Par Robert J. Saiget

2002-02-06 17:02 (New York)

BEIJING, le 6 février (AFP) – La Chine a brutalement réprimée le groupe spirituel Falun Gong à travers une torture répandue, des morts en détention et une massive campagne de détention sans procès, a déclaré Human Rights Watch (HRW) mercredi.

Dans un long document cataloguant les abus allégués portés contre le Falun Gong, le groupe à New York à déclaré que la tentative de Beijing d’identifier le groupe avec le terrorisme ou toute autre menace à la sécurité nationale était "risible".

Le rapport de 117 pages accusait d’ailleurs le gouvernement Chinois de se servir de la loi comme "d’une arme malléable " contre les individus dont l’opinion différait du Parti Communiste au pouvoir et contre "les organisations qu’il veut détruire". "De sérieuses violations aux droits de l’Homme, incluant des restrictions sur la liberté de penser, de croyance et d’expression, des détentions injustifiées, des procès injustes, de la torture et des morts en détention ont accompagné la réponse du gouvernement Chinois au Falun Gong", a déclaré HRW.

Le Falun Gong, dont HRW a dit déjà prétendre 40 million d’adhérents en Chine, fut mis illégal en tant que culte malfaisant en juillet 1999, et selon le rapport, à partir de septembre 2001 il a été conduit en grande partie de façon "clandestine".

Des "évidences importantes" ont montrées que des dizaines de milliers de disciples étaient détenus et que des milliers étaient placés dans des camps de concentration sans procès, avec en plus des centaines d'autres  qui ont été accusés de crimes, selon le rapport intitulé "Méditation dangereuse : La campagne de la Chine contre le Falun Gong".

Plus tôt, avant l'interdit des appels, l'éradication du Falun Gong était justifiée par Beijing, sous  le motif que les disciples refusaient les traitements médicaux.

Cependant, comme le Falun Gong continuait de grandir et défiait les efforts du gouvernement de freiner le groupe, le gouvernement a serré l’étau en identifiant le Falun Gong comme une menace à la stabilité sociale et plus récemment comme une organisation terroriste. "Les efforts de la Chine d’associer le Falun Gong avec le terrorisme sont risibles" a dit le directeur exécutif de HRW Sydney Jones. "Les accusations que le Falun Gong menace la stabilité de la Chine ne tiennent pas, et sa déclaration que la croyance en Falun Gong est une menace à la santé publique est tout aussi fausse".

Sans discuter la poursuite du gouvernement disant que le Falun Gong est une "secte" fortement organisée, le rapport maintient que les honnêtes citoyens ont le droit de pratiquer leur croyances en paix.

HRW a dit avoir documenté une torture étendue contre les disciples incarcérés.

"Il y a des évidences sur une variété d’abus sérieux contre les membres du Falun Gong en détention, incluant l’action de battre, de donner des chocs électriques et d’autres formes de torture, l'alimentation par la force et l’administration de drogues psychotropes", mentionne le rapport.

Le 27 juin 2001, les membres exilés de l’organisation du Falun Gong ont déclaré qu’il y avait 234 pratiquants qui sont morts de façon suspecte en détention ou immédiatement après leur libération et que d’innombrables autres ont été victime de torture et de mauvais traitements. Les officiers de la sécurité publique de la Chine étaient soit "sans commentaire" sur les morts ou donnaient des explications autres telles  que des crises de coeurs, mentionne le rapport.

Il est ajouté que le président Chinois Jiang Zemin a ordonné l’éradication du Falun Gong, soit par peur qu’il soit en rivalité avec le pouvoir du Parti Communiste ou dans une effort pour bâtir son héritage politique d'avance pour sa retraite prévue dans la prochaine année. "En modifiant les lois et en créant de nouvelles lois avec l’intention exprimée de démanteler le Falun Gong, le leadership Chinois a seulement réussi a miner sa prétention que le système judiciaire est enraciné dans un principe " d'un règlement de  la loi" a dit HRW. A plusieurs égards les tactiques du gouvernement étaient étonnement similaires aux différentes campagnes extrajudiciaires menées auparavant contre les "impérialistes", les "contre-révolutionnaires" et autres éléments suspects, a-t-il dit.

Depuis qu’ils ont banni le Falun Gong, le gouvernement a utilisé ces méthodes pour détruire d’autres groupes, incluant plusieurs groupes de Protestants clandestins, a dit HRW.

Le rapport complet de HRW peut être trouvé à:

http://hrw.org/reports/2002/china/