(Minghui.org) J'ai 69 ans et j'ai commencé à pratiquer le Falun Gong en août 1997.

Ya, ma voisine d'à côté, a maintenant 86 ans. Elle et son mari ont commencé à pratiquer un an après moi.

Chaque matin, nous allions tous les trois faire les exercices sur le site de pratique à proximité.

Tristement, en 1999, peu après que Jiang Zemin a déclenché la persécution du Falun Gong, la police est allée chez eux les harceler plusieurs fois, ce qui a rendu le couple si anxieux et effrayé qu'ils ont tous les deux arrêté de pratiquer.

Un an plus tard, son mari est décédé d'un cancer. Ya était effondrée et sa fille est venue habiter avec elle pendant environ un an.

Au cours de cette année, j'ai essayé plusieurs fois de ramener Ya à la pratique du Falun Gong, mais elle ne se laissait pas convaincre. Un jeune pratiquant a recopié à la main le plus récent article d'alors du Maître « Suggestion » et m'a demandé de le lui donner. Ya a lu ce que le Maître avait dit et a fini par décider de revenir.

Surmonter l'attachement à la sentimentalité

Ya est revenue à la pratique du Falun Gong, mais son attachement à la peur était très fort. Elle avait peur que quiconque, y compris ses enfants, apprenne qu'elle était une pratiquante. Elle cachait même ses livres de Dafa lorsque ses enfants venaient en visite.

Elle avait 73 ans à l'époque, mais avec la puissance de Dafa elle était capable de tout faire elle-même et de vivre de façon indépendante.

Lorsque je regardais ma relation avec Ya, je pensais qu'en tant que pratiquants, nous ne devrions pas dépendre des autres lorsque nous pouvions faire les choses nous-mêmes. Notre relation n'était pas celle qui unit des membres d'une famille, des amis ou des voisins mais des compagnons de cultivation.

La sentimentalité est un sentiment qu'ont les personnes ordinaires. En tant que pratiquants, nous devons l'abandonner. Ce sont les relations prédestinées qui nous unissent en tant que pratiquants. Nous devons chérir cette relation et ne pas rester prisonniers des émotions humaines qui interféreraient avec notre cultivation et notre élévation.

Je pratiquais les exercices avec Ya et nous étudiions régulièrement le Fa ensemble. Je l'emmenais souvent avec moi distribuer des documents de Dafa. Elle a rapidement pu distribuer des dépliants et des livrets de Dafa elle-même.

En 2003, lorsque j'ai été arrêté et envoyé au centre de lavage de cerveau, Ya a continué à faire le travail de Dafa avec d'autres pratiquants et est même parfois venue seule à l'endroit où j'étais enfermé pour émettre pour moi la pensée droite à proximité.

En avril 2009, Ya avait 80 ans et un site de production de documents de Dafa établi chez moi a atteint son plein rendement.

Une ou deux fois par semaine, Ya se rendait dans les immeubles résidentiels environnants pour y distribuer des livrets, des hebdomadaires et autres documents de Dafa produits par notre site. Elle s'occupait de deux immeubles, grimpant six volées d'escalier dans chaque immeuble pour déposer les documents pour chaque foyer sans faute.

Chaque matin, de 8 h à 11 h, Ya et moi-même étudiions le Fa ensemble. Nous étudiions une leçon du Zhuan Falun et le reste du temps, nous lisions les autres enseignements du Maître. Parfois de un à quatre autres pratiquants pouvaient se joindre à nous.

Uni avec le corps entier et éliminer la conception du grand âge

Lorsque Ya a eu 81 ans, ses enfants s'inquiétaient qu'elle vive seule et elle-même sentait que les hivers du Nord-Est chinois étaient un peu trop froids, il a donc été décidé qu'elle irait vivre avec sa fille six à sept mois de l'année.

Pendant deux hivers, Ya a pu être en contact avec les pratiquants locaux, se joindre à leur groupe d'étude du Fa, distribuer des documents de Dafa et même sortir pour clarifier la vérité.

Trois ans plus tard, sa fille a déménagé et elle a perdu le contact avec les autres pratiquants. Sans l'environnement de groupe, elle a rencontré des difficultés à bien faire les trois choses par elle-même.

Lorsque des symptômes de maladie sont apparus, elle a laissé sa fille la persuader de prendre des médicaments et de recevoir une injection. Elle avait honte d'avoir cédé, ainsi, lorsqu'elle est rentrée chez elle, elle n'est pas venue étudier le Fa avec moi pendant plusieurs jours.

Mais le Maître ne l'a pas abandonnée. Un jour, j'étais dehors et l'ai rencontrée par hasard. J'ai remarqué que son visage semblait pâle et gris et elle semblait avoir beaucoup vieilli.

