(Minghui.org)
Par John Pomfret
Lundi 21 avril 2003; Page A01
BEIJING, 20 avril -- Dans le mouvement trouble le plus significatif depuis plus d’une décennie, le maire de Beijing et le Ministre de la Santé ont été retirés de leur poste au Parti Communiste aujourd’hui pour avoir échoué à traiter la propagation de la SARS en Chine.
Les représentants de la santé ont aussi admis qu’ils n’ont pas bien géré la manifestation, une admission sans précédant par le Parti Communiste. Le gouvernement a augmenté le nombre de cas confirmés de SARS dans la capitale de 37 à 346, ce qui témoigne tacitement qu’il avait précédemment menti sur le taux. Le gouvernement a aussi chancelé la vacance d’une semaine annuelle débutant le 1er mai. Le ministre de l’éducation, pendant ce temps, a effectivement confiné des centaines de milliers d’étudiants dans la capitale à leur campu pour limiter le taux d’infection.
Le mouvement ont crée un tremblement de terre politique pour le Parti Communiste, qui a rarement reconnu avoir fait d’erreur durant son règne de 54 ans. Depuis le début, les sources chinoises ont dit, le nouveau gouvernement du Président Hu Jintao et du Premier Wen Jiabao, qui ont formellement pris le pouvoir en mars, a approuvé la dissimulation. Mais une combinaison d’une pression internationale intense et d’une influence de la révolution de l’information en Chine ont fait paraître le gouvernement comme étant tellement sans doigté que des actions apparentes ont été demandées, ont dit les sources. Pendant que le gouvernement retenait les informations sur le virus, plusieurs chinois ont échangé la nouvelle sur des messages écrits dans les téléphones cellulaires.
Les ramifications pour la façon dont le Parti Communiste va diriger la Chine seront énormes, ont dit les analystes et politiciens chinois. Hu et Wen, qui sont venus au pouvoir en mars avec le vœu de prendre la responsabilité des problèmes, semblent avoir établi un nouveau précédent sur comment diriger la Chine, en congédiant deux représentants seniors pour avoir organisé la dissimulation.
« Ceci est le début de la fin, » a dit un représentant senior qui a intercédé en arrière-scène pour une plus grande démocratie. « Ceci est l’étincelle que plusieurs d’entre nous attendaient. »
« Notre gouvernement va vers la bonne direction, » a dit Jiang Yanyong, l’ancien dirigeant de l’hôpital militaire No. 301 qui, dans un rare exploit de coup de sifflet, a accusé le gouvernement d’une dissimulation il y a deux semaines.
Le syndrome respiratoire sévère aigu est considéré comme étant originaire de la Chine, datant de novembre dernier. La Chine a été critiquée pour avoir échoué à prendre les mesures contre la maladie, pour ne pas en avoir averti les autres pays et pour avoir dissimulé l’étendu de sa propagation. Le secrétaire américain de la santé et des services humains, Tommy G. Thompson, a dit que les échecs de la Chine ont coûté des vies. À travers le monde, la SARS a tué au moins 203 personnes et infecté plus de 3800. Aujourd’hui, la Chine reconnaît une croissance substantielle de patients infectés à 1807 cas, et 79 morts.
En deux messages d’une phrase, la Nouvelle Agence de Nouvelles de Chine officielle a rapporté que le maire de Beijing, Meng Xuenong, et le ministre de la santé, Zhang Wenkang, ont été évincés de leur poste au parti, le premier pas dans leur renvoi de leur emploi au gouvernement. On n’a pas vu de représentant de si haut niveau être retiré pour déloyauté depuis le massacre de la Place Tiananmen. Les reportages disent que Wang Qishan, le secrétaire de Parti dans la province de Hainan, remplacerait Meng, et Gao Qiang, le ministre député de la santé, remplacerait Zhang.
Zhang était accusé par plusieurs d’avoir menti sur l’étendu de la maladie à Beijing pendant une conférence de nouvelles du 4 avril dans laquelle il prétendait que l’épidémie dans la capitale avait été « effectivement contrôlée ». Il s’est accroché à son emploi, ont dit les sources chinoises, parce qu’il comptait sur la relation étroite avec l’ancien président chinois, Jiang Zemin, pour le sauver. Meng, qui est nouveau au poste de maire, semble avoir été sacrifié parce que d’autres dirigeants, comme le secrétaire du Parti Communiste Liu Qi, un membre de la puissante Politburo, étaient trop influents pour tomber.
Dans les rues de la capitale, les gens disent que le mouvement trouble les ont surpris.
