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Une femme du Shandong jugée pour sa croyance raconte son arrestation illégale et réfute les preuves douteuses retenues contre elle

27 août 2024 |   Écrit par un correspondant de Minghui dans la province du Shandong, Chine

(Minghui.org) Une habitante de la ville de Tai’an, province du Shandong, âgée de 58 ans, a été jugée le 6 août 2024 pour sa croyance dans le Falun Gong, une discipline de l’esprit et du corps basée sur le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance, que le régime communiste chinois persécute depuis 1999. L’avocat de Mme Fu Yanli a plaidé non coupable pour elle.

Mme Fu, ancien médecin du 14e Bureau du ministère des chemins de fer à Tai’an, a été licenciée pour ne pas avoir renoncé au Falun Gong et s’est vu retirer ses droits à la retraite. Elle gagnait sa vie en louant sa propriété et en gérant un magasin de vêtements. Sa dernière arrestation a eu lieu le 26 octobre 2023 par des agents de la Division de la sécurité intérieure du district de Daiyue. Le 15 mars 2024, le parquet du district de Daiyue l’a inculpée et a porté l’affaire devant le tribunal du district de Daiyue.

Lorsque Mme Fu s’est présentée au tribunal, le 6 août 2024, vers 9 h 30, après près de dix mois de détention, elle était émaciée et très faible, incapable de marcher seule. Lorsqu’elle s’est assise, l’huissier ne l’a pas suffisamment soutenue et elle s’est effondrée sur la chaise. Le juge lui a demandé comment elle se sentait. Elle a répondu qu’elle se sentait très faible, étourdie et nauséeuse.

L’autodéfense de Mme Fu

Le juge a d’abord demandé à Mme Fu de décrire son arrestation. Elle a dit que quelqu’un l’avait abordée dans l’ascenseur de son immeuble le 26 octobre 2023, alors qu’elle rentrait chez elle après s’être fait couper les cheveux. Il lui a demandé si elle était Fu Yanli. Après qu’elle a répondu « oui », il l’a poussée contre la paroi de l’ascenseur. Dix autres agents en civil sont arrivés et sont restés silencieux lorsqu’elle leur a demandé qui ils étaient.

« Savez-vous que votre imprimante et votre ordinateur ont été saisis à votre domicile ? Avez-vous reçu une liste des objets confisqués ? », lui a demandé le juge.

Mme Fu a répondu qu’elle n’avait aucune idée des objets confisqués à son domicile, car elle a été transportée dans une voiture blanche après son arrestation et qu’elle n’était pas présente lors de la perquisition. La police ne lui a jamais fourni de liste des objets confisqués. Elle a ajouté que son téléphone portable, la voiture familiale et la clé de la voiture ont également été saisis. Elle ne sait pas ce que la police a fait à son téléphone portable ou à sa voiture ni ce qui a été utilisé comme preuve à charge contre elle.

Le juge lui a ensuite demandé d’expliquer pourquoi elle pratiquait le Falun Gong. Elle a raconté qu’elle avait développé une grave maladie des reins vers 1990. Elle était allergique aux antibiotiques et le médecin n’avait rien à lui prescrire. Il se trouve que le qigong est devenu populaire à cette époque et que de nombreuses personnes ont vu leur santé s’améliorer en pratiquant le qigong. Le président de l’hôpital associé à son lieu de travail lui a recommandé de pratiquer le Falun Gong. Elle l’a essayé et l’a trouvé très bon. Elle le pratique depuis lors et sa santé s’est effectivement rétablie.

Lorsqu’on lui a demandé si elle avait quelque chose à ajouter, Mme Fu a dit qu’aucune loi ne criminalise le Falun Gong ou ne le qualifie de secte en Chine. Le Falun Gong n’est pas non plus mentionné dans la liste des quatorze sectes publiée par le Bureau de la sécurité publique en 2000.

Défense de l’avocat

L’avocat de Mme Fu a dit que l’Administration générale de la presse et de la publication avait publié l’annonce 50 le 1er mars 2011, abrogeant deux avis interdisant la publication de livres sur le Falun Gong. Il était donc tout à fait légal pour Mme Fu de posséder ou de distribuer des publications sur le Falun Gong et elle ne devrait pas être poursuivie pour cela.

L’avocat a également souligné plusieurs points concernant les preuves utilisées contre sa cliente.

