(Minghui.org) Fin 2019, le coronavirus a éclaté dans la ville de Wuhan, en Chine. En quelques mois, cette épidémie régionale s'est transformée en une pandémie mondiale.
Alors que les habitants de plus de 200 pays et régions luttent contre la maladie et que l'on cherche un remède, nous souhaitons présenter une vue d'ensemble de ce que nous pouvons apprendre de la pandémie : sur notre société, sur la science et la culture modernes, ainsi que sur l'histoire.
Nous espérons que cette série en quatre parties aidera nos lecteurs à comprendre que la pandémie n'aurait pas eu lieu sans les informations trompeuses continues du Parti communiste chinois (première partie). Nous examinons également les théories sur l'origine du coronavirus (deuxième partie) et sur la façon dont il a commencé (troisième partie).
D'autre part, la compréhension de la pandémie dans le contexte de la culture et de l'histoire (quatrième partie), offre des indices sur la manière de réévaluer nos principes et nos obligations morales tout en préparant le prochain chapitre de l'histoire.
Vous trouverez ci-dessous un aperçu de la série :
Partie 1 : Chronologie et analyse
Chapitre 1 : La dissimulation de l'épidémie en Chine
Chapitre 2 : De telles tragédies vont-elles se reproduire ?
Partie 2 : Un mystérieux virus - où a-t-il commencé ?
Chapitre 3 : La théorie de l'origine américaine
Chapitre 4 : La théorie de l'origine chinoise
Partie 3 : Un mystérieux virus - comment a-t-il commencé ?
Chapitre 5 : La théorie de la création par l'homme
Chapitre 6 : La théorie de l'origine naturelle
Partie 4 : Repenser la science moderne et revenir aux valeurs traditionnelles
Chapitre 7 : Le PCC pose un défi sans précédent à l'humanité
Chapitre 8 : Réflexions sur l'ancienne sagesse
* * *
Comme indiqué dans la deuxième partie, plusieurs théories ont circulé sur l'origine du coronavirus (voir l'illustration ci-dessous). Un type de théorie concerne l'endroit où le virus a commencé, et l'autre examine comment le virus a commencé. Comme le montre l'illustration suivante, nous abordons où le virus a commencé dans la deuxième partie et examinons les arguments en faveur des théories concurrentes sur l'origine américaine (chapitre 3) et l'origine chinoise (chapitre 4). La troisième partie examine comment le virus a commencé et présente les arguments en faveur de la théorie de la création par l'homme (chapitre 5) et de la théorie de l'origine naturelle (chapitre 6).
Jusqu'à présent, les principaux arguments qui soutiennent la théorie de la création par l'homme sur l'origine du virus sont centrés sur la séquence de sa protéine de spicule (protéine S), ainsi que sur un morceau d'insertion de séquence qui semblait provenir d'un vecteur artificiel utilisé pour la manipulation de l'ADN.
La protéine de spicule du nouveau virus contient un site de coupe unique qui n'est pas présent chez ses proches parents.
Les scientifiques ont découvert que la protéine S du nouveau coronavirus possède un fragment de séquence spécial qui peut être clivé par une protéine spéciale dans la cellule hôte. Après que la séquence a été clivée par la protéine appelée furine, le virus acquiert la capacité de pénétrer dans la cellule hôte et d'infecter plusieurs organes.
Certaines personnes ont fait valoir que le site de clivage de la furine dans le virus est unique et n'a pas été trouvé chez ses proches parents d'autres coronavirus, mais certains scientifiques soulignent également que cette séquence existe naturellement dans d'autres virus, y compris certains coronavirus qui ne sont pas directement liés au nouveau virus.
Si l'on peut affirmer que l'insertion du site de coupe de la furine dans le virus se fait par manipulation génétique, puisqu'il s'agit d'un processus de bio-ingénierie bien établi, on ne peut pas complètement exclure la possibilité que le virus absorbe la séquence à partir de l'environnement lui-même, étant donné que le coronavirus est un virus à ARN, qui n'est pas stable et qui est constamment en train de muter et d'intégrer des séquences de l'environnement (un processus appelé recombinaison génétique).
