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Une femme du Jilin raconte ses neuf années d’incarcération et de torture en raison de sa croyance dans le Falun Gong

9 juin 2024 |   Écrit par Zhou Yeling, une pratiquante de Falun Gong dans la province du Jilin, Chine

(Minghui.org) Je m’appelle Zhou Yeling et je vis dans la ville de Songyuan, dans la province du Jilin. Quelques mois seulement après avoir commencé à pratiquer le Falun Gong à la fin du mois de mars 1997, beaucoup de mes maladies ont disparu.

Le Falun Gong s’est rapidement répandu dans tout le pays en raison de ses énormes bienfaits pour la santé et de l’élévation de la moralité. Lorsque le Parti communiste chinois (PCC) s’est rendu compte que le nombre estimé de pratiquants était supérieur à celui des membres enregistrés du Parti, Jiang Zemin, alors chef du PCC, a ordonné la persécution du Falun Gong en juillet 1999, persécution qui est toujours en cours à ce jour.

Comme j’ai refusé de renoncer à ma croyance, j’ai été condamnée à un an de travaux forcés en 2001 et à une peine de huit ans en 2015. Plus d’un an après ma sortie de prison en mai 2023, je ne me suis toujours pas complètement remise de la torture que j’ai subie en détention. Mes jambes me font constamment souffrir et j’ai du mal à marcher. Je suis encore confuse de temps en temps et ma mémoire est très faible.

Avec la protection de Maître Li, le fondateur du Falun Gong, je me suis progressivement souvenue de la torture que j’ai subie dans le camp de travail et la prison. J’écris cela pour révéler la malveillance du PCC, exhorter le monde à aider à mettre fin à la persécution et à traduire les coupables en justice.

Une période d’un an dans un camp de travail

En février 2001, j’ai emmené ma fille de 4 ans à Pékin pour faire appel en faveur du Falun Gong. Avant même d’avoir trouvé le chemin du Bureau des appels du Conseil d’État, nous avons été arrêtées et escortées jusqu’à Changchun, la capitale de la province du Jilin. Dès notre arrivée à la gare, j’ai vu la police locale, qui a également fait venir mes deux sœurs pour récupérer ma fille. J’ai ensuite été emmenée directement au camp de travaux forcés de Jiutai à Changchun. La prison pour femmes de la province du Jilin étant pleine à l’époque, les autorités ont placé les pratiquantes de Falun Gong dans le camp de travaux forcés de Jiutai, un centre de détention pour hommes.

Parce que j’ai refusé de renoncer au Falun Gong, j’ai été forcée de rester debout pendant huit heures par jour, une durée qui a été progressivement portée à vingt heures, de 3 h à minuit. La torture en position debout a duré près d’un mois. Plus tard, on m’a emmenée dans une pièce sombre. Trois gardiens m’ont administré des décharges électriques avec des matraques sur le visage, la bouche et le bas du dos. Mon visage était enflé et couvert d’ecchymoses. Il m’a fallu plus de six mois pour me rétablir. Une fois, une gardienne m’a convoquée dans son bureau et m’a infligé des coups de poing. J’ai été libérée en novembre 2001.

Huit années de torture dans la prison

J’ai été de nouveau arrêtée en 2014 pour avoir distribué des documents de Falun Gong dans la rue. La police a continué à me surveiller après que j’ai été libérée trois semaines plus tard.

Le 22 mai 2015, des agents de la Division de la sécurité intérieure du district de Ningjiang et du poste de police du village de Xincheng m'ont appréhendée. Ils m’ont emmenée au centre de détention de la ville de Songyuan. Le détenu-chef de cellule, Feng Danna, faisait souvent des arrangements pour que d’autres détenus me battent et m’agressent verbalement. Ils ont également signalé au gardien Hou Jiaxin que je faisais des exercices de Falun Gong là-bas. Hou m’a forcée à porter une entrave de 15 kg. Ma vision s’est également troublée à cause de la persécution.

Sans informer ma famille, le tribunal du district de Ningjiang m’a condamnée à huit ans de prison le 28 décembre 2015. J’ai été transférée à la prison pour femmes de la province du Jilin en juillet 2016 et détenue dans le huitième quartier.

