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Washington Post : la Chine arrête 35 étrangers dans le cadre de la répression du Falun Gong

BEIJING, le 20 novembre – La police chinoise a détenu environ 35 étrangers qui ont déroulé une banderole sur la place Tiananmen aujourd’hui pour protester contre la violente répression du gouvernement à l’encontre du mouvement spirituel Falun Gong interdit. La police a donné des coups de pieds et frappé à plusieurs reprises au moins un pratiquant après l’avoir emmené de force dans un fourgon.

Les manifestants, dont des Américains, des Européens, des Australiens et d’autres, ont joué les touristes tournant en rond sur la place avant de se rassembler et de réciter un mantra du Falun Gong. Quelques uns ont levé une grande banderole jaune où on lisait les mots « Vérité, Bienveillance, Tolérance », le slogan du Falun Gong, tandis que d’autres étaient assis en position de lotus, les yeux fermés et les mains jointes comme en prière.

Malgré les fréquentes critiques internationales sur le dossier des Droits de l’Homme en Chine, les étrangers ont rarement tenté d’organiser des protestations sur le sol chinois, encore moins à Tiananmen, le cœur politique de la nation chinoise. Il y a eu de semblables protestations par des membres chinois du Falun Gong de façon presque quotidienne il y a moins d’un an, mais une campagne étatique de torture et d’intimidation a rendu de telles démonstrations particulièrement rares.

Quelques secondes après que les étrangers aient convergé, des fourgons de la police ont entouré le groupe et des officiers ont commencé à les forcer à monter à bord, traînant plusieurs d’entre eux sur la chaussée et en soulevant d’autres brutalement du sol. Trois officiers ont pourchassé et plaqué un manifestant qui s’échappait librement et courait vers une foule de spectateurs chinois en criant « Falun Gong est bon ! »

Au moins un policier a donné des coups de poings à un manifestant à plusieurs reprises dans son dos pendant qu’il le poussait de force vers un fourgon et on a pu voir qu’il continuait à le rouer de coups et de coups de pieds avant que le fourgon s’en aille.

Mais les policiers ont utilisé moins de force qu’ils ne l’ont fait contre les membres chinois […], s’abstenant d’utiliser leurs bâtons par exemple.

La Chine a proscrit le Falun Gong comme une « [terme calomnieux du gouvernement de Jiang Zemin omis] » en 1999, après que des milliers d’adhérents aient stupéfait les dirigeants par une protestation massive devant le siège du [nom du parti omis]. […]. Falun Gong dit que plus de 50'000 croyants ont été envoyés dans des prisons, dans des camps de travail et dans des hôpitaux psychiatriques, environ 300 sont morts en détention.

« Nous sommes ici pour faire appel au nom des dizaines de milliers de personnes innocentes qui subissent l’emprisonnement, la torture ou même la mort aux mains de leur propre gouvernement en Chine, » a dit une déclaration des manifestants issue de l’organisation du Falun Gong basée aux Etats-Unis. « Et nous sommes ici pour faire appel aux dirigeants de la Chine et chercher un terme à la violence et à la terreur qu’ils ont engagé contre le Falun Gong depuis deux ans et demie. »

Les médias de Chine travaillant pour l’état ont dit que les manifestants avaient reçu l’ordre de quitter le pays, mais on ne savait pas s’ils restaient détenus par la police cette nuit.

« Les départements concernés ont donné aux 35 étrangers qui ont violé la loi chinoise un avertissement pour perturbation de l’ordre public, et les ont traités selon la loi en leur ordonnant de quitter le pays à un moment précis, » a dit la radio d’état.

On ne sait pas clairement quel impact, s’il y en a un, la protestation pourrait avoir sur le public chinois, qui s’est largement tourné contre le Falun Gong depuis que cinq prétendus membres se sont immolés sur la place Tiananmen en janvier. Le gouvernement a essayé de faire passer le Falun Gong pour une organisation ayant des liens avec les ennemis de la Chine en occident, et il pourrait utiliser la protestation pour revenir sur ce point.

Certains badauds chinois sur la place Tiananmen aujourd’hui ont crié : « Frappez-les ! » comme la police traînait les manifestants. D’autres ont exprimé leur étonnement. « Les étrangers croient aussi au Falun Gong ? » a demandé quelqu’un.

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http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/articles/A58627-2001Nov20.html