(Minghui.org) Le tribunal du district de Chikan, dans la ville de Zhanjiang, province du Guangdong, a condamné une femme de la région à une peine de cinq ans de prison en mai 2024 pour avoir cherché à rétablir sa pension suspendue.
Mme Su Guiying, âgée de 63 ans, a été arrêtée à son domicile le 11 mai 2023 et s’est vu délivrer un mandat d’arrêt officiel par le parquet du district de Mazhang. Son dossier a ensuite été transféré au parquet du district de Chikan. Elle a été jugée par le tribunal du district de Chikan le 15 novembre 2023. Elle est probablement toujours détenue au centre de détention de la ville de Zhanjiang après sa condamnation en mai 2024.
Suspension de la pension en 2020 après avoir purgé une peine de quatre ans pour sa pratique de Falun Gong
La pension de Mme Su a été suspendue en août 2020, quelques jours après avoir purgé une peine de quatre ans de prison pour sa croyance dans le Falun Gong, une discipline de l’esprit et du corps basée sur le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance, que le régime communiste chinois persécute depuis 1999. Le motif de la suspension n’a pas été communiqué, mais le Bureau de la Sécurité sociale du district de Mazhang a probablement tenté de récupérer les prestations de retraite qui lui ont été versées pendant son incarcération.
De nombreux rapports font état de Bureaux de sécurité sociale dans toute la Chine qui ont pris des mesures similaires à l’égard d’autres pratiquants du Falun Gong, invoquant une politique interdisant aux retraités purgeant une peine d’emprisonnement de percevoir des prestations de retraite. Les personnes qui ont reçu une pension en prison sont souvent confrontées à la même situation que Mme Su, les autorités retenant leurs futures prestations pour « rembourser » les paiements déjà effectués.
Une bataille difficile pour obtenir le rétablissement de la pension
Les prestations de retraite étant des biens légitimes des retraités, Mme Su s’est rendue à de nombreuses reprises au Bureau de Sécurité sociale du district de Mazhang pour demander sa réintégration. Elle a toujours essuyé un refus et un employé l’a même mise au défi d’intenter un procès. Elle a ensuite porté plainte contre le Bureau de sécurité sociale du district de Mazhang auprès de son agence de supervision, le Bureau des ressources humaines et de la Sécurité sociale de la ville de Zhanjiang, ainsi qu’auprès du Bureau de la justice du district de Mazhang et du gouvernement du district de Mazhang. Ils lui ont fait faux bond et elle n’a eu d’autre choix que de porter plainte contre le bureau de la Sécurité sociale du district de Mazhang.
Le tribunal de la zone de développement économique de la ville de Zhanjiang a rejeté l’affaire en déclarant que Mme Su n’avait pas qualité pour intenter une action en justice. Elle a fait appel auprès de la cour intermédiaire de la ville de Zhanjiang, qui a ordonné au tribunal de la zone de développement économique d’organiser un nouveau procès.
Dans l’attente d’un nouveau procès, Mme Su a également déposé des plaintes contre le Bureau de la Sécurité sociale du district de Mazhang auprès de divers organismes provinciaux et du gouvernement central.
Représailles et arrestation en 2023
Les autorités de Zhanjiang ont pris des mesures de représailles contre Mme Su et l’ont arrêtée à son domicile le 11 mai 2023. Les douze agents qui ont procédé à l’arrestation comprenaient le chef Zhang Zhihui du poste de police de la ville de Zhiman et ses trois subordonnés (Chen Guanjing avec un badge de police 213490 et deux femmes policières), six agents auxiliaires masculins, et deux hommes en civil.
La police a fait une descente à son domicile sans présenter de mandat de perquisition. Lorsque Mme Su les a condamnés pour avoir enfreint la loi, ils lui ont montré un morceau de papier et lui ont demandé de le signer. Elle a essayé de voir s’il s’agissait bien d’un mandat de perquisition comme ils le prétendaient, mais ils l’ont repris et n’ont plus exigé sa signature. Ils l’ont ensuite accusée d’avoir refusé de signer le « mandat de perquisition ». Ils ne lui ont pas remis la liste des objets confisqués, comme l’exige la loi.
Mme Su a été emmenée au poste de police de la ville de Zhiman, puis transférée au centre de détention de la ville de Zhanjiang.
