(Minghui.org) Les pratiquants de Falun Gong incarcérés dans les camps de travaux forcés et les prisons en Chine sont souvent forcés à passer des examens médicaux et des tests sanguins, même si les gardes et les détenus les torturent souvent de différentes manières. Les résultats de ces examens sont cachés aux pratiquants.

Depuis 2006, un grand nombre d'enquêtes suggèrent la présence de prélèvements d'organes sur des pratiquants de Falun Gong.

Illustration : Prélèvements forcés d'organes sur un pratiquant de Falun Gong

Voici des comptes-rendus personnels de pratiquants après des examens médicaux et/ou des tests sanguins forcés en détention.

Tests sanguins dans le camp de travaux forcés pour femmes de Banqiao à Tianjin

En 2004, j'ai été emmenée dans une grande pièce au premier étage d'un immeuble à quatre étages dans le camp de travaux forcés pour femmes de Banqiao à Tianjin. Les médecins m'ont prélevé de force une grande quantité de sang.

J'ai passé beaucoup d'examens physiques lors de mes quatre années au camp et j'ignorais pourquoi les gardes se préoccupaient autant de mon état de santé. J'ai appris plus tard que le PCC prélevait systématiquement des organes sur des pratiquants de Falun Gong. Je suis très chanceuse d'être sortie de ce camp de travail !

Des tests sanguins douteux dans la prison pour femmes du Liaoning

Je m'appelle Chen Yanli. Entre mai 2005 et octobre 2010, j'ai été incarcérée dans la prison pour femmes du Liaoning. Les gardes m'ont gravement torturée ce qui m'a causé des blessures aux bras et aux jambes et m'a confiné sur une chaise roulante pendant une longue période.

J'ai réclamé des soins médicaux à maintes reprises en raison de ma mauvaise santé, mais les responsables de la prison rejetaient mes demandes. Ils refusaient de m'envoyer dans un hôpital, mais me prenaient souvent des échantillons de sang pour faire des analyses et m'obligeaient parfois à passer des examens gynécologiques.

Cela me paraissait très étrange. Ils se moquaient de ma vie même si j'étais dans un état critique, mais se souciaient de mes tests sanguins et de mon système génital ? Je ne comprenais pas comment un examen gynécologique pouvait être lié à mes blessures aux bras et aux jambes?

J'ai seulement entendu parler des prélèvements d'organes du PCC après avoir été libérée en 2010. Je crois que ce que j'ai vécu en prison était lié aux prélèvements d'organes.

Des tests sanguins dans le camp de travaux forcés de Huayuan dans la province du Heilongjiang

J'ai été forcé de donner du sang à au moins trois reprises alors que j'étais incarcéré dans le camp de travaux forcés de la province du Heilongjiang. L'aiguille utilisée pour prélever mon sang semblait avoir déjà été utilisée et elle n'était pas stérilisée. On m'a dit que ces tests sanguins étaient seulement destinés aux pratiquants de Falun Gong, mais aucun pratiquant du camp n'était informé des résultats.

Les pratiquants sont forcés à donner du sang trois fois par an

En août 2008, 18 pratiquants ont été emmenés dans le deuxième centre de détention de Harbin. Ils ont été forcés à donner des échantillons de sang aux médecins de la prison dès leur arrivée.

Les pratiquants ont plus tard été transférés dans le camp de travaux forcés de Wanjia, où étaient incarcérées près de 70 pratiquantes. Un matin début 2009, les gardes ont emmené tous les pratiquants dans une salle de conférence et ont prélevé de force des échantillons de sang de chaque pratiquant. Chaque fiole de sang était identifié par le nom du pratiquant. Pourtant, les gardes n'ont ni expliqué les raisons du test sanguin, ni révélé les résultats.

En avril 2009, les 18 pratiquants ont été transférés dans le camp de travaux forcés de Qianjin, où étaient incarcérés près de 50 pratiquants. Lorsque les médecins y ont essayé de prélever le sang des pratiquants, l'un d'eux a dit : « Nous avons déjà passé des prises de sang au camp de travaux forcés de Wanjia. » Un médecin dénommé Liu a répondu : « Cette fois c'est un dépistage du VIH. » Malgré nos protestations, ils ont tout de même prélevé notre sang de force.

Forcée à passer plusieurs tests sanguins à l'Hôpital général des forces de police armée de Guangzhou

Le 15 septembre 2008, plus d'une dizaine d'agents du Bureau 610 local, de la Division de la sécurité intérieure et du poste de police m'ont arrêtée alors que je me rendais au travail. J'ai été emmenée dans un centre de détention, où j'ai été forcée à donner mes empreintes digitales et j'ai été photographiée.