Je l'ai emmenée à la maison avec moi. Lorsque j'ai appris ce qui s'était passé, je l'ai encouragée et lui ai assuré que le Maître ne l'abandonnerait pas juste parce qu'elle avait fait une erreur, tant qu'elle s'efforçait de se corriger. Je l'ai invitée à se joindre à moi pour étudier le Fa.

À cette époque, il y avait deux groupes d'étude qui se réunissaient chez moi : un groupe de sept ou huit pratiquants qui se réunissaient une fois par semaine pour lire les enseignements récents du Maître et un autre groupe de deux ou trois personnes qui étudiaient le Zhuan Falun chaque matin.

J'ai demandé à Ya de se joindre aux deux groupes. Elle a rapidement retrouvé le niveau où elle était avant. Elle a aussi recommencé à distribuer des documents de Dafa chaque semaine dans les 18 foyers sans se plaindre d'avoir mal aux pieds, ce qu'elle faisait souvent avant.

Je lui ai dit : « Le Maître prolonge notre vie pour que nous puissions sauver plus d'êtres. Distribuer des documents de Dafa, c'est sauver les gens. Le Maître nous bénira et prendra soin de nous. »

Elle m'a dit : « À partir de maintenant, je ne resterai plus éloignée pendant des mois d'affilée. J'ai besoin d'être avec les autres pratiquants. Cet environnement m'aide à rester diligente. »

Ya a maintenant 86 ans. Elle prend soin d'elle et continue à distribuer des documents de Dafa pour sauver les gens. La seule chose est qu'elle ne peut pas marcher trop loin.

Elle n'est plus allée vivre chez sa fille depuis deux ans. Mais ses enfants sont inquiets et se relaient pour lui rendre visite et s'assurer qu'elle va bien.

Lorsque parfois, elle a de légers symptômes de maladie, sa fille l'encourage à prendre des médicaments, mais Ya dit maintenant fermement : « J'irai parfaitement bien dans quelques jours. »

Et effectivement, elle se rétablit toujours et sa fille a arrêté de lui faire des réflexions.

Je lui rappelle souvent que nous sommes des pratiquants et ne réfléchissions ni n'agissons comme des personnes ordinaires, ainsi le mot « âgé » ne devrait pas faire partie de notre vocabulaire ni de nos pensées.

Prendre Ya comme miroir

Lorsque Ya et moi étudiions le Fa ensemble, j'avais pris l'habitude de prendre les initiatives. Je décidais quoi étudier et où arrêter, mais je ne pensais jamais à demander l'avis de Ya.

Avec le temps, j'ai commencé à sentir que quelque chose en moi la rendait mécontente.

Au début, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi, mais en regardant à l'intérieur et en tenant compte des remarques occasionnelles de Ya, j'ai pris conscience de ce qui la dérangeait.

Sans que j'en sois conscient, des années à travailler et à essayer d'avancer m'avaient transformé consciemment et inconsciemment en une personne dotée de fortes opinions, un désir d'être écouté et une attitude de supériorité.

Ayant découvert ces attachements profondément enracinés, l'étape suivante était de prendre une ferme résolution de les éliminer par la cultivation. Je me suis donc excusé auprès de Ya et de toute personne que j'aurais pu avoir offensé. J'ai aussi humblement demandé que, si à l'avenir je recommençais par inadvertance les mêmes erreurs, elles me soient signalées sans retard.

Dès lors, je me suis efforcé de prendre une voix calme et paisible pour m'adresser à Ya et à toutes les autres personnes et d'être attentif à leurs souhaits plutôt qu'aux miens.

Ya lisait le Fa de façon très fluide, mais sautait parfois un mot ici ou en ajoutait un là. Lorsque je lui signalais ses erreurs, elle se sentait offensée ou devenait nerveuse et a même parfois déclaré qu'elle ne pouvait pas continuer parce que je m'en prenais à elle.

J'étais conscient de ses attachements à ne pas perdre la face et à refuser les critiques et j'ai fait de mon mieux pour pratiquer la tolérance.

Ya et moi-même avions gardé nos livres de Dafa publiés avant le 20 juillet 1999. Lorsque certains mots dans ces livres devaient être corrigés, Ya et moi travaillions sans relâche pendant des heures jusqu'à ce que Ya décide d'arrêter parce qu'elle était trop fatiguée et courbaturée.

J'ai compris que je n'avais pas pris en compte son grand âge. Ainsi, lorsque nous nous sommes à nouveau retrouvés pour travailler sur ce projet, je l'ai laissée établir son propre rythme. À ce moment, Ya a aussi compris que le projet de correction de mots était aussi un processus de cultivation.