Les gardiennes se sont arrangées pour que des meurtrières et des toxicomanes surveillent et torturent les pratiquantes de Falun Gong dans le huitième quartier. Trois anciennes pratiquantes ont essayé de me persuader de renoncer au Falun Gong. Comme je refusais d’obtempérer, elles m’ont forcée à m’asseoir sur un minuscule tabouret pour enfants de maternelle, souvent de 3 h du matin à 1 h le lendemain. Je n’avais pas le droit de bouger ou de parler lorsque j’étais assise. Parfois, je n’avais pas le droit de dormir dans mon lit. Ils ont également limité mon utilisation des toilettes à 3 ou 4 fois par jour, voire pas du tout. Après des périodes prolongées en position assise, mes jambes et mes pieds sont devenus extrêmement enflés et j’avais beaucoup de mal à marcher. Lorsqu’une équipe d’inspection externe est venue, j’ai pu bénéficier d’une courte pause dans la torture de la position assise, car les gardes ont rangé les minuscules tabourets.

Reconstitution de la torture : Assise sur un petit tabouret

En plus de la torture assise, elles m’ont également forcée à regarder des vidéos calomniant le Falun Gong, m’ont agressée verbalement, m’ont versé de l’eau froide et ont limité la nourriture qui m’était donnée. Je n’avais pas non plus le droit de prendre des douches, de téléphoner ou de rencontrer ma famille. Parfois, elles m’interdisaient de me brosser les dents le matin ou de faire la lessive.

Le 12 avril 2018, parce que j’ai refusé de répondre à l’appel, les gardiennes m’ont menotté une main et un pied à un lit. J’ai crié : « Falun Dafa est bon ; Authenticité-Bienveillance-Tolérance est bon » en signe de protestation. Elles ont pulvérisé quelque chose sur mon visage et dans mes yeux. Mes yeux n’arrêtaient pas de pleurer. Lorsque j’ai couvert mes yeux avec mes mains, elles ont pulvérisé le produit chimique sur mes mains, ce qui les a fait gonfler.

La torture a duré jusqu’au début de la soirée, avant que l’on ne me donne une pause pour aller aux toilettes. Ensuite, j’ai été transportée dans une cellule d’isolement et suspendue par les poignets. Elles ne m’ont fait descendre qu’une semaine plus tard. J’ai entamé une grève de la faim pour protester contre la torture. Elles ont mélangé des drogues inconnues à la nourriture et m’ont gavée de force. À cause de la torture, de la grève de la faim et du gavage forcé, j’ai perdu connaissance plusieurs fois et je suis devenue extrêmement faible. J’ai été ramenée en cellule le 25 mai 2018.

En juin 2019, la directrice du service, Ni Xiaohong, est partie et Qian Wei l’a remplacée.

Parce que la pratiquante Mme Che Pingping a été torturée à l’isolement en septembre 2019, j’ai organisé une grève de la faim pour protester contre la persécution. Qian a ordonné aux gardiennes de me transporter à l’hôpital pour me gaver. J’ai crié pour protester et les détenues m’ont battue et m’ont couvert la bouche. La détenue Liu Pingping m’a pincée le cou et le corps. Pendant mon hospitalisation, elles ont placé un lit de mort à côté du lit d’hôpital, m’avertissant qu’elles pourraient m’y attacher à tout moment.

Elles m’ont à nouveau menottée au lit au début du mois de juillet 2020 lorsque j’ai refusé de répondre à l’appel. J’ai fait une grève de la faim pendant une semaine pour protester.

À la mi-juillet 2020, la directrice de la prison, An Hongyu, a fait équipe avec Qian et une autre gardienne, Zhang Yishu, pour réclamer une campagne de transformation visant à faire renoncer les pratiquants inébranlables à leur croyance. Le trio a mis au point le plan de torture, y compris la privation de sommeil, s’asseoir sur de petits tabourets sans bouger, infliger des coups, donner des coups de pied, piétiner, pincer, verser de l’eau sale sur nous, arracher les cheveux et frapper nos têtes contre le mur. Les cris des pratiquantes pendant la torture ont été entendus à tous les étages du bâtiment.