« Ceci est génial! » a dit Li Chen, 33 ans, un designer qui a dit que son oncle, un docteur, a le virus. « Je n’ai jamais pensé que ces bâtards s’en iraient. J’espère que plus d’entre eux tomberont à cause de cela. »
Cependant, lorsque questionné à savoir si les actions du gouvernement aideraient à rétablir la confiance du public, qui a été érodée par le traitement de la maladie par le gouvernement, Li a secoué la tête. « Ils vont seulement être autant ouverts qu’ils auront à l’être. », a-t-il dit. « Vous ne pouvez pas enseigner de nouveaux trucs à ces vieux chiens. »
Le ministre de la santé Zhang et le maire de Beijing Meng étaient attendus à une conférence de nouvelles aujourd’hui, mais aucun ne s’est présenté. Au lieu de cela la tâche est allée à Gao, un bureaucrate vieillot avec un amer sens de l’humour.
Pendant une semaine, les autorités de Beijing ont insisté pour dire que seulement 37 personnes dans la capitale avaient la SARS et que seulement quatre personnes en avaient décédé. Les docteurs chinois, cependant, ont rapporté des centaines de cas. Des sources aux deux hôpitaux ont dit que les autorités leur ont ordonné de cacher les cas d’une équipe provenant de l’Organisation Mondiale de la Santé, rassemblant même 30 patients dans des ambulances pendant que les experts visitaient un hôpital.
Gao a dit qu’une investigation ordonnée par les hauts dirigeants mardi a révélé 346 cas confirmés, incluant sept nouvelles découvertes aujourd’hui, 18 morts et 402 cas suspects de SARS à Beijing -- nombre largement plus élevé que les rapports précédents. Il a dit, « plusieurs centaines » de représentants ont visité tous les 700 hôpitaux à Beijing, dans certains cas découvrant de nouveaux cas.
« Le ministère de la santé n’était pas adéquatement préparé pour une crise en santé publique; son système de prévention était faible, » a dit Gao. « Après que la SARS soit apparue, les demandes du ministère n’étaient pas claires et le leadership était inefficace. »
Gao a dit que le travail du ministère pour traquer les cas de SARS et rassembler les données correctement était « incomplet. » Plusieurs ministères contrôlent les hôpitaux à Beijing, a-t-il dit, et les hôpitaux ne communiquent pas entre eux et les ressources ne sont pas partagées. En résultat, a-t-il dit, même avec les nouvelles données de Beijing, « les statistiques à Beijing ne sont pas complètement correctes. »
Gao a dit que le gouvernement encourageait les gens à canceller leurs plans de voyages associés avec le congé du jour de mai. L’an passé, 87 millions de gens ont voyagé à travers la Chine pendant cette période, dépensant des billions de dollars. Jusqu’à il y a quelques jours, le gouvernement a encouragé à le voyage pour prouver que le pays était sécuritaire pour le tourisme.
Gao a aussi dit que le gouvernement avait ordonné à chaque province et municipalité de soumettre des rapports journaliers sur la situation de la SARS, et des équipes de supervision du gouvernement central avaient été envoyées à la province de Guangdong, à Beijing et à la Mongolie Intérieure pour assurer que les chiffres soient exacts. Des équipes travailleront bientôt à Shanxi et Ningxia, deux provinces pauvres où l’on croit que la maladie s’est répandue rapidement, a-t-il dit.
Gao a été d’accord pour dire que certains hôpitaux ont renvoyé les patients ayant la SARS parce qu’ils étaient trop malades ou trop pauvres. Il a dit que le gouvernement a établi de nouveaux règlements pour traiter les cas suspects et a averti les hôpitaux qui échouaient à traiter les patients ou à les aider à trouver des traitements.
Malgré la nouvelle ouverture, le travail à venir pour le gouvernement central sera ardu. Il y a eu des rapports persistants sur le fait que la maladie a tué bien au-delà des 18 personnes à Beijing que le gouvernement a confirmées. Et, peut-être encore plus inquiétant pour la Chine, il y a eu des rapports que la SARS s’était étendue bien plus loin à l’intérieur que ce que concède les gouvernements locaux. Les médecins locaux ont rapporté des cas et des fatalités à Yunnan et dans la province de Liaoning, par exemple, même si les autorités provinciales ont nié tout cas.
Gao a dit qu’il était inquiet sur la propagation de la SARS en région rurale, où le système médical se détériore et où les fermiers manquent de conscientisation sur la maladie.
« Une fois le désastre propagé aux autre régions », a-t-il dit, « les conséquences seront particulièrement graves. »
Traduit au Canada le 28 avril 2003.
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