(Minghui.org) Mme Yi Wenjun, une pratiquante de Falun Gong de Chengdu et artiste, âgée de 50 ans, a été arrêtée plusieurs fois pour sa croyance. Son mari, M. Ding Zhongbin, un professeur de physique âgé de 53 ans, a été détenu pendant cinq ans et neuf mois.
Le couple a été arrêté à nouveau le 17 octobre 2017, un jour avant le 19e Congrès national du peuple. Ils ont été emmenés au centre de détention de Pixian pour 37 jours et placés en résidence surveillée pendant six mois après leur libération. Mme Yi a été arrêtée à nouveau le 30 novembre et détenue pendant 10 jours.
Dans son récit ci-dessous, Mme Yi a décrit la persécution qu'elle et son mari ont endurée.
Fouille illégale et arrestation les plus récentes
Je faisais des croquis pendant que mon mari se reposait au lit quand des agents du poste de police de Caotang se sont pointés à notre porte vers 10 heures le 17 octobre 2017. Ils ont insisté pour que j'ouvre la porte. Si je ne le faisais pas, ils ont dit qu'ils entreraient par effraction.
Je leur ai demandé pourquoi et quelle loi nous avions enfreinte. Ils ont répondu : « Un ‘recensement’. » Sans ouvrir la porte, je leur ai demandé de partir car je n'avais pas le temps de m’occuper d’eux.
Ils m'ont ensuite demandé si nous possédions la maison ou la louions. J'ai répondu que leur question n'était pas pertinente.
Mon mari a entendu la discussion et est sorti du lit malgré qu’il ne se sentait pas bien. Il a donné à la police son numéro de carte d'identité. Quand mon mari leur a dit qui j'étais, ils voulaient voir ma carte d'identité, que j'avais mis plus de cinq ans à obtenir après ma détention en 2008.
J'ai ouvert la porte et j'ai vu deux policiers. L'un d'eux était Zheng Xiaohong, qui avait été impliqué à plusieurs reprises dans ma persécution. J'ai décidé de leur faire face avec dignité et leur ai montré ma carte d'identité.
J'ai dit : « Nous les pratiquants, nous suivons le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance. Pourquoi n'arrêtez-vous pas les vrais criminels au lieu de nous harceler et de nous persécuter ? Nous n'avons pas peur de vous. Nous avons même osé poursuivre Jiang Zemin en justice sous nos vrais noms. Nous ne voulons pas être dérangés. Vous comprenez que votre soi-disant harcèlement en ''frappant aux portes" est illégal. »
Une fois que je les ai laissés entrer dans la maison, Zheng a commencé à fouiller dans nos affaires au salon. Je l'ai réprimandé pour son absence d’étiquette, de discernement, et pour ne pas suivre les règles de la police.
« Ce sont des documents de Falun Gong », a dit Zheng, indiquant notre ordinateur, notre imprimante et quelques journaux, dont l'Hebdomadaire Minghui. J'ai répondu : « Nous sommes des pratiquants. Il est évident que nous avons ce genre de choses. »
Zheng a alors essayé d'ouvrir la porte de notre « Salle du Bouddha ». Je l'ai arrêté et mon mari a dit : « Tout ce qui se trouve dans cette pièce peut être vu en public. Vous ne pouvez pas ouvrir la porte sans un mandat de perquisition. »
Alors que Zheng téléphonait, je lui ai conseillé d'arrêter de persécuter le Falun Gong, mais il m'a ignorée.
Des dizaines de policiers sont apparus. Song Lin, un officier de la police judiciaire du poste de Caotang, est arrivé avec un mandat de perquisition et une caméra.
Je leur ai expliqué les faits à propos du Falun Gong pendant que mon mari essayait de cacher son certificat d'éducation et 200 yuans en billets de banque avec des messages sur le Falun Dafa imprimés dessus. L’agent de recensement du poste de police de Hongpailou a pris les espèces et donné à mon mari un reçu pour le montant. Mon mari lui a demandé comment il savait où nous habitions et il a indiqué Zheng du doigt.
J'ai dit : « Ce que vous tous avez fait contre les pratiquants de Falun Gong au cours des dix-huit dernières années est illégal. Vous avez abusé de votre pouvoir. »
Ils semblaient très enthousiastes quand ils ont vu la photo de Maître Li Hongzhi et les livres de Dafa dans la Salle du Bouddha, comme s'ils avaient résolu une affaire majeure. Je leur ai dit qu'il y aurait un retour pour les mauvaises choses qu'ils avaient faites.
Ils se sont contentés de rire. L'un d'eux a dit : « Tous les pratiquants que nous avons arrêtés l'ont dit, et ils ont quand même été condamnés à des années de prison. »
Mon mari et moi avons été emmenés au poste de police de Caotang vers 15 heures. La police a alors fouillé notre maison et confisqué de nombreux biens personnels.
