(Minghui.org) Un vieil homme m'a raconté une histoire folklorique. Quand j’y repense, je sens que j’en ai beaucoup bénéficié alors j’aimerais vous la raconter à tous. Cette histoire s’appelle « Construire le pont, réparer la route et perdre la vue ». Cette anecdote se déroule sous la dynastie des Song du Nord au moment où Bao Zheng (ndt : personne symbole d'intégrité et de respect des lois dans l'histoire de la Chine) était le premier ministre.
Au cours de la dynastie des Song du Nord, vivait dans un village un enfant de dix ans qui avait non seulement un handicap à la jambe, mais avait aussi perdu ses deux parents. Cet enfant était dans la solitude, mais vivait aussi dans des conditions très difficiles, comptant même sur l’aumône de ses voisins et mendiant pour survivre.
Il y avait une rivière en face de ce village. Les villageois et les passants devaient la traverser et cela était particulièrement gênant pour les personnes âgées. Chaque fois que le lit de la rivière se levait, il était encore plus difficile de la traverser. Mais les années passant, personne n’avait cherché à changer les choses. Seulement, il y avait cet enfant qui tous les jours ramassait des pierres et les empilait au bord de la rivière. Quand les gens virent l’enfant, ils lui demandèrent pourquoi il empilait des pierres au bord de la rivière. L'enfant répondit qu'il voulait construire un pont de pierre pour faciliter le déplacement des habitants du village. Les habitants l'ignoraient, pensant que l’enfant racontait des folies, la plupart d'entre eux en riaient. Cependant, au fil du temps, année après année, les pierres accumulées formaient un monticule. Les villageois avaient commencé à modifier leur perception et avaient été touchés par l'esprit de cet enfant. Alors, ils commencèrent à s’investir dans le ramassage, l’extraction de pierres et dans la construction du pont.
Les gens du village invitèrent des artisans pour commencer à construire le pont de pierre. Cet enfant handicapé s’y était engagé de tout son cœur. Le pont n'avait pas encore été achevé qu’une fois, en taillant des pierres, un éclat avait rendu l’enfant aveugle. Tout le monde le déplorait et blâmait le ciel d'être injuste. Ils disaient : « Oh, ce pauvre enfant s’était consacré pour le bonheur des autres, mais il s’est attiré ce genre de rétribution. » Cependant, cet enfant lui-même ne se plaignait pas et il s'efforçait tous les jours de faire de son mieux avec les tâches du site de construction du pont.
Après que tout le monde eût unifié leur force, le pont fut finalement achevé. Tout le monde applaudit et célébra avec joie. Tous les regards pleins de regrets et d'admiration se tournèrent vers cet enfant solitaire qui dès le début avait déjà un handicap à la jambe et qui maintenant était devenu aveugle. Bien que l'enfant ne puisse rien voir, son visage affichait un des sourires les plus joyeux de sa vie.
Très vite, une forte pluie inattendue semblait vouloir laver la poussière de ce pont de pierre, et faire ressortir son éclat. Cependant, après un coup de tonnerre assourdissant, la population découvrit que l’enfant avait été frappé par cette puissante foudre et qu’il était mort, effondré sur le sol. La foule était abasourdie, puis leurs émotions incontrôlables surgirent. Ils soupirèrent pensant à la vie difficile de l'enfant, accusant le ciel d’être injuste...
Juste à ce moment-là arriva le premier ministre Bao Zheng que les gens nommaient le grand Maître Qing Tian (ndt : Qing Tian signifie en chinois Ciel Bleu au sens de « Bao l'Intègre et le Juste »).
Les gens arrêtèrent le palanquin du fonctionnaire pour lui parler de l’injustice à l’égard de cet enfant. Ils demandèrent au premier ministre : « Pourquoi les bonnes personnes n’obtiennent-elles pas de bonnes rétributions ? Après aujourd’hui, comment pourrions-nous être encore de bonnes personnes ? » Le premier ministre Bao connaissant bien les peines de la vie avait été touché par les émotions des villageois. Il prit un pinceau et se mit à écrire rapidement « Plutôt faire le mal que le bien ». Après ces six mots, il s’en était allé.
