Un compte rendu personnel de la persécution: «Je pensais que je ne m'en sortirais jamais vivante!»

(Minghui.org) «J'ai failli m'évanouir de douleur. Je ne pouvais pas m'échapper. Les mots ne peuvent pas décrire la douleur que je ressentais. Le temps glissait. J'étais tourmentée chaque seconde, entre la vie et la mort. La mort aurait été plus facile, car la douleur était si grande. Je n'avais qu'une seule pensée: «Je ne peux pas me soumettre à eux. Je ne dois pas les laisser prendre plaisir à ma souffrance.»

Ce qui précède est une description d'un seul incident de torture endurée par la pratiquante de Falun Gong Mme Zhu Xiumin. Elle a été illégalement arrêtée à plusieurs reprises pour avoir parlé aux gens des faits sur le Falun Dafa et dénoncé les mensonges propagés par le régime communiste pour justifier sa répression de la pratique. Mme Zhu a été interrogée et gravement torturée par le département de police de Yangming dans la ville de Mudanjiang. Elle a été fouettée avec un tuyau en caoutchouc, le nez bourré avec un chiffon imbibé d'huile de moutarde forte et la tête recouverte d'un sac en plastique.

Reconstitution de torture: La tête recouverte d'un sac de plastique

En 2002, Mme Zhu avait seulement 30 ans quand elle a été arrêtée et tourmentée pour son implication dans l'interception des signaux de télévision par câble et la diffusion de vidéos qui clarifiaient les faits sur le Falun Gong. Elle a été condamnée à sept ans de prison et a brutalement été torturée dans la prison notoire pour femmes du Heilongjiang. Elle a été soumise à toutes sortes de tortures, comme être électrocutée avec des matraques électriques, endurer des températures glaciales, des coups incessants, se tenir debout ou s'asseoir sur un petit tabouret pendant de longues périodes et la privation de sommeil.

Reconstitution de torture: Électrocuté à l'aide de matraque électriques

Après avoir échappé de peu à la mort, Mme Zhu s'est exclamée: «Je ne pensais pas que j'en sortirais jamais vivante et rentrerais chez moi!» Mais elle s'en est sortie et elle raconte son expérience douloureuse ci-dessous:


Mon nom est Zhu Xiumin et je vis dans la ville de Daqing. Je suis née en 1972. En Octobre 1998, j'ai lu le
Zhuan Falun et j'ai eu le sentiment que c'était ce que j'avais toujours cherché. Mon cœur est devenu serein et calme. J'ai compris le but de notre existence et comment il faut vivre.

Toutefois, cette période de paix n'a pas duré longtemps. En juillet 1999, le régime communiste a commencé à répandre publiquement des rumeurs et à calomnier le Falun Dafa au niveau national à l'aide de ses médias contrôlés par l'état. Les pratiquants ont commencé à être persécutés.

Le directeur du département de police nous a mis en garde: «Je vais vous dépouiller de tous vos vêtements!»

Plusieurs pratiquants et moi avons commencé à intercepter les signaux de télévision par câble et à diffuser des vidéos pour que ceux qui ont été trompés par la propagande d'état réalisent la vérité à propos du Falun Gong. Le 26 avril 2002, le pratiquant Wang Xueshi a été arrêté par le service de police du district de Yangming alors qu'il était en train d'intercepter les signaux de télévision. Il avait grimpé sur les poteaux de câbles et n'a pas eu le temps de s'échapper quand il a vu le véhicule de police approcher.

Le 8 mai aux alentours de 13h, j'ai été arrêtée par quatre policiers à la gare. J'ai crié: «Ne m'arrêtez pas!» pour avertir le pratiquant Sange Cui, qui se trouvait une dizaine de mètres plus loin. J'ai été poussée dans une voiture et ma tête a été poussée de force sous le siège. Mon téléphone portable et mon sac à main ont été confisqués. Sange Cui a ensuite été arrêté par le département de police de Yangming. Ses côtes ont été fracturées et il a été battu à mort.

Au département de police de Yangming, j'ai été enchaînée à une chaise de fer. Le directeur, dont le nom était Zhu, m'a frappé à la tête et a crié: «Nous n'avons pas dormi correctement depuis plus d'un demi-mois pour arrêter les gens comme vous! Je vais vous dénuder complètement!» Je lui ai répondu fermement: «Non, vous ne le ferez pas.» Il a dit: «Vous pensez que j'ai peur de le faire?»