Mon mari était malade et frissonnait quand nous avons été arrêtés. Il ne portait que des vêtements de sport légers et des chaussures d'été. On ne nous a rien donné à manger de toute la journée. J'ai demandé à notre gardien d'acheter pour nous un bol de porridge et il a refusé.
Détenus illégalement au centre de détention de Chengdu Pixian
Nous avons été emmenés à Huangtianba pour un interrogatoire tard dans la soirée et pour des examens physiques à l'hôpital occidental de Chengdu.
Tôt le matin du 18 octobre, nous avons été emmenés au centre de détention de Pixian et fouillés. Le centre de détention était surpeuplé. Les détenus étaient traités comme des porcs dans une porcherie et forcés à dormir à même le sol humide tout du long jusqu'aux toilettes. Tout le monde se disputait pour aller aux toilettes.
Nous avons été détenus au centre de détention pendant 37 jours. Mon mari et moi avons été interrogés à nouveau par des agents du poste de police de Caotang après plus de 20 jours de détention, puis par des employés du parquet du district de Qingyang quelques jours plus tard.
Le deuxième jour de sa détention, mon mari a été emmené à l'hôpital du district de Qingyang. Il a été forcé à prendre des médicaments inconnus et des injections intraveineuses. Menotté et enchaîné, il a également été contraint de se soumettre à des « examens médicaux » cruels. Il a ensuite dit qu'il n'était pas sûr de survivre parce qu'il savait que de nombreux pratiquants avaient été persécutés à mort dans cet hôpital.
Nous avons été libérés le soir du 24 novembre sous condition de six mois d'assignation à résidence. Quand nous avons été réunis, j’ai à peine pu reconnaître mon mari. Il ressemblait à une personne différente – il n'avait plus que la peau sur les os, il était ridé et avait une barbe fournie.
Je ne sais pas quel genre de drogue mon mari a été forcé de prendre. Il est faible et somnolent depuis notre libération.
Nous avons été déposés au poste de police. La police a menacé de nous arrêter de nouveau si nous ne nous « comportions pas bien ». Quand nous sommes rentrés à la maison, nous avons réalisé que la maison n'était pas habitable. Le courant avait été coupé et la nourriture dans le réfrigérateur était abîmée et sentait mauvais.
Étroitement surveillés
Je suis allée au poste de police le jour suivant et j'ai demandé à ce que mes biens confisqués me soient retournés, y compris l'argent. J'ai également demandé à être indemnisée pour les pertes causées par la coupure de courant. On m'a dit de m’adresser à Zheng et Song Lin le lundi 27 novembre.
Quand je suis retournée au poste de police ce lundi là, je n'ai pas été autorisée à voir Zheng ou Song. Au lieu de cela, j'ai été dirigée ici et là. J'ai clarifié la vérité à la police et leur ai dit d'arrêter de persécuter le Falun Gong.
Finalement, je leur ai laissé une copie d'un reportage du site Internet Minghui, qui contenait des nouvelles de notre persécution, et une copie de la plainte pénale contre Jiang Zemin que j'ai déposée le 12 janvier 2016.
Je n'ai pas abandonné et je suis retournée au poste le lendemain. J'ai eu une longue discussion avec la police et, quand je n’ai pas voulu partir, Song est finalement sorti. Il a refusé de me rendre mes biens personnels ou de payer pour la nourriture qui avait été abîmée.
Il m'a dit de nettoyer à mes frais. Il a roulé le reportage de Minghui et la plainte pénale et les a jetés par terre.
Notre avocat m'a dit plus tard qu'il avait été menacé d’être menotté s'il acceptait notre cas.
Au moment de partir, le policier de service a fermé la porte principale et m’a poussée dans la cour. Zheng est sorti et a dit : « Comment osez-vous distribuer des trucs du Falun Gong ici ? »
« Vous avez commis des crimes en persécutant le Falun Gong », ai-je dit. « Nous distribuons ces brochures pour que vous compreniez les faits. Cessez ces mauvais comportements pour votre propre bien. »
Il m'a ordonné de quitter mon domicile et a ensuite appelé mon propriétaire pour mettre fin à mon contrat de location. Il a menacé de jeter mes affaires si je ne déménageais pas le jour suivant. Il m'a également interdit de louer une maison dans le district de Qingyang.
Mon ordinateur et mon téléphone portable ont été confisqués pendant l'arrestation et je n'avais aucun moyen de chercher des maisons en location en ligne, alors je suis sortie après 6 heures le lendemain pour parler aux agents de location. Mon mari a appelé vers 11 heures du matin pour dire que Zheng et son complice cognaient à la porte.
