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Cyberpresse (La Presse) : Des adeptes montréalais du Falun Gong intente une poursuite en diffamation

Des adeptes montréalais du Falun Gong intente une poursuite en diffamation


Silivia Galipeau
La Presse

Le samedi 09 février 2002

Photo Robert Skinner

Une publicité du Falun Gong, dans la station de métro Place d'Armes, près du Quartier chinois.

Las de se voir insultés, injuriés, bref, salir, les adeptes du Falun Gong ont déposé une poursuite en diffamation de près de 15 millions de dollars contre un journal chinois de la métropole, La Presse chinoise.

La requête a été déposée en décembre et doit être entendue le 9 mai. Les requérants, au nombre de 126, réclament 100 000$ chacun en réparation. Déjà, trois injonctions temporaires ont été accordées.

La première, en décembre, interdisait au journal de publier des propos «déraisonnables contre les praticiens du Falun Gong», a expliqué vendredi l'avocat du plaignant, Michael Bergman. La seconde, le 7 janvier, renouvelait l'interdiction. Un mois plus tard, soit jeudi dernier, la cour revenait à la charge pour préciser les restrictions, interdisant entre autres au journal de faire usage de termes tels «mal», «haine», «déviant», «pratiques perverses» ou «ennemis de l'État», en faisant référence aux adeptes du Falun Gong.

Le Falun Gong, ou Falun Dafa, combine foi bouddhique, exercices physiques et méditation. Fort de 100 millions de membres sur la planète, selon ses propres estimations, le mouvement est interdit en Chine depuis 1999. Depuis, ses adeptes ne cessent d'être persécutés, des centaines ayant perdu la vie en détention, disent-ils. Des milliers d'autres ont été envoyés sans procès dans des camps de «rééducation par le travail». Régulièrement, la Chine se voit condamnée par divers organismes tels Human Rights Watch et l'ONU, pour son non-respect des droits humains.

La défense compte toutefois contester la poursuite. «Les commentaires étaient raisonnables dans les circonstances», a laissé entendre l'avocat du journal, Aram Oulousiam, vendredi. Il n'a pas été possible de parler à l'éditeur, Crescent Chau, absent jusqu'à lundi.

Par ailleurs, pour lutter contre cette diffamation et cette méconnaissance plus générale du mouvement, une adepte du Falun Gong a lancé une campagne publicitaire d'information dans le métro. Une quinzaine d'affiches sont placardées dans différentes stations, invitant les curieux à visiter le site Internet du mouvement.

«Je veux partager la beauté et la bonté du Falun Gong avec le peuple québécois», a expliqué l'instigatrice de la campagne, Betty Cheng. Elle dit avoir payé de sa poche les affiches, au prix de 4000$. Il n'a pas été possible de vérifier cette information, Métro Média Plus, responsable du placement média dans le métro, la jugeant confidentielle.

Quoi qu'il en soit, Mme Cheng ne gagne pas un sou avec la campagne. Le Zhuan Falun, bible du mouvement écrite par son fondateur, le Maître Li Hongzhi, interdit à quiconque enseigne ou partage la pratique avec quelqu'un d'en tirer un quelconque bénéfice financier. «Notre but, c'est de faire le bien», a résumé la jeune femme.

http://www.cyberpresse.ca/reseau/actualites/0202/act_102020064890.html