(Minghui.org) Une pratiquante de Falun Gong âgée a été emprisonnée sans raison en 2000 lorsque la persécution du Falun Gong a commencé. Un institut de la province du Sichuan a alors suspendu illégalement sa pension sans préavis.

Elle savait que le contrat financier entre une personne à la retraite et la caisse de sécurité sociale était toujours valable même si la personne retraitée était en prison. Elle a fait appel pour obtenir le remboursement de la pension suspendue. l'Institut a retenu sa pension pendant 18 ans.

Mme Liu Xiuwen, 80 ans, est une instructrice à la retraite de l'Institut de technologie électronique de la ville de Chengdu. Elle pratique le Falun Gong depuis 1996 et a été guérie de plusieurs maladies : calculs biliaires, polyarthrite rhumatoïde et hypotension artérielle.

Aucune loi en Chine ne criminalise le Falun Gong. Ayant bénéficié de cette pratique, Mme Liu s'est rendue à deux reprises sur la place Tiananmen en 2000 pour adresser une pétition au gouvernement central après que celui-ci a commencé à persécuter le Falun Gong. Elle a été arrêtée et détenue.

Arrestation et détention

Lorsque Mme Liu a été emmenée du poste de police de la place Tiananmen au bureau de liaison à Pékin, elle a été entassée avec d'autres personnes dans un camion bondé et forcée de se recroqueviller, ce qui lui a rendu la respiration difficile.

Lorsque Mme Liu est rentrée de Pékin, le policier Zhao du Bureau 610 de l'Institut l'a informée qu'à partir de ce moment-là, elle ne recevrait que 250 yuans par mois pour une pension qui était auparavant de 2000 yuans.

En juillet 2001, le Bureau 610 et le poste de police de Jianguolu ont tenté d'arrêter Mme Liu. Lorsque six policiers se sont approchés de sa maison, elle a rapidement verrouillé la porte et a refusé de l'ouvrir. Trois heures plus tard, elle a vu les policiers manger de la pastèque et elle en a profité pour s'échapper.

Pour éviter d'autres persécutions, elle est devenue sans-abri pendant huit ans et demi.

Mme Liu a été arrêtée et envoyée dans un centre de lavage de cerveau le 24 février 2010. Là-bas, elle a été détenue pendant 19 mois. Malgré la pression énorme et les mauvais traitements brutaux, elle a refusé de coopérer avec ses interrogateurs.

Difficultés d'obtenir sa pension

De juillet 2001 à août 2011, la pension de Mme Liu a été retenue alors qu'elle était sans abri et dans le centre de lavage de cerveau. Elle a cherché le personnel de l'Institut après sa libération pour leur expliquer les faits concernant le Falun Gong et la persécution.

En septembre 2011, sa pension a repris et elle a reçu 1400 yuans par mois, mais la majeure partie de sa pension a continué à être retenue.

Mme Liu a continué de chercher les officiers responsables pour demander une allocation de retraite complète. En octobre 2012, son allocation de retraite a été portée à 1800 yuans par mois. Pendant une période de six mois, on lui a donné 2000 yuans par mois.

Mme Liu s'est heurtée à des difficultés et on l'a fait courir d'un bureau à un autre alors qu'elle demandait le rétablissement de sa pension.

Quand elle a rencontré le directeur et le secrétaire du Département de la retraite et le chef de l'Institut, ils lui ont dit de chercher le Département de la sécurité. Cependant, les directeurs du service de la sécurité l'ont informée qu'ils n'étaient pas responsables et lui ont dit de se rendre au Bureau 610.

Mme Liu a trouvé le policier He, la personne responsable du Bureau 610. Elle a soumis plusieurs lettres, dont certaines ont été retournées. Sa demande de pension a également été rejetée.

Lorsque Mme Liu a demandé au policier He pourquoi sa demande de pension n'avait pas été résolue, il a dit à Mme Liu que c'était sa faute à elle, parce qu'elle pratique le Falun Gong. Si elle ne pratiquait pas, la totalité de sa pension lui aurait été restituée. Mme Liu lui a ensuite expliqué comment elle a bénéficié de la pratique.

En décembre 2016, sa pension a été augmentée à 3000 yuans après de multiples demandes, bien qu'un certain montant ait été retenu. Mme Liu a écrit une lettre à tous les dirigeants de l'Institut début mai 2018 et en a donné trois copies à un membre du personnel en service, qui devait les transmettre aux directeurs du service de sécurité et au policier He.

