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Deux décennies de persécution, une famille brisée (2e partie)

12 mars 2021 |   Écrit par un correspondant de Minghui dans la province du Shandong, Chine

(Minghui.org) (Suite de la 1re partie)

Une famille brisée

Les deux décennies d'épreuves de Mme  Jiang ont commencé dès que le régime communiste a ordonné la persécution en 1999. Non seulement les autorités surveillaient constamment sa vie, mais elles l'ont aussi forcée à démissionner de son poste au centre commercial New Âge. Elles ont également saisi son salaire.

Au total, elle a été arrêtée arbitrairement sept fois, soumise deux fois à un lavage de cerveau, détenue deux fois, forcée de quitter sa ville natale se retrouvant fugitive pendant deux ans. Elle a été condamnée à trois ans de travaux forcés en 2004 et à trois ans de prison en 2017.

La persécution contre Mme Jiang a exercé une pression énorme sur son mari et son fils, surtout lorsque la police venait à l'improviste pour les harceler. Son mari et son fils vivaient dans la crainte constante qu'elle soit arrêtée à tout moment. L'inquiétude et la peur faisaient partie de leur vie.

En 2001, le fils de Mme Jiang, M. Zhao Xiaodong n'était qu'un élève de dernière année d'école primaire. Un jour d'août, à peine était-elle rentrée à la maison, que son fils lui a dit : « Maman, dépêche-toi ! Pars maintenant ! Sept ou huit agents de police sont venus te chercher ! » Son mari était aussi nerveux et lui a dit de partir rapidement.

Mme Jiang a quitté son domicile pour éviter d'être arrêtée, mais elle a dû rester en fuite pendant les deux années suivantes. Pour la retrouver, la police a surveillé de près son mari, son fils et d'autres proches et les a harcelés plus d'une dizaine de fois pendant cette période.

Plus tard, la police a découvert où se trouvait Mme Jiang et, après l'avoir suivie pendant des mois, l'a arrêtée en avril 2003. Mme Jiang a été placée dans une classe de lavage de cerveau organisée par le Bureau 610 local où elle a été victime de violence et de mauvais traitements. Elle s'est échappée cinquante-huit jours plus tard.

Cependant, en octobre 2004, moins d'un an et demi plus tard, Mme Jiang a été à nouveau arrêtée et a subi un autre cycle de lavage de cerveau. Un mois plus tard, en novembre 2004, elle a été condamnée à une peine de trois ans de travaux forcés.

À cette époque, son fils, M. Zhao Xiaodong, était déjà en quatrième au collège. Sa mère étant partie, ses notes ont chuté de façon considérable. M. Zhao était souvent seul à la maison, car son père devait travailler. Le garçon, autrefois très sociable, est devenu de plus en plus introverti. Il a dit à son père, plusieurs fois en larmes, qu'il ne voulait plus aller à l'école. Le mari de Mme Jiang s'est occupé tout seul de la maison et de leur jeune fils. Il a supporté la pression financière et a dû faire face aux remarques sarcastiques et blessantes de sa famille et de ses amis.

Lorsque Mme Jiang a été libérée en juillet 2007, M. Zhao était en première année de lycée. Zhao n'a pas bénéficié de l'amour et des soins tendres de sa mère pendant cinq des six années de sa scolarité, de la dernière année d'école primaire à la classe de première au lycée. La vie du garçon était marquée par l'absence de sa mère et l'inquiétude qu'il avait pour elle. Son enfance a été teintée de tristesse. À l'adolescence, M. Zhao ne connaissait pas la joie de vivre. Il souffrait de solitude, d'anxiété et d'une faible estime de soi.

À la fin de sa dernière année de lycée, M. Zhao n'a pas obtenu de bons résultats aux examens nationaux de placement et il a décidé d'aller à l'université en Corée. Le fait de vivre dans un pays libre n'a pas apaisé ses soucis ni son anxiété. Il appelait souvent pour voir comment allait sa mère.

Lorsque Mme Jiang lui a rendu visite en Corée, ils sont allés se promener près de l'université de Zhao. Alors qu'ils marchaient ensemble, Zhao a tout à coup saisi Mme Jiang et lui a demandé avec suspicion : « Qu'as-tu fait ? Dis-moi ! » Voir les pratiquants de Falun Gong clarifier les faits à l'aéroport l'a aussi rendu très mal à l'aise. Il était nerveux et regardait toujours aux alentours. Son comportement étrange a inquiété Mme Jiang.

La santé mentale de M. Zhao a continué de décliner jusqu'à ce que sa famille soit obligée de le ramener de Corée en 2014. Il semblait dépressif et ne parlait que rarement à qui que ce soit. Il avait une vision négative de la vie et n'était pas motivé à faire quoi que ce soit. Pour échapper à la réalité, il jouait toute la journée aux jeux vidéo. Le mari de Mme Jiang détestait voir son fils comme ça – il l'injuriait souvent et même le frappait. À son tour, Zhao s'énervait facilement et perdait vite son sang-froid. Ce n'est que lorsqu'il passait du temps avec Mme Jiang qu'il semblait bien aller.

Le mari de Mme Jiang ne savait pas quoi faire. Il savait que le Falun Dafa était une bonne pratique, mais il n'osait pas pratiquer à cause de la persécution. Ayant désespérément besoin d'un canal pour relâcher la pression, il est devenu violent et a commencé à maltraiter Mme Jiang et leur fils physiquement et verbalement.