Il est venu près de moi. J'ai dit à voix haute: «Non, tu ne peux pas. Tout d'abord, tu es un policier, pas un voyou. Deuxièmement, je ne suis pas en colère contre toi. Ce que nous avons fait n'était pas dirigé contre la police. Vous plus que tous devriez savoir pourquoi nous faisions cela.» Il s'est calmé et a changé son attitude. Plus tard, le directeur politique du poste de police est venu et a eu recours à l'hypocrisie pour me tromper afin d'obtenir une confession. Il a essayé de me convaincre pendant un long moment.

Les deux policiers qui m'avaient arrêtée sont entrés dans la pièce. Ils ont enlevé les chaînes de mes jambes, affirmant qu'ils avaient trouvé un autre pratiquant entêté et que plus de policiers étaient nécessaires.

Fouettée avec un tuyau en caoutchouc

Après leur départ, le directeur politique a continué à essayer d'obtenir des informations sur moi. Par la suite, les deux policiers qui m'avaient arrêtée ont commencé à me battre et à m'interroger. L'un d'eux a enlevé mes chaussures et mes chaussettes et m'a fait tenir debout pieds nus sur le ciment. Mes mollets étaient liés aux pieds de la chaise de fer avec des chaînes. Mes bras étaient enchaînés de chaque côté de la chaise de fer et mes mains étaient menottées.

Le policier tenait un morceau de tuyau en caoutchouc tordu en trois sections et a fouetté l'arrière de mes jambes. Il a fouetté et a crié: «Je vais me concentrer sur tes jambes jusqu'à ce que le bout de tes orteils deviennent bleus et noirs, avant de tomber.» Il a continué à me fouetter sans arrêt. Comme mes jambes étaient attachées, je ne pouvais pas bouger.

Je n'ai pu m'empêcher de pleurer lors de la première flagellation, c'était tellement douloureux. Il se moquait de ma douleur et m'a insultée en utilisant un langage grossier. Dès lors, je n'ai plus émis un son. Il m'a frappée de toutes ses forces pendant une demi-journée et a été étonné de voir que je n'avais pas de réaction ni même d'expression sur le visage. Il a desserré les chaînes un peu, puis a continué à me fouetter de nouveau. Peu importe combien il me frappait, je ne faisais toujours pas de son et il n'y avait aucune expression sur mon visage. J'ai continué à le regarder comme il me fouettait et il a arrêté progressivement.

J'ai failli m'évanouir de douleur. Je ne pouvais pas m'échapper. Les mots ne peuvent pas décrire la douleur que je ressentais. Le temps glissait. Chaque seconde était un tourment et j'oscillais entre la vie et la mort. La mort aurait été plus facile. Je n'avais qu'une seule pensée: «Je ne peux pas me soumettre à eux. Je ne dois pas les laisser prendre plaisir à ma souffrance.»

Le policier a alors commencé à fouetter mon corps ainsi que mes jambes. Je ne sais pas combien de temps cela a duré, mais il s'est arrêté pour prendre une pause. Il a pointé le doigt vers cinq ou six bouteilles d'huile de moutarde sur la table et a dit: «Nous avons beaucoup d'expérience sur la façon de traiter des gens comme vous et cela inclut le gavage avec de l'huile de moutarde.»

Illustration de torture: Suffocation par des moyens artificiels

Les narines bourrées d'un chiffon imbibé d'huile de moutarde, la tête recouverte d'un sac en plastique

Ensuite, il a versé de l'huile de moutarde sur un morceau de tissu et a recouvert mon nez avec. Puis il a rapidement couvert ma tête avec deux couches de sacs en plastique. Mon esprit était vide. J'ai pensé que je mourrais plutôt que de les laisser se moquer de moi. Je n'ai pas respiré quand ils me couvraient le nez avec de l'huile de moutarde. Ils ont attendu de voir mon expression de peur et de terreur. Je n'ai pas bougé ni respiré. Les sacs en plastique n'ont pas bougé. Ils ont attendu pendant un certain temps et probablement senti que quelque chose n'allait pas. Le policier de plus petite taille a déchiré les sacs de plastique. J'ai alors commencé à respirer. Ils n'ont pas parlé pendant plus d'une demi-journée. Je n'ai pas émis un son. Ils ont cessé de me torturer et ont surveillé mes mouvements. Ensuite le policier m'a dit: «J'ai battu beaucoup de gens avant et je ne l'ai jamais regretté. Pourtant, je ne peux pas supporter de te frapper.»