Lorsque j'ai essayé de protester contre la persécution, plusieurs détenus m'ont entourée immédiatement sous les ordres d'un garde dénommé Liu. Ils m'ont menottée les mains et les pieds et m'ont gravement frappée à coups de poings et de pieds. J'ai entamé une grève de la faim pour protester contre ce mauvais traitement. Cependant, ils ont continué à me torturer jusqu'à ce que je sois dans un état critique. Ensuite, j'ai été emmenée à l'Hôpital général des forces de police armées de Guangzhou.

Le sixième étage de l'hôpital était spécifiquement conçu pour recevoir des gens venant des prisons, des centres de détention et des camps de travail de la province du Guangdong. Même si j'étais à l'hôpital, j'étais tout de même surveillée par des gardes du centre de détention. Le personnel médical passait me voir tous les deux jours. Les infirmières fouillaient tous les patients une fois par semaine et j'étais forcée d'enlever mes vêtements sous le regard vigilant des gardes de sexe masculin. En tant que femme, je trouvais cela très humiliant et je me sentais soumise à de fortes pressions.

J'ai été détenue à l'hôpital pendant 6 mois. Pendant ce temps, j'ai été forcée à passer des prises de sang à maintes reprises. Personne ne m'expliquait pourquoi ils prélevaient mon sang et je ne recevais jamais de résultats. Lorsque j'ai demandé à une infirmière les raisons pour lesquelles ils prélevaient constamment mon sang, elle a dit qu'elle ne faisait que suivre les ordres.

Forcée à passer un examen médical et des tests sanguins

Le 8 avril 2002, lorsque j'ai été arrêtée, un agent de police m'a demandé : « As-tu déjà subi une opération? » J'ai répondu : « Pourquoi me demandez-vous cela? » Il n'a pas répondu et j'ai été emmenée dans un centre de détention le soir même à 23 h.

Durant l'hiver 2002, le garde Zhao Chunman m'a informée que je devais passer un examen médical et il m'a emmenée dans un bureau. Trois médecins m'ont fait passer un examen complet. Ils ont examiné mon cœur, ma pression artérielle, mes yeux et ils voulaient connaître mes antécédents médicaux. J'étais en pleine grève de la faim pour protester contre la persécution, donc j'étais très affaiblie à l'époque. Les médecins ont pris un certain temps avant de terminer et ont finalement dit : « Vous pouvez partir maintenant. »

Le 17 janvier 2003, j'ai été condamnée à quatre ans de prison et emmenée dans la prison pour femmes de Harbin. Pendant ma détention, j'y ai souvent passé des examens médicaux, des tests sanguins et reçu des injections. Lorsque je refusais de coopérer, les gardes chargeaient les détenus de me maintenir au sol et ils prélevaient mon sang et me donnaient des injections de force.

Après ma libération en 2006, j'ai été informée de la pratique des prélèvements d'organes sur des pratiquants de Falun Gong perpétrée par le PCC. Chaque fois que je repense à cette période, j'éprouve une grande panique et frayeur.

Forcée à donner du sang dans le centre de désintoxication de Harbin

Je viens de la ville de Daqing et j'ai été arrêtée après être allée à Pékin faire appel pour la justice pour le Falun Gong début septembre 2001. La police m'a emmenée en détention et m'a transférée dans le centre de désintoxication de Harbin.

Aussitôt que j'y suis arrivé, une garde m'a demandé mon âge. Lorsque je lui ai dit que j'avais 56 ans, elle a immédiatement répondu : « Arrête ! Tu n'as pas besoin d'entrer dans cette pièce. Attends à l'extérieur. » Ensuite, je l'ai entendu dire à quelqu'un d'autre : « Nous n'avons pas besoin de gens de cet âge ! »

Cependant, j'ai tout de même été admise dans le centre de désintoxication. Pendant ma détention, les gardes m'y ont prélevé du sang de force à plusieurs reprises. Un jour, ils ont prélevé un bouteille de 200 ml de sang, mais je n'ai jamais été informée des résultats.

Des examens médicaux douteux sur des pratiquantes de Falun Gong dans la prison pour femmes de Shanghai

Pendant la première moitié de 2003, les pratiquantes détenues dans la prison pour femmes de Shanghai ont été informées qu'elle passerait un examen médical. Nous avons découvert que c'était seulement pour les pratiquantes de Falun Gong, parce qu'aucune détenue n'avait reçu cet avis. Ils ont examiné chaque partie de mon corps. Les médecins m'ont prélevé du sang et on attentivement vérifié mon urine, mon cœur, mon foie, mes reins et mon système génital.

