(Minghui.org) (Suite de la 4e partie)
La gracieuse couleur pourpre
Dans la culture traditionnelle, le pourpre est une autre couleur sur le même pied que la couleur dorée. Il existe d’ailleurs une anecdote taoïste bien connue : « Le qi pourpre vient de l’est. »
Elle raconte que lorsque Lao-Tseu, fondateur du taoïsme, a quitté la dynastie Zhou pour devenir ermite, il devait passer le col Han’gu. Avant son arrivée, Yin Xi, un officier supérieur qui gardait le col, a remarqué un courant d’air pourpre venant de l’est et a compris qu’un saint allait passer par là. Effectivement, peu de temps après, Lao-Tseu arriva sur le dos d’un bœuf bleu vert. Yin supplia Lao-Tseu d’écrire ses enseignements et devint son disciple. C’est ainsi que le livre Tao Te Ching, un classique qui a été transmis à travers les âges, a vu le jour.
Les gens considèrent généralement le pourpre comme une couleur de bon augure, qui est aussi une couleur typique du taoïsme. Par exemple, l’endroit où vit un immortel s’appelle le « manoir pourpre », et les écritures taoïstes sont également appelées « livres pourpres » en chinois.
En raison de son origine extraordinaire, le « pourpre » est rapidement devenu un symbole noble dans la culture traditionnelle chinoise. Il est dit dans le volume 48 du Hou Han Shu (Le livre des Han ultérieurs) : « Il existe un palais Ziwei (pourpre) dans le ciel, où réside l’empereur divin. De même, les rois construisent également des palais de cette manière. »
Les anciens Chinois croyaient en l’harmonie entre le ciel, la terre et l’humanité. Par conséquent, le plan d’une ville devait également se conformer aux paramètres du ciel. Puisque l’empereur divin vit dans le palais Ziwei, dans le royaume supérieur, et que l’étoile polaire (également appelée étoile Ziwei en chinois) a toujours été vénérée comme « l’étoile de l’empereur », un empereur sur terre (souvent vénéré comme le « fils du ciel ») devrait donc avoir une résidence correspondant au palais pourpre du ciel. En fait, sous les dynasties Sui et Tang, le palais impérial de Luoyang, la capitale, était appelé « palais Ziwei » (palais pourpre) ; sous les dynasties Ming et Qing, le palais royal était également appelé « Zijin Cheng » (Cité interdite pourpre).
Nous pouvons constater que les couleurs dorée et pourpre sont toutes deux très prisées dans la culture traditionnelle chinoise. Bien que les deux couleurs semblent très différentes en apparence, elles ne sont pas contradictoires. En fait, les deux couleurs sont souvent mentionnées ensemble.
Par exemple, le terme « zijin » (doré pourpre) est largement utilisé dans la description des bouddhas dans le Tripitaka. Dans le Soutra sur la mer de Samādhi obtenue par la contemplation du Bouddha (Guan Fo Sanmei Hai Jing, également connu sous le nom de « Soutra de la mer de Samādhi »), le Bouddha Shakyamuni est ainsi décrit : Bouddha Shakyamuni, « rayonnant d’une lumière dorée pourpre, apparut devant ses disciples ». « Doré pourpre » était également fréquemment utilisé dans la description d’autres bouddhas. Par exemple, on disait du Bouddha Vipassī qu’il avait un « corps de couleur or pourpre ». Le Bouddha Kassapa était décrit comme ayant un « corps de couleur or pourpre, à l’allure parfaite et fine ».
De nombreuses personnes dans la communauté spirituelle comprennent qu’une couleur peut présenter différentes tonalités dans différentes dimensions. Même les gens ordinaires peuvent en faire l’expérience. Par exemple, si vous fixez la couleur rouge pendant un certain temps, puis fermez les yeux, une image secondaire verte peut apparaître devant vos yeux. Certaines recherches ont également révélé que le métal or peut également apparaître comme pourpre.