Au centre de détention, j'ai vu la pratiquante Qu Yuping torturée par les mêmes policiers du département de police de Yangming. Quand ils l'ont torturée avec de l'huile de moutarde, ils lui ont tiré la tête en arrière et ont versé de l'huile de moutarde directement dans les narines. Elle a commencé à renifler et pleurer. Ils ont également couvert sa tête avec des sacs en plastique. Comme elle haletait, elle aspirait le sac en plastique dans le nez et la bouche et elle ne pouvait plus respirer. Elle a mordu une couche de sac en plastique et a été couverte d'une autre couche. En raison du manque d'oxygène, elle a perdu conscience et la chaise de fer est tombée. Ses bourreaux ont enlevé les sacs de sa tête et l'ont aspergée d'eau froide. Quand elle a repris ses esprits, ils ont continué à la torturer avec de l'huile de moutarde et des sacs en plastique et à verser de l'eau froide sur elle quand elle s'évanouissait. Cela s'est répété de nombreuses fois.

Torturée dans la prison pour femmes du Heilongjiang

Le 10 mai 2002, j'ai été emmenée au deuxième centre de détention de Mudanjiang. En juin, j'ai été transférée au premier centre de détention. En octobre, Wang Xueshi, Xu Yaoli et moi avons été condamnés à sept ans de prison.

J'ai été envoyée à la division de formation intensive de la prison pour femmes du Heilongjiang en janvier 2003. Le directeur de division était Lu Jinghua et l'adjoint était Wang Yali. Les lieux étaient vides et décrépit. Il y avait deux bâtiments anciens. Le bâtiment avant abritait les cellules de prison tandis que le bâtiment arrière abritait la cantine et la cuisine.

La division de formation intensive était au deuxième étage de la cantine. Pendant la journée, elle était utilisé comme salle de classe pour projeter des vidéos de pratiquants qui avaient renoncé au Falun Gong. Nous étions forcées à réciter les règles de la prison. La nuit, elle nous servait de quartiers. Il y avait plus de prisonniers que de lits à cette époque. Les gens dormaient sur des bureaux et des chaises.

Prison pour femmes de la province du Heilongjiang

a. Contraints de rester debout pendant une longue période, privés de sommeil et nourris d'aliments pour poulets

Nous recevions de la semoule de maïs avec les mots «alimentation pour poulets» écrit sur les sacs. Cela était utilisé pour fabriquer des pains qui étaient très rugueux, plein de sable et de coquilles brisées.

Plus tard, le vieux bâtiment a été démoli et un nouveau bâtiment construit à sa place. Plus de 30 personnes dormaient dans la cellule de prison. Des panneaux ont été placé entre les lits pour créer un espace de couchage supplémentaire - elle était pleine à craquer. Comme toutes les pratiquantes de la division de formation intensive refusaient de réciter les règles de la prison, nous étions contraintes à rester debout pendant de longues heures chaque jour. Nous ne pouvions pas dormir avant minuit. À 4h du matin, nous devions nous lever et nous asseoir dans la salle de classe.

b. Les travaux forcés, surveillance, privation de visites de famille et d'appels téléphoniques, interdiction d'acheter des choses au magasin

Un mois plus tard, j'ai été transférée dans la quatrième équipe de la cinquième division. Les pratiquantes de Falun Gong n'étaient pas autorisées à parler entre elles et quatre détenues criminelles surveillaient une pratiquante à tour de rôle. Elles dormaient avec nous, venaient avec nous quand nous utilisions les toilettes et le soir, l'une d'entre elles restait en service. Nous les pratiquantes étions non seulement empêchées de nous parler les unes aux autres, mais nous ne pouvions même pas nous sourire ni nous saluer.

Il y avait une porte dans l'ancien bâtiment. Il fallait passer par cette porte pour sortir pour acheter des choses, prendre un appel téléphonique ou voir des visiteurs. Pour passer par la porte, nous devions dire: «Détenue telle et telle a commis tel ou tel crime et demande la permission de passer par cette porte.» Si nous refusions «d'admettre» que nous étions «coupable», nous n'étions pas autorisées à acheter des choses, à voir des visiteurs ou à passer des appels téléphoniques. Plus tard, lorsque la porte a été enlevée, nous devions réciter une phrase semblable pour pénétrer dans la salle de réception. Par conséquent, nous n'avons jamais été autorisées à voir des visiteurs. Les gardes ont utilisé cela pour nuire à notre relation avec les membres de notre famille, qui pensaient que nous étions sans cœur et nous ont par conséquent mal comprises.

Nous étions souvent intimidées par les condamnées qui nous maltraitaient ou nous critiquaient à volonté. Nous étions également bousculées. Les prisonnières pouvaient porter plainte contre nous à tout moment auprès des gardes et par conséquent, nous étions torturées. Dans une salle remplie de pratiquantes, nous n'avions pas le droit de parler ou d'échanger des choses. Les autres détenues pouvaient entrer et sortir de n'importe quelle pièce. Au moment de la pause, elles pouvaient descendre, mais les pratiquantes ne le pouvaient pas.