Par conséquent, le site de clivage de la furine ne suffit pas à lui seul pour conclure que le virus est le fruit d'une manipulation de laboratoire.
Des chercheurs indiens ont affirmé que le virus contient des séquences du VIH
Il existe également d'autres arguments concernant la protéine S du virus contenant une séquence du VIH. Une prépublication d'un article de Bishwajit Kundu et d'autres chercheurs de l'université de New Delhi a été publiée dans bioRxiv fin janvier. L'équipe indienne a remarqué que quatre insertions dans la protéine S du virus sont uniques. Elles ne sont pas présentes dans les autres coronavirus, et les acides aminés sont en fait identiques ou similaires aux protéines du VIH. Le virus de Wuhan « n'est probablement pas de nature fortuite », ont écrit les auteurs. Deux jours plus tard, cependant, l'équipe indienne a retiré cet article.
Le nouveau virus contient une séquence similaire à celle d'un vecteur navette pSN artificiel
Un autre argument qui prétend que le virus de Wuhan est une souche issue d'un laboratoire est basé sur un article publié le 30 janvier 2020 par James Lyons-Weiler, qui travaillait auparavant à l'université de Pittsburgh en tant que bio,informaticien.
Dans son article, Lyons-Weiler a écrit qu'il a observé qu'une séquence de gènes du virus de Wuhan était identique à 67 % au vecteur navette pSN, qui a été utilisé dans de nombreux laboratoires pour produire le vaccin contre le SRAS. Il a ensuite spéculé que le nouveau coronavirus était un virus artificiel utilisé pour la recherche sur le vaccin contre le SRAS.
Un autre chercheur, Steven Salzburg, biologiste informaticien et professeur à la Johns Hopkins School of Medicine, a recherché la séquence du virus dans la base de données du NCBI (National Center for Biotechnology Information), mais il a constaté que les résultats les plus probants étaient des séquences d'autres coronavirus de chauve-souris, mais pas le vecteur.
Salzburg a fait valoir que si la séquence du virus provenait du vecteur, elle serait « quasi identique » et non pas « apparentée de loin » [67 %].
Chapitre 6 : La théorie de l'origine naturelle
Compte tenu de la réfutation ci-dessus de la théorie de la création par l'homme, aucune preuve solide ne peut soutenir l'argument selon lequel le virus a en fait été généré dans un laboratoire. De nombreux scientifiques s'accordent à dire que le nouveau coronavirus était probablement un virus naturel provenant de chauves-souris.
1. Le virus de chauve-souris a une relation plus étroite avec le nouveau coronavirus, mais il a besoin d'hôtes intermédiaires pour faciliter la mutation
Le 3 février 2020, Shi Zhengli a publié un article dans la prestigieuse revue Nature, intitulé « Une épidémie de pneumonie associée à un nouveau coronavirus probablement originaire de chauves-souris ».
Dans cet article, Shi a indiqué que grâce au séquençage du génome entier, son équipe a identifié un coronavirus de chauve-souris nommé RaTG13, partageant 96,2 % d'identité avec le nouveau coronavirus. Il s'agit de la souche la plus proche du nouveau coronavirus signalé jusqu'à présent.
La similarité de 96,2 % ne signifie pas que le virus de la chauve-souris infecterait directement l'homme et serait responsable de la pandémie actuelle. Selon Trevor Bedford, spécialiste en bio-informatique à l'université de Washington, il faudrait généralement vingt-cinq à soixante-cinq ans pour que le virus de la chauve-souris subisse une mutation suffisante pour devenir identique à 100 % au coronavirus actuel.
Cependant, le nouveau coronavirus est apparu il y a quelques mois seulement, et le temps a manqué pour que le virus de la chauve-souris élimine la différence de 3,8 % (= 100 % - 96,2 %) et devienne le coronavirus s'il avait directement infecté des humains.
