(Minghui.org) J'avais le cœur lourd quand j'ai appris que Lin Chengtao avait été enlevé et emmené au camp de travail de Tuanhe à Pékin, où il soufrait d'une dépression mentale causée par la torture. Ici, j'aimerais vous parler de mes impressions sur Lin Chengtao.

1. Rencontre avec Lin Chengtao

Lin Chengtao et moi étions collègues. Je l’ai rencontré au moment où nous avons commencé à pratiquer le Falun Dafa en 1996. Chengtao était une personne aimable qui essayait toujours de faire passer les autres avant lui. Tous ceux qui avaient des difficultés au travail aimaient demander son aide. Son chef avait confiance en lui et le laissait travailler sans surveillance. Le laboratoire dans lequel Chengtao travaillait était un des laboratoires-clés de la nation et les projets qu’il entreprenait ou auxquels il participait figuraient parmi les plus importants du pays. Il devait constamment faire part de l'évolution de ses expériences, aussi travaillait-il souvent jour et nuit. Chengtao était un pratiquant de Falun Dafa de longue date et les nouveaux aimaient discuter avec lui. Chengtao était toujours impliqué dans Dafa. Il me parlait souvent, tout en prenant son repas avant de retourner au labo poursuivre ses expériences. Il s'acquittait ainsi très bien à la fois de son travail et de celui pour Dafa. […]

2. Lin Chengtao et « Les effets du Falun Gong sur le bien-être et la guérison »

Avant l'été 1998, l'État chinois a émis une circulaire disant qu'il allait favoriser la pratique du Qigong et que toutes les organisations de Qigong devaient se réenregistrer et se réinscrire. Quelques pratiquants suggérèrent que le Falun Gong devrait aussi s'inscrire afin d'obtenir un environnement légal de pratique. Chengtao, un autre pratiquant et moi nous rendîmes auprès de la Commission nationale de l'éducation physique, afin de nous renseigner sur la procédure d'enregistrement. On nous signala que l'inscription comprenait une enquête de santé portant sur un minimum de 30 personnes. Nous avons donc décidé de mesurer les effets du Falun Gong sous l'angle de la santé.

Li Fujun, un professeur assistant de l'université de médecine du Henan, menait ses recherches de doctorat à l'Hôpital médical de l'Union de Pékin. Il mit au point un formulaire d’enquête. Prenant en considération le fait qu'il y aurait aussi des gens avec un niveau d'éducation assez bas, Chengtao changea plusieurs fois de formulaire jusqu'à en trouver un qui soit facile à remplir, tout en répondant aux particularités des statistiques médicales.

Parmi les conditions de ces statistiques médicales, on demandait une grande part de hasard dans la population examinée. Plus l'échantillonnage est large, et plus la part de hasard augmente. C'est ainsi qu'il fut décidé d’un échantillonnage de plus de mille personnes. Nous avons donc distribué les formulaires dans tous les lieux de pratique que nous connaissions, en demandant aux pratiquants d'en faire des copies pour les distribuer à d'autres. Fait étonnant, les formulaires nous revinrent seulement trois jours plus tard, nous permettant de réunir rapidement plus de mille formulaires.

Il y avait beaucoup de pratiquants en Chine et les nouvelles allaient vite. De nombreux assistants sur d'autres points de pratique demandaient aussi des formulaires. Ainsi, nous décidâmes d'étendre notre échantillonnage de population et de distribuer les formulaires à grande échelle. En temps normal, cela prenait plusieurs mois pour faire une étude sur plus de 10 000 participants. Au début, nous pensions qu’il serait impossible de le faire en une si courte période. Toutefois, Chengtao pensait que le Falun Dafa est extraordinaire et que nous arriverions assurément à le faire dans les délais. Chengtao se porta volontaire pour prendre la responsabilité de superviser et coordonner le projet. Les pratiquants participaient activement, donnant la priorité à Dafa.

Chacun faisait de son mieux. Quelques pratiquants louèrent du matériel informatique, de nombreux autres qui étaient bons en dactylographie entraient les données dans les ordinateurs. Quelques assistants devaient courir de droite à gauche plusieurs fois par jour auprès des pratiquants interrogés pour corriger des erreurs dans leurs formulaires. Nous avons pu ainsi réunir plus de 15 000 formulaires.

