(Minghui.org) Le 23 décembre 2021, le président des États-Unis, M. Biden, a signé le projet de loi bipartite, « loi sur la prévention des travaux forcés ouïghours », interdisant l’entrée sur le marché américain de produits fabriqués par les travaux forcés dans la province chinoise du Xinjiang en Chine. Cela met en évidence le fait que, bien que le système des camps de travail ait été officiellement aboli en Chine en 2013, la situation des travaux forcés perdure en Chine.
Un groupe particulièrement visé par ces violations des droits de l’homme est celui des pratiquants de Falun Gong, une méthode de méditation pacifique qui est persécutée par le Parti communiste chinois (PCC) depuis juillet 1999. Comparé aux Ouïghours, les travaux forcés imposés aux pratiquants de Falun Gong sont souvent même pires, comme expliqué ci-dessous.
« Nous vous avons arrêté pour l’argent »
De nombreux reportages sur les travaux forcés ont été publiés sur Minghui, en voici quelques exemples.
Augmentation de la charge de travail pendant la pandémie
Le 22 juillet 2020, la division 11 de la prison de la province du Shandong a repris les travaux forcés, après une pause pendant la pandémie. Le chef de la division, Wang Chuansong, a ordonné d’augmenter progressivement les heures de travail et la charge de travail. Les détenus doivent se lever à 5 h du matin au lieu de 6 h, et travailler jusqu’à 20 ou 21 h. La charge de travail ne cesse aussi d’augmenter, passant de 400 unités de produits par jour à 800, voire 1600 par jour.
« Wang a été récemment nommé à ce poste et il a dû penser à accumuler du capital politique en nous faisant faire plus de travail », a déclaré un détenu. En fait, c’est ce qui se passe. La charge de travail a rapidement doublé et, après quelque temps, elle a encore doublé. Parce qu’il a refusé d’effectuer des travaux forcés, le pratiquant M. Zheng Xufei a été placé en isolement, où il était contraint de rester debout pendant de longues périodes, parfois après minuit. Les détenus Xu Chao et Liu Huailing ont été désignés pour le surveiller et lui ont violemment piétiné les orteils, les faisant gravement enfler.
Travailler plus de dix heures par jour avec un repas de la taille d’un œuf
Une situation similaire s’est produite à la prison de Jiazhou, dans la ville de Leshan, dans la province du Sichuan. Les pratiquants détenus étaient contraints de faire des travaux forcés sans rémunération pendant plus de dix heures par jour, mais chaque repas était à peine plus gros qu’un œuf. La charge de travail, quant à elle, augmentait jour après jour. Les produits électroniques qu’ils étaient forcés de fabriquer ne cessaient d’augmenter, passant de 50 unités par jour à 60, 70 ou 80 par jour.
Les responsables de la prison prétendaient que les détenus travaillaient huit heures par jour, cinq jours par semaine, avec deux jours de pause, alors qu’en fait la pause était, tout au plus, d’une demi-journée par semaine. Si un pratiquant ne terminait pas ses tâches quotidiennes, l’instructeur politique de la division 6, Li Wenqing, ordonnait aux détenus de l’attacher, d’insérer deux boules de la taille d’un œuf dans sa bouche et de les fixer avec une corde, de lui pulvériser de l’eau poivrée sur le visage et de lui couvrir entièrement la tête avec un masque. Le pratiquant était ensuite contraint de rester immobile pendant plus de dix heures par jour, avec deux détenus chargés de le surveiller. Les détenus désignés enlevaient souvent le manteau du pratiquant pour qu’il gèle et il n’était pas autorisé à dormir. Un pratiquant, connu sous le nom de Xiao Si, a été puni une fois de cette manière par Li Wenqing, du 2 août 2020 au 5 janvier 2021.