De retour à la capitale, Bao avait fait un rapport à l'Empereur des affaires officielles ainsi que de ce qu'il avait vu et entendu, mais il avait omis de parler de l'histoire des mots qu’il avait écrits. Bien que dans son cœur, il n’arrivait pas à comprendre pourquoi cet enfant avait obtenu de mauvaises rétributions malgré ses bonnes actions, après avoir bien réfléchi, il pensait qu’il n’aurait pas dû écrire ces six mots. De façon inattendue, après s’être retiré, l'Empereur voulut absolument l’emmener dans son Harem pour s’entretenir avec lui de choses personnelles. En fait quelques jours auparavant, l'Empereur avait eu un nouveau petit prince. L'enfant était adorable, mais il pleurait toute la journée. C’est pourquoi l'Empereur voulait que Monsieur Bao aille le voir. Monsieur Bao avait vu que la peau de l’enfant était aussi blanche que la neige, mais sur sa petite main, il y avait une ligne de caractères. En s’approchant de près, il avait vu que c’était exactement ces six mots qu’il avait écrits « Plutôt faire le mal que le bien ». D’un coup, son visage devint rouge jusqu’à la base du cou. Il se dépêcha de tendre la main pour l’effacer. Ce n’était rien de le faire, mais l'écriture sur le bras du petit prince avait instantanément disparu sans laisser de trace !
Ce qui est amusant c’est que les yeux de Bao Zheng voyaient six caractères sur la main du petit prince, mais les autres personnes ne voyaient qu’une tâche de naissance. L'Empereur ayant vu que Bao Zheng avait effacé la tache de naissance, eut peur qu’il ait effacé la racine du bonheur, alors il n’avait pas pu s’empêcher de réprimander Bao Zheng. Bao Zheng s'agenouilla immédiatement et dit : « Votre serviteur est coupable, je mérite la mort », puis il lui raconta toute l’histoire et ce qu’il avait écrit emporté par la colère. L'Empereur trouva tout cela étrange. Il ordonna à Monsieur Bao d’utiliser son oreiller magique Yin Yang qui lui permettait d’aller dans le monde souterrain pour aller enquêter et en comprendre la vérité (ndt : oreiller qui permet de voyager dans le monde des immortels).
Monsieur Bao voyagea alors vers le monde souterrain et la vérité apparut. En fait, cet enfant avait fait tellement de mal dans sa vie précédente que le karma développé était très grand. Pour rembourser le karma de l’autre vie, il aurait fallu une rétribution sur trois vies pour pouvoir le rembourser entièrement.
À l’origine, les divinités avaient prévu une première vie en tant qu’handicapé vivant dans la solitude et la misère ; une deuxième vie en étant aveugle ; et une troisième vie en mourant foudroyé subitement sans sépulture. Cet enfant dans sa première réincarnation était né pauvre et handicapé, mais faisait amende honorable pour ses erreurs passées. Comme il ne pensait qu’à faire de bonnes actions envers les autres, alors les divinités lui avaient permis de rembourser la rétribution de deux vies en une vie. Ils le rendirent aveugle.
Mais cet enfant n’en voulait ni au ciel ni à personne, il voulait seulement faire de bonnes actions envers les autres dans l'ombre. Les divinités alors prirent le karma de sa troisième vie pour le lui faire rembourser également dans cette vie. Le roi de l’enfer demanda à Bao Zheng : rembourser le mauvais karma de trois vies en une seule vie, d’après toi est-ce une bonne chose ou non ? Comme il n’avait pas arrêté d’avoir un comportement bienveillant et ne se préoccupait pas du tout de lui-même, en quelques sortes, il avait atteint l’état d'« Être dans la Voie, sans avoir cultivé la Voie », accumulant énormément de vertu. C'est pourquoi, immédiatement après sa mort, il renaquit en tant que prince héritier et jouissait de bénéfices de la vie impériale.