Dans la salle 106 du premier étage, les détenues Wang Shuwen, Wang Kuo, Han Limei, Pan Yuehui et Song Jun m’ont ordonné de m’asseoir sur le petit tabouret toute la journée. Lorsque j’ai refusé d’obtempérer, elles m’ont plaquée contre le sol et m’ont battue. Elles m’ont également pincé l’intérieur des cuisses, les seins et l’intérieur des bras. Elles ne me permettaient pas de fermer les yeux, sinon elles m’aspergeaient d’eau poivrée. Elles m’ont versé de l’eau à l’ail, des désinfectants ou de l’eau poivrée. La nuit, elles m’empêchaient de dormir. Les détenues Han et Pan ont ramassé des insectes et les ont mis dans mes vêtements. Wang Shuwen m’a bourré la bouche avec du papier sale récupéré dans la poubelle. Mon corps était couvert de blessures et d’ecchymoses.

Fin novembre 2020, les détenues Wang Kuo, Pan et Song m’ont torturée tous les jours. Elles m’ont portée jusqu’à la salle de bains et m’ont versé de l’eau froide. Elles m’ont battue comme une folle, m’ont arraché les cheveux et m’ont frappé la tête contre le mur. Mes oreilles bourdonnaient. Par conséquent, onze de mes dents se sont fissurées. Elles m’ont couvert la bouche pour m’empêcher de crier et ont continué à me verser de l’eau froide. Mes vêtements étaient trempés. Il faisait si froid que je ne pouvais pas respirer. J’étais dans un état délirant et j’ai failli perdre la raison.

Lorsque la gardienne de service est venue le lendemain matin pour inspecter la cellule, j’ai essayé de lui signaler les mauvais traitements. Les détenues m’ont arrêtée à la porte. J’ai appelé la gardienne, mais elle s’est retournée sans me répondre. Les détenues étaient contrariées par mes actions. Elles ont enlevé mes vêtements de dessus, m’ont versé de l’eau glacée et ont ouvert la fenêtre pour laisser le vent froid souffler sur moi alors que mon corps était encore mouillé. Je tremblais de manière incontrôlée et ne pouvais pas prononcer un mot. Ma tête s’est engourdie à cause du froid.

Un matin, je suis sortie de la cellule en courant, alors que les détenues ne regardaient pas, et je me suis plainte des mauvais traitements auprès de la gardienne de service. La gardienne a baissé la tête et est restée silencieuse. En m’entendant parler, la détenue Wang Kuo s’est précipitée sur moi, m’a ramenée dans la cellule et m’a sauvagement battue.

Comme les autorités de la prison fermaient les yeux sur la torture infligée par les détenues aux pratiquantes de Falun Gong, il est arrivé de temps en temps que certaines pratiquantes soient torturées à mort. Mme Fu Guihua était l’une d’entre elles, qui est décédée en juillet 2021. J’ai tenté d’obtenir justice pour elle auprès de la directrice de l’unité Qian, mais en vain.

La prison a découvert en janvier 2022 que les habitants du bâtiment situé en face du nôtre pouvaient voir à travers les fenêtres les détenues qui torturaient les pratiquantes ici. Pour dissimuler le crime, les gardiennes ont recouvert les fenêtres avec du papier. Nous ne pouvions plus voir le monde extérieur. J’avais l’impression que tout le bâtiment était aussi horrible que l’enfer. En outre, ma santé s’est détériorée davantage. Ma vision était floue et j’avais parfois du mal à ouvrir les yeux. Mes membres étaient engourdis et mon corps souffrait constamment. J’ai également souffert d’une dépression mentale qui a entraîné une baisse drastique de ma mémoire. Tous ces problèmes se sont poursuivis même après ma libération en avril 2023 et je ne me suis toujours pas rétablie à ce jour.

Voir aussi :

Exposer les tortures subies par les pratiquantes de Falun Gong emprisonnées à la prison pour femmes de la province du Jilin

La prison pour femmes du Jilin continue de persécuter les pratiquantes de Falun Gong

La persécution des pratiquantes de Falun Gong détenues à la prison pour femmes du Jilin

La prison pour femmes de Changchun incite les détenues à torturer les pratiquantes de Falun Gong

Comment les gardiens de la prison pour femmes de la province du Jilin torturent les pratiquantes de Falun Gong

Des pratiquantes de Falun Gong torturées dans la prison pour femmes de la province du Jilin

Confinées dans de petites cellules à la prison pour femmes de la province du Jilin

Traduit de l’anglais