(Minghui.org) Je suis un résident de la province du Heilongjiang et un membre d'une des familles de millions de pratiquants de Falun Gong. Après le début de la persécution en 1999, j’ai été sous une intense pression à la fois du gouvernement et de mon employeur. Comme les membres de ma famille sont des pratiquants de Falun Gong, j’ai été impliqué de force dans cette catastrophe et j’ai aussi subi la persécution.

Depuis environ les 14 dernières années, mon épouse a été détenue trois fois, ma belle-mère quatre fois et ma mère une fois. Toute ma famille a dû quitter le domicile pendant une année afin d’éviter la persécution, et j’ai été emmené par la police à plusieurs reprises. Chaque jour, j’ai vécu dans la peur et j'ai été incapable de bien manger et de bien dormir. Je remercie le site Minghui pour m’avoir donné une occasion de partager mes expériences depuis ces dernières années difficiles.

Forcés à quitter le domicile pendant un an

J’étais un employé modèle et j’ai été reconnu par mon patron et mes collègues. Pourtant, après le début de la persécution, les fonctionnaires sur mon lieu de travail m’ont forcé à écrire une déclaration de garantie que mon épouse n’irait pas à Pékin pour faire appel, ni continuer sa pratique du Falun Gong. Sinon, il faudrait que je démissionne. Pour continuer à gagner ma vie, je l’ai écrite. Une fois, un représentant du Bureau 610 où je travaillais m’a appelé à son bureau et m’a parlé. J’ai vu un dépliant du Falun Gong sur son bureau qui mentionnait que les agents de police violaient les pratiquantes. Je les ai questionnés sur ces actes sans scrupules et j’ai frappé sur la table. J’ai refusé de leur parler à nouveau.

Pour garder mon épouse en sécurité, j’ai arrangé qu’elle vive chez un ami en 2001. Ensuite, un jour, les policiers de la localité m’ont pris à mon travail pour m’emmener au poste de police. Aucune procédure légale n’a été suivie. Ils m’ont interrogé pour découvrir où était mon épouse. Je leur ai dit qu’elle était en voyage et que je n’avais pas à rapporter ses allées et venues puisqu’elle n’était pas une criminelle. Ils ont dû me libérer.

Vers cette période, j’étais très nerveux à chaque fois qu’un étranger venait sur mon lieu de travail. La ligne téléphonique de mon domicile était surveillée et les policiers me suivaient. Chaque matin, j’espérais que des nouvelles disent que le Falun Gong soit légalisé à nouveau.

Cependant, mon épouse a été arrêtée une autre fois. J’ai dépensé beaucoup d’argent pour tenter de la faire libérer, ce qui a pu se faire 40 jours plus tard. Après avoir été libérée, pour éviter d’autre persécution, mon épouse, ma mère, notre enfant et moi-même avons quitté notre domicile pour la ville de Gaizhou, province du Liaoning, laissant mon travail derrière moi.

À notre nouveau domicile, nous avons dû repartir à zéro. La maison qu’on louait n’avait qu’un four à bois. Je n’avais jamais vécu dans ce genre de conditions en grandissant et je n’ai jamais fait de travaux physiques. Je devais maintenant tout apprendre.

C’était plus difficile que je ne l’avais imaginé. Personne ne voulait me donner du travail. J’ai finalement trouvé du travail comme poseur d’armatures en acier. Les armatures me perçaient les mains chaque jour. Les anciennes blessures n’avaient pas guéri que de nouvelles apparaissaient. Je regardais l’horloge plusieurs fois par jour pour voir si c’était la pause ou la fin de la journée. Mon manteau et mes souliers étaient déchirés. Comparé à l’environnement propre de travail que j’avais eu avant, c’était comme être en enfer.

Pourtant, je ne me suis jamais plaint à mon épouse puisque je croyais que Dafa était droit. Cette pensée m’a soutenu tout du long. J’ai travaillé comme docker et opérateur de grue. Pour gagner 25 yuans chaque matin, je devais serrer les dents. Lorsque décembre est arrivé, la construction a arrêté et je ne pouvais plus trouver de travail.

Je n’oublierai jamais le Nouvel An de 2002. C’était mon premier nouvel an en dehors de chez moi sans avoir de proches autour. Même si nous avons cuisiné plusieurs plats, nous n’avions pas d’appétit. Notre domicile nous manquait.