Tortures physiques, violences mentales et décès
Mme Chen Yongchun, une pratiquante de la ville de Yingkou, dans la province du Liaoning, a été arrêtée en octobre 2015 et son domicile a été saccagé. Quand elle a dit qu’elle était innocente, un policier a allégué : « Comment osez-vous encore en parler ? Nous vous arrêtons pour pouvoir toucher une prime. »
Après avoir été condamnée à une peine de cinq ans, Mme Chen a été envoyée à la prison pour femmes de Shenyang, où elle a été contrainte de produire des objets en papier. Très souvent, elle devait travailler jusqu’à minuit passé, sans pause, et les détenues la battaient de temps en temps. En raison de la torture physique et des sévices mentaux qu’elle subissait depuis longtemps, elle était souvent en transe. Ayant peu d’appétit, elle s’est rapidement émaciée.
En 2019, Mme Chen a commencé à présenter des symptômes de diabète et son état s’est rapidement aggravé. Lorsque, en octobre 2020, sa famille est venue la chercher à l’hôpital de la prison, elle était incapable de marcher toute seule. Elle ne pouvait pas voir clairement et était extrêmement émaciée. Le 4 mars 2021, plusieurs mois plus tard, Mme Chen est morte à l’âge de 50 ans.
Près de 700 entreprises d’État dans les prisons dans toute la Chine
Selon les statistiques disponibles, au moins 681 entreprises d’État sont installées dans les prisons de presque toutes les provinces chinoises. En outre, les représentants légaux de 432 de ces entreprises occupent également des postes dans des organismes publics, allant de directeurs ou directeurs adjoints de bureaux d’administration pénitentiaire à directeurs ou directeurs adjoints de prisons.
Ces entreprises pénitentiaires sont gérées de manière centralisée et utilisent presque exclusivement de la main-d’œuvre gratuite. Les détenus sont contraints de travailler au-delà de leurs limites physiques et psychologiques sous peine d’être torturés. L’énorme marché de la main-d’œuvre gratuite dans les différentes prisons, les camps de travail et les centres de lavage de cerveau confère au PCC un énorme avantage concurrentiel dans sa compétition avec les autres pays. Quel que soit le montant des droits de douane imposés par les États-Unis sur les produits fabriqués en Chine, cela n’aurait aucun effet significatif sur le marché de la main-d’œuvre gratuite en Chine.
Les données montrent que si les pratiquants de Falun Gong sont les principales victimes des travaux forcés, d’autres groupes sont également visés, notamment les défenseurs des droits de l’homme détenus, les avocats, les citoyens ordinaires qui ont fait des pétitions pour leurs droits, les membres des églises clandestines, les Ouïghours, etc. En fait, depuis que le PCC a commencé à réprimer le Falun Gong en 1999, le marché des travaux forcés s’est fortement développé en Chine.
Éveil des consciences
En 2012, Julie Keith, une mère de famille de l’Oregon, a ouvert un paquet de décorations d’Halloween acheté chez son détaillant local. À l’intérieur du paquet se trouvait une lettre de SOS envoyée depuis le camp de travail de Masanjia, aujourd’hui disparu.
« Veuillez s’il vous plaît renvoyer cette lettre à l’Organisation mondiale des droits de l’homme. Des milliers de personnes ici qui sont persécutées par le gouvernement du Parti communiste chinois vous remercieront et se souviendront de vous pour toujours », était-il écrit dans la lettre. Elle explique que les détenus doivent travailler quinze heures par jour, sans pause le samedi, le dimanche ou les autres jours fériés, sous peine d’être battus, torturés ou soumis à d’autres formes de mauvais traitements. Ils ne gagnaient pratiquement pas d’argent – seulement 10 yuans (ou 1,6 US$) par mois.
La personne qui a écrit cette lettre est M. Sun Yi, un ingénieur de Pékin, qui a été détenu au camp de travail de Masanjia pour sa pratique du Falun Gong. En 2018, cette histoire a été transformée en un film documentaire, Lettre de Masanjia (Letter from Masanjia). En septembre 2019, lorsqu’il a été projeté au Rayburn House Office Building à Washington D.C., les membres du personnel de dizaines de membres du Congrès américain ont regardé le documentaire.
En février 202, Made in China : A Prisoner, an SOS Letter, and the Hidden Cost of America’s Cheap Goods, un livre d’Amelia Pang, a été publié. « Un regard émouvant et puissant sur les camps brutaux d’esclavage en Chine qui produisent en masse nos produits de consommation », a écrit Chris Hedges, journaliste et auteur lauréat du prix Pulitzer à propos de ce livre.