Pendant la journée, les pratiquantes devaient effectuer des travaux forcés. Je pense que nous faisions soit des uniformes de prison ou de police. Cependant, pour générer davantage de profits, la prison a conclu secrètement un accord avec les usines de vêtements et fabriquait en secret des manteaux, des soutiens-gorge, des couvertures et d'autres vêtements. Parfois, sans rime ni raison, nous devions faire des heures supplémentaires. La pratiquante Yu Libo est devenue tellement épuisée par la charge de travail qu'elle a développé une tuberculose abdominale et du poumon. Elle était constamment détenue dans la zone des malades. Après avoir été libérée, elle ne s'en est jamais remise et est décédée.

Tout le monde devait commencer à travailler à 5h et nous finissions le travail à des heures différentes. Un groupe terminait à 22h, un autre groupe à minuit, alors que certaines travaillaient jusqu'à 1h ou 2h du matin. Avant mon arrivée, les pratiquantes travaillaient parfois pendant une semaine dans l'usine sans arrêt et n'étaient pas autorisées à retourner dans leurs quartiers pour dormir. Si elles étaient fatiguées, elles dormaient penchées sur les machines.

Les gardes effectuaient l'appel des noms tous les soirs. Parfois, cela était fait dans chaque cellule, d'autres fois dans le couloir. Il fallait s'agenouiller après avoir été comptées et quand tout le monde avait été appelé, nous devions dire: «Merci, Parti.» Si nos voix étaient trop faibles, cela n'allait pas et nous devions le répéter. Nous étions également obligées de porter des plaques d'identité sur notre poitrine.

c. Électrocutées avec des matraques électriques, congelées, frappées, forcées à s'asseoir sur un petit tabouret pendant de longues heures

Les pratiquantes dans chaque division ont tenté de résister à la persécution en refusant de faire les travaux forcés, de porter les badges d'identification, de participer aux appels, de s'accroupir, de porter l'uniforme... Les gardiens et les autres prisonnières nous ont donc torturées. Certaines pratiquantes ont été suspendues par les menottes pendant plus d'un mois. Beaucoup ont été placées en cellules d'isolement. Plus tard, nous avons tous ensemble fait la grève et avons refusé de faire les travaux forcés. Cette fois, nous avons réussi et nous avons cessé de travailler.

Incitée par les gardiens, une équipe de détenues costaudes nous tourmentait. Elles suivaient les gardiens qui faisaient l'appel des noms. Quand nous refusions de nous accroupir et de coopérer à l'appel, elles nous frappaient et battaient ou nous soulevaient et nous laissaient tomber. Chaque jour, elles faisaient cela avec diligence. Elles me tourmentaient tous les jours parce que je refusais de m'accroupir et de crier mon nom. Zhang Sixia, qui était dans la même cellule de prison que moi et reconnue en tant que leader, s'est également jointe à eux pour me battre.

Le 1er octobre, la détenue Li Mei a employé la ruse pour me faire aller aux toilettes et cinq prisonnières se sont élancées par derrière et m'ont maintenue sur le sol. Elles m'ont donné des coups de pied et m'ont battue. Quand je suis retournée dans la cellule, mes yeux saignaient et étaient enflés. Mon visage avait subi des blessures et mon corps était grièvement blessé. Mes côtes du côté droit me faisaient terriblement souffrir et je ne pouvais pas m'étirer. Pendant un mois, je n'ai pas pu me retourner dans mon lit.

d. Une vague de persécution intense

Du 26 novembre au 2 décembre 2003, nous avons été soumises à une forme brutale de torture appelée «la pratique du forage.»


Le 26 novembre dans l'après-midi, nous les pratiquantes nous sommes assises en position de méditation au milieu de l'usine en signe de protestation silencieuse. Cela parce que la pratiquante Yang Xiuhua avait été attachée à la toilette de l'usine par la prisonnière Wang Daiqun. Ses vêtements avaient été arrachés, il ne lui restait que ses sous-vêtements. Les prisonnières ont ouvert les portes et les fenêtres afin qu'elle gèle.

La directrice de division Wu Yanjie a collaboré avec les gardiens de la division anti-émeute de la prison pour nous persécuter. Elle a demandé aux détenues de faire tout ce qu'il fallait pour nous emmener en bas de la salle de l'usine au quatrième étage. Elles nous ont soulevées, traînées et nous ont traîné en bas. Certaines pratiquantes ont été roulées dans les escaliers. J'ai été traînée en bas à partir du cinquième étage. Wang Liang, un grand gardien de la division anti-émeute bloquait l'entrée. Quand il a appris que j'étais une pratiquante de Falun Gong, il a commencé à me battre. Je ne pouvais rien voir par la suite. Le gardien a ensuite batu les autres pratiquantes. Je me suis assise à l'entrée avec une autre pratiquante et j'ai refusé de bouger. Wang Daiqun et plusieurs détenues m'ont traînée vers les autres pratiquantes et chacune d'entre nous a été emmenée au bâtiment situé derrière la prison.