Lorsque le SRAS est sorti en avril 2002, ma famille a dû retourner à Jiamusi. Nous ne sommes pas retournés chez nous mais nous avons loué un endroit dans la banlieue. Plusieurs pratiquants sont venus nous rendre visite après avoir entendu que nous étions de retour. J’ai plus tard trouvé un emploi de livreur de pain à 400 yuans par mois. J’ai chéri cet emploi, j’ai travaillé diligemment et j’ai toujours gardé l’auto propre. Mon patron a été ému par mon comportement. Lorsque nous discutions, je lui parlais de l’expérience de notre famille. Il a été vraiment surpris parce que, ce qu’il avait appris du Falun Gong des médias était très différent de ce que je lui disais. Il a réalisé qu’il ne connaissait pas vraiment la perversité du Parti communiste chinois, et il a eu une nouvelle vision sur le Falun Gong par la suite. Depuis lors, son attitude envers moi a changé et il me faisait plus confiance qu’à n’importe qui d’autre. Des incidents surnaturels me sont arrivés plusieurs fois. Une fois lorsque je conduisais, une bicyclette est soudainement apparue en face de ma voiture. J’ai sauté sur les freins et la voiture s’est arrêtée à environ deux pieds de la bicyclette. J’ai senti que quelqu’un avait tiré sur ma voiture pour l’arrêter. Je savais que ma voiture ne s’arrêterait pas dans une aussi courte distance. J’ai réalisé que le Maître m’avait protégé.

Mon épouse et moi avons retrouvé nos emplois

Étant donné que la santé de ma mère s’était détériorée et qu’elle était proche de la mort, ma famille a dû retourner à la maison. Comme nous avions arrêté de nous cacher, je suis retourné chez mon ancien employeur dans l’espoir de retrouver mon emploi. Lorsque j’ai rencontré le directeur adjoint, il m’a demandé d’abord quand je voudrais retourner au travail. J’ai été surpris et touché. Pour beaucoup de personnes qui étaient parties pour faire des affaires il était impossible de revenir, même après avoir payé des pots de vins. On m’a demandé de revenir au travail le jour suivant. C’était vraiment surprenant, et je savais que je devrais encore remercier le Maître.

En mars 2004, ma mère est décédée. Elle a beaucoup souffert à cause de la persécution. C’est la persécution qui a pris sa vie.

En mai 2004, j’ai parlé des croyances spirituelles à la secrétaire du parti de mon lieu de travail. J’ai aussi soulevé la question du travail de mon épouse. Elle avait évité ce sujet dans le passé. Cependant, après avoir entendu mon expérience de la dernière année, elle a été troublée de savoir combien j’avais souffert, parce que j’avais environ le même âge que ses enfants. Après avoir parlé avec elle plusieurs fois, elle a été touchée. Elle est allée parler avec le Bureau 610 pour qu'on aide mon épouse à retrouver son emploi. Même si le directeur général avait d’abord rejeté ma première requête, j’ai décidé d’essayer à nouveau. J’ai demandé l’aide du Maître avant de retourner lui parler. Je lui ai poliment parlé de ma requête et de la vérité sur la persécution. Au début, il était encore très fâché, mais après m’avoir écouté, son attitude s’est adoucie. Il m’a dit d’aller à la maison et d’attendre les nouvelles. Une demi-heure plus tard, la secrétaire du parti m’a appelé et m’a dit que mon épouse pourrait revenir au travail le lendemain.

« Mon énergie vient de toi! »