La première concernait les témoignages de deux pratiquantes de Falun Gong, Mme Wang Range et Mme Cheng Guifeng, qui ont été arrêtées en 2020 et 2021, respectivement, pour avoir distribué des calendriers portant des informations sur le Falun Gong. Mme Wang a été libérée après trois mois de détention et Mme Cheng a été condamnée à six mois de prison avec un an de mise à l’épreuve en mai 2022. Le procureur chargé de l’affaire de Mme Fu a affirmé que tant Mme Wang que Mme Cheng, ainsi que leurs enfants, ont témoigné que les calendriers qu’elles avaient distribués avaient été fournis par Mme Fu.

L’avocat de Mme Fu a dit qu’aucun des témoins ne s’était présenté au tribunal pour accepter un contre-interrogatoire, et que la police ou le procureur n’avaient pas vérifié les témoignages auprès d’eux. Comme il est de notoriété publique que la police a fabriqué des procès-verbaux d’interrogatoire pour piéger les pratiquants de Falun Gong (y compris dans le cas de Mme Fu elle-même), ces récits non vérifiés ne pouvaient pas être utilisés comme preuves valables à charge. D’autre part, si les calendriers ont bien été fournis par Mme Fu, pourquoi la police ne l’a-t-elle pas arrêtée à l’époque, alors qu’elle a attendu trois ans pour déposer une plainte contre elle ?

Le procureur a ensuite présenté le témoignage d’un livreur, qui se souvient qu’une femme d’une cinquantaine d’années s’est présentée à son magasin à deux reprises pour récupérer deux cartons de papier à copier. Le numéro de plaque d’immatriculation relevé par le livreur était le même que celui de Mme Fu.

Mme Fu a répondu qu’il était tout à fait normal qu’elle achète du papier à copier. Elle se demande ce qui a poussé le livreur à relever sa plaque d’immatriculation. Son avocat a ajouté que le papier à copier n’est pas un produit illégal et que tout le monde peut l’acheter. En outre, le livreur n’a pas pu confirmer que c’était bien Mme Fu qui était allée chercher le papier et que c’était peut-être sa famille qui conduisait sa voiture et qui était allée chercher le papier.

Le procureur a montré plusieurs images prises de nuit il y a trois ans avec de très faibles résolutions, affirmant qu’elles enregistraient Mme Fu en train de distribuer les documents. L’avocat de Mme Fu a dit que les vidéos étaient très floues et ne permettaient pas d’identifier clairement la personne enregistrée. Il a également dit que si les calendriers avaient effectivement été distribués par sa cliente, la police aurait dû pouvoir en extraire ses empreintes digitales, mais qu’aucune information de ce type n’avait jamais été fournie.

Le procureur a accusé Mme Fu de ne pas avoir signé les procès-verbaux d’interrogatoire ou la liste des objets confisqués. Mme Fu a précisé que la police ne lui avait jamais montré la liste. La raison pour laquelle elle n’a pas signé les procès-verbaux d’interrogatoire est que les informations écrites par la police ne correspondaient pas à ce qu’elle avait dit et que, bien entendu, elle ne pouvait pas les signer.

En fin de compte, l’avocat de Mme Fu a souligné que le procureur avait accusé sa cliente d’avoir « sapé l’application de la loi avec une organisation sectaire », le prétexte habituel utilisé par les tribunaux chinois pour criminaliser les pratiquants de Falun Gong, mais qu’il n’avait pas démontré en quoi Mme Fu avait sapé l’application de la loi et pour quel motif. En outre, le procureur n’a pas été en mesure de démontrer quel préjudice Mme Fu aurait pu causer à un individu ou à la société dans son ensemble en pratiquant le Falun Gong. De tels citoyens respectueux de la loi ne devraient pas être poursuivis simplement pour avoir pratiqué leur croyance afin d’être une bonne personne et de rester en forme. L’avocat a demandé au juge d’acquitter Mme Fu.

Le juge a ajourné l’audience à 12 h 30 sans annoncer de verdict.

Voir aussi :

Détention d’une ancienne employée du Bureau des chemins de fer pour sa pratique du Falun Gong, la voiture familiale est confisquée

Tai’an, province du Shandong : Au moins 11 pratiquants de Falun Gong harcelés en deux mois

Traduit de l’anglais