"Utiliserla raison pour prouver la Loi, utiliser la sagesse pour expliquer clairement lavraie image, utiliser la compassion pour que la Loi soit immensément répandueet pour donner le salut aux gens de ce monde" (Rationalité)


Lesdirectives illégales et les actions du Président chinois Jiang Zemin

FalunDafa En Quatre Parties,  Volume 2, 2001

Par Michael Pearson-Smith, Ph.D.

Pour les Occidentaux, la Chine apparaît souvent comme une entitémonolithique qui se traîne en obéissant à l’élite dirigeante et cette imagen’est habituellement pas fausse étant donné que la Chine se comporte plus endictature qu’en démocratie. Ainsi, il

serait pardonnable de penser que le gouvernement chinois n’a qu’uneopinion tranchée sur le cas du Falun Gong. Mais la vérité est que, tel que l’anoté le Far Eastern Economic review (6 nov. 2000), le président Jiang Zemin estpersonnellement à l’origine de l’interdiction, les autres membres de la classedirigeante paraissant plus modérés dans leurs intentions, ne voyant pasl’interdiction comme la meilleure solution pour les intérêts de la nation.  Au cours des derniers mois, à travers lesévénements liés au Falun Gong, nous avons commencé à voir des signes dedésaccord dans leurs rangs

Le Président Jiang Zeminperçoit le Falun Gong comme une "menace "

Historiquement, nous avons vu que des dirigeants non élus par le peuplesont typiquement très nerveux à propos de tout ce qui pourrait menacer leurpouvoir. Une enquête du Parti Communiste au début de 1999 révéla que le nombrede pratiquants du Falun Gong avait augmenté entre 70 et 100 millions.[1] Lefait de voir un si grand nombre impliqué dans quelque chose qui allait au-delàdes limites de l’idéologie du gouvernement -­ quelque chose qui prônait lelibre arbitre et visait à élever l’esprit de

chaque individu ­- représentait un anathème envers le Président deChine, Jiang Zemin. Par conséquent, après quelques mois de préparation, ildécida de lancer sa campagne de persécution et de diffamation contre le FalunGong, au printemps 1999.

Le meilleur allié du Président Jiang Zemin était Luo Gan, à la tête duComité National de la Loi et de la Politique. Largement perçu comme unopportuniste politique, Luo pensa qu’il pourrait renforcer sa position dans lahiérarchie dirigeante en soutenant

les sentiments anti- Falun Gong du Président. Tous deux furent aidés etsoutenus par le beau-frère de Luo, He Zuoxiu, de l’Académie des Sciences deChine. Sous les auspices du Collège de l’Education de Tianjin, He publia unarticle trompeur sur

le Falun Gong dans le magazine Science et Technologie pour la Jeunesse.Quand un groupe de pratiquants approcha le magazine pour discuter certainsthèmes abordés dans l’article, la police arrêta 45 d’entre eux et dispersa lereste.

Une des tactiques de base contre le Falun Gong était d’accuser LiHongzhi, fondateur de la méthode, de vouloir prendre la place du gouvernement.Ils voyaient aussi chaque pratiquant comme un membre d’une immense organisationsecrète aux intentions politiques précises. Toutefois, ce qui est actuellementconnu de la façon de communiquer et d’agir des pratiquants du Falun Gong nousraconte une autre histoire. Par exemple, la manifestation publique de 10 000pratiquants devant la forteresse

de Zhongnanhai était une réaction spontanée devant l’injustice. Leurintention était de corriger les informations fallacieuses répandues parl’article de Zuoxiu et faire appel auprès du Gouvernement pour la libérationdes 45 prisonniers arrêtés par le Bureau de la Sécurité Publique de Tianjin,puisque le gouvernement de Tianjin prétendait avoir uniquement suivi lesordres.

Si le Falun Gong avait véritablement constitué un mouvementrévolutionnaire organisé, il est évident qu’avec plus de 70 millionsd’adhérents ils auraient pu mettre suffisamment de monde dans les rues pouraccomplir une révolution. De tels événements sont intervenus dans différentesparties du monde au cours des vingt dernières années; plus récemment en Serbieavec le renversement du Président Milosevic. D’une manière significative, celan’arriva pas à Beijing. L’unique objectif des 10 000 manifestants était d’enappeler à la justice. De plus, leur venue à Zhongnanhai était spontanée. De lamême manière que les fans de John Lennon qui sortirent spontanément,probablement suite au bouche à oreille et se rassemblèrent à Central Park peuaprès qu’il fut assassiné en 1980, ainsi les pratiquants se rassemblèrent àZhongnanhai, les uns après les autres, individuellement motivés dans leur désirde justice. Le Premier Ministre lui-même sortit du bâtiment, avec une attitudeconciliante. Les 45 prisonniers furent relâchés et tous les pratiquantssatisfaits se dispersèrent.[2]