Selon une personne bien informée, la police a affirmé que l’incident suivant avait déclenché l’arrestation de Mme Su. Su Jianzhong (aucun lien de parenté), un employé du Bureau de gestion globale de la ville de Zhiman, dans le district de Mazhang d’où est originaire Mme Su, a croisé un jour quelques personnes âgées au coin d’une rue et les a vues lire la lettre d’appel de Mme Su demandant le rétablissement de sa pension. Su a déclaré avoir confisqué la lettre et l’avoir remise à la Commission des affaires politiques et juridiques du district de Mazhang (un organisme extrajudiciaire chargé de superviser la persécution du Falun Gong), qui a ensuite ordonné au poste de police de la ville de Zhiman de procéder à l’arrestation de Mme Su.
Mme Su n’était pas présente aux réunions des quelques personnes âgées et n’a jamais partagé sa lettre avec elles. Elle soupçonne qu’il s’agit d’un coup monté par la police.
Au cours de l’interrogatoire qui a suivi son arrestation, Mme Su a demandé quel était le fondement juridique de sa détention par la police. L’agent Chen s’est empressé de répondre : « utilisation d’une organisation sectaire pour saper l’application de la loi » (prétexte habituel utilisé par le régime communiste pour piéger les pratiquants de Falun Gong).
Mme Su a réfuté le fait qu’aucune loi en Chine ne criminalise le Falun Gong ou ne le qualifie de secte. En outre, son appel pour demander le rétablissement de sa pension n’a causé aucun préjudice à qui que ce soit ou à la société dans son ensemble. Elle a refusé de signer les procès-verbaux d’interrogatoire, et Chen et quelques autres agents masculins ont saisi sa main et l’ont piquée avec une aiguille afin d’apposer ses empreintes digitales sur les procès-verbaux.
Chen a admis plus tard qu’il n’avait eu d’autre choix que d’obéir à l’ordre de son supérieur. Il a dit à Mme Su : « Si je ne vous persécute pas aujourd’hui, c’est peut-être moi qui serai condamné à la prison. Mais si je vous persécute aujourd’hui, je risque d’en subir les conséquences plus tard [en tant que responsable lorsque les auteurs de crimes contre le Falun Gong devront répondre de leurs actes] ». Il a de nouveau interrogé Mme Su le 26 mai 2023 et lui a montré un mandat d’arrêt sans lui permettre de le lire ou de le signer.
L’affaire de Mme Su a ensuite été transférée au district de Chikan, qui a été désigné pour traiter toutes les affaires de Falun Gong dans la ville de Zhanjiang. Elle a été condamnée à une peine de cinq ans de prison en mai 2024, moins de quatre ans après avoir purgé une peine antérieure pour sa pratique de Falun Gong.
Torturée brutalement alors qu’elle purgeait une peine antérieure de quatre ans
Mme Su était connue dans la région comme une chef d’entreprise avisée et prospère. Toutefois, sa santé s’est dégradée au fil des ans, notamment après deux accidents qui lui ont causé de graves lésions cérébrales. Malgré les traitements, elle souffrait de complications persistantes. Chaque fois qu’il y avait du vent ou de la pluie, elle avait la tête lourde et tout son corps devenait si faible qu’elle était prête à tomber à tout moment. Ses problèmes chroniques d’estomac et d’yeux, ainsi que son intolérance au froid, n’ont fait qu’aggraver la situation.
Tous ses symptômes ont cependant disparu après qu’elle a commencé à pratiquer le Falun Gong en novembre 2017. Elle est également devenue une personne beaucoup plus attentionnée et bienveillante. Son expérience directe du Falun Gong l’a incitée à dire aux autres que cette pratique n’avait rien à voir avec la propagande haineuse du régime communiste. Elle a toutefois été arrêtée le 31 août 2016, quand quelqu’un l’a signalée pour avoir distribué des documents d’information sur le Falun Gong. Elle a ensuite été condamnée à quatre ans de prison et a subi d’horribles tortures à la prison pour femmes de la province du Guangdong. Vous trouverez les détails sur les tortures subies dans les rapports ci-dessous.
Voir aussi :
Torture acharnée d’une pratiquante de Falun Gong dans la prison pour femmes du Guangdong parce qu’elle maintient sa croyance
Une femme emprisonnée et souffrant de diabète se voit refuser l’accès à la douche et aux toilettes
Des prévenues condamnées sur de fausses accusations
Traduit de l’anglais