(Minghui.org) Originaire de la ville de Qingdao, province du Shandong, Mme Zhang Tianxiao a émigré au Canada en 1998 et elle réside actuellement à Toronto.

Alors qu’en mars 2001, elle passait du temps avec sa fillette de trois mois, elle a été bouleversée et a eu l'immense chagrin d'apprendre que son beau-frère, M. Zou Songtao, avait été torturé à mort au mois de novembre précédent. M. Zou n'avait que 28 ans quand il est mort, et sa fille Rongrong était âgée de 11 mois seulement.

Mme Zhang savait depuis longtemps déjà que sa sœur Zhang Yunhe et M. Zou pratiquaient l'un et l'autre le Falun Gong, mais elle n'a jamais vraiment fait attention à la pratique elle-même. La tragédie soudaine lui a fait se demander pourquoi sa sœur et son beau-frère avaient choisi de pratiquer le Falun Gong. Elle souhaitait également en savoir plus sur la pratique en général et pourquoi les pratiquants restaient aussi fermes dans leur foi.

Après avoir lu de nombreux livres de Falun Gong et avoir rendu visite à de nombreux pratiquants au Canada, Mme Zhang est venue à la conclusion que le Falun Gong était très droit, car il enseigne aux gens à suivre les principes de Authenticité-Bienveillance-Tolérance. Elle s’est également rendu compte que le Parti communiste chinois (PCC) répandait des mensonges pour calomnier le Falun Gong et tromper le public. Elle a enfin compris pourquoi sa sœur et son beau-frère ont risqué leur vie pour parler aux gens de la situation réelle sur la pratique et pourquoi le régime a lancé la persécution.

Bientôt, Mme Zhang a suivi les traces de sa sœur et de son beau-frère et est également devenue une pratiquante de Falun Gong.

Cependant, elle a été attristée que le calvaire de sa famille ne s'arrête pas simplement à la mort de M. Zou. Incapable de supporter la perte de son gendre, la mère de Mme Zhang a refusé de recevoir tout autre traitement pour son cancer et est décédée quelques mois après la mort de son gendre. La sœur de Mme Zhang, est malheureusement détenue depuis février 2002 et a dû laisser sa fille Rongrong aux soins de la parenté.

Mme Zhang savait qu'elle devait défendre sa sœur et son beau-frère en recherchant justice pour eux. Depuis de nombreuses années, elle travaille dur pour partager l'histoire de sa sœur avec autant de personnes que possible. Elle croit que si plus de gens voient la vraie nature de la persécution de citoyens bienveillants par le régime chinois, ils vont se lever pour mettre un terme à son règne tyrannique.

Voici le récit de Mme Zhang sur son cheminement pour devenir une pratiquante de Falun Gong, et son changement d'attitude envers sa sœur et son beau-frère :

Zhang Tianxiao (à gauche) et sa jeune sœur Zhang Yuhe, qui ont seulement deux ans et demi d'écart, sont très proches l’une de l’autre.


Photo de mariage de Zou Songtao et Zhang Yunhe.


Zou Farong, surnommé Rongrong, (fille de Zou Songtao et Zhang Yunhe) à trois ans.

Un couple bien éduqué et tenu en haute estime

« Ma sœur Yunhe est née en novembre 1973. Quand elle était bébé, ma mère ne pouvait pas produire assez de lait maternel et a dû la nourrir avec de la pâte d'amidon de maïs. En conséquence, elle était très maigre et souffrait d'une mauvaise santé. Toutefois, après avoir commencé à pratiquer le Falun Gong en 1997, elle s'est transformée en une personne totalement différente, elle était soudainement en bonne santé et heureuse. Son visage rayonnait avec un teint rosé et nous l’entendions souvent fredonner des chansons tout le long du chemin jusqu'à notre appartement au quatrième étage. Elle était également en mesure d'aborder sereinement les conflits impliquant ses collègues. »

La sœur de Mme Zhang, Mme Zhang Yunhe, était diplômée du département de comptabilité de l'Université de Qingdao. Peu après avoir été acceptée à l'université, elle a passé l’examen d’anglais national de niveau quatre et l’a passé avec un résultat parfait. Au début de sa deuxième année, elle a de nouveau réalisé des résultats très élevés quand elle a passé le test d’anglais national de niveau six. Un tel résultat était sans précédent à l'université.