Bien que cette lettre de Masanjia et d’autres incidents aient déclenché la fin du système des camps de travail en Chine en 2013, les travaux forcés ont continué et d’autres lettres SOS ont été trouvées.
Début 2017, une fille de New York a trouvé une telle lettre SOS d’une prison en Chine au dos du papier d’emballage d’une boîte à gâteaux. En mars 2017, une femme de l’Arizona a trouvé une même lettre de la prison de Yingshan dans la province du Shanxi dans un portefeuille acheté chez Walmart. Pendant le Noël 2019, une fillette de six ans au Royaume-Uni a trouvé un message SOS de la prison de Qingpu à Shanghai sur une carte de Noël achetée chez Tesco, le plus grand détaillant du pays.
La persécution se poursuit
Selon Amnesty International, après que le PCC a annoncé la fermeture des camps de travail en 2013, nombre de ces établissements ont été rebaptisés en centres de traitement de la toxicomanie. En outre, les camps d’internement du Xinjiang lancés par le PCC en 2014 sont considérés par les pays occidentaux et les organisations de défense des droits de l’homme comme des camps de « rééducation » ou des camps de travail. Environ un à trois millions de personnes y sont détenues.
Après avoir soutiré d’énormes bénéfices des pratiquants de Falun Gong, le PCC applique des tactiques similaires aux Ouïghours, aux dissidents et aux défenseurs des droits de l’homme en détention. En fait, depuis que l’ancien dirigeant du PCC a donné l’ordre de « Salissez leur réputation ! Ruinez-les financièrement ! Détruisez leur corps physique ! » pour les pratiquants de Falun Gong, les fonctionnaires n’ont cessé de détenir, emprisonner et torturer un grand nombre de pratiquants de façon inconsidérée. De nombreux pratiquants sont aussi victimes de sévices psychiatriques et sexuels, ou alors disparaissent. Nombre de ces tactiques sont désormais appliquées aux Ouïghours ou aux musulmans.
Selon le rapport 2022 de Human Rights Watch, les responsables du PCC « sont en train de commettre des crimes contre l’humanité dans le cadre d’une attaque généralisée et systématique à l’encontre des Ouïghours et des autres musulmans turcs du Xinjiang, y compris des détentions massives, des tortures et des persécutions culturelles. » Nombre de ces méthodes ont déjà été utilisées contre les pratiquants de Falun Gong.
Les parlements de la Belgique, du Canada, de la République tchèque, de la Lituanie, des Pays-Bas et du Royaume-Uni ont adopté des résolutions condamnant le génocide des Ouïghours par le PCC. En revanche, la répression exercée par le PCC contre les pratiquants de Falun Gong est plus grave et dure depuis bien plus longtemps.
« Le fait que des crimes contre l’humanité ont été perpétrés contre le Falun Gong est au-delà de tout doute raisonnable. Les preuves sont accablantes, détaillées, corroborées et volumineuses », ont écrit la cinéaste canadienne Caylan Ford et l’avocat des droits de l’homme Maître David Matas, dans un article de décembre 2021, intitulé « Garder les yeux ouverts sur la machinerie répressive de la Chine ».
« On peut réellement se demander pourquoi tant de gens ne savent pas que cela se passe », dit l’article. « Peu d’événements dans l’histoire récente de la Chine ont eu un impact aussi profond sur le paysage politique, sécuritaire et psychique du pays, et peu d’événements sont aussi peu étudiés ou aussi mal compris. »
Le 19 janvier 2021, l’ancien secrétaire d’État américain Michael Pompeo a déclaré : « Si le Parti communiste chinois est autorisé à commettre un génocide et des crimes contre l’humanité contre son propre peuple, imaginez ce qu’il sera enhardi à faire au monde libre, dans un avenir pas si lointain. »
Nous devons travailler ensemble pour dénoncer ces atrocités commises par ce régime totalitaire ; sinon, notre propre voix risque de ne pas être entendue par les autres lorsque nous finirons par en devenir les victimes.
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Traduit de l’anglais
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