La seule possibilité pour le virus de la chauve-souris de muter rapidement en coronavirus était de passer par des hôtes intermédiaires. En d'autres termes, si le virus de la chauve-souris avait infecté un hôte intermédiaire, qui aurait ensuite transmis le virus à l'homme, cela aurait considérablement accéléré la vitesse de mutation. Richard Ebright, de l'université Rutgers, a soutenu que « le taux de mutation peut avoir été différent, car il est passé par différents hôtes avant l'homme ».
La recherche se poursuit pour identifier le ou les hôtes intermédiaires. Lors de précédentes épidémies zoonotiques (maladies transmises de l'animal à l'homme), on a découvert que le SRAS de 2003 en Chine et le MERS de 2012 en Arabie Saoudite résultaient de virus de chauve-souris qui utilisaient des civettes de palmier et des chameaux comme hôtes intermédiaires, avant de revenir à l'homme et de provoquer des maladies.
Lorsque le virus s'est déclaré à Wuhan, pendant l'hiver 2019, les chauves-souris étaient déjà en hibernation et aucune chauve-souris n'était vendue sur le marché aux animaux. Il est donc possible que le virus ait été présent dans l'environnement pendant des mois, voire plus longtemps, et qu'il ait subi un processus de mutation complet avant de développer ses caractéristiques mortelles.
Plusieurs candidats ont été suggérés comme hôte intermédiaire, notamment des visons, des furets et même des tortues. Bien que la liste ait été réduite au pangolin comme candidat pressenti, cela s'est vite avéré être impossible aussi.
Le pangolin vit dans un environnement chaud et doit rester dans un milieu subtropical, contrairement à Wuhan. Son régime alimentaire se limite aux fourmis et aux termites. Il a également un système digestif et respiratoire faible. Les pangolins tombent facilement malades et la maladie est souvent mortelle. Pour ces raisons, le pangolin n'est pas adapté à l'élevage en captivité. En fait, la Chine n'approuve pas son commerce, les pangolins proviennent donc de la contrebande et très peu d'entre eux sont vivants.
Si les pangolins avaient été un hôte intermédiaire, les premiers patients auraient été des contrebandiers. L'épidémie se serait également propagée en divers endroits, puisque Wuhan n'est pas un centre de distribution de la contrebande.
Routes internationales du trafic des pangolins
En raison également de la faiblesse de leur système respiratoire, les pangolins tombent facilement malades dans le cas d'une infection par un coronavirus. S'ils sont malades, ils peuvent mourir avant de propager la maladie.
Les chercheurs de l'Université agricole de Chine du Sud ont annoncé à un moment donné que le résultat de leur séquençage du virus isolé à partir des pangolins présentait 99 % de similitude avec le nouveau virus, mais cela s'est avéré être une mauvaise communication au sein de l'équipe et l'homologie réelle du génome entre le virus du pangolin et le virus de Wuhan n'est que de 90 %.
Dans le SRAS de 2003, il a été déterminé que la civette a servi d'hôte intermédiaire pour que le virus de la chauve-souris fasse le saut vers l'homme, après que Shi Zhengli a trouvé sur la civette un virus identique à 99,8 % à celui du SRAS. L'homologie de 90 % chez les pangolins n'était donc pas suffisante pour déterminer que les pangolins étaient l'hôte intermédiaire ultime que les scientifiques recherchent en ce qui concerne le nouveau coronavirus.
Même s'il n'y a pas de réponse définitive à la question de savoir ce qui pourrait être un hôte intermédiaire pour le coronavirus, le fait de retracer le parcours de Shi Zhengli pour trouver la source de l'origine du SRAS de 2003 fournit un indice sur la façon dont le virus de la chauve-souris qu'elle a découvert il y a des années pourrait avoir finalement donné naissance au coronavirus.
Il a fallu sept ans à Shi Zhengli pour trouver la toute première origine du SRAS, très probablement la souche RaTG13, dans une grotte de chauves-souris dans la ville de Kunming, dans la province du Yunnan. Mais cela soulève la question de savoir comment le virus de la chauve-souris qu'elle a trouvé a pu parcourir 1600 kilomètres de Kunming à Wuhan, avant de passer sur l'hôte intermédiaire inconnu.
