19 août 2002
Déportation par le Cambodge de pratiquants de Falun Gong: violation de la convention sur les réfugiés des Nations-Unies de 1951
19 août 2002 -- Li Guojun et sa femme Zhang Xingi ont été déportés en Chine par les autorités cambodgiennes le 9 août 2002 et sont actuellement en détention dans la province de Hunan. Ils ont été arrêtés le 2 août 2002 après que les départements de l’immigration du Cambodge les ait avertis que leur présence nuisait aux bonnes relations entre le Cambodge et la Chine.
En juin, Mme Zhang a reçu des livres de Falun Gong par la poste, en provenance de Taiwan. On lui a alors refusé le renouvellement de son passeport chinois au début du mois de juillet ; puis, elle et son mari ont été brusquement renvoyés de leur poste d’enseignant dans une école chinoise, poste qu’ils occupaient depuis leur arrivée au Cambodge en 1998.
Li et Zhang sont des pratiquants de Falun Gong. Ils sont aussi "persons of concern (sujets d’inquiétude)" sous la protection du Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (UNHCR) et attendaient leur statut officiel de réfugié au moment où ils ont été déportés vers la Chine le 9 août 2002, ce qui est une violation directe de leur statut.
Les autorités cambodgiennes auraient nié détenir le couple lorsque le UNHCR les a contactées peu après l’arrestation du couple. Plus tard, quand une lettre du bureau régional de l’UNHCR à Bangkok est arrivé pour demander leur libération immédiate, les autorités cambodgiennes ont annoncé que Li and Zhang avaient été déportées vers la Chine plus tôt le même jour.
La déportation de ce couple est une violation manifeste de l’obligation que le Cambodge a face à la communauté internationale de protéger de telles personnes, d’après les lois de la convention de 1951 relatives au statut des réfugiés, dont le Cambodge est signataire.
Depuis que la persécution du Falun Gong en Chine commencé en 1999, la mort de plus de 450 personnes pratiquant le Falun Gong a été confirmée ; des sources fiables en Chine indiquent cependant que le chiffre réel dépasserait les 2 000. Plus de 100 000 ont été détenus, avec plus de 20 000 condamnés aux travaux forcés, sans procès. Avec 6 morts en plus dans les cas pour la semaine qui vient de passer, on a de sérieuses raisons de s’inquiéter pour ce couple.
Quel sort attend ces réfugiés déportés pour avoir pratiquer leur croyance spirituelle dans un autre pays ? Faut-il tolérer que Jiang Zemin continue ses pressions sur les gouvernements étrangers pour obtenir la vie de plus d’innocents ? Nous demandons l’aide de toutes les organisations de défense des droits de l’homme pour éviter une nouvelle tragédie.
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