Elle est devenue plus tard chef comptable de la Direction générale de TFL de Qingdao, une société allemande dont la gestion du siège social asiatique était basée à Hong Kong. Comme chef comptable de l'opération Chine, Qingdao est devenu un carrefour pour toutes les questions de comptabilité dans le pays. À ce titre, Mme Zhang Yunhe était de fait chef comptable de TCL en Chine. Elle était responsable de la manipulation de grandes quantités de données, mais elle a toujours été très méticuleuse et jamais malhonnête. Son excellente performance lui a valu des propos élogieux du siège social à Hong Kong et elle recevait une augmentation de salaire de 30 pour cent chaque année.

Son mari, M. Zou était diplômé du département de biochimie de l'Université de Nanjing. Il a ensuite continué afin d’obtenir un diplôme de maîtrise en océanographie de l'Université de l’océanographie de Qingdao en juillet 1999.

Une personne intelligente et humble, M. Zou était très apprécié par ses pairs. Lui et sa femme se sont rencontrés lors d'une activité pour la promotion du Falun Gong et leur intérêt commun les a bientôt réunis. Ils se sont mariés en novembre 1998 et un an plus tard, leur fille Rongrong était née.

Mourir dans les mains des gardiens d’un camp de travail

Peu de temps après le début de la persécution du Falun Gong en juillet 1999, M. Zou a été arrêté et détenu pendant plusieurs jours après avoir refusé de renoncer à sa croyance dans le Falun Gong. Plus tard, seulement quelques semaines avant le terme prévu de sa timide épouse, M. Zou s’est rendu à Pékin en octobre pour faire appel pour le droit de pratiquer le Falun Gong. Il est retourné à Qingdao, mais il a été arrêté quelques jours plus tard. Il a été libéré sous caution au début de décembre.

M. Zou a bientôt été soumis à de nombreuses arrestations et détentions. Une fois au poste de police de Taixi à Qingdao, Gong Guoquan, chef de la police, l’a menotté à une chaise de fer et l’a frappé à la tête avec la semelle de ses bottes. La tête de M. Zou était si enflée qu'elle a doublé de taille. Son visage a été déformé et suintait et il a été inconscient pendant plus de 20 minutes.

La police a trompé M. Zou en lui demandant de se rendre au poste de police en juillet 2000 et l’a arrêté dès son arrivée. Après l’avoir gardé au camp de travail de la ville de Qingdao pendant deux mois, ils l’ont soudainement transféré du camp de travail de Wangcun (c'est-à-dire, le camp de travail N°2 de la province du Shandong) à celui de Zibo à la fin de septembre.

Une ordonnance a été émise bientôt pour que tous les pratiquants hommes détenus dans la province soient transférés au camp de travail de Wangcun. Le camp de travail de Wangcun est responsable de l'incarcération et de la torture de milliers de pratiquants.

Le camp de travail a exigé que tous les pratiquants nouvellement transférés écrivent une déclaration de garantie promettant d'arrêter de pratiquer le Falun Gong. Ceux qui ont refusé ont reçu des électrochocs avec des matraques électriques de 10 000 volts.

M. Zou et beaucoup d'autres pratiquants ont été maintenus en isolement. Ils ont souvent été dépouillés de leurs vêtements et électrocutés avec plus d'une douzaine de matraques électriques simultanément. Quand ils hurlaient de douleur, les gardes leur inséraient un bâton dans la bouche, ce qui entraînait une hémorragie et de la suffocation. De telles tortures étaient parfois répétées plusieurs fois par jour.

Comme la plupart des pratiquants ont refusé d'abandonner la pratique en dépit de la torture, le responsable de l'équipe Zheng Wanxin a décidé de trouver un pratiquant « extrémiste » » pour le faire « craquer » en guise de leçon pour le reste des pratiquants. Il a choisi M. Zou et a exigé qu'il écrive une déclaration dénonçant le Falun Gong.

C’est seulement deux heures après leur échange que M. Zou est décédé.