En tant que pratiquant, ces petites histoires qui se transmettent dans la population nous inspirent beaucoup. En Chine, il y a un proverbe qui dit : « Quand on est face à une perte, ce n’est pas forcément un malheur. » Cela veut dire que quand quelque chose se passe, qu'elle soit bonne ou mauvaise, il est très difficile de la juger à première vue. Si l'on veut aller plus loin, quand quelque chose arrive, ce sont les nombreuses connotations plus profondes derrière elle qui déterminent sa nature.
Parlons de la relation entre la bonne fortune et le karma des gens. Endurer les souffrances peut permettre d'éliminer du karma ; faire de bonnes actions et être une bonne personne peut permettre d’accumuler ou de préserver sa vertu. C’est une voie qui permet aux gens d’obtenir un bonheur à long terme. Dans le Classique des Trois Caractères, il y a cet enseignement : « Si le jade n’était pas taillé, il ne pourrait pas devenir un joyau. » Cela veut dire que si un morceau de jade brut n’était pas travaillé, sculpté, poli, ciselé, il ne pourrait pas devenir une pièce utile. Bien sûr, il est évident que si ce n’était pas un morceau de jade, mais un morceau de pierre brute, il ne vaudrait pas la peine d’être sculpté. Pour les hommes, endurer la souffrance, se fatiguer, faire des sacrifices, c’est éliminer le karma, élever son niveau. C’est la voie incontournable pour devenir quelqu’un de valable. Cependant, si vous ne vous considérez pas comme un homme qui peut être bâti, forgé et que vous suivez simplement la vague et profitez de la cupidité, alors vous risquez de tomber dans la finalité qu’on appelle « si on ne fait pas d’effort étant jeune, on le regrettera une fois vieux ».
Parce que jouir de la bonne fortune obtenue grâce à l'accumulation de la vertu dans la ou les vies antérieures est comme utiliser l'argent de ses économies bancaires, on ne peut pas en retirer sans fin. Si dans cette vie, on ne sait que dépenser, mais pas continuer à en accumuler, on peut vite être à découvert, les joies apporteraient des peines. Profiter de la cupidité donne facilement aux gens de mauvais comportements, va non seulement faire oublier l'importance d'accumuler et préserver la vertu, mais va aussi se transformer en recherche de la renommée et des intérêts. C'est ainsi qu'on sème les graines des catastrophes de la vie.
On constate maintenant que beaucoup de bonnes personnes souffrent de la pauvreté et rencontrent même de grandes difficultés. Cependant, les mauvaises personnes sont arrogantes, tyranniques et profitent d’une vie prospère, alors elles n’ont plus envie de croire encore aux principes célestes de la rétribution karmique. Cependant, il n'est pas impossible que les problèmes soient vus d’une façon absolue. Nous pensons tous que les bonnes personnes ne devraient pas souffrir ni rencontrer sans cesse des difficultés et que les mauvaises personnes qui font du mal devraient normalement recevoir une rétribution à temps. Mais dans de nombreux cas, si vous n’êtes pas une personne de grande prédisposition, une personne que l’on peut forger, le ciel ne vous traitera peut-être pas comme il traiterait un morceau de jade brut. Alors comme dans cette histoire dont nous avons parlé, cet enfant aveugle ne se serait pas réincarné aussi vite en prince, et ne jouirait pas des bénéfices de la vie impériale.
On considère la réussite et l’échec d’une vie comme éphémère, on ne recherche pas la célébrité, la vie d’un pratiquant a l’air d’être monotone. Par contre, une fois qu'on a réussi la cultivation ardue, nous pourrons définitivement sortir du cycle de samsara, et ne stagnerons plus dans le système de rétribution karmique. Nous ne serons plus torturés ou tourmentés par la vieillesse, la maladie, la mort, par les sept émotions et six désirs. Alors comment pourrions-nous dire que ce n’est pas une bonne chose. Comment pouvons-nous dire qu’il ne sert à rien d’être une bonne personne ?
Traduit du chinois
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