Il est également bon de noter que les pratiquants de Falun Gongs’efforcent de vivre en accord avec les principes de Zhen/Shan/Ren, qui peutêtre traduit par Vérité/Compassion/Tolérance. Ils luttent pour améliorer leurcaractère en renonçant à

de nombreux «attachements», tels que le désir pour d’excessivesrichesses matérielles, course au pouvoir et des émotions négatives tellesqu’avidité, peur, jalousie. De plus, nous avons pu constater que dans sesécrits, le fondateur Li Hongzhi recommande aux disciples de ne pas s’investirdans la politique. Dès lors il devient clair que le rassemblement deZhongnanhai n’était qu’un paisible appel aux droits de l’homme qui n’impliquaitaucune forme de menace pour le Président Jiang Zemin et le Gouvernementchinois.

Au moment de l’incident de Zhongnanhai du 25 avril 1999, le PremierMinistre Zhu Rongji prit la défense d’une solution pacifique à la crise.[5]Pendant la première réunion du Comité Politburo concernant l’incident deZhongnanhai, le Premier

Ministre Zhu suggéra: «Laissons-les simplement pratiquer». Il estrapporté que Jiang Zemin lui répondit sur un ton acide: «Vous avez tort! Vousn’êtes qu’un imbécile! Le Falun Gong détruira le Parti et la Nation![6]

Et ainsi, absolument convaincu que le Falun Gong était une menace pourle régime communiste chinois, le Président Jiang Zemin devait lâcher unebrutale répression quelques mois plus tard, en juin 1999. Le 2 novembre 1999,le Washington Post écrivait: «Quand [les dirigeants communistes chinois] setrouvèrent sans loi prévue pour persécuter un groupe  de méditation pacifique, le Parti forgea de nouvelles lois.Maintenant celles-ci seront appliquées, -- d’une manière rétroactive, biensûr... ­

Comparé à ces procédés, Staline témoignait d’une scrupuleuseobservation des droits civils».

Sans aucun doute conscient de la précarité de sa position et de sasécurité, le Premier ministre Zhu resta silencieux sur les événements pendantune année et demie, jusqu’à ce que récemment il s’exprime à nouveau contre letraitement impitoyable infligé aux pratiquants de Falun Gong. Le Vice-PrésidentHu Jintao et d’autres personnalités influentes dans le Gouvernement comme LiRuihuan, Wei Jianying et le retraité Qiao Shi se signalèrent aussi pour leuropposition grandissante face à l’interdiction.[7]

A l’Assemblée plénière du 15e Comité Central du Parti CommunisteChinois, le 9 au 11 octobre 2000, les nominations du Président Jiang Zemin,désignant Zeng Qinhong comme membre du Politburo et Chen Zhili comme Secrétairefurent contestées. C’était la première fois dans l’histoire du régimecommuniste chinois que les nominations d’un président étaient refusées par leComité Central.[7] Beaucoup d’observateurs pensent que ce manque de supportsans précédent à l’intérieur même des membres du Parti Communiste reflète lemécontentement croissant face aux méthodes du Président Jiang Zemin, concernantle Falun Gong, parmi d’autres sujets.

La répression du PrésidentJiang Zemin contre la Chine elle-même

Depuis que l’interdiction a été lâchée en été 1999, des dizaines demilliers de pratiquants ont été détenus et envoyés dans des camps de travailpour être «rééduqués» sans aucun procès; quelques milliers d’autres ont étébattus brutalement ou torturés pendant leur détention; d’autres centaines depersonnes intelligentes et en bonne santé ont été internés dans des institutionspsychiatriques, où on leur injecta à de nombreuses reprises des droguesendommageant leur système nerveux.

De nombreux pratiquants importants ont été jugés à des procèsspectaculaires au cours desquels ils ont été condamnés à des peines de prisonpouvant aller jusqu’à 18 ans de prison. Ces grands procès étaient destinés àservir d'exemples aux pratiquants occupant des positions élevées, tels queles  fonctionnaires du domaine public,les professeurs d’université, les officiers dans l’armée, etc. En janvierdernier, Yu Chanxin, un général de l’Armée de l’Air de 74 ans, fut condamné à17 ans de prison par un tribunal militaire. Jugé pour «avoir utilisé une sectepour détruire la bonne marche de la loi», et une «direction illégale», on pensequ’il a surtout servi à provoquer la crainte parmi la population. Après tout,si cet éminent et respecté patriote hautement gradé pouvait facilement se fairejeter en prison à cause de son affiliation avec le Falun Gong, dans quel étatde fragilité la situation du citoyen moyen pouvait-elle se trouver?

