(Minghui.org) Le 3 juillet 2010, les autorités de la ville de Mengzi, dans la province du Yunnan, ont arrêté Mme Liu parce qu'elle était en possession de documents de Falun Gong. Le tribunal de la localité l'a condamnée à dix ans de prison, en raison de la politique de persécution menée contre le Falun Gong, bien qu'aucune loi ne criminalise cette discipline de l'esprit et du corps.
Le 3 juillet 2020, Mme Liu a été libérée, elle a constaté qu'elle avait été licenciée de son poste et qu'elle avait perdu ses 22 années d'ancienneté en tant que fonctionnaire. En conséquence, elle a été privée de sa pension versée par son employeur et a perdu sa sécurité sociale et son assurance médicale. Au lieu de prendre une retraite confortable, elle est dans le dénuement financier.
Le Falun Gong, aussi connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline de l'esprit et du corps basée sur le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance que le régime communiste chinois persécute depuis juillet 1999. Mme Liu a été arrêtée trois fois et a passé deux années dans un camp de travaux forcés avant sa dernière arrestation en 2010.
Mme Liu, à 56 ans, est titulaire d'une licence en génie électrique de l'Université de science et technologie de Kunming. Elle a commencé à travailler au Bureau des ressources d'eau de Honghe en 1988 et ensuite elle est devenue ingénieur certifié et fonctionnaire. Elle a rapidement été promue au poste de chef adjoint de la Division de l'énergie électrique. Elle était chargée d'établir des rapports statistiques annuels sur l'énergie électrique et, chaque année, les fonctionnaires provinciaux louaient la qualité de ses rapports.
C'est un collègue de son mari qui a rendu visite au couple en 1996 et leur avait apporté un exemplaire du Zhuan Falun, le livre principal du Falun Gong. La première fois qu'elle l'a lu, elle a été déterminée à pratiquer. Elle suivait les enseignements dans sa vie quotidienne et s'entendait bien avec sa famille et ses collègues. Elle se sentait bien aussi, physiquement et mentalement.
La plus récente arrestation
Le 3 juillet 2010, des agents du Bureau de la sécurité intérieure et du Bureau 610 de la localité ont arrêté Mme Liu, son mari et plusieurs autres pratiquants de Falun Gong. Les autorités ont saccagé leur domicile et ont confisqué une grande partie de ses biens, assez d'objets pour remplir plusieurs véhicules de police. Les 12 000 yuans que le couple avait mis de côté pour payer les frais universitaires de leur fille ont également été pris. Grâce à l'instance de son mari, celui-ci a réussi à récupérer l'argent liquide un mois plus tard afin que leur fille puisse continuer ses études. Parmi les biens confisqués, il y avait une voiture électrique, des ordinateurs, des ordinateurs portables, des livres et des dépliants de Falun Gong.
Dix ans de torture
En mars 2011, Mme Liu a été condamnée à une peine de dix ans par la cour intermédiaire de la préfecture de Honghe. Elle a fait appel du verdict, mais cela a été rejeté par la Cour suprême de la province du Yunnan.
Pendant les deux premières années à la prison pour femmes no 2 de la province du Yunnan, Mme Liu a été forcée à rester assise sur un tabouret sans bouger, et cela chaque jour de 7 heures du matin à 22 heures. Il y avait des dizaines de bosses dans le tabouret, ce qui a fini par faire se déchirer la chair des fesses et suppurer. Cette position a exercé une pression extrême sur son corps et son rythme cardiaque est devenu dangereusement élevé. Cela n'a pas empêché les gardes de la torturer. Lorsqu'ils ont essayé de lui faire prendre des médicaments pour ses blessures, elle a refusé. Les gardes ont assigné deux prisonnières pour la surveiller 24 heures sur 24. Ils ont limité son temps d'utilisation des toilettes, pour l'achat des produits de première nécessité et pour sa toilette. Elle n'était autorisée ni à passer des appels ni à recevoir la visite de sa famille.