Nous présentons deux itinéraires possibles (voir l'illustration ci-dessous) : premièrement, le virus a été rapporté par l'équipe de Shi et s'est répandu dans l'environnement par le biais d'animaux de laboratoire mal manipulés ; deuxièmement, les membres de l'équipe de Shi ont été infectés par le virus de la chauve-souris et sont devenus sans le savoir la première génération d'hôtes intermédiaires avant de transmettre le virus à l'hôte suivant (les animaux) et de repasser sur les humains et provoquer la pandémie.
Bien que de nombreuses personnes soupçonnent que le virus a fui du laboratoire de virologie de Wuhan et qu'il soit également bien connu que les laboratoires de recherche chinois ont souvent une gestion de la sécurité peu rigoureuse, il n'est après tout pas si facile pour un virus de fuir du laboratoire.
Tout d'abord, les laboratoires NSB4 (niveau de sécurité biologique 4), également appelés P4 (« P » pour pathogène), sont rares et ils sont conçus pour les microbes très dangereux. Ils sont utilisés pour manipuler des microbes mortels qui ne disposent pas de traitement ou de vaccin comme les virus Ebola.
Une personne doit changer de vêtements avant d'entrer et se doucher à la sortie. Tous les matériaux sont également décontaminés avant de sortir. En outre, il faut porter un équipement de protection individuelle approprié, ainsi qu'une combinaison intégrale, alimentée en air et à pression positive.
Un laboratoire P4 est extrêmement isolé - souvent situé dans un bâtiment séparé ou dans une zone isolée et restreinte du bâtiment. Le laboratoire dispose également d'une alimentation et d'une évacuation d'air spéciales, ainsi que de conduits d'aspiration et de systèmes de décontamination.
Laboratoire NSB4 à l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) : Les deux opérateurs portent des vêtements de protection de la tête aux pieds avec une pression positive.
De plus, un opérateur de laboratoire NSB4 est souvent accompagné de collègues dans un laboratoire sous surveillance vidéo. Il est donc presque impossible pour un membre du laboratoire de laisser échapper intentionnellement les agents pathogènes par lui-même.
Cela étant dit, il existe encore d'autres moyens pour qu'un virus sorte du laboratoire.
2.1 Mauvaise manipulation d'animaux de laboratoire
En février 2020, Wu Xiaohua, un internaute, a soulevé la question de la sécurité des animaux de laboratoire : « Certains laboratoires ont une très mauvaise gestion à ce sujet et vendent des animaux de laboratoire pour faire du profit. Par exemple, des chiens ont été élevés comme animaux de compagnie (l'Union Médicale College l'a déjà fait). […] Les cadavres d'animaux de laboratoire ont également été manipulés de manière inappropriée. Au lieu de payer les frais d'incinération, l'Université médicale du Sud et d'autres établissements les ont vendus, y compris des macaques, comme animaux sauvages.
« J'ai vu des étudiants du laboratoire cuisiner des œufs exempts d'agents pathogènes spécifiques [pour la production de vaccins] pour les repas ; des porcs de laboratoire ont été abattus et la viande partagée par les membres du laboratoire. […] Certains ont pris des souris de laboratoire dans leurs poches et les ont élevées comme animaux de compagnie...
« La mutation et la recombinaison de virus peuvent se produire par accident. Mais la direction du laboratoire a beaucoup de problèmes ».
Parce que ce que Wu a dit était la réalité et que cela existait dans de nombreux laboratoires chinois, aucun scientifique n'a réfuté son message.
Les médias officiels du PCC n'ont pas non plus répondu aux opinions de Wu ; ils ont plutôt déclaré que le laboratoire NSB4 était hautement sécurisé et que la pression négative empêchait les fuites accidentelles.
Mais si l'Institut de virologie de Wuhan est incapable de contenir les agents pathogènes en raison d'une mauvaise manipulation des animaux de laboratoire, cela seul mettrait en danger ses mesures de sécurité.