Le camp de travail a tenté d'empêcher l'épouse de M. Zou de voir son corps, mais elle a réussi à passer au travers. Cependant, le camp a refusé de lui fournir tout document médical attestant la cause de sa mort et ils ne lui ont pas permis de parler avec quelqu'un détenu dans la même cellule que M. Zou. Puis, sans tenir compte de sa forte opposition, les autorités ont fait incinérer le corps de M. Zou le lendemain.

Lorsque la famille est retournée à Qingdao, la police leur a ordonné de s'abstenir de pleurer trop fort parce qu'ils ne voulaient pas que les voisins sachent ce qui s'était passé.

Clarifier les faits au sujet de la torture et de la mort de son mari

Pendant plusieurs mois après la mort de son mari, Mme Zhang Yunhe était en deuil et ne se réconciliait pas avec le fait que son mari ne reviendrait jamais. Elle était encore plus triste parce qu'il n'y avait nulle part où faire appel de l'injustice causée à son mari à cause de la politique du régime qui traite les décès dus à la torture comme des suicides.

En mémoire de son mari, Mme Zhang Yunhe a écrit :

« Il est en effet difficile de trouver l'âme sœur. Bien que nous étions ensemble depuis seulement deux ans à peine, c’était mieux que mille ans. Tu me manques, Songtao ! Tu n’as jamais causé de tort à autrui et tu étais toujours gentil avec tout le monde. Pourquoi es-tu parti si tôt ? Les quelques semaines en juillet avant que tu ne sois envoyé au camp de travail ont été la dernière fois où nous étions ensemble. Je me souviens d'une de ces après-midi, quand tu es venu me chercher au travail sur ta moto. Tu avais mis une chemise blanche et un pantalon kaki. Tu avais l'air si simple, si honnête, si pur et si juste. Tu m’as souri de loin. Mais ensuite tu as été arrêté et emmené loin de moi. »

« J'étais impatiente de te voir revenir à la maison en homme libre. Tu as enduré tant de torture en prison. Lorsque notre fille est née, j'ai attendu ton retour pour que tu fêtes son premier anniversaire avec nous. Mais maintenant, tu ne reviendras plus jamais. Quel genre de vie ce sera sans toi ! Nous avons tellement souffert d'être séparés toute l'année passée et maintenant nous serons séparés pour toujours ! Jamais je n'aurais cru qu'un tel homme fort pourrait devenir si froid instantanément ! »

« Tu avais l’air endormi et ils se sont hâtés de t’emmener et de t’envelopper dans une mince couverture avant d'être incinéré ! Songtao, tu es enfin libre ! Tu ne seras plus jamais suivi, harcelé, convoqué pour interrogatoire, maintenu en détention illégale, détenu, battu et insulté ou en train de subir un lavage de cerveau par les travaux forcés. Tu as enfin une vraie liberté ! Mais comme j'aimerais que tu sois ici ! »

En dépit de la perte et de la tristesse de Mme Zhang Yunhe, la police locale a continué à la harceler et à la surveiller de près. Néanmoins, elle s'est levée pour dire aux gens les faits au sujet de la mort de son mari suite à la torture.

Une enfant innocente a perdu à la fois ses parents et sa grand-mère

Mme Zhang a un fils et une fille. Chaque fois qu'elle voit ses enfants collés à elle, elle est remplie de sentiments doux-amers. Dans ces moments, elle pense à sa nièce Rongrong, la fille de sa sœur.

À trois ans, Rongrong avait déjà perdu trois êtres chers.

Quand Rongrong est née en novembre 1999, M. Zou était incarcéré. Quand il est mort en 2000, Rongrong n'avait que 11 mois.

Incapable de supporter la perte de son gendre, la grand-mère de Rongrong, Bi Wucai, professeur agrégée à l'Université de Qingdao, a refusé tout traitement pour son cancer et est décédée en août 2001.

Lors de sa dernière arrestation en 2002, Mme Zhang Yunhe a été envoyée au centre de détention de Dashan à Qingdao, où elle a été détenue pendant six mois. Elle a ensuite été transférée dans un établissement inconnu, mais la famille n'a pas été informée de son sort. Quand les nouvelles des prélèvements d'organes sur des pratiquants dans le camp de concentration de Sujiatun ont fait surface en 2006, sa situation est devenue encore plus préoccupante.

