui a donné des médicaments contre l'hypertension, qu'elle a refusé de prendre. La détenue Cheng a alors demandé à Mme Wang d'écrire une déclaration de garantie selon laquelle elle acceptait les conséquences de son refus de prendre les médicaments, et a aussi demandé à d'autres d'écrire une preuve que Cheng n'avait frappé personne.
Après l'incident, Mme Wang a commencé à présenter des symptômes de commotions cérébrales tels que des maux de tête, des nausées et des vomissements. Lorsqu'elle s'est rendue à l'hôpital de la prison pour un examen, le médecin lui a dit qu'elle devait consulter un hôpital extérieur. Cependant, comme il n'y avait pas d'argent dans le compte de Mme Wang, elle n'a pas été autorisée à se faire examiner dans un autre hôpital. De plus, on ne lui a donné que de la literie, des draps, un oreiller et des serviettes, et tous les autres articles tels que les articles de toilette et la vaisselle ont été confisqués parce qu'elle ne pouvait pas les payer.
Retard dans le traitement médical
L'état de Mme Wang a continué de s'aggraver à mesure que la bosse se développait. Elle a été transférée dans le quartier no 10, où se trouve l'hôpital de la prison, en mai 2018. En raison de la masse qui pressait sur ses intestins, Mme Wang pouvait à peine manger et ne se rendait donc que rarement aux toilettes. Malgré le fait que ses jambes n'arrêtaient pas de trembler lorsqu'elle se levait, une détenue l'obligeait à s'asseoir sur le petit tabouret et à nettoyer le sol.
En décembre 2018, Mme Wang a finalement été emmenée au premier hôpital de l'université de Jilin pour y être soignée, après être devenue très faible. Elle a été menottée au lit dès son arrivée à l'hôpital, le 14 décembre. Six jours plus tard, elle a subi une intervention chirurgicale pour retirer un sarcome bénin de la taille d'un bol ordinaire.
Lorsque Mme Wang s'est réveillée plus tard avec des douleurs, elle a commencé à vomir. Comme elle était attachée au lit, elle ne pouvait qu'incliner sa tête sur le côté et vomir. Les vomissures lui coulaient le long de la bouche, du visage, du cou et du dos. Une couche a été mise en dessous quand une infirmière s'en est aperçue. Cependant, personne n'est venu changer la couche, ce qui a provoqué l'apparition d'escarres dans le dos de Mme Wang. Elle ne s'est remise de ces plaies qu'après plus d'un mois.
Mme Wang a été libérée en juillet 2019, après avoir purgé sa peine.
Voir aussi :
Mme Wang Xuchun a été arrêtée et soumise à des violences policières en détention (Photo)
Mme Wang Xuchun, de Yushu, décrit son expérience d'avoir été arrêtée et persécutée
Voir aussi en anglais :
Ms. Wang Xuchun and Ms. Zhu Feng on Hunger Strike in Yushu Detention Center, Jilin Province
Traduit de l'anglais