Selon la politique en vigueur, les animaux de laboratoire doivent d'abord être désinfectés en surface, puis enfermés dans des sacs et conservés dans des congélateurs. Comme les autres déchets médicaux infectieux, ils sont ensuite envoyés dans un incinérateur pour y être incinérés en deux étapes, soit un processus d'une durée minimale de 4 heures à 1000 ºC.
L'Institut de virologie de Wuhan ne possède pas son propre incinérateur et envoie ses animaux de laboratoire à des entrepreneurs pour qu'ils les incinèrent, notamment des souris, des porcs, des moutons, etc. C'est également ainsi que les animaux de laboratoire sont traités dans les pays occidentaux selon l'éthique médicale.
Mais dans la Chine dirigée par le PCC, cela peut constituer une grave lacune.
Les gens peuvent penser qu'après un traitement au formol et une congélation, les animaux de laboratoire pourraient n'être que brûlés. En Chine, cependant, tout peut arriver.
Une simple recherche dans Baidu, un moteur de recherche chinois populaire, avec les mots clés « formol » et « viande » conduit à un grand nombre de sites web contenant des informations sur l'utilisation du formol toxique pour conserver la viande. Plus précisément, le traitement au formol donnerait à la viande pourrie, ou à la viande d'animaux morts, un air frais.
Après l'ajout d'attendrisseur de viande (qui en soi pourrait également être toxique lors de l'adultération avec des nitrites) et d'autres assaisonnements, les consommateurs en apprécieraient probablement la saveur sans savoir ce qu'elle contient.
Il est évident que même si les opérateurs de laboratoire suivent de près toutes les procédures, ce qui se passe en dehors du laboratoire est hors de leur contrôle et peut toujours permettre à l'agent pathogène d'infecter des personnes sans aucune limite.
Dans les discussions ci-dessus, Wu Xiaohua a interpellé Shi Zhengli sur la sécurité des laboratoires. Shi n'a pas répondu à cette question, probablement parce que la manipulation des animaux de laboratoire ne faisait pas partie de ses responsabilités.
Le 17 février, un article est paru sur le site de médias sociaux Weibo, affirmant que Wang Yanyi, directrice de l'Institut de virologie de Wuhan, avait propagé des agents pathogènes.
« Je m'appelle Chen Quanjiao, je suis chercheur à l'Institut de virologie de Wuhan et mon numéro d'identification est le 422428197404080626 », lit-on dans l'article, qui indique que Wang a été promue à son poste grâce à son mari Shu Hongbing, membre de l'Académie chinoise des sciences et doyen de la faculté de médecine de l'université de Wuhan.
« Elle (Wang) prend souvent des animaux du laboratoire et les vend à des marchands au marché de fruits de mer de Huanan », poursuit le post.
Chen Quanjiao, de l'Institut de virologie de Wuhan, a révélé que Wang Yanyi, directrice de l'institut, vend des animaux de laboratoire à des marchands.
Cependant, après ce post, Chen a été réduite au silence et détenue par la police. Il a été rapporté que des responsables ont tenté de la forcer à retirer ces déclarations publiquement à la télévision. On ne sait pas clairement si elle s'est conformée à cette demande.
Chen a ensuite été libérée, mais ni elle ni sa famille n'étaient disposées en parler davantage. « Nous ne voulons pas avoir d'ennuis », a déclaré un membre de la famille.
2.2 Défaillance du système
Les propos de Wu Xiaohua et Chen Quanjiao ont été étayés par de nombreuses preuves. Le 2 janvier 2020, Li Ning, membre de l'Académie chinoise des sciences de l'Université agricole de Chine, a été condamné à douze ans de prison. Selon le verdict (affaire pénale no 15 du canton de Songyuan, 2015), Li a détourné 37,6 millions de yuans de fonds scientifiques, dont 10,2 millions de yuans provenaient de la vente d'animaux de laboratoire abandonnés et de lait. En d'autres termes, Li a vendu les vaches et le lait génétiquement modifiés du laboratoire aux consommateurs et a fait fortune.
