(Minghui.org) Le soir du 30 mars 2013, Yan Shupeng, un adolescent de 15 ans de la province du Heilongjiang, est sorti de chez lui, courant partout, appelant sa mère, et pourchassant les gens. La police a enfermé l'adolescent chez lui en lui mettant trois chaînes de fer. Shupeng a passé la nuit seul et ayant froid à la maison. Il a réussi à s’extraire des chaînes le lendemain et a de nouveau couru dehors.
Yan Shupeng (avant le traumatisme mental)
Dans la maison où Shupeng vit seul, les murs, les plafonds, les portes et les photos de famille sont couverts de mots exprimant son désir : « papa me manque », »Je veux voir ma maman », »Une famille de trois », « Plus jamais séparés ».
Qui a conduit l’adolescent de 15 ans à un tel traumatisme mental ?
Le père est mort suite à la persécution
Shupeng vit dans le village Zhengde, ville de Dancheng, agglomération de Shuangcheng, province du Heilongjiang. Son père, M. Yan Shanzhu ainsi que sa mère Mme Chen Xiumei sont des pratiquants de Falun Gong. Shupeng a eu une enfance heureuse. Pour lui, une vie heureuse signifiait des membres de famille vivant et riant ensemble. Riche ou pauvre, ce n'était pas important.
Photo de M. Shan et Mme Chen (les mots sur la photo ont été écrits par Shupeng et signifient que ses parents lui manquent)
Après que Jiang Zemin et le régime communiste aient commencé à persécuter le Falun Gong en 1999, la famille a malgré tout commencé un long et difficile voyage, comme des millions d'autres familles qui pratiquent le Falun Gong.
Quand M. et Mme Chen Yan sont allés à Pékin en janvier 2000 faire appel pour le Falun Gong, tous deux ont été illégalement arrêtés et détenus au deuxième centre de détention de Shuangcheng pendant 15 jours. On leur a extorqué 6000 yuans avant de les laisser rentrer chez eux. Shupeng avait 7 ans à l'époque.
Lorsque M. Yan est retourné à Pékin un an plus tard, les agents du commissariat de Dancheng l'ont arrêté en chemin et l'ont à nouveau détenu au deuxième centre de détention de Shuangcheng. Il a ensuite été transféré au tristement célèbre camp de travail de Changlinzi à Harbin pour une peine de trois ans. Les gardes l'ont souvent torturé parce qu'il refusait de renoncer à sa croyance. Ils l'ont placé une fois dans une cellule d'isolement, et le chef de camp, Shi Changjing, lui a frappé le visage avec une matraque électrique. Lorsque M. Yan a fait une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements, les gardes l'ont gavé. Il a développé une grave tuberculose suite aux mauvais traitements.
Lorsque les trois ans de peine de M. Yan ont pris fin en 2003, il était extrêmement faible. Afin de soutenir sa famille, il a dû toutefois aller travailler malgré sa mauvaise santé. Il est décédé le 3 octobre 2004, à l'âge de 36 ans. Shupeng avait alors 11 ans.
La mère détenue et battue
Mme Chen a elle aussi été persécutée à de nombreuses reprises. Elle s'occupait de sa mère, qui ne pouvait pas se prendre en charge seule. Un jour en décembre 2000, six responsables de la ville de Dancheng (y compris Chen Fubin et Fan Zilin) se sont présentés et l'ont arrêtée. Sa mère, malade et alitée, a demandé : « Pourquoi arrêtez-vous ma fille ? Qu'a-t-elle fait de mal ? » Les autorités ont dit que le régime communiste n’autorisant personne à pratiquer le Falun Gong, toute personne y dérogeant commettait un crime. Ils ont emmené Mme Chen sans même lui laisser mettre un manteau, puis l'ont brutalement battue dans une salle de conférence de la municipalité.
Dix jours plus tard, un autre policier du nom de Chen Shaowu est venu et a exigé une réponse. Mme Chen Xiuhua a déclaré : « Je pratiquerai aussi longtemps que je vivrai. » Le fonctionnaire est devenu fou furieux. Il a ôté son manteau, retroussé ses manches et a hurlé : « Je ne me soucie pas des conséquences, je vais te battre à mort aujourd'hui. » Il s’est mis à lui gifler le visage non-stop jusqu'à épuisement, puis il a recommencé après une pause. Il l'a battue à terre à coups de pied et lui a marché dessus. Un ouvrier âgé incapable de supporter la vue d’une telle scène est venu et a aidé Mme Chen Xiuhua à sortir de la pièce
Entouré par la terreur
La mort de son père a laissé Shupeng dans la douleur et le chagrin. Il ne pouvait qu’enfouir ses sentiments profondément dans son esprit, n’ayant nulle part où les exprimer. Il savait que ses parents étaient de bonnes personnes et qu'ils n'avaient commis aucuns crimes. Mais pourquoi quelqu'un voudrait-il arbitrairement les persécuter et briser la famille ?