Pendant ces procès, les accusés sont privés d’une représentation légaleadéquate, et dans de nombreux cas, leurs familles et leurs amis ne sont mêmepas autorisés à y assister. Un habitant de Beijing, Liang Jiantian, a étérécemment condamné à la prison à vie pour avoir imprimé et vendu despublications de Falun Dafa. L’agence de presse officielle Xinhua décrivitl’accusation en termes de «fabrication de matériel obscène et commerceillégal».[9]

La guerre de Jiang Zemin contre le Falun Dafa a évolué rapidement enune guerre contre la Chine elle-même, alors que l’abus de pouvoir sansscrupules se répand dans tous les aspects de la vie sociale et économique dupays. Face aux vrais aspects de la

situation, ceci est inévitable. En 1999, des dizaines de millions depersonnes pratiquaient le Falun Dafa -- peut-être plus que la totalité desmembres du Parti Communiste Chinois lui-même. Non limités par la classesociale, l’appartenance ethnique, le métier ou la situation géographique, lespratiquants venaient de toutes les couches de la société et de tout le pays.Médecins, chauffeurs de taxis, fonctionnaires du gouvernement, militaires,ouvriers d’usine, fermiers, professeurs d’université, étudiants, retraités ­-  tous étaient attirés par le Falun Dafa.

De plus, le Falun Dafa est profondément ancré dans la culturetraditionnelle chinoise, et ses pratiquants ne peuvent êtres séparés ou isolésde l’ensemble du peuple chinois. Par conséquent, en lançant une guerre contreles pratiquants de Falun Dafa, le président Jiang Zemin est en fait, en trainde lancer une guerre contre le peuple et la nation chinoise. [Note del’éditeur: Pour une compréhension de l’étendue de la persécution sur lespratiquants de Falun Dafa et ses effets sur l’ensemble de la société

chinoise, prière de se référer à l’article «Un sombre chapitre àl’histoire de Chine», dans ce numéro]

Les actions de Jiang Zeminsont une violation à la Constitution de Chine

Le Président Jiang Zemin et Luo Gan étaient quelque peu surpris parl’apparent échec des mesures draconiennes destinées à affaiblir ladétermination des pratiquants. En raison du manque d’enthousiasme de sescollègues du Gouvernement, le Président s’embarqua dans une croisadepersonnelle, écrivant lui-même à tous les membres du Comité, faisant placer degrands posters anti-Falun Gong dans chaque quartier général du Gouvernement etdéclarant constamment que le Falun Gong était «une menace pour la Nation et leParti». Il est important de noter que de nombreux membres du Parti eux-mêmesétaient pratiquants de Falun Dafa. Et bien qu’ils fussent capables de conserverséparément les deux parties de leur vie sans difficulté apparente, cettesituation était totalement inacceptable pour le Président. Toutefois, interdireaux membres du Parti de pratiquer le Falun Gong et leur refuser le droit defaire appel en cas d’injustice du Gouvernement est directement opposé avec lesarticles de la Constitution, qui stipule que seul le Congrès National du Peupleet son Comité peut élaborer, modifier ou interpréter la loi.

En octobre 1999, trois mois après le début de la répression etlongtemps après que les directives illégales de Jiang Zemin soient livrées auxemployés du Gouvernement pour leur mise en application, le Congrès du Peupleadopta une " décision " pour justifier la répression. Toutefois, celane changeait rien au fait que de nombreuses «interdictions» (tel que le droitde manifester en faveur du Falun Gong) délivrées par le Ministère Public de la Sécuritéle jour du 22 juillet 1999 étaient toujours contraires à la Constitutionchinoise.[10]

Amnistie Internationale cite un article de presse de l’agence Xinhuaparu le 22 juillet 1999,  indiquant quele Comité Central du Parti Communiste avait émis une circulaire interdisant auxmembres du Parti de participer à toute activité liée au Falun Dafa. La

circulaire recommandait aux membres du Parti «une coupure idéologiquesaine» du Falun Gong. Elle mettait aussi en garde ceux qui avaient «commis desérieuses erreurs, auxquels il sera donné un châtiment disciplinaire», et que«ceux qui refusent de corriger leurs erreurs...seront expulsés du Parti».[11]

Il est significatif de voir que la résolution imposée en octobre par leCongrès du Peuple traitait de «sectes nocives», mais que le Falun Gong n’yétait pas nommé. Le Bureau de la Sécurité Publique n’avait dès lors aucun droitlégal de définir arbitrairement la nature du Falun Gong basée sur lesinstructions du Président. Pas plus qu’il ne pouvait légalement utliser cetterésolution pour provoquer de sérieuses entorses aux droits de l’homme. Detelles entorses sont également contraires à de nombreux traités internationauxdont la Chine est signataire.