Les gardiens Wang Liang et Yang Zifeng nous supervisaient et nous insultaient en même temps. Wang Fei a donné un coup de pied à la pratiquante Lianzhi, qui est âgée de 60 ans, car elle marchait lentement. Cette dame âgée est tombée sur le sol enneigé. Wang Liang allait lui donner un autre coup de pied, lorsque j'ai crié: «Arrêtez ces coups de pieds!» Il a juré et s'est précipité vers moi. Je lui ai dit sévèrement: «Ne voyez-vous pas qu'elle est vieille? Comment pouvez-vous la frapper encore?» Il m'a laissé et a déplacé son attention sur la pratiquante Zhang Chunjie qui était derrière. J'ai crié: «Ne la frappez pas, elle a un problème cardiaque.» Il n'a pas bougé.

Reconstitution de torture: Un gardien et une détenue battant une pratiquante de Falun Gong

Nous avons été emmenées dans le bâtiment vacant derrière les quartiers de la prison. Chacun des gardes et des prisonniers tenaient un bâton de bambou. J'ai vu la directrice du bureau, Yang Libin. J'ai dit: «Je voudrais vous parler.» Elle a dit qu'elle n'avait pas le temps. J'ai dit aux gardes que je voudrais parler à la directrice de division Wu Yanjie. Ils ont répondu qu'elle n'était pas là. J'ai parlé au gardien Cheng Xiuyan. La pratiquante Liu Guihua a parlé au sous-directeur de la division Tao Shuping, qui était très déraisonnable. Nous n'avons pas reçu de réponse acceptable, de sorte que tout le monde est resté dans le froid glacial jusqu'à passé 16h, nous avons été ramenées dans nos cellules quand les gardes ont voulu rentrer chez eux. Nous avons été obligées à nous asseoir sur de minuscules tabourets dans le couloir du premier étage. La nuit, les gardiens Sun Lisong et Qiu Yan ont emmené les pratiquantes Li Ping, Liu Guihua et Yan Shufen à l'extérieur, où les détenues les ont frappées avec leurs chaussures et des bâtons de bambou, avant de les laisser dans le froid glacial. Le 29 novembre, nous avons commencé à réciter Lun Yu ensemble pour résister à la persécution. La porte s'est ouverte et le garde Yang Zifeng s'est précipité à l'intérieur comme un fou. Il était suivi par des policiers masculins et féminins. Les pratiquantes ont fermement croisé les bras et ont battu en retraite vers la fenêtre au bout du couloir. Yang Zifeng tenait quelque chose comme un tuyau en caoutchouc, s'est précipité vers nous et nous a fouetté et donné des coups de pieds. La pratiquante Liu Guihua a arraché le tuyau de sa main et l'a jeté par la fenêtre. Ils ont essayé de nous faire sortir. Nous nous sommes tenues les unes aux autres et nous avons crié. Li Ping a été emmenée de force par Yang Zifeng qui l'a violemment battue et frappée.

Huang Liping a également été tirée et elle est tombée. Elle a eu une rechute de son problème cardiaque et s'est évanouie.

Après que nous ayons été séparées, les agents ont chargés de l'autre côté du couloir. Yang Zifeng a utilisé un petit tabouret sur lequel nous nous asseyions pour nous frapper. La pratiquante âgée Ma Aijiao a utilisé son corps pour protéger les jeunes pratiquantes contre les coups. Yang Zifeng a ramassé un tabouret en plastique et a frappé Mme Ma sur la tête à plusieurs reprises, comme un fou. Le sang coulait de sa tête sur les pratiquantes Chu Li, Hu Xiuyan et d'autres.

Une policière de la division anti-émeute a attrapé Yang Zifeng par derrière et après un moment a réussi à l'arrêter. Ma Aijiao a été enfermée seule dans une petite cellule d'isolement. Elle a été enchaînée à des anneaux sur le sol et laissée seule, inconsciente, pendant quatre jours et trois nuits. Selon elle, quand elle a été libérée de l'isolement, elle avait plus de 30 blessures qui avaient commencé à se refermer, dont d'énormes cicatrices dans sept à huit endroits et des points de suture sur plusieurs parties de son corps.

