(Minghui.org)

Par Riordan Galluccio /The Epoch Times


Les graines de melon choisies à la main de marque Zhenglin
sont un des nombreux produits du camp de Laogai
et exportées aux États-Unis et à travers le monde.

24 mars 2004

Avec ses dents craquelées et ses mains ensanglantées, Wan Guifu arrive difficilement à séparer une graine de melon d'eau de plus avec ses dents. Pour lui, travailler à l'extérieur dans un froid glacial plus de 10 heures par jour n'était pas vraiment un choix. Il devait soit travailler pour la production de graines de melon choisies à la main pour le camp de travail ou être battu jusqu'à l'inconscience. À l'âge de 57 ans, Wan a travaillé jusqu'à ce qu'il ne puisse plus accomplir sa tâche brutale et fut battu à mort par les détenus au centre de détention numéro 1 de Lanzhou en Chine.

Les graines de melon que Wan était forcé de produire, soit les graines de melon de Zhengli choisies à la main, sont maintenant exportées aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Asie du sud ouest et à Taiwan. Parce qu'elle utilise cette forme de travail d'esclave, la Lanzhou Zhenglin Foods Ltd. est devenue le plus grand producteur de noix rôties avec des ventes atteignant 460 millions de Yuan. (55 millions US).

Des travailleurs pour rien et en quantité illimitée

L'économie en expansion de la Chine continue de grandir à cause de l'utilisation du travail d'esclaves ou aux camps de Laogai. Le mot "Laogai" veut dire "réformer à travers le travail". C'est un système de manufactures en prison et de centres de détention mis sur pied par l'ancien leader chinois Mao Zedong durant les années 50 comme moyen de rééduquer à travers le travail et d'augmenter l'économie de la République Populaire de Chine. Depuis 1979, il y a apparemment quelques milliers de personnes obligées de travailler dans le système de Laogai. Aujourd'hui, c'est devenu une énorme source de travailleurs gratuits et de profit pour le gouvernement chinois. Selon les estimations de la fondation de recherche Laogai, il y a 6.8 millions de personnes incarcérées dans les 1100 institutions de travail de Chine.

Ceux qui sont incarcérés dans ces institutions, doivent faire face à de longues heures de travail et de traitement brutal avec peu de sommeil et de nourriture. Selon un rapport de Stephen D. Marshall intitulé « Le Laogai Chinois: un rôle caché dans le développement du Tibet » certains travaillent 20 heures par jour avec des forces oppressives violentes ce qui a forcé certains détenus à choisir le suicide plutôt que d'être battus, de mourir de faim ou de travailler jusqu'à la mort. D’autres se mutilent ou se blessent pour éviter de travailler. Des détenus qui sont plus lents ou refusent de travailler reçoivent des chocs électriques, sont battus, agressés sexuellement ou mis en isolement. Parmi les prisonniers de ces camps de travail, on retrouve des criminels, des prisonniers politiques et des pratiquants du Falun Gong qui maintenant composent jusqu’à la moitié de ceux détenus dans le camp de Laogai.

Qui utilise le travail d’esclaves?

Les camps de travaux forcés sont à la fois une forme de torture et une source énorme de profit pour la Chine. Avec la quantité incroyable de main-d’œuvre gratuite qui vient du camp de Laogai, la Chine a leurré plusieurs entreprises extérieures avec son système de « profit avec le travail d’esclaves ». Avec des coûts en gros ridiculement bas, plusieurs ne peuvent résister à l’appât et sans le savoir encouragent cette pratique illégale.

Des produits d’usage communs comme des arbres de Noël, des ampoules pour arbres de Noël, des bracelets, des outils, de la nourriture sont parmi les produits manufacturés et exportés. Selon un rapport d’un Comité de la Chambre des communes sur les relations internationales, les compagnies qui avaient ou ont des produits faits au camp de Laogai sont Midas, Staples, Chrysler, Nestlea. Un rapport récent d’un détenu du camp de travail de Changii dans les états de Zinjiang mentionne que la Tianshan Wooltex Stock Corporation Ltd, un contractant du camp de travail de Changji manufacture des produits pour des compagnies à l’étranger telle que Banana Republic, Neiman Marcus, Bon Genie, Holt Renfrew, French Connection et d’autres. Pour la compagnie Banana Republic, les commandes sont entre 200000 et 280000 pièces par jour.

Les produits manufacturés dans ces endroits sont faits par des gens qui sont contraints de travailler dans des milieux peu sécuritaires et dans des conditions malsaines. Des détenus à Laogai ont dit qu’à cause de la malnutrition, la privation de sommeil, ils en viennent à avoir des pous ou la gale et à souffrir d’hépatite, de tuberculose et autres malaises. Les détenus sont forcés de travailler même s’ils sont malades. Plusieurs ne peuvent pas prendre de douche durant de longues périodes de sorte que leurs fluides corporels viennent en contact avec les produits qu’ils manufacturent. Ces produits sont ensuite envoyés partout à travers le monde.

Comment arrêter les produits de Laogai

Les lois sur papier qui invalident le travail d’esclaves n’ont pas pu arrêter la vague de produits manufacturés de façon inhumaine et qui sont envoyés et commercialisés à travers le monde. Par exemple, depuis 1983, il est illégal d’importer des biens aux États-Unis qui ont été manufacturés par le biais de travaux d’esclaves. Selon la Fondation de recherche de Laogai, le gouvernement chinois a garanti publiquement l’arrêt de l’exportation de produits venant de travaux d’esclaves en octobre 2001.

En 1992, la Chine et les États-Unis ont signé le « Memorandum of Understanding » (MOU) dans un effort qui permettait aux É.U. d’avoir accès à l’information nécessaire pour contrôler les produits bannis venant du travail de prisonniers. Selon le MOU, le gouvernement chinois s’est engagé à enquêter sur toutes les plaintes de travail d’esclave.

Cette entente n’a pas eu de résultat réel vu les profits que la Chine risquait de perdre avec sa source de travailleurs gratuits que le système de Laogai produit. Mettant de côté les demandes des États-Unis de réponses sur ce sujet, la Chine montre des camps « sanitaires » pour les inspecteurs. Parmi les autres tactiques pour s’assurer que la production continue à avoir lieu, notons des fausses compagnies, le changement d’adresse, et le mélange de camp de travail et des choses qui n’ont rien a voir avec les affaires.

Le fondateur de la Fondation de recherche de Laogai, M Harry Wu, mentionne que « l’exploitation commerciale d’esclaves dans les camps de travail de Chine n’est pas un secret dans le monde du commerce. »

Ce « secret ouvert » dont parle M. Wu est devenu de plus en plus difficile à cacher. Les survivants du système de Laogai continuent de parler en public du travail forcé et de la torture qu’ils ont subis. En plus, des organisations telles que la Fondation de recherche de Laogai et l’Organisation mondiale pour l’investigation des persécutions du Falun Gong continuent de rechercher au sein du gouvernement chinois l’utilisation de travail d’esclaves comme une source de croissance économique et de montrer à tous les produits manufacturés à Laogai.

Malgré le fait que la Chine continue pour l’instant à bénéficier de « l’économie des prisons », il se pourrait bien que ce soit les consommateurs du monde entier qui viennent à bout du destin de Laogai. Dès que le monde entier viendra à réaliser toutes les souffrances qui ont mené à la production des produits qu’ils achètent, ils ne le feront pas aussi facilement, malgré le bas prix.

Date de mise à la poste: 3/26/2004
Date de l’article original: 3/26/2004