Si l’on met de côté les efforts de Jiang et Luo Gan et en excluant lesprovinces de Shandong et de Liaoning, la persécution du Falun Gong a trouvé peud’appui dans l’ensemble de la population ou parmi les fonctionnairesprovinciaux. Les provinces

du Sud, telle que Guandong et son Gouverneur, Li Changchun, se sontmontré particulièrement peu d’enthousiastes à tourmenter des gens qu’ilsconsidèrent comme de bons citoyens. En conséquence, Jiang Zemin entreprit unetournée dans le Sud en février 2000, afin d’instruire personnellement lesfonctionnaires locaux et les inciter à entreprendre la persécution. Sous unetelle pression, la Province finit par se rallier à ce profil et à contre-cœurse mit à obéir aux incitations à la persécution.

Conclusion

La persécution du Falun Gong par Jiang Zemin est une tragédie actuelle,non seulement pour les pratiquants, mais pour la nation entière. Nous pouvonsuniquement spéculer sur les raisons qui poussent un chef d’état à déclarer uneguerre sans merci

aux plus exemplaires de ses citoyens. Nous avons noté précédemment quele simple nombre des pratiquants a pu intimider de nombreux membres duGouvernement, qui ont lancé la persécution sur ce qu’ils croyaient à tort êtreune menace pour leur pouvoir. Une autre possibilité est que Jiang Zemin utilisele Falun Gong comme Hitler utilisait les Juifs ­- comme boucs émissaires detout ce qui ne va pas dans la société. Est-ce qu’Hitler aurait pu accéder aupouvoir, le consolider et  le maintenirsans

faire de la population juive un ennemi démoniaque aux yeux du peupleallemand?

De plus, il est tout à fait possible que les luttes politiques internesau sein du Gouvernement communiste, associées aux batailles idéologiques sur lavaleur de l’occidentalisation et aux réformes économiques aient joué un rôledans la persécution du Falun Dafa. Nous ne le saurons peut-être jamais, tantles imbrications internes des régimes communistes sont typiquement tenuessecrètes. Mais nous savons au moins ceci: le coût de cette persécution, entermes de revenus perdus et de ressources gaspillées et en termes de famillesbrisées: emplois perdus, cœurs brisés, dommages physiques et pertes de vieshumaines, a été énorme et catastrophique.

Toute spéculation sur la manière de juger un événement par les futurshistoriens est aléatoire: nous savons que l’histoire est habituellement écritepar les descendants des vainqueurs. Pourtant, aussi longtemps que la vertuexiste dans le cœur des gens, nous pouvons être assurés que tôt ou tard, lestyrans seront équitablement jugés et condamnés. Un jour peut-être, la guerre duPrésident Jiang Zemin contre le Falun Gong sera vue de la même manière que nousconsidérons maintenant les actions de

Néron contre cet autre groupe de chercheurs spirituels pacifistes qui«tendaient l’autre joue»­ les premiers Chrétiens.

Michael Pearson-Smith a reçu son B.A Hon. de l'Université de Sheffielden Angleterre et  sa MA, PhD del'Université de McMasters, Hamilton, Ontario, Canada. Pendant la dernière annéeet demie, il a travaillé pour la presse scientifique - Un éditeur pourl’éducation.  Le Dr Pearson-Smith vithabituellement à Melbourne, Australie.

1.Programme TV de Shanghai (1998) intitulé "Le Falun Gong a denombreux pratiquants", reportage par Shao Zhihua et Shen

Zhenyu.

2.Central Daily 26/04/99

3.Le Maire Robert C. Lanier Houston Texas USA proclamant Mr Li HongzhiCitoyen d’honneur et Ambassadeur de Bonne

volonté; Déclaration du jour de Li Hongzhi 12/10/96

4. Un témoignage fait par un policier de Chine continentale. 6/11/00

http://clearwisdom.net/eng/2000/Nov/11/EWA111100_1.html

5.Far Eastern Economic Review

6.Information donnée par un membre anonyme du Parti Communiste,Clearwisdom.net 14/09/00

7.Epoch Times, 25/10/00

8.October 24th, 2000, Epoch Times News Agency

9.Xinhua News Agency, 2/11/00

10.Amnesty International 23/00

11.Xinhua News Agency, Beijing, 22nd July 1999. Citéin Amnesty International index ASA 17

http://span>clearwisdom.net/eng/2001/Feb/15/VSF021501_1.html