Il y avait plus de 100 pratiquantes détenues dans la prison. Les examens médicaux ont pris quelques jours. Nous ne savions pas d'où venaient les médecins. Les gardes surveillaient attentivement chaque pratiquante et nous interdisaient de parler entre nous. Après les examens, quelques pratiquantes ont été transférées à l'extérieur de la prison. Je ne sais pas ce qui leur est arrivé.

Les gardes de la prison pour femmes de Shanghai intéressés par mes yeux

J'ai été transférée d'un centre de détention vers la prison pour femmes de Shanghai en provenance d'un centre de détention. Peu de temps après mon arrivée, un garde m'a dit que mes yeux allaient être examinés. J'étais très perplexe quant à la nécessité de cet examen et j'ai demandé des explications. Le garde m'a dit que je l'avais réclamé. J'ai dit : « Quand? Mes yeux sont tout à fait normaux. Je n'en ai pas du tout besoin! » Malgré mon refus, les gardes m'ont sortie de force de la salle pour attendre le véhicule qui allait m'emmener passer mon examen. Vingt minutes plus tard, le véhicule n'était toujours pas arrivé. Je n'arrêtais pas de demander pourquoi ils voulaient examiner mes yeux, mais ils ne disaient rien. Finalement, ils m'ont ramenée dans ma cellule, car le véhicule n'était toujours pas arrivé.

Je ne savais rien des prélèvements d'organes du PCC lorsque j'étais incarcérée en prison. Avec le recul, je suis effrayé en pensant à ce qui aurait pu se produire !

Un examen médical complet

En septembre 2002, j'ai été convoquée pour un test sanguin et un examen médical, lorsque j'étais incarcérée dans le camp de travaux forcés de Hewan dans la ville de Wuhan, province du Hubei. Ils m'ont prélevé une fiole de sang pleine, mais je n'ai pas été informée des résultats par la suite.

Un jour de la fin octobre vers 10 h du matin, la garde Liu Yan est venue dans ma cellule, pendant que tous les détenus étaient appelés à faire des travaux forcés. Elle m'a dit : « Tu as dit que tu n'as plus de maladie à cause de ta pratique. Je vais te faire passer un examen médical spécial aujourd'hui. Si tu n'as pas de maladie, je te libérerai. Sinon, tu devras signer une déclaration de garantie. » J'ai répondu : « Je n'ai pas de maladie. » Elle et un autre garde m'ont emmenée dans une voiture noire et j'ai été conduite à l'hôpital.

Un médecin de l'hôpital a effectué un examen physique complet et m'a demandé depuis combien de temps je pratiquais le Falun Gong et de quelles maladies je souffrais avant de commencer à pratiquer. Je lui ai dit que j'avais une trachéite héréditaire. Ma mère était décédée d'une maladie pulmonaire et mon père d'une maladie du foie. Je souffrais aussi de pneumonie et d'hépatite. Après la fin de l'examen, j'ai vu Liu Yan parler au médecin. Elle semblait contrariée, mais elle ne m'a rien dit des résultats.

Mon fils est tombé malade il y a deux ans. Il est allé à l'hôpital et a passé une partie de l'examen médical que j'avais passé en prison. Mon fils a dépensé quelques centaines de yuan pour payer l'examen. Étant donné que j'avais passé l'examen physique complet, je crois que le mien devait avoir coûté au moins mille yuan. Pourquoi Liu Yan avait dépensé autant d'argent pour faire vérifier mon état tout en me persécutant ?

Conclusion

En juillet 2006, David Kilgour, ancien secrétaire d'état du Canada pour la région Asie-Pacifique et M. David Matas, avocat international des droits de l'homme, ont publié leur premier rapport d'enquêtes indépendantes, intitulé Rapport concernant les allégations de prélèvements d'organes des pratiquants de Falun Gong en Chine. Ce rapport déclare :

« Nous avons conclu que le gouvernement de la Chine et ses agences dans de nombreuses régions du pays, en particulier dans les hôpitaux mais également les centres de détention et les « tribunaux du peuple », depuis 1999 ont mis à mort un grand nombre inconnu de prisonniers de conscience du Falun Gong. Leurs organes vitaux, y compris le cœur, les reins, le foie et les cornées ont été prélevés en même temps sans leur consentement pour la vente à gros profit... »

Le 31 janvier 2007, ils ont publié une version à jour de leur rapport, qui déclare : « Des tests sanguins et des examens physiques sont faits systématiquement sur les pratiquants de Falun Gong. Pourtant, comme ils sont aussi systématiquement torturés, ces analyses ne peuvent pas être expliquées par des mesures de précaution de santé. » (Davantage d'information disponible en anglais à http://www.dafoh.org/evidence/matas-kilour-report/)

David Matas a qualifié ce crime contre l'humanité de « nouvelle forme de perversité sur cette planète. »

Traduit de l'anglais au Canada