Ensuite, elle s'est adressée au directeur et au secrétaire du Département de la retraite et a expliqué les faits concernant le Falun Gong et la persécution. La secrétaire a exigé qu'elle retire le contenu de sa lettre sur le Falun Gong.

Mme Liu s'est également rendue au service des finances.

Un matin, Mme Liu est allée voir le directeur de l'Institut, mais elle a été renvoyée parce qu'elle n'avait pas pris de rendez-vous. Lorsqu'elle a insisté pour attendre, un policier lui a donné son nom et son numéro de téléphone et lui a dit qu'il informerait le président. Elle lui a ensuite donné des lettres à lire, qui informaient l'école de son intention de dénoncer leurs actes répréhensibles au public et aux organismes gouvernementaux si la question n'était pas résolue.

Après les avoir lues, un policier a suggéré que Mme Liu cherche l'équipe d'inspection à la Commission centrale de discipline.

Le 17 mai 2018, Mme Liu s'est rendue auprès de l'équipe d'inspection et a essayé de leur parler du Falun Gong.

Deux jours plus tard, le 19 mai, le policier He a appelé le fils de Mme Liu pour demander une réunion au sujet de sa pension. Elle n'était pas à la maison au moment de l'appel.

Le lendemain, le policier He et un policier du poste de police de Jianguolu se sont rendus chez Mme Liu. Ils l'ont informée que la totalité de son allocation de retraite lui serait versée.

Voici un résumé des montants déboursés au titre de la rente mensuelle de 3000 yuans de Mme Liu :

Mars 2000 à juillet 2001 : 250 yuans par mois ;

Août 2001 à 2011 : rien ;

Septembre 2011 à 2012 : 1400 yuans par mois ;

Octobre 2012 à décembre 2016 : 1800 yuans par mois ;

Six mois durant cette période : 2000 yuans par mois ;

Décembre 2016 à aujourd'hui : 3000 yuans par mois (pension complète)

La lettre de Mme Liu

Pendant 18 ans, l'Institut ne m'a jamais informée de la raison pour laquelle ma pension a été suspendue, et l'Institut n'a pas non plus suivi les procédures appropriées pour leur action.

Si j'avais enfreint des règles et que la pension devait être suspendue pendant une longue période, il fallait qu'il y ait une raison et j'aurais dû en être informée. Cependant, l'Institut ne l'a pas fait. Ma pension a été retenue arbitrairement. Cette action est illégale.

La Constitution donne aux citoyens le droit de bénéficier de prestations de retraite lorsqu'ils atteignent l'âge de la retraite. Il est illégal pour une organisation de priver un citoyen du droit à sa pension.

L'article 44 de la Constitution stipule ce qui suit : « L'État applique le système de retraite pour les travailleurs et le personnel des entreprises et des institutions et pour les fonctionnaires des organes de l'État conformément à la loi. Les moyens d'existence des retraités sont assurés par l'État et la société. »

L'article 2 du chapitre 1 de la loi chinoise sur l'assurance sociale stipule ce qui suit : « L'État établit un système d'assurance sociale composé d'une assurance vieillesse de base, d'une assurance médicale de base, d'une assurance accidents du travail, d'une assurance chômage et d'une assurance maternité pour garantir aux citoyens le droit de recevoir une assistance matérielle de l'État et de la société conformément à la loi en cas de vieillesse, de maladie, d'accident du travail, de chômage ou de grossesse. »

L'article 73 de la loi chinoise sur le travail stipule ce qui suit : « Selon la loi, les travailleurs bénéficieront de prestations d'assurance sociale lorsqu'ils prendront leur retraite. Les conditions et les normes permettant aux travailleurs de bénéficier des prestations d'assurance sociale sont régies par des lois et des règlements. Les primes d'assurance sociale dont profitent les travailleurs doivent être payées intégralement et à temps. »

L'article 20 du chapitre 3 de la loi sur la protection des droits et des intérêts des personnes âgées dit : « L'État établit un système d'assurance vieillesse pour assurer les besoins fondamentaux des personnes âgées. »

Je suis une citoyenne légitime de la Chine et ma pension est un revenu légitime protégé par la loi. Il est illégal pour une organisation ou une personne de retenir arbitrairement ma pension et de couper ma source de revenus.

Après la retenue de ma pension, ma vie est devenue extrêmement difficile, surtout entre août 2001 et 2011. J'ai dû emprunter de l'argent à des parents et des amis et j'ai subsisté avec une petite marmite de porridge et de cornichons tous les jours.

Liu Xiuwen

8 mai 2018

Traduit de l'anglais au Canada