La torture s'est intensifiée. Chaque matin, juste après 5h, nous étions traînées dehors dans le froid glacial. Nos chapeaux, foulards et gants ont été jetés. Le policier Yang Zifeng obligeait tout le monde à se tenir debout, les mains posées sur les coutures de nos pantalons, doigts tendus. Si une personne ne se tenait pas droite, il lui donnait des coups de pieds. Il a fait retrousser les manches de tout le monde au-dessus du coude. Il a frappé les mains de la pratiquante Xu Xianping jusqu'au sang et lui a dit de ne pas bouger. Si elle bougeait, il continuait à lui donner des coups de pied. Trois bosses emplies de sang se sont développées sur les mains de Xu Xianping. La première partie de son petit doigt est devenue invalide. La pratiquante Du Guijie a pris la parole pour les autres pratiquantes et ils lui ont pris son manteau. C'était la période la plus froide de l'année dans la région du nord de la Chine et nos bourreaux portaient deux couches de vestes épaisses. Les gardes étaient vêtus de manteaux avec de lourdes vestes par-dessus. Malgré cela, ils frissonnaient encore.


Illustration de torture: Soumettre les pratiquantes à des températures glaciales

Pendant la journée, nous ne pouvions aller aux toilettes qu'une fois. Après être restées debout pendant de longues heures, nos jambes étaient si raides que nous ne pouvions pas les plier quand nous allions aux toilettes. Nous ne pouvions pas prendre nos repas dans la pièce et nous devions manger à l'extérieur. Nous avions un sac en plastique pour tenir le riz et rien d'autre. Nous devions utiliser nos mains nues pour prendre le riz.

Une détenue qui avait été chargée de veiller sur Zhang Chunjie a eu pitié de nous et a secrètement fourré son poisson dans le sac de riz. Malheureusement, elle a été découverte et Wu Yanjie l'a giflée au visage. Les points utilisés pour réduire sa peine ont aussi été retirés. En conséquence, toutes les détenues avaient peur de nous regarder ou de nous saluer. Après qu'une détenue ait hoché la tête et nous ait souri, elle a été convoquée au bureau de Wu Yanjie, qui lui a donné deux gifles et l'a sermonnée. Une réunion a eu lieu durant laquelle les détenues ont été averties de ne pas aider les pratiquantes de Falun Gong sans quoi elles seraient punies.

Par la suite, nous avons reçu chacune un demi-pain à manger. Nous devions encore rester à l'extérieur pour manger et n'avons pas été autorisées à rentrer jusqu'à 16h. Nous avons continué à rester debout jusqu'à 22h et seulement ensuite nous avons pu aller dans le couloir. Après cela, nous avons dû nous accroupir. Nous avons dû nous asseoir sur le carrelage en céramique et nous n'avons pas été autorisées à dormir avant 2h du matin, je me souviens que la pratiquante Wang Wenrong a refusé de coopérer et elle a été placée dans la partie la plus froide de la salle. Ils l'ont fait s'accroupir et ensuite se redresser à plusieurs reprises. Elle a été torturée pendant une journée entière.

Dans la matinée du 30 novembre, j'ai été appelée pour me mettre en file. Je n'ai pas bougé et leur ai dit sévèrement : «Je ne vais pas me soumettre à la persécution. Ce que vous faites est contre la loi.» Ils ont rapporté cela à la directrice de division Wu Yanjie. Elle a ordonné aux détenus de me traîner dehors. Liu Wenge et Liu Yumei m'ont traînée par les vêtements. Wu Yanjie m'a frappée au visage avec une petite matraque électrique. Ils ont continué à me traîner dehors. Mon col de chemise était fortement serré autour de mon cou et j'ai eu des difficultés à respirer, comme si j'allais suffoquer.

Parce que j'ai refusé de me tenir debout dans le froid glacial, ils m'ont emmenée dans la partie la plus froide de la pièce. La garde Tao Shuping m'a ordonné de m'accroupir. Quand j'ai refusé, elle a ordonné à Wang Daiqun de me frapper derrière les genoux et je me suis assise. Elle a ensuite ordonné à la détenue de me tirer vers le haut, m'a frappée encore et m'a fait m'accroupir et m'asseoir. J'ai refusé de m'accroupir et elle m'a saisie et mise debout. Ils m'ont frappée et j'ai dû m'asseoir. Wang Daiqun m'a tirée vers le haut et vers le bas comme ça pendant un long moment. Tao Wang Shuping a ordonné à Wang Daiqun d'attraper mes bras derrière mon dos avec une corde et a utilisé du ruban adhésif jaune pour me sceller la bouche. Finalement, elles ont été épuisées de me torturer. Tao Shuping a dit que je pouvais m'asseoir et m'a ordonné de redresser mes jambes. J'ai immédiatement recroquevillé deux jambes avant qu'elle ne puisse marcher dessus. Chaque fois qu'elle a essayé de marcher sur mes jambes, je les repliais. Elle était très en colère et m'a frappée à plusieurs reprises. En fin de compte, elle a manqué de moyens pour me tourmenter et est partie en colère. Il neigeait ce jour-là, et j'ai dû m'asseoir sur le sol gelé.