En septembre 2009, mon épouse a été arrêtée pendant qu’elle clarifiait la vérité. C’était sa troisième arrestation et j’étais surpris. Lorsque les autres pratiquants en ont entendu parler, ils n’ont pas pensé à leur sécurité d’abord, ils sont plutôt venus chez moi pour voir si j’avais besoin de quoi que ce soit. J’ai refusé leur aide, en considérant leur sécurité. Plus tard, alors que j’étais sorti de chez moi, j’ai eu un appel téléphonique de la police qui me disait qu’ils étaient chez moi. Lorsque je suis arrivé chez moi, la porte était ouverte et de nombreux agents de police se tenaient dehors. Mon fils était là. Il avait tellement peur qu’il tenait un porte-manteau pour les confronter. Après avoir pillé mon domicile, j’ai pris soin de mon fils et je suis ensuite allé au poste de police. J’ai vu deux officiers de police avec mon épouse. Ils ne m’ont pas permis de lui parler et m’ont emmené dans une autre pièce pour m’interroger. Comme je ne pouvais pas leur donner d’information, ils m’ont expulsé du poste. Tandis que j’attendais dehors, un officier est venu pour me dire qu’ils allaient envoyer mon épouse à un centre de détention et m’a demandé de signer le document, mais j’ai refusé. Ils m’ont dit qu’ils pouvaient quand même le faire sans mon consentement. Peu après, quatre officiers de police l’ont transportée à la voiture tandis qu’elle criait « Falun Dafa est bon ! » Je suis resté là sans rien pouvoir faire pour elle alors que je regardais la voiture disparaître de ma vue.

Le jour suivant, j’ai apporté des vêtements de mon épouse au centre de détention. Pendant les jours qui ont suivi, j’ai appelé et suis allé dans différentes agences, dépensant mon argent pour la faire libérer. Je n’ai pas parlé de l’arrestation à la famille de mon épouse. Je pensais qu’elle serait libérée après que j’aie dépensé tant d’argent. Je rêvais toujours qu’elle revienne à la maison.

Plusieurs pratiquants nous ont ont rendu visite après l’arrestation de mon épouse. Ils ont apporté de la nourriture et certains ont même apporté de l’argent. J’ai refusé leur argent, mais j’ai vraiment apprécié leur aide et je ne pouvais exprimer ma gratitude avec des mots.

Vers la fin d’octobre 2009, j’ai soudainement reçu un appel de mon épouse. Elle appelait du camp de travail et m’a dit qu’elle avait été condamnée à un an de travaux forcés. Cette nouvelle soudaine m’a bouleversé. Tôt le matin suivant, je suis allé au camp de travail, mais on m’a dit que je n’avais pas la permission de la voir et que je devais venir dans un mois. J’ai seulement pu lui laisser une note. Même si je sentais qu’il y avait tant de choses à lui dire, j’ai seulement écris quelques mots, lui disant que tout allait bien. Ces jours-là, j'avais l'impression de suffoquer.

Certains pratiquants ont suggéré que je cherche une solution légale pour ramener mon épouse. Même si je ne pensais pas que c’était possible, je n’avais vraiment pas d’autre choix et j’ai décidé de l’essayer. Le jour où je suis allé au poste de police, j’ai vu beaucoup de pratiquants à la barrière venus me soutenir. Lorsque j’ai eu l’occasion de parler au directeur du poste de police, je lui ai dit que je voulais faire appel pour mon épouse et je lui ai demandé de me donner les documents légaux appropriés. Mais il m’a dit qu’aucun avocat n’accepterait le cas. Je lui ai dit que j’avais déjà contacté un avocat et que j’avais finalement obtenu tous les documents appropriés. Je suis ensuite allé au département des affaires politiques et légales du département de police du district avec d’autres pratiquants de Falun Gong. Ils ont clarifié la vérité à l'officier de police et son attitude a changé. Il a suggéré que j’aille au comité des travaux forcés pour obtenir plus de documents. Lorsque je suis sorti du département de police, j’ai vu de nombreux pratiquants qui se tenaient à l’extérieur pour me soutenir. À ce moment-là, j’ai su qu’ils étaient les plus grands.

Lorsque les pratiquants m’ont vu sortir par la porte, ils se sont rassemblés autour de moi pour voir comment ça s’était passé. Lorsqu’ils ont entendu que j’allais ensuite au département de police de la ville, ils sont tous allés là sans hésitation pour me soutenir. Après cela, certains pratiquants et moi-même sommes allés au département de police chaque jour. Un jour, les représentants en charge m’ont dit qu’ils ne traiteraient pas le cas de mon épouse parce qu’ils avaient eu tant d’appels téléphoniques pour sa libération, plusieurs d’entre eux venaient de l'étranger. J’étais vraiment surpris. Tant de pratiquants que je ne connaissais même pas nous soutenaient et nous aidaient. C’était vraiment de la coopération. Je les ai sincèrement remerciés.