Illustration de torture : Être assis sur un petit tabouret pendant de longues périodes exerce une pression extrême sur le corps et provoque des douleurs atroces dans le bas du corps. Les jambes enflent et la chair des fesses commence à se déchirer et à suppurer.
Mme Liu a été transférée dans le 6e quartier en août 2012. La torture de s'asseoir sur le petit tabouret a continué, parce qu'elle refusait de renoncer au Falun Gong. Elle n'était pas non plus autorisée à se lever lors des repas. Durant trois mois, elle n'a eu aucune occasion de prendre une douche ni de laver ses vêtements. Ses cheveux s'agglutinaient et ses compagnons de cellule se plaignaient de son odeur corporelle. Comme elle ne pouvait utiliser les toilettes que trois fois par jour, elle ne pouvait pas y aller quand elle en avait besoin. En conséquence, elle a développé une hyperuricémie (augmentation de l'acide urique sérique). Les gardiens, au lieu de la laisser aller aux toilettes plus souvent, l'ont obligée à prendre des médicaments pour contrôler son taux d'acide urique.
Le 7 mars 2013, elle a reçu un appel téléphonique lui annonçant que sa mère venait de décéder. Comme elle a refusé de renoncer au Falun Gong, les autorités de la prison lui ont refusé une libération sous caution pour assister aux funérailles de sa mère.
Chaque mois, elle ne pouvait acheter que pour 50 yuans de produits de première nécessité, sans compter la nourriture. La prison lui fournissait un dîner tôt le samedi et aucun petit déjeuner le dimanche. Le week-end, elle avait constamment faim. Un dimanche matin, elle s'est levée du petit tabouret et a refusé de s'asseoir. Elle a crié aux gardiens : « Désormais, je ne m'assiérai plus sur ce tabouret le dimanche. C'est mon droit humain fondamental ! » Les gardes l'ont laissée seule, voyant qu'elle était déterminée.
Mme Liu a commencé une grève de la faim à trois occasions afin de protester contre la persécution. Les gardiens lui ont mis une camisole de force pour restreindre ses mouvements. Un tube a été introduit par sa narine jusqu'à son estomac pour la nourrir de force.
Illustration de torture : Une pratiquante est attachée et gavée.
Elle a refusé de quitter sa cellule et de faire un travail non rémunéré pour la prison. Les gardiens ont ordonné à d'autres détenues de la faire sortir. Ses vêtements ont été déchirés et il y avait du sang sur ses fesses, ses jambes et ses pieds à force de l'avoir traînée sur le sol.
Illustration de torture : Les gardiens incitent les détenues à torturer une pratiquante en la traînant dans les escaliers.
Mme Liu a changé sa façon de protester. Elle a chanté des chansons du Falun Gong et a raconté aux autres détenues la raison pour laquelle la persécution est injuste. Les autorités ont riposté en punissant toutes les personnes présentes dans sa cellule, ce qui a provoqué le ressentiment de ses camarades de cellule. Elle a alors commencé à crier : « Falun Dafa est bon ! » quand elle était en dehors de sa cellule. Des centaines de personnes pouvaient ainsi l'entendre. Elle s'est battue pour ses droits. Finalement, les gardiens l'ont autorisée à rester dans sa cellule et à étudier les enseignements du Falun Gong au lieu d'aller faire du travail d'esclave. Elle a pris le temps d'écrire des lettres d'appel et a demandé à être libérée sans aucune charge. Les gardiens l'ont autorisée à utiliser les toilettes chaque fois qu'elle en avait besoin. Elle n'avait plus besoin de s'asseoir sur le petit tabouret et d'être surveillée 24 heures sur 24.
En 2014, elle a cessé de porter l'uniforme de la prison déclarant qu'elle était innocente. Deux dizaines de détenues l'ont maintenue à terre et lui ont remis l'uniforme. Elle leur a dit qu'elle l'enlèverait à la minute où elles la laisseraient partir. Une heure plus tard, les détenues ont quitté le service, et elle a enlevé l'uniforme. Les gardiens ont ordonné aux détenues de revenir pour lui remettre l'uniforme. Finalement, ils se sont fatigués et elle n'a pas eu à porter à nouveau l'uniforme.