Illustration de torture: Les mains attachées derrière le dos

Tao Shuping a ensuite ordonné à la gardienne Sun Lisong de me torturer. Elle tenait un bâton de bambou à la main et m'a fait la morale. Elle a dit aux détenues d'apporter une chaise. Elle s'est assise sur la chaise et a marché sur mes cuisses avec ses deux pieds. J'ai perdu l'équilibre et j'ai dû me pencher en arrière. C'était une situation très pénible et elle a vu que j'éprouvais une grande douleur. Elle m'a touché l'épaule avec le bâton de bambou et a essayé de me pousser plus vers le bas. J'ai eu du mal à m'asseoir. Cela a duré un certain temps avant qu'elle me pousse vers le bas. Elle a gardé ses pieds sur mes cuisses. Elle a dit que cela la gardait au chaud. Je suis resté assise sur le sol pendant une journée entière. La nuit, j'ai été autorisée à retourner dans le couloir du premier étage, où je suis resté assise jusqu'à 2h du matin.

Reconstitution de torture: assise sur un petit tabouret pendant des heures

La gardienne Tao Shuping a incité la détenue Wang Yupo à tailler mes cheveux déjà très courts de façon à m'humilier. La détenue Li Mei a également coupé plusieurs mèches.

Li Mei m'a fouetté les mains avec un bâton de bambou. Comme mes mains étaient attachées derrière mon dos, elle a d'abord frappé mes paumes, puis les a retournées pour fouetter le dos de mes mains. Quand je ne criais ou ne pleurais pas de douleur, elle se murmurait à elle-même: «Je vais te fouetter les doigts un par un et continuer à fouetter le dos de tes doigts.» Cette nuit-là, quand je suis montée me coucher sur le lit au niveau supérieur, je ne pouvais pas saisir les barreaux parce que mes mains étaient tellement enflées. La douleur était atroce. Tous mes ongles étaient cassés. Le lendemain, quand j'ai mangé mon déjeuner, je n'ai pas pu tenir mes baguettes. En essayant de redresser mes doigts, une vague de douleur est allée droit au cœur. La douleur dans mon cœur était spasmodique. Je me suis agenouillée sur le sol dans la douleur, serrant ma poitrine pendant un certain temps avant que je reprenne mon souffle.

J'ai été forcée à m'asseoir dans la cour pendant deux ou trois jours d'affilée. En fin de compte, les gardiens ont arrêté de cacher ce qu'ils faisaient et nous ont emmenées dans la cour avant où la persécution a continué. La «pratique d'entraînement» a continué pendant une semaine, mais cela m'a vraiment paru comme un mois.

Le 5 décembre, Sun Lisong a ordonné aux détenues de retirer la veste de Zhao Yalun et la mienne afin de nous faire geler. Sans attendre que les gardiens se présentent ou donnent des ordres, la détenue Liu Wenge a commencé à réprimander et à donner des coups de pieds aux pratiquantes. Un jour, j'étais assise sur le sol et un gardien est sorti de l'immeuble. Liu Wenge m'a tout de suite donné un coup en dessous du sein gauche. J'étais dans une telle douleur que je n'ai pas pu bouger pendant un bon moment. Il m'a fallu plus d'un mois avant que je puisse me retourner ou respirer sans douleur.

Les gardiennes espéraient que la brutalité et la peur nous feraient renoncer à notre foi. Toutefois, ni elles ni les détenues ne pouvaient maintenir ce rythme. Plusieurs détenues ont commencé à souffrir de fièvres et ont dû être mises sous perfusion. Initialement, les gardiennes avaient prévu de continuer à nous faire travailler de force, mais cela n'est jamais arrivé. Les gardiennes et les détenues ont été surprises par notre foi inébranlable. Une détenue autrefois très têtue me faisait souvent faire ceci. Après la «pratique d'entraînement», elle a dit: «Même les autorités ne peuvent rien faire pour vous, comment pourrais-je faire quelque chose pour vous?» Un autre détenu a proclamé devant tout le monde: «Je ne connais pas ton maître, mais il a tellement de disciples qui suivent ses enseignements si fermement que je lui tire mon chapeau. Quels responsables du Parti a gagné ce genre de loyauté? Ce sont tous des traîtres.»


Le 9 mai 2009, j'ai été libérée.

Aller à Pékin pour faire appel, être arrêtée, détenue et mon argent extorqué

Après que la persécution ait commencé, j'ai pris un train pour Pékin le 18 mars 2000, pour demander justice pour le Falun Gong. J'étais accompagnée par deux pratiquants. À Shanhaiguan, les policiers ont vérifié les identités dans une tentative d'empêcher les pratiquants d'aller à Pékin. Un de mes compagnons de pratique a été emmené hors du train. Une autre pratiquante, son fils de sept ans et moi sommes arrivés à Pékin en toute sécurité.