Pendant l'enregistrement des données, nous avons découvert que de nombreux pratiquants interrogés pendant l'enquête avaient plusieurs maladies avant la pratique, dont ils avaient complètement guéri grâce au Falun Gong. Quelques-uns d'entre eux avaient senti leur corps devenir léger après seulement quelques jours de pratique. D'autres encore ne savaient pas comment exprimer leur gratitude et décrivaient en détail les bienfaits obtenus en ajoutant leurs remerciements sur les formulaires. Cela venait du cœur des pratiquants. Tous ceux qui travaillaient à réunir les formulaires prenaient leur travail très au sérieux. Nous faisions notre travail pendant la journée en nous occupant de l'enquête pendant la nuit. Nous ne dormions pas beaucoup. Il arrivait que Chengtao ne dorme pas de plusieurs jours.

Après avoir entré les données dans les ordinateurs, nous les avons vérifiées. Parmi les plus de 15 000 formulaires réunis, certains contenaient des erreurs et des oublis. Les assistants essayèrent de les compléter, mais nous dûmes disqualifier ceux qui n'avaient pas donné suffisamment d'informations. À la fin il resta 12 731 formulaires utilisables. Chengtao demanda à Zhao Ming, ingénieur en informatique travaillant à la compagnie Ziguang de l'université Tsinghua, d’analyser les données. Zhao Ming travailla de 19 h à 4 h le lendemain matin, vérifiant deux fois les résultats. Chengtao lui demanda s'il pourrait analyser à nouveau les données par une autre méthode. C'est ce que fit Zhao Ming, et il obtint les mêmes résultats. Nous avions terminé le travail du stockage des données.

Ensuite nous commençâmes à rédiger le rapport de l'étude. Parmi les auteurs, Li Fujun et Pu Riyang étaient titulaires d'un doctorat, d'autres pratiquants avaient des licences ou différents degrés de maîtrise. Li Fujun et Chengtao écrivirent le rapport et d'autres firent des révisions. Après la finalisation du manuscrit, nous demandâmes à des pratiquants médecins de tout vérifier à nouveau. Finalement, « Les effets du Falun Gong sur le bien-être et la santé – une étude parmi des pratiquants de Pékin » (également connu comme « Le rapport sur 10 000 cas) vit le jour. Toute l'affaire avait pris moins de trois semaines. Seul Dafa pouvait créer de tels miracles et de tels changements dans les corps et les esprits des pratiquants.

Après juillet 1999, Dafa fut persécuté en Chine. En une nuit, le bon fut déclaré mauvais et le juste calomnié. Ce rapport d'étude ne pouvait y échapper. La CCTV (Télévision centrale de Chine) trouva de soi-disant experts pour essayer de discréditer l'enquête. Au même moment, le gouvernement fit également pression sur l'université de l'Union. Quelques responsables de l'université vinrent parler avec Chengtao et moi-même. Lorsqu’ils découvrirent les raisons à l'origine de l'enquête et du rapport, ils pensèrent que nous avions bien fait, et que nous avions établi toutes les conditions indispensables à une recherche scientifique médicale. Ils trouvèrent étrange la requête venant « d'en haut ». Quand CCTV vint me demander de discréditer le rapport, les cadres de l'université s'impliquèrent, rejetant cette demande déraisonnable. Ces deux dernières années, CCTV a fabriqué de nombreux mensonges, tels que celui des « 1400 cas » (soi-disant morts par la faute du Falun Gong), et a utilisé de nombreux cas de meurtres et de maladies mentales pour calomnier Dafa. Toutefois, cette étude n'a jamais pu être discréditée. Le rapport démontrait un taux de succès de 99.1 % parmi les 12 731 participants, mais le gouvernement chinois essaya de le discréditer avec ses « 1400 cas ».