Une autre arrestation illégale
Nous avions prévu de retourner dans notre ville natale pour que mon mari puisse se remettre des mauvais traitements en détention. Le 30 novembre, trois policiers, dont Zheng, sont arrivés alors que nous attendions qu'une compagnie de déménagement charge nos meubles.
À l'intérieur de la maison, Zheng a exigé de savoir où j'étais la veille et où mon mari se trouvait à présent.
« Il est libre d'aller où il veut », ai-je dit. « Ne pensez-vous pas que vous en avez assez fait ? Vous devriez savoir que les mauvaises actions entraîneront de mauvais retours. » Il a dit : « Vous êtes toujours en résidence surveillée. »
« Quelle résidence surveillée ? » ai-je objecté. « N'avez-vous pas déjà abusé de votre pouvoir en forçant le propriétaire à résilier notre contrat de location ? »
Zheng m'a dit que je devais le suivre. Deux policiers, un de chaque côté, m'ont saisie et emmenée au poste. J'ai été détenue pendant plusieurs heures, très fatiguée, assoiffée et affamée.
Après notre départ, mon mari est rentré à la maison. Comme je ne répondais pas à la porte, il a réalisé que j'avais dû être à nouveau arrêtée. Il est parti chercher la dernière clé restante de la maison chez un parent. Les policiers ont tenté sans succès de l'arrêter alors qu'il retournait à la maison.
Quand mon mari a évacué les lieux seul, les policiers conduits par Zheng sont revenus et ont essayé de l'arrêter.
Après 14 heures, j'ai été emmené à Huangtianba. En chemin, je leur ai demandé de me laisser prendre un manteau plus chaud et de l'argent pour la nourriture et l'eau. Ils ont refusé. Ils m'ont encore interrogée et m'ont fait examiner à nouveau. Ils voulaient savoir où j'avais obtenu les documents de Dafa et si le parquet et la cour suprême avaient reçu nos actions en justice.
J'ai été détenue au poste de police de Caotang ce soir-là et emmenée à l'hôpital à côté du poste pour une analyse d'urine le jour suivant. J'ai ensuite été envoyée au centre de détention de Pixian pendant dix jours. Song Lin, Song Quanmin et Tong He étaient responsables de ma détention.
Au centre de détention, j'ai appris qu'un pratiquant âgé avait été détenu là-bas pendant plus de deux ans.
Quand j'ai été libérée, j'ai vérifié mon sac à dos et j'ai découvert que 500 yuans en espèces avaient disparu. Une liste des noms et numéros de téléphone des policiers du poste de Caotang et un carnet avec d'autres noms avaient aussi été pris. Ils ont appelé les noms sur la liste pour essayer de nous faire chanter.
Harcèlement antérieur
J'ai commencé à pratiquer le Falun Gong en 1996. Après le début de la persécution en 1999, j'ai été illégalement condamnée à trois ans pour avoir parlé ouvertement en faveur de Dafa à Pékin.
Le 9 juin 2005, Zheng et d'autres policiers m'ont arrêtée pour avoir donné un exemplaire des Neuf commentaires sur le Parti communiste à un touriste de Malaisie. Zheng a ensuite menti à ma mère pour la convaincre de le laisser entrer. Pétrifiée, ma mère est tombée malade après les avoir vus saccager notre maison.
Zheng et un autre policier sont venus à notre résidence en location en avril 2008 pour nous harceler. Ils ont demandé à voir nos pièces d'identité et ont voulu savoir lequel d'entre nous était peintre. J'étais enceinte d'environ cinq mois à l'époque. Je me suis précipitée pour échapper à l'arrestation et à l’avortement. Plus tard, je me suis cachée pour éviter d'autres persécutions et, soumise à un stress extrême, j’ai fait une fausse couche.
Mon mari a déposé une plainte pénale auprès du parquet de Pékin et de la cour suprême de Pékin contre Jiang Zemin en août 2015, mais on ne lui pas donné de reçu. Nous avons appris plus tard que Zheng avait récupéré la lettre à la poste. Quand je l'ai accusé d'avoir violé la loi, il a dit que nous n’avions qu’à le dénoncer.
Nous avons été harcelés fréquemment et étroitement surveillés depuis. Entre mai et juin 2016, un de mes proches s’est fait voler sa voiture électrique peu de temps après nous avoir rendu visite.
Personnes responsables de notre persécution :
Zheng Xiaohong, poste de police de Caotang : +086-189808060601
Liu Yuhao, agent de recensement au poste de police de Hongpailou : +86-13981866630
Song Lin, poste de police de Caotang : +086-028-86633570
Liu Chuan, chef du poste de police de Caotang : +086-028-86633570
Traduit de l'anglais en Europe
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