Nous sommes plus tard allés au bureau des appels et lorsqu’un policier est sorti et qu’il a vu tant de personnes là, il était si étonné qu’il a grogné que c’était illégal de faire appel de la sorte. Tous les pratiquants se sont réunis et lui ont dit qu’il n’y avait pas d’autre façon. Le représentant du bureau des appels nous a renvoyé au comité des travaux forcés pour faire appel. Pourtant, lorsque nous sommes arrivés là-bas, ils ont refusé de nous rencontrer et nous ont expulsés.

À la barrière du département de police, beaucoup de pratiquants m’ont encouragé. Ils m’ont dit que si plusieurs membres de la famille de pratiquants étaient aussi droits que je l’étais, la persécution serait moins sévère. Certains pratiquants avaient plus de 60 et 70 ans, certains étaient jeunes et avaient amené leurs enfants avec eux. J’ai été vraiment touché. Je savais que mon énergie venait d’eux.

Plus tard dans le camp de travail, j’ai finalement pu voir mon épouse. Je ne savais pas quoi dire pendant notre rencontre de 15 minutes. Je lui ai simplement dit que notre fils et la famille allaient bien. J’ai entendu dire que les gardes la traitaient mieux à cause du fort soutien de notre famille.

Quelques jours plus tard, cependant, elle a été transférée à l’Institut de réhabilitation pour drogués de la ville de Harbin. Nous n’avons pas eu la permission de lui rendre visite pendant son premier mois là-bas. Une nuit, une garde de l’institut m’a appelé et m’a dit de payer 1000 yuans. Lorsque j’ai demandé à parler à mon épouse, elle a trouvé des excuses pour ne pas me laisser lui parler. Lorsque j’ai demandé pourquoi mon épouse avait été transférée là-bas et s’ils avaient tous les documents légaux nécessaires, elle a refusé de répondre et m’a dit d’envoyer une lettre de demande.

Avant le nouvel an de 2010, j’ai été informé que je pourrais voir mon épouse. Mais lorsque je l’ai rencontrée, je n’ai pas su quoi dire. C’était très difficile de dire au revoir. Lorsque j’ai reçu une lettre d’elle, je l’ai gardée avec moi comme une promesse de la voir à nouveau bientôt.

Le jour du Nouvel An chinois, j’attendais son appel téléphonique, mais elle n’a pas appelé. Après le Nouvel An chinois, je suis allé lui rendre visite, mais les gardiens ne m’ont pas laissé la voir puisqu’elle refusait de renoncer au Falun Gong. Le gardien en chef m’a dit de lui écrire pour la persuader. Je ne l’ai pas fait et j’ai dû partir. J’ai parfois pensé à divorcer mais je ne pouvais pas le faire puisqu’elle n’aurait eu aucun moyen de vivre.

Au printemps de 2010, j’ai pris le train de nuit pour lui rendre visite, mais je n’ai toujours pas pu la voir. À l’été de 2010, j’y suis encore allé. Après avoir attendu deux heures, j’ai été surpris de pouvoir la voir. J’étais si content. J’ai eu l’occasion de la voir pendant une demi-heure.

En septembre 2010, le terme d’un an de mon épouse était terminé, mais je n’ai pas entendu parler de sa libération. J’ai appelé l’institut chaque jour. Après huit jours, elle a appelé et m’a dit de venir la chercher dans quelques jours. J’étais sensé me procurer une déclaration de garantie du Bureau 610 local. Après que des pratiquants m’aient dit de ne pas le faire en se basant sur l’expérience avec le Bureau 610, j’ai décidé de ne pas le faire et j’ai pris le train en direction de l’institut. Je me suis fait à l’idée que je devais la sortir de là. Aux alentours de 10h, un gardien m’a demandé les documents et je lui ai dit que je n’étais pas allé les chercher. Il a regardé les dossiers et n’a pas trouvé mon nom, alors ils ont pensé qu’ils avaient peut-être oublié de les poster. À 13h, j’ai vu mon épouse sortir de l’édifice.

Les souvenirs sont douloureux. Je crois que la persécution cessera bientôt et l’espoir est toujours avec moi. Je veux sincèrement remercier le Maître et tous les pratiquants qui nous ont soutenus.

Traduit de l’anglais au Canada