Nous avons tous les trois fait le deuxième exercice dans un cercle sur la place Tiananmen le 19 mars. Nous avons été arrêtés et placés dans un véhicule de police par des agents qui patrouillaient la région. Lorsque le véhicule a été rempli avec une dizaine de pratiquants, nous avons été emmenés au poste de police. Nous avons été conduits dans un hôtel par les responsables du bureau de liaison de Daqing de la ville de Pékin. Le pratiquant qui avait été arrêté à Shanhaiguan a également été emmené dans le même hôtel.

Ensuite, les représentants de nos lieux de travail et des postes de police locaux sont venus pour nous trois. Ils étaient une dizaine et ils en ont profité pour visiter visiter Pékin pendant deux jours. Durant la journée, des responsables du bureau de liaison nous surveillaient. Quelques jours plus tard, nous avons été ramenés aux postes de police de notre lieu de résidence. J'ai été emmenée au poste de police de Huoju, qui a publié un document pour 15 jours de détention avant de me transférer au centre de détention de Sartu. J'ai été détenue pendant 20 jours et ma famille a exigé que je sois libérée. Le centre de détention a extorqué de l'argent à ma famille avant de me libérer. Je suis à nouveau allée à Pékin le 29 avril 2000. Cette fois, je suis allée seule. Lors de mon dernier voyage, j'avais vu un pratiquant élever une banderole et crier «Falun Dafa est bon», ce qui m'a vraiment touché. J'ai décidé que je voulais aussi déployer une banderole cette fois, mais je ne savais pas comment faire une banderole. J'ai acheté un billet pour me rendre à la tour de la porte de la ville et j'ai attendu là-bas qu'un pratiquant déploie une banderole. J'aurais alors pu me joindre à lui ou à elle. Comme j'ai attendu un long moment, les soldats en service m'ont remarquée. Ils m'ont emmenée dans les escaliers et ensuite au poste de police.

Après cela, Wang Litian, le chef d'équipe de l'usine de tapis de Daqing où je travaillais autrefois et les agents du poste de police de Huoju ont soudoyé la police de Pékin avec 3000 yuan afin que les dossiers de mes visites à Pékin soient effacés. Ils ont fait cela parce que les autorités avaient une politique de punir les responsables provinciaux et municipaux si des pratiquants de Falun Gong de la province ou de la ville étaient arrêtés à Pékin pour faire appel. Il était donc courant que les responsables provinciaux et municipaux soudoient la police de Pékin pour supprimer les noms des pratiquants qui étaient allés à Pékin.

Cette fois, j'ai été détenue pendant 15 jours, mais alors que j'étais sur le point d'être libérée, ils ont prolongé ma peine de deux mois. Deux mois plus tard, ils ont prolongé ma détention pendant deux autres mois. Tant que je refusais de renoncer à la pratique, je ne sortirais pas.

Le 18 juin 2000, les pratiquants se sont rassemblés sur la Place Tieren dans la ville de Daqing pour faire les exercices. Plus d'une centaine de pratiquants ont été arrêtés. Les centres de détention dans les quartiers proches ne pouvaient pas les accueillir tous et certains ont été envoyés dans les zones rurales.

Il faisait vraiment très chaud cet été et il y avait peu d'air. Il n'y avait pas de place pour se déplacer dans la cellule. Chaque jour, on nous donnait de l'eau salée comme soupe et parfois le riz était à peine cuit. Beaucoup de pratiquants sont tombés malades et certainsont présenté des symptômes tels que des problèmes cardiaques, de l'hypertension artérielle... Zhang Tieyan est décédé subitement dans ce terrible endroit. J'ai été renvoyée chez moi en raison de symptômes anormaux. Je ne pensais pas que j'en sortirais jamais vivante!

Résumé des principaux faits de la persécution:

Nom: Yang Guanghui (朱秀敏)

Sexe: Féminin

Âge: 41 ans

Adresse: Inconnue

Emploi: Employée de l'usine de couvertures de laine de Daqing

Date de la plus récente arrestation: 8 mai 2002

Dernier lieu de détention: Prison pour femmes du Heilongjiang (江省女子监狱)

Ville: Harbin

Province: Heilongjiang

Persécution endurée: Chocs électriques, privation de sommeil, travaux forcés, lavage de cerveau, condamnations illégales, coups, emprisonnement, cellule d'isolement, torture, extorsion, contrainte physique, interrogatoire, détention

Traduit de l'anglais au Canada