3. Lin Chengtao et « Le Falun Dafa dépasse la portée de la science moderne »

Bien que « Le rapport sur 10 000 cas » ait démontré au monde entier l'extraordinaire efficacité du Falun Dafa pour avoir un corps sans maladies, notre but était double. Nous cherchions à dire aux gens que la véritable raison qui permettait au Falun Dafa de guérir les maladies venait du changement apporté au corps par l'élévation du xinxing. Cela ne pouvait être atteint que par l'élévation de nos critères moraux. Puis nous avons à nouveau travaillé ensemble. Chengtao était le plus affairé. Il passait tout son temps libre à vérifier les informations auprès de ceux qui avaient été interrogés. Quelquefois, afin de confirmer une donnée, il devait y retourner quatre fois. Tous les documents étaient dignes de foi. Chaque page était trempée de la sueur de Chengtao et d'autres pratiquants. Je me souviens que Chengtao se déplaçait sur un vieux vélo aux freins cassés parce qu'il n'avait pas le temps de le réparer. Un jour, il faillit être renversé par une voiture, mais heureusement s'en sortit indemne […] Pendant toute cette période, comme nous avions différentes compréhensions sur Dafa et différentes idées sur des sujets concernant nos mauvaises conceptions personnelles, nous étions souvent en désaccord. Chengtao insistait toujours sur le fait que nous devions prendre le droit chemin, abandonner les choses personnelles et donner la priorité à Dafa pour faire ce travail correctement. C'est ainsi que nous avons terminé « Le Falun Dafa dépasse le champ de la science moderne ».

4. Événements ultérieurs

En juillet 1999, le régime de Jiang commença à persécuter le Falun Dafa en Chine. Chengtao n'avait pas de domicile à ce moment-là et habitait au dortoir de l'université. Vers le milieu d'octobre, il invita quelques pratiquants dans mon bureau pour voir sa fille et fut illégalement détenu pendant vingt jours pour motif de « réunion illégale ». Lui et d'autres pratiquants de l'université de l'Union furent envoyés dans une classe d'endoctrinement.

Dans cette classe, on fit venir des professeurs et des spécialistes de l'université pour nous parler. Ils voulaient nous faire changer d'avis en utilisant la science, la médecine, la biologie moléculaire, la philosophie, l’histoire, le Qi gong, etc. Quelle que fût leur façon d'essayer, nous étions en mesure de discuter du point de vue de Dafa. Nous discutions de tous les sujets de leur choix. Chengtao et un autre pratiquant avaient une profonde compréhension et un esprit rapide. Quelquefois ils étaient capables de réduire au silence les professeurs, mais plus souvent ils transformaient l'atmosphère sérieuse en moments de détente en disant quelques vérités à propos de Dafa aux professeurs. Un jour, un professeur de politique commenta : « Vos connaissances sont vraiment profondes, où avez-vous obtenu autant de vérités ? » Nous lui répondîmes qu'elles venaient de Dafa. Elle ajouta : « Votre Maître est vraiment un grand personnage pour que tant d'intellectuels croient en lui. » Nous lui répondîmes encore que la vérité enseignée par notre Maître n'était pas ordinaire. Il s'agissait du Fa de l'univers. Je perçus chez elle un grand respect.

Par la suite, on nous priva de nos droits d'enseignement et de recherche. Le quota de logement de Chengtao fut également annulé. (Les unités de travail de recherche scientifique patronnées par l'État s'occupent aussi du logement.) Chengtao trouvait que la persécution de Dafa était injuste à la fois du point de vue du Fa et de celui des lois de la société. Il lutta pour ses droits, mais échoua. Plus tard, Chengtao fut à nouveau arrêté pour avoir expliqué la vérité. Il fit une grève de la faim, dut être réanimé à l'hôpital, puis fut relâché. La police et l'université voulant le renvoyer dans une classe d'endoctrinement, Chengtao décida de s'enfuir et abandonna son domicile avec son enfant. Finalement, la police le captura et l'envoya au camp de travaux forcés de Tuanhe à Pékin, le torturant jusqu'à ce qu'il perde la raison.

C'est ainsi qu'un brillant scientifique fut brisé pour avoir persisté à croire dans la vérité de l'univers.

Traduit de l'anglais