Parfois, Ya se plaignait auprès de moi de ses enfants, les accusant de ceci et de cela, avec de la colère et parfois même des larmes. J'ai compris qu'il s'agissait des manifestations de son attachement à la sentimentalité. J'ai aussi compris que je devais m'élever moi-même au-dessus de ce même attachement de façon à ne pas être affectée lorsque j'écoutais ses histoires.

Je savais que le Maître nous donnait des occasions de mettre notre xinxing à l'épreuve et d'élever notre niveau. Le Maître nous dit aussi que nous faisons tous partie du corps entier et que les affaires d'un autre pratiquant sont nos affaires.

Je disais donc : « Tout cela n'est-il pas pour élever ton xinxing ? Le Maître n'exige-t-il pas de nous d'être bons envers chacun, y compris nos enfants ? En tant que pratiquants, nous devons utiliser les critères du Fa, pas ceux des personnes ordinaires, pour mesurer les choses, mais nous ne pouvons pas utiliser les critères du Fa pour mesurer les personnes ordinaires.

« Maintenant que toute la race humaine est corrompue, si nous n'avions pas Dafa, ne serions-nous pas comme des personnes ordinaires ? Alors, aussi décevante que soit leur attitude, nous devons comprendre, tolérer et les traiter avec bonté.

« Nous devons utiliser la tolérance et la compassion pour résoudre tous les conflits qui surgissent. Lorsque des conflits surviennent, nous devons regarder à l'intérieur pour voir où nous ne nous sommes pas suffisamment cultivés. Si nous découvrons un attachement à l'égoïsme, à la rancune ou au renom et à la reconnaissance, nous devons éliminer cet attachement. »

Parfois, lorsque Ya me disait « Je n'ai pas atteint ton niveau élevé de compréhension », je devais m'assurer de ne pas être affecté par sa remarque.

Un jour, Ya m'a raconté ses disputes avec sa fille et les disputes de ses filles à la maison. Je l'ai aidée à analyser les deux situations.

J'ai dit : « Tu n'as pas essayé de te mettre à la place de ta fille et de regarder les choses de son point de vue. Tu as aussi omis de regarder à l'intérieur. Tu pensais comme une mère et pas comme une pratiquante. »

J'ai conseillé à Ya d'aller voir sa fille et en mettant son rôle de parent de côté, de s'excuser sincèrement comme une pratiquante devrait le faire et le ferait.

« Quant à ta fille, tu peux peut-être la convaincre de considérer et traiter son mari avec plus de bonté et de douceur. »

Ya a dit : « Pourquoi n'avais-je pas vu les choses de cette façon auparavant ? Tu as raison. »

Elle s'est excusée auprès de sa fille, ce qui a résolu le conflit entre elles et dans le même temps, elle a élevé son xinxing.

Parfois, je disais à Ya : « Dans la société ordinaire, toi et ta fille appartenez à la même famille, mais toi et moi sommes de la même famille de pratiquants. Nous devons nous aider mutuellement.

« Ce que je partage avec toi n'est peut-être pas correct et nous ne sommes peut-être pas au même niveau de compréhension. Mais nous devons seulement nous rappeler de ce que le Maître attend de nous. Nous devons prendre Dafa comme maître et comme guide. Si nous nous cultivons bien, nos voisins en bénéficieront et nous pourrons les sauver.

« Si nous gardons le Maître et Dafa à l'esprit à tout moment, nous ne devrons nous inquiéter de rien, quelque soit notre âge... »

Chaque fois après avoir parlé avec Ya, je regarde si ce que j'ai dit répond à l'esprit d'un pratiquant, si mes paroles et mes conceptions sont conforment au Fa. Ou bien, étais-je en train de me valider moi-même, en me pensant supérieur ou en entretenant la conception que je pouvais voir les choses plus clairement et résoudre les problèmes ?

Si je découvre que je dévie un tant soit peu du Fa, je fais rapidement les ajustements nécessaires et saisis l'occasion de me cultiver et de m'élever, sans considérer ce que j'ai dit comme une occasion pour aider dans un conflit familial par exemple.

Je comprends qu'en tant que pratiquants, nous devons bien faire les trois choses. Mais accomplir une chose ou travailler dans un projet n'est pas la cultivation. Nous devons nous rappeler que nous sommes des pratiquants dans chaque situation, dans tout ce que nous faisons, où que nous soyons.

Nous devons cultiver avec notre cœur et selon notre nature intrinsèque. Quoi que nous entendions et quoi que nous voyions – rien n'arrive par hasard. Ce sont toutes des occasions pour élever notre xinxing.

Lorsque nous nous efforçons de nous cultiver, nous devons aussi être attentifs aux compagnons de cultivation, surveiller leur état de cultivation afin de pouvoir nous entraider sur nos différents chemins de cultivation et nous tendre la main lorsque nécessaire pour que nous puissions tous avancer ensemble.

Traduit de l'anglais en Belgique