Après qu'un habitant du village de Jujia du bourg de Guozhuang a signalé Mme Jiang à la police en avril 2017, les agents du poste de police de Guozhuang l'ont arrêtée. Li Jianghua, chef adjoint de la police, Liu Jie du Bureau de la sécurité intérieure et Guo Yucheng du Bureau 610 ont dirigé la mise à sac de son domicile. Ils ont mis l'endroit sens dessus dessous et ont confisqué ses effets personnels.

Ils ont intimidé et menacé le mari de Mme Jiang et son fils. M. Zhao était surexcité et a crié à la foule qui s'était réunie : « Ma mère va revenir bientôt ! » Quand Mme Jiang n'est pas revenue comme Zhao l'attendait, il était désespéré et s'est coupé un des doigts.

En plus de travailler pour soutenir la famille et d'adresser des pétitions à divers organismes pour demander la libération de Mme Jiang, son mari devait aussi s'occuper de leur fils mentalement malade. Les amis et la famille étaient hostiles et faisaient des commentaires désobligeants. Il s'est épuisé mentalement et physiquement. Le fait de devoir renvoyer son fils à l'hôpital psychiatrique semble avoir été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour cet homme autrefois fort et optimiste. Il s'est suicidé le quatrième jour du Nouvel An chinois, quarante-deux jours seulement avant la libération de Mme Jiang, en avril 2020.

Gavée au centre de détention no 2 de Qingdao

La nuit qui a suivi son arrestation le 11 avril 2017, la police a détenu Mme Jiang dans une petite pièce du poste de police de Guozhuang où deux agents la surveillaient. Le chef adjoint Li Jianhua lui a menti : « Demain, votre famille viendra vous chercher. »

Mme Jiang n'a ni dormi, ni mangé, ni bu cette nuit-là. Elle avait mal à l'estomac et a vomi. Le chef adjoint et quelques autres personnes l'ont emmenée le lendemain matin à l'hôpital du village sud pour un examen médical avant de la ramener au poste de police. Le lendemain, deux policiers ont essayé de prendre ses empreintes digitales. Comme Mme Jiang ne coopérait pas, ils lui ont saisi la main et ont appuyé son doigt sur les papiers. Elle a eu l'articulation enflée.

Cet après-midi-là, le chef adjoint et deux autres agents, un homme et une femme ont emmené Mme Jiang au centre de détention no 2 de Qingdao dans le bourg de Pudong. Lors de l'examen médical, le chef adjoint Li l'a suivie de près et n'a pas bougé une seconde. Il semblait très satisfait après l'avoir fait admettre au centre de détention : « Je vais envoyer le dossier au parquet dans une semaine et obtenir un mandat d'arrêt. » Mme Jiang a réalisé que c'était le plan de Li depuis le début. Elle lui a conseillé de ne pas commettre de méfaits, mais Li ne s'en souciait pas le moins du monde – il était heureux d'être sur le point d'obtenir une promotion.

On a placé Mme Jiang dans une cellule derrière six portes de métal. Dès qu'elle est arrivée là-bas, six détenues l'ont coincée, déshabillée et lui ont mis l'uniforme de détenue. Comme elle ne voulait pas se faire couper les cheveux courts, six détenues l'ont portée chez le coiffeur. Pour protester contre ces mauvais traitements, Mme Jiang a entamé une grève de la faim de trois jours. Elle a été agressée et menacée verbalement et ses compagnes de cellule ont été impliquées. Lorsque l'instructrice Wang Yufang a éteint la télévision et retiré à tout le monde le droit d'acheter des produits de première nécessité au magasin, ses compagnes de cellule l'ont attaquée et ont essayé de la forcer à manger.

Lorsque son dossier est parvenu au parquet, Mme Jiang a été convoquée et on lui a demandé de signer le procès-verbal d'interrogatoire. Elle a expliqué qu'elle n'était pas coupable et a refusé de signer les documents. Une femme procureur a déclaré aux gardes du centre de détention : « Elle refuse de signer les papiers. Vous devriez la libérer. » Une garde a répondu : « Est-ce qu'ils ne refusent pas tous [les pratiquants de Falun Gong] de signer ? » Mme Jiang a été ramenée dans sa cellule.

Mme Jiang a été condamnée à trois ans de prison en octobre 2017. Elle a fait appel de la décision et a entamé une grève de la faim de trois jours. Le quatrième jour, la garde Du Yunge l'a emmenée à l'hôpital où on l'a gavée. Plusieurs membres du personnel, dont un homme, l'ont maintenue au sol pendant que le tube d'alimentation était inséré puis retiré, d'avant en arrière, à neuf reprises. Le tube a pénétré plusieurs fois dans son poumon et a provoqué une hémorragie. Le gavage a continué malgré tout.

Mme Jiang ne pouvait plus respirer et avait l'impression de mourir. Ils ont répété le gavage dans l'après-midi. Pendant sa grève de la faim, la détenue Lin Ning, condamnée pour des délits économiques, lui donnait souvent des coups de pied.

En janvier 2018, après environ neuf mois au centre de détention, on a transféré Mme Jiang à la prison pour femmes du Shandong dans la ville de Jinan.

(À suivre)

Voir aussi :

Mmes Li Li et Jiang Tao de la province du Shandong condamnées illégalement

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Traduit de l'anglais