Ni l'Université agricole de Chine ni l'Institut de virologie de Wuhan n'ont mis en place de systèmes de contrôle de sécurité efficaces. Tout comme le PCC lui-même, le processus d'autosurveillance est généralement négligé. Ce n'est qu'après l'apparition de problèmes majeurs que les gens apprennent leur existence.
Quant à ce que Chen a rapporté, le profit tiré de la vente des animaux n'est pas si important. Parmi les animaux de l'Institut de virologie de Wuhan, les souris ne se vendent pas bien, et le nombre de porcs, de chiens, de moutons, de lapins ou de serpents est faible (car le laboratoire est différent d'un laboratoire agricole). La somme la plus importante pourrait être la part du financement scientifique qui paie le traitement des déchets médicaux (y compris l'incinération des animaux de laboratoire).
Certains entrepreneurs cupides pourraient recevoir des paiements d'installations de recherche (comme l'Institut de virologie de Wuhan) pour l'incinération et gagner de l'argent en vendant des animaux de laboratoire au lieu de les brûler comme le stipule leur contrat.
Après l'épidémie de coronavirus, en février, le dirigeant chinois Xi Jinping a déclaré que la biosécurité des laboratoires devait être traitée comme une question de sécurité nationale. Le lendemain, le ministère des Sciences et de la Technologie a mis en place de nouvelles réglementations via un document intitulé « Orientations sur le renforcement de la gestion de la biosécurité dans les laboratoires de microbiologie qui traitent de virus complexes de même niveau que le nouveau coronavirus ».
L'efficacité de cette réglementation reste incertaine. Comme décrit dans la première partie de la série, le CCP disposait de toutes les ressources nécessaires pour identifier, signaler et faire connaître les épidémies telles que les coronavirus. Mais lorsque les médecins, les scientifiques et les centres de dépistage ont identifié des coronavirus et les ont signalés aux autorités supérieures, ils ont été réduits au silence et punis.
Quant à la manipulation des animaux de laboratoire, elle implique une responsabilité sociale et une éthique sous-jacentes. Elle va également au-delà de la réglementation et nous en parlerons dans la quatrième partie.
Malheureusement, comme les professionnels de la santé ont été réprimandés pour avoir dévoilé l'épidémie, les responsables ont ordonné un nettoyage en profondeur du marché des fruits de mer de Huanan le 31 décembre et il a été fermé le 1er janvier.
Cette série d'actions rend difficile une enquête plus approfondie sur le marché traditionnel que les autorités chinoises ont déclaré être le lieu où le virus s'est déclaré pour la première fois, et où certains des animaux morts éliminés par le laboratoire de virologie ont été vendus.
Les membres de l'équipe de Shi ont également pu transmettre le virus de la chauve-souris à l'hôte intermédiaire inconnu.
Pour avoir une vision complète de cette possibilité, nous devrons examiner ce que Shi a fait après l'épidémie de SRAS de 2003.
3.1 Retour sur la découverte du SRAS
Après l'épidémie de SRAS de 2003, Shi et son équipe de l'Institut de virologie de Wuhan ont entrepris d'en rechercher l'origine, afin de prévenir une autre épidémie majeure.
Ils ont passé sept ans et se sont rendus dans de nombreux endroits pour rechercher le virus. Ils ne savaient pas s'ils y parviendraient jusqu'au jour où ils se sont arrêtés dans une grotte de chauves-souris à Kunming, dans la province du Yunnan.
Grâce au séquençage, Shi a été ravi de découvrir qu'un virus naturel provenant de la chauve-souris en fer à cheval, partageait 97 % d'homologie avec le virus du SRAS.
Après cinq années supplémentaires d'échantillonnage et d'analyse, l'équipe de Shi a prouvé que l'espèce de chauve-souris en fer à cheval était la source du virus du SRAS dans un article de Nature de 2013.
