Suite à l’arrestation d’un pratiquant  du Falun Gong belge sur la Place Tiananmen la semaine dernière, Amnistie Internationale veut condamner de graves violations faites aux droits de l’Homme auxquels sont souvent sujets les adhérents aux mouvements spirituels tel que le Falun Gong ainsi qu'aux religions officiellement reconnues. "Les violations aux droits de l’Homme apparaissent sous plusieurs formes : Arrestations arbitraires et emprisonnement, torture, procès illégaux, emprisonnement à long terme sans condamnation ou audition, pénalités administratives sans procès de loi, et l’application fréquente de peines de mort", affirme Amnistie.

De récentes règles, soit disant stipulées pour la protection des activités religieuses, sont de plus en plus utilisées pour restreindre ces activités. Les actions prises contre le Falun Gong font parti d’une répression générale des mouvements religieux et spirituels. Le gouvernement chinois prend aussi action contre d’autres pratiques de "Qi Gong" et dirige une "campagne contre la superstition" systématique sur tout ce qui a des caractéristiques bouddhistes, islamiques et catholiques. [...]

Toutefois, la répression du Falun Gong est devenue une priorité politique pour le gouvernement chinois. Amnistie Internationale se soucie que les actions prises contre le mouvement iront main dans la main avec de sérieuses violations aux droits de l’Homme et d'une violence démesurée.

Depuis le 22 juillet 1999, des milliers de pratiquants du Falun Gong ont été arrêtés et condamnés à la prison, donnée des pénalités dans des "camps de rééducation ", ou confinés dans des institutions psychiatriques. Une fois arrêtés, les pratiquants du Falun Gong sont souvent victimes de torture et de cruauté. La torture sert à intimider les adherents pour les forcer à abjurer leur foi et à arrêter leur pratique de méditation. Pour protester sur leur situation et les conditions misérables dans lesquelles ils sont détenus, les adhérents au Falun Gong font régulièrement des grèves de la faim. En raison de cela ils deviennent extrêmement vulnérables aux mauvais traitements, tels que le gavage et les durs travaux forcés.

Durant une longue période les pratiquants du Falun Gong ont continué d’aller a Beijing dans le but de pratiquer les exercices et la méditation en face des bâtisses officielles. Le gouvernement chinois a réagit à cela avec une action encore plus répressive envers le mouvement. De récents rapports suggèrent en effet qu’une campagne "d’attaque massive" a été lancée pour mettre fin à la pratique spirituelle une fois pour toutes. Pendant une telle campagne "d’attaque massive" il est important d’enregistrer des résultats le plus tôt possible. Par conséquent, des milliers de pratiquants du Falun Gong ont été rudement arrêtés et forcés en "rééducation". Depuis le nombre de pratiquants du Falun Gong qui sont morts en prison a grimpé de façon exponentielle de 124 au début de 2001 à plus de 350 à nos jours. La plupart des adhérents ont succombé aux blessures infligées par la sévère torture.

Amnistie Internationale est aussi inquiète du rapport sur le fait que les tortures des pratiquants du Falun Gong ont, depuis le début de 2001, été officiellement excusées. Ceci veut dire que de telles brutalités ne sont désormais plus vues comme un crime lorsqu’elles sont commises contre un pratiquant du Falun Gong qui refuse d’abandonner ses croyances et que les tortionnaires s’en tirent gratuitement.  Ainsi, les pratiquants sont maintenant systématiquement sujets à la torture dans les prisons et les camps de rééducation, ce qui explique la hausse du taux de morts en 2001.

Amnistie Internationale voudrait encourager le gouvernement belge à faire appel au gouvernement chinois pour :

1.       Le respect des libertés fondamentales, telles que la libre expression d’opinion, le droit à la liberté de religion et de croyance et la liberté d’associations.

  1. Immédiatement cesser les nombreuses violations aux droits de l’Homme faites aux adhérents du Falun Gong et aux partisans.
  2. Le respect des droits culturels et de la liberté de religion au Tibet et à Xinjiang.
  3. Le respect des droits de l’Homme pour tous les prisonniers, incluant les prisonniers de conscience et l'arrêt immédiat de toute forme de torture dans les prisons.