Comme nous le savons, la matière est constituée de particules microscopiques. Prenons l’exemple de l’or : si la taille des nanoparticules d’or est modifiée à l’échelle microscopique (1 nanomètre équivaut à 0,000001 mm), elles peuvent présenter différentes couleurs sous forme de suspensions colloïdales dans un fluide (gélatine ou eau). Les nanoparticules d’or colloïdal de moins de 100 nanomètres donneront une couleur rouge à la solution, tandis que les particules de plus de 100 nanomètres la rendront bleue ou pourpre. Bien entendu, quelle que soit leur couleur, ces substances sont essentiellement de l’or. Veuillez vous référer à la photo suivante à titre d’illustration.
Expérience sur la couleur des nanoparticules d’or du rouge au pourpre
Les cinq bouteilles du panneau supérieur de l’image sont remplies d’or, mais la taille de ses particules microscopiques dans chaque bouteille a été modifiée. Le panneau inférieur de l’image montre des nanoparticules d’or de différentes tailles, et la différence de taille entraîne la différence de couleur.
Un tel phénomène peut rappeler aux gens certaines descriptions dans certains classiques. Par exemple, lorsqu’on décrit le paradis des dieux et des bouddhas, il est dit que tout est doré et brillant. Mais quand on y regarde de plus près, les êtres et les choses de ce monde-là ont tous leurs propres couleurs. Les personnes limitées par leur mode de pensée moderne et mécanisé peuvent considérer le contenu de ces classiques comme contradictoire, alors qu’en fait, c’est peut-être leur propre pensée rigide et dichotomique qui les empêche d’explorer les choses dans un espace-temps de plus haute dimension. En outre, l’or varie également à différents niveaux et va apparaître différemment s’il est examiné en profondeur…
Il existe également des pigments de peinture dorée pourpre dans les beaux-arts. Un exemple bien connu dans l’histoire serait le pourpre de Cassius en Allemagne au 17e siècle. Michael Faraday, un physicien anglais du 19e siècle, a découvert dans ses recherches que la composition de ce pigment est en fait constituée de particules d’or extrêmement fines.
Bien sûr, les gens d’aujourd’hui n’utiliseraient pas de l’or pour obtenir une couleur pourpre. Cependant, avant que la civilisation industrielle moderne ne prenne forme, l’extraction des pigments reposait en grande partie sur des matériaux naturels.
En Orient, les matières premières utilisées pour fabriquer la couleur pourpre étaient également plutôt rares. Dans la Chine ancienne, les teintures pourpres étaient généralement extraites des racines de consoude à faible rendement. Il fallait donc une grande quantité de consoude et le processus de teinture devait être répété un certain nombre de fois pour obtenir le résultat souhaité. Même ainsi, la couleur avait tendance à s’estomper facilement.
En Occident, les gens avaient l’habitude d’extraire la couleur pourpre de la sécrétion produite par un certain nombre d’espèces de petits escargots de roche, connus sous le nom de « murex ». Comme la sécrétion de chaque escargot était minuscule et que l’opération était lourde et demandait beaucoup de travail, la teinture pourpre était très prisée et son prix était extrêmement élevé. Certaines personnes ont également extrait la couleur pourpre du jus de myrtilles européennes, mais la couleur était un peu trop bleutée et ne pouvait être comparée à la couleur pourpre du murex. Il existait également d’autres sources dont le rendement était très faible, nous n’en parlerons donc pas ici.
Les matières premières rares et coûteuses nécessaires à la fabrication de la couleur pourpre lui conféraient une valeur marchande très élevée dans l’Antiquité et rendaient cette couleur plus précieuse dans le monde séculier, tant en Orient qu’en Occident. Par exemple, sous la dynastie chinoise des Tang (618-907), seuls les fonctionnaires de troisième rang et plus avaient le droit de porter des robes officielles pourpres, ce qui était absolument interdit aux gens ordinaires.
En Occident, l’empereur César était connu pour aimer porter des robes pourpres, et progressivement, le pourpre est devenu une couleur noble et précieuse par tradition. Des centaines d’années plus tard, la famille royale byzantine a même utilisé le terme « né dans le pourpre » (porphyrogénète) pour favoriser les droits des fils nés pendant le règne de leurs parents, par rapport à leurs frères et sœurs nés avant que leur père ne monte sur le trône. Cette notion a ensuite été appliquée de manière générale à tous les enfants nés de parents éminents ou de haut rang, afin d’indiquer leur origine noble.
(À suivre)
Traduit de l’anglais
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