Shi a proposé la voie d'infection du SRAS de 2003 suivante :
Le virus du SRAS chez la chauve-souris dans le Yunnan, à la civette dans le Yunnan (provenant d'un élevage en captivité), à la province du Guangdong où les civettes étaient vendues et où le virus a finalement évolué en SRAS-CoV, à l'apparition chez l'homme.
Le travail de Shi a été reconnu par ses pairs, ce qui lui a valu le titre de la « Femme chauve-souris ».
3.2 Infection possible des membres de l'équipe à l'époque
Protection personnelle minimale de l'équipe de Shi Zhengli lors de la collecte d'échantillons de virus de chauve-souris : À gauche, collecte d'un échantillon ; en haut à droite, recherche de chauves-souris dans des grottes ; en bas à droite, bras mordu par des chauves-souris.
Comme le montrent les photos ci-dessus, lorsque l'équipe de Shi Zhengli a passé six ans à travailler dans le Yunnan pour collecter des échantillons de virus de chauves-souris, elle a travaillé à proximité des chauves-souris, y compris pour prélever des échantillons. Certains ne portaient pas de masque facial ni de gants. Même ceux qui portaient des gants avaient été mordus par des chauves-souris et avaient saigné.
Shi a expliqué que ce n'est que lorsqu'il y avait trop de chauves-souris dans une grotte et que la poussière causait des difficultés respiratoires qu'ils mettaient une protection personnelle supplémentaire. « Bien que les chauves-souris soient porteuses de nombreux virus, leur risque d'infecter les gens est minime », a-t-elle déclaré lors d'une conférence en juin 2018.
Mais cela peut être très risqué. L'article de l'équipe de Shi dans Virologica Sinica en mars 2018 a révélé que 3 % des habitants du village situé près d'une grotte de chauves-souris où ils travaillaient avaient des anticorps contre le coronavirus, ce qui est une indication claire d'une infection antérieure. Comme la concentration d'anticorps diminuerait au fil du temps pour se situer en dessous du niveau de détection, le taux d'infection réel des villageois pourrait être plus élevé.
Comment ont-ils été infectés ? Certains avaient vu des chauves-souris voler dans le village et une personne avait manipulé une chauve-souris morte ; occasionnellement, certains s'étaient trouvés près de la grotte. Si c'est le cas, l'équipe de Shi s'est rendue dans la grotte pour étudier les chauves-souris et leurs chances d'être infectés pourraient être beaucoup plus élevées. C'est juste que le virus n'était pas toxique et que les infections ne pouvaient pas causer de maladies.
À noter que les chauves-souris de la grotte, en particulier les chauves-souris en fer à cheval, sont des hôtes naturels du SRAS et d'autres virus. Elles sont porteuses de toutes sortes de gènes liés au SRAS. Comme le virus passe constamment par des échanges d'informations génétiques (recombinaison), il est difficile de prédire ce qui en sortira. Dans une certaine mesure, on peut l'appeler la boîte de Pandore.
Si les membres de l'équipe de Shi ont été infectés par le virus et l'ont ramené à Wuhan, cela pourrait également expliquer pourquoi le virus de la chauve-souris RaTG13, ramené par les membres de l'équipe de Shi dans une éprouvette, partage 96,2 % d'identité de séquence avec le virus de Wuhan, la souche la plus proche signalée jusqu'à présent.
Dans une certaine mesure, cela pourrait aussi expliquer pourquoi l'Institut de virologie de Wuhan n'a signalé aucun cas d'infection jusqu'à présent. Les membres du personnel pourraient avoir déjà développé des anticorps à la suite d'expositions antérieures à un virus non pathogène. Cela fonctionne comme si le contact des travailleurs laitiers avec la variole les protégeait de l'infection par la variole.
Mais la détection d'anticorps chez les membres de l'équipe permettrait-elle de déterminer comment la maladie a été transmise ? Cela peut ne pas beaucoup aider car lorsque les virus ne sont pas actifs, le niveau d'anticorps baisse également ; il n'augmente que lorsque l'on rencontre des virus similaires.
(À suivre)
(Un article connexe est disponible dans la version chinoise.)
Traduit de l'anglais