Le lendemain, un groupe de détenues se tenait devant le pavillon de Mme Liu et l'a réprimandée. Elle leur a dit qu'elle n'avait pas peur. Dès qu'elle s'est approchée d'eux, elles se sont enfuies. Le lendemain, le même groupe de détenues est arrivé avec le sourire, la suppliant de porter l'uniforme de la prison. Elle a refusé. Les gardiens et les fonctionnaires l'ont menacée, mais en vain. Les gardiens ont donné l'ordre de garder sa fenêtre et sa porte grandes ouvertes pour la geler. Quelques jours plus tard, les détenues qui portaient des vêtements chauds sont tombées malades et ont fermé les fenêtres.
Mme Liu a mis ses vêtements habituels jusqu'au moment où les autorités de la prison les lui ont pris pendant qu'elle prenait une douche en février 2016. Ensuite, elle a alors mis l'uniforme de prisonnier à l'envers et l'a porté jusqu'au jour de sa libération.
C'est en 2015 qu'elle a décidé de commencer à faire les exercices de Falun Gong. Au tout début, quand elle a commencé, elle était effrayée à cause de l'omniprésence des caméras de surveillance. Afin d'affronter sa peur, elle a attendu jusqu'à ce que les gardiens s'arrêtent et elle a déclaré : « Je fais les exercices de Falun Gong ! » avant de commencer. Quand les gardiens ont ordonné aux détenues de l'attraper, elle s'est arrêtée et a crié : « Falun Dafa est bon, Authenticité-Bienveillance-Tolérance est bon. » Elle a répété cela quotidiennement deux fois par jour.
Lorsque les gardes faisaient l'appel, les détenues étaient censées se rassembler et s'accroupir. La personne dont le nom était appelé était censée se lever. Mme Liu se levait pendant l'appel, tandis que les 300 autres détenues s'accroupissaient. Quand son nom était appelé, elle disait : « Je veux être libérée sans charges. Je préfère mourir debout que vivre accroupie. » Pour finir, plus personne ne l'appelait pendant l'appel.
En 2015 également, les autorités ont installé une plaque de verre à côté de la porte de chaque cellule. Sous la plaque se trouvait un morceau de papier indiquant le nom de chaque personne et les crimes qu'elle avait commis. Voyant que le Falun Gong était calomnié sur le papier à côté de son nom, Mme Liu l'a déchiré. Trois semaines plus tard, les gardiens ont découvert cela et lui ont parlé. Elle leur a dit que le Falun Gong est une pratique sacrée et qu'ils ne devaient pas insulter sa croyance. Les autorités n'ont jamais remis le morceau de papier en place.
Il lui a fallu deux ans de combats quotidiens avec les gardiens et les détenues avant de pouvoir faire librement les exercices de Falun Gong, étudier et réciter les enseignements du Falun Gong, et écrire ses appels. Cela a duré jusqu'au jour où elle a été libérée en juillet 2020.
Mme Liu a écrit un total de sept motions pour reconsidérer son cas à la cour supérieure de la province du Yunnan alors qu'elle était en prison. Elle a reçu un avis de rejet des appels de la cour supérieure le 29 novembre 2016. Dans le rejet, on affirmait que son cas était particulièrement grave parce qu'elle « a délibérément fait la promotion du Falun Gong et a produit et distribué du matériel de Falun Gong à grande échelle, sachant que c'était une pratique sectaire… »
Elle a alors lancé un appel auprès de la Cour populaire suprême et du Parquet populaire suprême, expliquant comment la cour supérieure avait mal étiqueté et calomnié cette cultivation et pratique. Elle a rédigé un total de 39 appels, soit près d'un par mois. Après avoir lu ses recours, les autorités pénitentiaires ont interdit aux gardiens de lui parler, ne voulant pas qu'ils soient influencés par elle.
Traduit de l'anglais