Craignant de perdre sa mère, la pression mentale à laquelle Shupeng faisait face ne cessait d'augmenter. À l'âge de 14 ans, incapable de résister davantage à la pression et à l'incertitude de ces tragédies, il a fait une dépression nerveuse. Son état s'est amélioré quand il est resté avec sa mère. Mais pour faire vivre la famille, Mme Chen a dû aller dans d'autres villes pour travailler et laisser Shupeng à la maison.
Lorsque Mme Chen a affiché des documents de clarification de la vérité près de son lieu de travail le 16 mai 2012, quelqu'un l'a signalée à la police. Des agents l'ont emmenée à la division de la sécurité intérieure du district Xiangfang de la ville de Harbin et elle a été condamnée à 18 mois de travaux forcés. Elle est actuellement détenue au camp de travail de Qianjin dans la ville de Harbin.
Les parents et les voisins n'ont pas osé en informer Shupeng, de peur qu’il ne s’effondre encore une fois. Mais son stress mental a continué d'augmenter, portant déjà le deuil de son père et n’ayant pas vu sa mère depuis longtemps. Afin d'exprimer ses sentiments, il a écrit ce qu’il ressentait sur les murs, le plafond, les portes et les photos. Les mots qu'il a écrits étaient : « Papa me manque », « Je veux voir ma mère », « Une famille de trois », « Plus jamais séparés », « Je suis presque mort de froid hier. »
La dépression et le désespoir accablant Shupeng ont conduit à une autre dépression nerveuse, le 30 mars 2013.
Les proches et les voisins ont demandé la libération de Mme Chen et reçu une réponse négative
Lorsque les proches de M. Yan ont appelé à l'aide le 5 avril 2013, de nombreuses personnes se sont présentées. Un fonctionnaire du village et sa famille se sont rendus au camp de travaux forcés de Qianjin le 8 avril pour demander la libération de Mme Chen.
Zhang Bo, superviseur du bureau de gestion au camp, a dit qu'ils ne libéreraient pas Mme Chen sans l'approbation du bureau 610 de la ville de Shuangcheng.
Lorsque les membres de la famille de Shupeng sont allés au Bureau 610 de Shuangcheng le lendemain, on leur a dit d'obtenir certains documents du camp de travail. Ils sont allés au camp de travail avec les documents nouvellement obtenus afin d'avoir l'approbation du bureau communal et du Bureau 610 de la commune. Un des policiers a montré son empathie et a dit : « Vous avez tous les documents prêts maintenant. Vous pouvez aller au camp de travail chercher Mme Chen. »
Afin d'aider la famille, le bureau du village et des centaines de résidents ont signé leurs noms avec leurs empreintes pour demander la libération de Mme Chen.
Lorsque la famille est allée au camp de travaux forcés de Qianjin le 12 avril, Zhang Bo a examiné les documents et a demandé des preuves de trouble mental fournies par un médecin. Les parents ont dit que son père était mort et sa mère détenue dans un camp de travail, qu’il n’y avait personne pouvant assumer la responsabilité et payer pour un tel examen médical. La tante de Shupeng était très nerveuse et a pleuré. Zhang leur a alors dit de contacter la division de la sécurité intérieure qui avait arrêté Mme Chen. Il a dit que Mme Chen serait libérée si la détention dans le camp de travail était annulée.
La famille est allée à la division de la sécurité intérieure du district de Xiangfang le 15 avril pour rencontrer Mao Linchang qui était chargé de l'affaire. Mao a refusé de les rencontrer en face-à-face, mais a nié son implication au téléphone.
La famille ne pouvait rien faire. Ils sont allés au camp de travail pour la quatrième fois. Zhang a insisté pour avoir un examen médical prouvant le trouble mental de Shupeng. La tante de Shupeng a pleuré et supplié, disant qu'il était illégal pour le camp de travail de faire ainsi car tous les documents étaient prêts. Zhang a dit : « Si vous continuez à pleurer comme ça, ce sera considéré comme interférer avec la police ici. Vous serez arrêtée. » Le chef de camp nommé Hao a dit : « Je ne peux pas libérer Mme Chen, parce que je veux garder mon travail. »
Face à toutes ces difficultés, la famille a abandonné l'espoir d'obtenir la libération de Mme Chen. Ils étaient très tristes, mais il n'y avait rien qu'ils puissent faire. Pendant ce temps, Shupeng n'avait aucune idée que les membres de sa famille essayaient de faire libérer sa mère, et le 16 avril, il s'est de nouveau échappé de la maison de ses proches. L’adolescent en deuil et psychologiquement désorienté a été à présent envoyé dans un hôpital psychiatrique.
Ce n'est qu'un exemple parmi des millions d’autres dans lesquels les pratiquants de Falun Gong ont été maltraités et persécutés pour leur croyance. Beaucoup de familles ont été déchirées et des parents ont été séparés de leurs enfants.
Article correspondant : M. Yan Shanzhu, 36 ans, meurt des suites de la persécution
Traduit de l'anglais
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