Chaque fois que Rongrong s'ennuie de ses parents, elle va embrasser l’urne funéraire de son père et demande à ce que sa mère revienne à la maison.

Maintenant, âgée de 13 ans, Rongrong est élevée par des membres de la famille.

Mme Zhang est devenue une pratiquante de Falun Gong

Après avoir appris que son beau-frère M. Zou n'avait jamais vacillé dans sa foi, alors qu'il avait été cruellement torturé, Mme Zhang a développé encore plus d'admiration pour lui. Elle a également commencé à regretter la façon dont elle l'avait traité dans le passé.

Avant de commencer la cultivation et la pratique, Mme Zhang avait du mal à comprendre certains des comportements de M. Zou. Par exemple, M. Zou a perdu une fois une occasion de travail parfait dans un institut de recherche parce qu’il refusait de donner des pots de vin. Mme Zhang estimait qu'il était trop naïf et ignorant. Plus tard, quand les autorités locales ont interdit à M. Zou de rechercher du travail, Mme Zhang a essayé à plusieurs reprises de le dissuader de pratiquer le Falun Gong. Elle le lui a souvent reproché au téléphone, mais il ne lui a jamais fait de reproches et se contentait de l'écouter en silence.

Au moment de son décès, Mme Zhang était sur le point de donner naissance à sa fille. Pour éviter de la perturber, la famille a attendu jusqu'après la naissance pour lui annoncer la nouvelle de la mort de son beau-frère.

Mme Zhang a été choquée et profondément ébranlée par la nouvelle. Elle trouvait difficile de croire qu'une telle chose puisse jamais arriver à sa famille.

Elle ne cessait de se demander comment une telle chose pouvait arriver, puis soudain, elle a eu envie d’avoir de plus amples renseignements au sujet du Falun Gong. Elle voulait comprendre pourquoi son beau-frère et sœur étaient si fermes dans leur foi.

Afin de mieux comprendre le Falun Gong, Mme Zhang a lu le Zhuan Falun et d'autres livres et articles écrits par Maître Li Hongzhi, le fondateur de la pratique. Elle a également rendu visite à de nombreux pratiquants de Falun Gong à Vancouver, en Colombie Britannique.

Elle en est finalement venue à voir que le Falun Gong enseignait aux gens à suivre les principes de Authenticité-Bienveillance-Tolérance et qu'il n'y avait rien de déviant ou de mauvais au sein de ses enseignements. Elle en est venue à comprendre pourquoi les pratiquants comme sa sœur et son beau-frère, ont risqué leur vie pour dénoncer les crimes atroces du régime chinois contre des personnes bienveillantes.

Elle est également arrivée à une nouvelle compréhension par rapport à son beau-frère, M. Zou : « Je voulais devenir une pratiquante de Falun Gong. J'avais besoin de le défendre dans la recherche de la justice. J'avais besoin de me lever pour que ma sœur soit libérée. J'avais besoin de me lever pour Rongrong afin que sa mère lui revienne.

« L'épreuve de ma famille n'est qu'un cas parmi de nombreux autres. J'espère que plus de gens avec un sens de la justice pourront développer le courage qui leur permet de voir la vérité au sujet des pratiquants de Falun Gong. De cette manière, le monde verra clairement la nature pourrie sous une solidité financière superficielle du régime communiste. J'espère que plus de gens en viendront à résister activement et à protester contre la persécution. »

Récemment, quelqu’un qui est dans la place a révélé que Mme Zhang Yunhe avait été incarcérée à la prison pour femmes de la province du Shandong depuis son transfert du centre de détention de Dashan. Mme Zhang et ses compagnons de pratique travaillent sans relâche pour obtenir la libération de sa sœur et de nombreux autres, encore détenus.

Mme Zhang estime que si plus de gens viennent à savoir ce qui se passe réellement en Chine, l'obscurité cédera la place et la lumière de la vérité éclatera au grand jour.

Traduit de l’anglais au Canada